mercredi 31 octobre 2018

Stavros de Sophia Mavroudis


Lecture dans le cadre d'un partenariat avec : 





Athènes, à l'aube... Un morceau de La frise du Parthénon a disparu et le cadavre d'un archéologue gît au pied de l'Acropole. Le passé du commissaire Stavros Nikopolidis vient de ressurgir violemment ! En effet, quelques années auparavant, sa femme Elena - alors responsable des fouilles archéologiques - disparaissait mystérieusement au même endroit. Depuis, Stavros n'est plus que l'ombre de lui-même... Mais aujourd'hui les signes sont là. Rodolphe, le probable meurtrier, son ennemi de toujours, est revenu. Stavros, véritable électron libre, impulsif, joueur invétéré de tavli et buveur impénitent, n'a plus que la vengeance en tête ! Flanqué de ses plus fidèles collègues - Dora, ancienne des forces spéciales, Eugène le hacker et Nikos l'Albanais -, soutenu par son amie Matoula, tenancière de bar au passé obscur, et malgré l'étrange inspecteur Livanos, Stavros va enfin faire sortir de l'ombre ceux qui depuis tant d'années pourrissent sa ville ! Mais la vie révèle parfois bien des surprises...




Avant de parler du roman je remercie Babelio et les éditions Jigal de m'avoir gentiment fait parvenir ce roman.
Avec son premier roman l'auteure nous entraîne dans une histoire qui oscille entre roman policier et roman noir. Certes il y a bien une enquête mais ce n'est pas elle qui occupe le devant de la scène, l'auteure ayant fait le choix de privilégier le cadre dans lequel elle se déroule.


L'auteur nous dépeint une Grèce qui a du mal à se remettre de l'endettement. Une Grèce où les administrations et notamment la police doivent faire de leur mieux face aux moyens qu'ils possèdent pour assurer la continuité du service. Une société où seule la population a subit les conséquences de la crise et se remet difficilement de l'humiliation à laquelle elle a été soumise.


Certes la société va un peux mieux mais elle ne fait plus confiance aux hommes politiques pour la plupart corrompus. Mais aussi un pays qui a longtemps été pillé de ses œuvres d'art et qui ne commence qu'à seulement prendre conscience de ses richesses.
L'auteure nous entraîne dans les quartiers glauques de la capitale où se trame les pires affaires. Un terrain privilégié pour les truands qui se sont associés à la mafia Russe pour des trafics en tous genres mais surtout de celui des œuvres d'arts.
Un cadre très noir, très sombre qui est le point fort du roman.


L'auteure s'attarde également sur son personnage central , un ex-flic de premier plan qui a sombré depuis dix ans dans l'alcool, la dépression depuis que son épouse est morte dans une affaire en tout point similaire à celle qui lui est confiée aujourd'hui. Elle nous dépeint, peut être un peu trop longuement, sa vie personnelle et les stades par lesquels il passe. Pour quoi faut-il que les auteurs nous offre toujours des personnages de policiers torturés dans leurs vies personnelles ? Surtout que dans le cas présent l'auteure elle n'épargne pas le lecteur avec certains clichés dans le reste de l'équipe. L'on a également droit à certains longueurs supplémentaires quand le commissaire enseigne à son jeune fils l'art d'un jeu de stratégie et les différentes manières de le pratiquer.


Ces différentes parties du roman laissent peu de place à l'enquête : on connaît dés la lecture de la quatrième de couverture le coupable et l'enquête consiste simplement à le localiser ce qui laisse peu de place au suspense. A décharge il faut tout de même préciser que l’auteure nous livre un dénouement qui nous réserve tout de même une surprise.


Au final un cadre très bien dépeint mais une enquête qui occupe peu de place dans un roman déjà assez court. Certes c'est bien écrit mais ça laisse le lecteur sur sa faim. On est presque plus dans un roman de société que dans un véritable polar.




mardi 23 octobre 2018

Le dit de l'eau de Pamela Freeman


Lecture dans le cadre du challenge :




En usant d'une magie ancestrale, Ronce trouve un moyen de voyager dans le passé ; elle y découvrira que l'histoire de son pays n'est pas aussi manichéenne qu'elle a bien voulu le croire jusqu'ici. Frêne, de son côté, va chercher à comprendre pourquoi son père ne lui a jamais enseigné les chansons secrètes des Voyageurs. Mais, pendant ce temps, les morts se lèvent, de plus en plus nombreux, et détruisent tout sur leur passage, accomplissant la vengeance macabre d'Epervier, le noir enchanteur. Pour l'arrêter, Ronce et Frêne doivent impérativement trouver les réponses à leurs questions - des réponses cachées dans les eaux tumultueuses du fleuve du temps...


On reprend l'histoire exactement là où nous avions quitté les personnages au tome précédent. Tandis que l’Épervier poursuit sa quête de vengeance à l'encontre du peuple d'Acton qui un millénaire plus tôt à contraint son peuple à se lancer sur les routes, Ronce est envoyée par les Dieux pour retrouver les ossements d4acton et mettre fin aux exactions de l’Épervier qui est responsable de la mort de sa sœur.

Ronce est plongée dans le coma et revit l'histoire d'Acton de sa jeunesse jusqu'à l'invasion des terres de son peuple et de la création des onze domaines.
L'univers s'étoffe, mais cette plongée dans le passé n'est pas sans créer de nombreuses longueurs et le rythme de lecture s'en ressent terriblement. De surcroît, l'auteure rajoute un narrateur supplémentaire à l'histoire en la personne de Leof ce qui n'est pas pour améliorer la dynamique du récit.
Si le lecteur a une meilleure vision du cadre du récit et des us et coutumes des deux peuples, cela se fait malheureusement au détriment des personnages qui restent superficiellement développés, et l'intérêt du lecteur pour eux s'en trouve amoindri. L'intrigue au départ simple piétine, le récit est long, lent et s'avère au final pu intéressant.
Il faut de plus ajouter le fait que le troisième volume n'a pas été traduit et sachant cela le lecteur qui ne connaîtra jamais la fin perd tout intérêt pour l'histoire et finit de décrocher totalement


samedi 13 octobre 2018

Le dit du sang de Pamela Freeman


Lecture dans le cadre du challenge :




Voilà mille ans, le peuple d'Acton conquit les Onze Domaines, dont il tua ou chassa les habitants légitimes. Ceux qui ne périrent pas survécurent péniblement sur les routes, livrés à la faim, au froid et à la haine des occupants. On les appela les Voyageurs. Aujourd'hui, les Domaines sont gouvernés d'une main de fer par les seigneurs de guerre d'Acton. Certaines choses échappent cependant à leur contrôle et menacent leur autorité : les esprits, la magie des éléments, des forces qui dépassent l'entendement... et parfois des êtres humains, lointains descendants des Voyageurs. Comme Ronce, cette jeune fille qui doit fuir les siens pour un crime qu'elle n'a pas commis ; comme Frêne, un apprenti garde du corps contraint de tuer pour le compte d'un employeur tyrannique; comme Epervier, le noir enchanteur qui a juré vengeance pour son peuple. Jamais les pierres n'auraient pu prédire qu'un lien puissant unirait un jour leurs trois destins. Un lien de sang venu du fond des âges...

Dans ce premier tome du diptyque «Le langage des pierres» l'auteure choisi tout en posant les bases de son histoire de nous faire découvrir ses trois personnages principaux en alternant chapitre par chapitre chacun des trois «Voyageurs».


Les «Voyageurs» ce sont les descendants des survivants qui suite à la conquête de leur pays il y a plus d'un millénaire, et depuis rejetés par le peuple descendant des hordes conquérantes, se voient contraints, pour la plupart, obligés de partir sur les routes pour gagner leur vies en représentations à l'instar des ménestrels du Moyen-âge.

Mais les trois personnages que l'on découvre se retrouvent eux obligés de prendre la route pour d'autres raisons : soient pour deux des personnages de sauver leur vie menacées, ou pour le troisième par esprit de vengeance envers le peuple conquérant. Des postulats simples certes mais qui nous changent des prophéties ou des quêtes d'artefacts.

Bien qu'il ny ait pas d'elfes, de nains... ou encore moins de monstres, l'auteure nous présente une fantasy classique, plutôt intimiste, où la magie est omniprésente. Soit par le langage des pierres qui prédisent l'avenir comme l'indique le titre de la série, ou par la ranimation des morts pour leur permettre de passer dans l'autre monde, ou par une nécromancie qui permet de faire inter-agir les fantômes ou les corps ensevelis depuis plus d'un millénaire.

Après chaque chapitre où l'on suit les personnages centraux, l'auteure intercale de petits chapitres intitulés «le dit de...» qui nous présente une courte histoire de la vie de chacun des personnages secondaires que l'on croise au fil des pérégrinations des trois personnages de premier plan.

Le roman est riche en détails avec de nombreuses descriptions qui sont savamment distillées tout au long du récit de manière à ne pas donner l'impression de longueurs. En plus de la magie précédemment explicitée les Dieux sont eux aussi omniprésents et accompagnent souvent les personnages dans leur quotidien.

L'écriture de l'auteure tout en étant simple est agréable à lire malgré un côté intimiste peut être un petit peu trop présent ne laissant que peu de place aux moments d'action.

On attend de découvrir le tome suivant qui va voir les personnages principaux se rejoindre mais aussi de découvrir les résolutions des intrigues esquissées dans ce premier tome. 




lundi 8 octobre 2018

Une heure de ténèbres de Michèle Rowe


Lecture dans le cadre du challenge :




Nuit noire sur le Cap. Le monde entier se mobilise contre le réchauffement climatique en éteignant les lumières pendant une heure. à la faveur de l’obscurité, une vague de violence déferle aux abords de la ville. Une mère et son bébé sont portés disparus. Prise d’otages ? Règlement de comptes ? Banale délinquance ? Chargée de l’enquête, Persy Jonas, inspectrice native des townships, fait alliance avec Marge Labuschagne, psychologue et ex-profileuse issue des quartiers blancs sécurisés, dont tout, pourtant, la sépare. Ensemble, elles vont devoir élucider une affaire aux ramifications beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît. Terres confisquées par les Afrikaaners, promoteurs véreux, gangs criminels et politiciens corrompus : après Les Enfants du Cap, couronné par le prestigieux Debut Dagger Award, Michéle Rowe poursuit sa plongée saisissante au cœur d’un pays rongé par des années d’apartheid. Face à la violence, au sexisme, et à une discrimination toujours active, l’inspectrice Persy Jonas se hisse au rang des grandes héroïnes du polar.





Pour lutter contre le réchauffement climatique la ville du Cap a proposé à ses habitants d'éteindre, une fois par mois, toutes les lumières de la ville. C'est pendant cette heure d'obscurité presque totale que deux individus cagoulés pénètrent dans une villa et enlèvent une femme et son bébé.

L'enquête est confiée à l'inspecteur Tucker assisté de l'inspectrice Perséphone Jonas, une métisse que l'on a déjà rencontré dans le premier roman de l'auteure.

Persy est également contacté par la psychologue Marge Labuschagne qui l'avait assisté dans son enquête précédente car dans le même laps de temps une jeune fille d'une villa voisine des Petroussis à également disparue. Affaire que va dirigée l'enquêtrice.


A l'instar du précédent roman, la trame policière reste classique et évoque encore un développement immobilier qui ne tient pas compte de la préservation de l'environnement, l'auteure s'attache à nous faire découvrir plus en profondeur les clivages sociaux qui perdurent malgré la fin de l'apartheid et le désir des dirigeants et des institutions qui s'attachent à niveler ces inégalités en fixant des quotas sur les places réservées aux gens issus des quartiers pauvres. Sur ce dernier point elle insiste tout particulièrement en faisant ressortir le racisme des blancs de second plan qui ont l'impression d'être lésés.

Les personnages sont intéressants à suivre ayant chacun leur propre histoire, leurs propres soucis... On pourrait toutefois regretter qu'à certains moments leurs traits de caractères, au moins pour certains d'eux, soient poussés à la limite. On est parfois proche de la caricature et l'on n'échappe pas à certains clichés sur la police même si c'est moins prononcé que dans certains des romans du genre. Le personnage central a été réaffectée et l'on a malheureusement une relation avec son collègue qui est également le mari de la capitaine.

Le point fort de ce roman c'est la tension qui s'en dégage : on est souvent à la limite de la rupture entre racisme latent, politiciens véreux, trafics en tous genres et quartiers répartis en fonction des richesses ou tout simplement en fonction de la couleur de la peau.


Même si l'on peut reprocher quelques défauts l'auteure parvient d'assez belle manière à nous immerger dans son pays et à nous faire adhérer à sa thématique de prédilection, à savoir l'écologie.



lundi 1 octobre 2018

La voix du sang de Steve Robinson


Lecture dans le cadre du challenge :



Il y a deux cents ans, une famille loyaliste fuyait en Angleterre pour échapper à la guerre d'Indépendance américaine, avant de disparaître, semble-t-il corps et biens.
Généalogiste américain chevronné, Jefferson Tayte est engagé par les descendants pour découvrir ce qu’il est advenu de leurs ancêtres. Mais en se lançant, à travers la Cournouailles, sur les traces de la lignée Fairborne, Tayte est loin d’imaginer la terrible vérité que ses recherches vont révéler : le destin tragique d’une jeune fille, un coffret énigmatique recelant un sombre secret, et une longue série de crimes perpétrés par-delà l'Atlantique et le temps.
Tayte n’est cependant pas le seul à enquêter : quelqu’un d'autre cherche les mêmes réponses et ne reculera devant rien pour les trouver. Quand on exhume l'histoire d'une famille, on réveille fatalement les liens du sang...

A la demande d'un riche client américain, enquête sur les ancêtres de l'épouse de son client. James Fairborne et sa famille ont quitté l'Amérique pour l'Angleterre à la fin de la guerre d'Indépendance. Sur l'insistance de son riche client, Tayte est contraint de se rendre en Angleterre malgré sa peur viscérale de l'avion. Arrivé sur place, il découvre que sauf sur le père il n'y a aucune trace du reste de la famille ni sur le bateau où ils avaient embarqué. Il pousse plus avant ses investigations, mais un mystérieux tueur est également sur la piste.

Après un court prologue qui se déroule en 1803 et dans lequel on ascite en direct au meurtre d'un homme, l'auteur nous présente son personnage principal et pose les bases de son histoire ainsi que celles de la généalogie. Le début du roman est un peu lent et il faut attendre quelques chapitres avant d'entrer pleinement dans le vif du sujet.

En parallèle du généalogiste qui avance pas à pas, l'auteur nous fait suivre le périple de la famille depuis leur départ de l'Amérique mais sans nous exposer ce qui est réellement arrivé. On voit le père avec sa nouvelle famille mais ce n'est que dans les ultimes chapitres que l'on découvre le fin mot de l'histoire. Plus on avance dans la lecture plus le récit gagne en intensité et le suspense monte crescendo. Plus Tayte avance dans son enquête plus le meurtrier se fait pressant ce qui donne une excellente ambiance et une très bonne dynamique de lecture.

Le personnage de Tayte et ses méthodes de travail sont intéressantes à suivre. Mais sur le protagoniste principal on notera un petit bémol. On a un personnage qui n'a pas au contraire de sa réussite professionnelle pleinement réussi sa vie privée. Comme il est de plus en plus fréquent dans les thrillers, on n'échappe pas à l'ébauche d'une idylle.

La conduite du scénario est maîtrisé de bout en bout et l'alternance entre le passé et le présent est bien dosée. Certes le lecteur a un peu d'avance sur le généalogiste mais à chaque fois l'auteur nous fait découvrir le passé sans trop en révéler à la fois : ce qui permet un bon équilibre.

Tous les critères sont réunis pour donner une excellente lecture.