samedi 1 octobre 2016

Les invités de la Samain, Léna Lucily


Lecture dans le cadre des challenges :



Cela fait cinq cents ans que le Royaume de Brocéliande et le Royaume de l'Est sont en paix. Des festivités toutes particulières sont organisées à Brocéliande le soir de la Samain pour célébrer cet anniversaire. C'est à cette occasion qu'Erwan Segame, jeune sylphe en devenir, fait la rencontre de Luan. Sans elle, ses pouvoirs de sylphe resteront enfouis à jamais.

Il est clair, cependant, que Luan en sait plus qu'elle ne veut en dire sur les événements macabres survenus depuis l'arrivée des invités de la Samain. Tentant de tirer cette affaire au clair, Erwan se retrouve projeté aux premières loges d'un conflit que rien ne semble pouvoir désamorcer.


Pour la célébration de la fête de la Samain le royaume de Brodagda a invité une délégation du royaume de l'Est avec lequel il était en froid depuis la Grande Guerre qui s'est déroulée cinq cents ans plus tôt entre les armées du roi Arthur et celles des royaumes voisins. Mais très rapidement l'ambiance se dégrade : une femme accuse l'un des membres de la délégation de l'avoir agressée, puis des disparitions s’enchaînent...

Erwan qui ne croit pas à la culpabilisé du membre accusé de l'agression enquête sur ces disparitions, et les étranges phénomènes qui se déroulent à Camelot aujourd'hui abandonnée.

Le postualt de départ de cette fantasy celtique s'avère être des plus simples. Ce qui va également se confirmer dans le développement de l'intrigue menée un peu à la manière d'un roman policier.

L'originalité du roman repose essentiellement sur la transformation en cours du jeune homme mi-humain mi-sylphe qui est en train d'acquérir de nouveaux pouvoirs. Un récit qui repose sur les légendes celtiques et bretonnes : aux druides se mêlent, farfadets,gnomes,... et l'Ankou issu de l'imaginaire breton qui glane les morts pour les emporter dans sa sinistre charrette. Mais si l'on apprécie ce mélange de cultures et de traditions, les festivités de la Samain occupent une place trop importante par rapport au enroulement des faits, ce n'est que repas pantagruéliques, danses, beuveries,... qui créent de nombreuses longueurs que ne parviennent pas à gommer la plume poétique et fleurie de l'auteure.

Les références au mythe arthurien sont également présentes mais l'auteure se les rapproprient ce qui a pour effet de dénaturer la véracité des de certains passages transmis par des auteurs plus documentés sur le sujet.

Les personnages se révèlent dans l'ensemble attachants, certains auréolés d'une part de mystère. Ils sont dans l'ensemble bien dépeint même si l'on peut noter un certain manichéisme chez les jeunes du groupe rival et les rebelles.

La force du roman réside dans sa description de Brocéliande, bien qu'elle n'apporte pas vraiment d’éléments neufs sur la mythique forêt. Les lecteurs habitués aux lectures de culture celtique ou bretonne ne découvriront également pas de choses nouvelles, mais l'on peut recommander cet ouvrage aux néophytes de ces traditions qui pourront y découvrir de bonnes bases.

Le développement de l'intrigue est bien mené, l'auteur fait monter la tension crescendo s'assurant l'attention des lecteurs, les dessous de l'affaire n'apparaissent que dans le dernier quart du récit. L'on appréciera également que l'histoire ne se termine pas sur l'affrontement. Les inter-actions entre les acteurs principaux de l'histoire sont bien maîtrisées et apportent une peu de rythme au récit qui comporte malheureusement quelques passages pompeux. La rivalité entre les deux groupes de jeunes apportent une pointe de fraîcheur au récit, détendant l'atmosphère et donnant une pointe d'humour bienvenue.

Un premier tome qui n'est pas désagréable à lire malgré une mise en place du décorum un peu pesante en début de roman, mais comme dans tout tome d'introduction il faut bien plonger le lecteur dans l’ambiance.





1 commentaire:

Léna Lucily a dit…

Bonsoir,

Je vous remercie pour cette critique. Je suis l'auteure de ce premier tome et suis ravie que vous ayez pris le temps de le lire et de le chroniquer sur votre blog.

La réappropriation des mythes était évidemment un choix afin d'apporter un peu d'originalité à des récits que nous connaissons tous plus ou moins bien.

Votre remarque sur la lenteur du début m'a été faite par d'autres lecteurs. Ce n'est pas faute d'avoir lu, relu et coupé des passages entiers afin d'accélérer la mise en place du décor! Je reprendrai sans doute une nouvelle fois le premier quart afin de l'alléger encore. Pour le moment, je me focalise sur la relecture du deuxième tome, que j'espère mettre en ligne après les fêtes de fin d'année.

Il est très appréciable que des lecteurs s'intéressent aux auteurs auto-publiés et les aident à grandir grâce à des critiques constructives. Une nouvelle fois, merci!

Léna Lucily