mercredi 30 octobre 2019

Septembre & Octobre 2019


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vendredi 25 octobre 2019

La voie des morts de Neely Tucker



Sarah Reese, la fille d’un puissant juge de Washington, est retrouvée assassinée dans un taudis. Lorsque la police arrête rapidement trois adolescents noirs, le journaliste Sully Carter, ancien correspondant de guerre à la dérive, soupçonne que cette affaire dissimule bien d'autres implications. La mort de Sarah pourrait être liée à une série de crimes non élucidés – crimes pour lesquels la police a fait preuve de beaucoup moins de zèle…
Alors que la population réclame au plus vite la condamnation des coupables, Carter recherche la vérité, subissant des pressions de la part de la police, des représentants officiels du pouvoir, et même de ses propres patrons… Désabusé par le système mais combatif et n’ayant plus rien à perdre, il plonge au cœur d’un mystère aux multiples ramifications, où la violence qui règne dans les quartiers pauvres se mêle aux intrigues politiques en haut lieu. Il doit s’aventurer sur les frontières aussi dangereuses qu'hasardeuses entre ce que l’on pense et ce que l’on sait, entre ce que l’on sait et ce qu’il est possible de révéler dans un journal «grand public»…



Le corps d'une adolescente a été découvert dans une benne à ordure à la périphérie d'un quartier défavorisé de Washington. En sortant de son cours de danse elle s'était rendue dans une épicerie de quartier. Importunée par trois jeunes noirs, elle s'était enfuie par l'arrière de la boutique. Elle était la fille du président de la Cour Fédérale ce qui met la presse et la police en émoi. Les trois jeunes gens qui avaient ramassé le portefeuille qu'elle avait laissé tombé dans sa fuite sont rapidement appréhendés, la police tient les coupables idéals. Mais Sully Carter, un journaliste d'investigation, ancien reporter de guerre ne croit pas à leur culpabilité car dans le périmètre restreint autour de l’épicerie plusieurs femmes ont été portées disparues et de plus un truand local ne croit pas non plus à leur culpabilité.

Le journaliste va arpenter les rues pour dénicher des témoignages sur les multiples affaires. A peine à-t-il commencer son enquête que le corps d'une femme portée disparue est retrouvé sous le plancher d'une maison abandonnée. Il est conforté dans son idée que tout est lié. Mais son enquête ne sera pas facile car une de ses supérieures ne croit pas à ses allégations.

L'enquête est bien conduite par l'auteur qui plonge le lecteur dans les pas du journaliste au fil de la découverte d'indices. Certes on est avec un meurtre survenu dés le début du récit une enquête pas à pas ce qui donne un policier tout ce qu'il y a de plus classique mais la pointe de roman noir donne un plus au récit.

Le personnage central est un dur à cuire dans la lignée des romans noirs, à la fois obstiné, opiniâtre mais blasé par un système sociétal défavorable aux minorités. L'auteur dresse avec ce personnage un portrait réaliste de la société dans lequel il évolue, avec des centaines de meurtres et des milliers de disparitions qui plonge le lecteur dans une ambiance sombre à souhait. Les autres personnages sont assez bien dépeints quoique pour certains parfois avec des traits à la limite une peu caricaturaux qui semble sortis tout droit d'un film.

On voit que l'auteur connaît bien les rouages du journalisme d'investigation ce qui se ressent dans une écriture juste et directe.

Un polar sans compromis qui dépeint une société ou plus rien ne va. L'intrigue est bien menée quoique dans sa première partie assez prévisible mais avec un final très réussi.











mardi 22 octobre 2019

Pine Lake Resort de Phoenix B. Asher



Peut-on empêcher les fantômes du passé de ressurgir ?
29 août 1974.
Les murs du Pine Lake Resort sont les témoins du sanglant massacre de quarante-cinq personnes. Un drame qui sonne le glas du prestigieux hôtel quatre étoiles, propriété de la famille Lockridge.

Quarante-deux ans plus tard, Charlie, son héritière, souhaite faire une croix sur une période sombre de sa vie en mettant tout en œuvre pour redonner au Resort sa gloire d'antan.

Alors qu'un corbeau lui fait passer de mystérieux messages et que quelqu'un semble bien décidé à mettre à mal ce nouveau départ, Charlie se lance à corps perdu dans une enquête qui pourrait bien faire resurgir les démons du passé, ceux de Pine Lake comme les siens.


Divorcée depuis huit mois et après avoir vécu pendant trois ans avec son mari un enfer : violences et harcèlements moraux permanents, Charlie veut retrouver un semblant de vie normale, elle vient de racheter à son oncle et à sa tante les parts d'un complexe hôtelier ayant appartenu à sa famille et fermé depuis 42 ans aprés le massacre de tous les clients survenu en 1974.

Mais les choses ne vont pas être aussi simples, dés la première nuit une présence mystérieuse vient hanter la demeure et terroriser la jeune femme. Le passé aussi refait surface, un corbeau lui envoie des cartes postales énigmatiques et la pousse, aidée par un ami de son père détective, à enquêter sur les horribles événements qui causèrent jadis la fermeture du Pine Lake Resort.
Le suspense est mené avec brio par l'auteure, les chapitres courts donnent beaucoup de rythme à l'histoire. L'auteur nous promène de rebondissements en péripéties tantôt oppressantes tantôt distillées avec subtilité.
On s'attache au personnage central martyrisée par son ex-mari, elle est à la fois fragile et obstinée, bien décidée à aller jusqu'au bout de son projet malgré malgré les nombreuses difficultés qu'elle rencontre. Mais malheureusement l'auteure n'a pas pu s'empêcher de nous infliger une histoire d'amour entre la jeune femme et l'homme qui dirige les travaux de rénovation de l’hôtel. A chaque fait un peu angoissant on a droit à des scènes d'amour ou de réconfort qui viennent gâcher la tension du récit.
Le style de l'auteure est fluide mais parfois la plume se veut quelque peu pesante, les descriptions sont bien dosées, chaque page tournée soulève de nouvelles questions qui immerge totalement le lecteur dans le récit.
L'histoire est solide, les personnages intéressants à suivre et l'épilogue parvient à surprendre le lecteur. Sans faire partie des sommets du genre ce thriller parvient tout de même à faire passer un bon moment au lecteur.




samedi 19 octobre 2019

Vaticanum de José Rodrigues Dos Santos



Depuis des siècles, trois prophéties annoncent la mort du pape - " l'homme en blanc " - et la chute du Vatican avec elle.
Alors que des documents de première importance sont volés dans la cité pontificale, le pape fait appel à Tomás Noroñha pour l'aider à les retrouver.
Celui-ci commence son travail d'investigation dans les catacombes de la basilique Saint-Pierre, mais sa mission prend très vite une nouvelle tournure. Le souverain pontife vient d'être enlevé, il est menacé de mort. Le compte à rebours commence et le chaos menace. Des millions de personnes descendent dans les rues, les attentats s'enchaînent et plusieurs pays se préparent à entrer en guerre. Le désormais célèbre cryptologue n'a pas d'autre choix que plonger dans les mystères du Vatican pour retrouver le pape et mettre fin à cette situation apocalyptique.



Alors que dans les catacombes, sous la Basilique Saint-Pierre, il effectue des recherches afin de découvrir le tombeau de Saint Pierre, le Professeur Noronha, historien et cryptologue, est convoqué par le Pape. Celui-ci lui demande d’enquêter sur un cambriolage commis dans les bureaux du Vatican, apparemment par des islamistes radicaux qui auraient dérobés des documents importants.

Le pape inquiet lui fait également part d'une prophétie de Saint Malachie annonçant qu'il serait le dernier pape et que sa disparition entraînerait la fin du christianisme. Quelques heures plus tard le pape est enlevé par les islamistes, et lors de leurs revendications le pape parvient à glisser une phrase qui laisse penser au professeur qu'elle pourrait indiquer le lieu de sa détention. Commence alors pour Noronha et une auditrice française une course contre la montre.

Si le sujet de l'intrigue s'avère prenant, son développent noie le lecteur sous des dizaines de chapitres reprenant le scandale financier du Vatican . On a droit à un grand nombre de pages, plutôt indigestes, sur une économie parallèle qui démontre que le Vatican s'adonne à du blanchiment d'argent sale, à de la contrebande et à de fausses organisations pour détourner de l'argent au profit de politiques en cheville avec la mafia.
Suite à l’enlèvement du pape et des menaces des islamistes il y a dans le monde une montée de la tension qui est diffusée par des flash d'informations qui s'avèrent quelque peu redondant.
Certes l'auteur s'est fortement documenté mais il concentre son intrigue principalement sur le fonctionnement financier du Vatican et pendant toutes ces explications ne multitude de noms, de chiffres et le lecteur survole les chapitres plutôt que de s'y immerger.

Le rythme est lent, perturbant, le lecteur est déstabilisé par le nombre de longueurs mais l'auteur parvient tout de même à capter son attention car à chaque fin de chapitres il y a une phrase ou un fait qui relance le suspense.

Concernant les personnages on n'a pas grand chose à dire car ils sont peu développés, on aurait aimé en apprendre plus sur le personnage, au lieu des tensions qu'il y a avec sa fiancée et sa drague avec la française. On a également et malheureusement droit à un inspecteur de police complètement caricaturé.

La plume de l'auteur est agréable malgré les longueurs, les phrases sont simples mais le trop d'informations enlève tout suspense à ce thriller. Heureusement le final est haletant et laisse une assez bonne impression au lecteur.





mercredi 16 octobre 2019

Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski



"Je m'appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, roi des Turons. Pendant la guerre des Sangliers, le haut roi, mon oncle Ambigat, a tué mon père. Ma mère, mon frère et moi avons été exilés au fond du royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu'il n'est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés. Le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s'est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : il nous a envoyés, mon frère et moi, guerroyer contre les Ambrones. Dès le début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril, et je suis tombé dans un fourré de lances. Mais l'impensable s'est produit : je ne suis pas mort."



Segillos et son frère aîné Bellovése, le narrateur, sont les fils de feu le roi des Turons tué par son beau-frère le Haut-Roi qui les a exilés avec leur mère au fin fond du royaume pour qu'ils ne présentent pas une menace pour le trône. Au début dur roman, les deux frères ayant atteint l'âge de devenir des hommes, ils sont envoyés à la guerre. Dés la première bataille Bellovèse est grièvement blessé, presque en train de franchir la limite du royaume des morts, mais à la surprise générale il ne succombe pas à ses blessures et convalescent il est envoyé par un druide consulter les oracles sur l'île des Vieilles.

C'est lui même qui conte son récit qui débute au premier chapitre par l'époque actuelle, puis il remonte dans le temps car aux portes de la mort il revoit en rêve son passé. Si au début du roman les épreuves rencontrées par le héros sont clairement explicitées, il n'en est pas de même pour la suite qui navigue entre le passé et l'instant présent.

Le postulat de départ quant à lui, il se révèle des plus classique et des plus usitées dans le genre puisque l'auteur avec l'histoire de Bellovèse nous entraîne dans une quête initiatique.

L'originalité du roman réside dans l'univers dans lequel le lecteur est plongé et qui échappe au sempiternel moyen-âge. L'univers est très élaboré bâtît sur un monde qui fait référence à la proto-histoire et plus particulièrement dans le cas présent à l'histoire celtique. L'univers développé s'avère très dense et l'auteur qui s'est très bien documenté nous offre un monde fascinant et cohérent.

Les personnages sont bien travaillés, ont chacun une histoire propre, qu'elle soit présente ou passée, et ils ont tous une personnalité qui les différencient.

Certes le vocabulaire est très recherché avec des termes bien adaptés à l'époque, mais le style de l'auteur est lourd, pompeux au début du roman, et la tonalités récitatrice ne favorise pas non plus la dynamique de lecture. L'écriture est déstabilisante pour le lecteur. Un lexique explicatif des termes propres à l'univers aurait été souhaité et aurait évité dans les premiers temps une lecture hachée pour aller chercher des renseignements.

Au final, une histoire pas originale, un univers très bien travaillé, des personnages aux quels on n'arrive pas à s'attacher, un style pesant : on sort de cette lecture avec un avis fort mitigé.



mercredi 9 octobre 2019

Le quatrième sceau de Cédric Péron



David n’imagine pas à quel point sa vie va basculer quand il découvre une femme nue et inconsciente sur les bords de Loire. À son réveil, elle n’a plus aucun souvenir. Son passé la rattrapera avec violence et acharnement, semant sur son chemin de croix les cadavres de ceux qu’il croisera.


David, un écrivain qui a eu du succès avec son premier roman et qui a ensuite sombré dans l’alcool et la drogue est parvenu à s'en sortir grâce à son père. Un matin lors de son jogging quotidien il découvre sur son parcours habituel une femme nue, inconsciente et complètement rasée. La jeune femme est totalement amnésique et comme l’hôpital ne peut la garder lorsqu’elle est remise, il l'accueille chez lui. Mêlé à l'enquête menée par la police, David ne se doute pas que des événements étranges vont se produire et que sa vie et celle de la jeune femme vont être en danger.


Dés les premières pages l'intrigue est en place et le rythme se poursuit jusqu'au dénouement sur une très bonne dynamique. Au fil des chapitres l'auteur nous délivre des informations sur l'entourage de la jeune femme en distillant de nombreux rebondissements. Toutefois on peut regretter que l'enquête ne soit pas un peu plus développée surtout que le roman est assez court : il y avait matière à l'étoffer.

Les personnages sont plutôt bien construits mais leurs actions manquent quelquefois de réalisme, dans certains cas ils évoluent trop aisément passant de gens marqués par la vie à de véritables agents secrets. Il n'y a pas de transition. On regrette également qu'il y ait une relation amoureuse entre les deux personnages aussi rapide.

L'écriture de l'auteur est directe, fluide, bien adaptée à ce style de récit. Le lecteur n'a aucun à se visualiser dans sa tête ce qu'il se passe. Les descriptions des différents lieux sont courtes et ne viennent interférer avec le développement de l'intrigue.

Un postulat de départ intéressant qui aurait pu être mieux exploité notamment au niveau de l'enquête et également de la secte où on aurait aimé en apprendre plus. Certaines scènes sont un peu trop démonstratives notamment dans les affrontements par trop expéditifs.

 


vendredi 4 octobre 2019

Nuits macabres de Christelle Morize



Nul n’est à l’abri d’une terrible légende enfouie par nos pères. Trois étudiants en journalisme décident de faire leur enquête-reportage sur l’un des édifices les plus anciens de Lorraine, la Cathédrale Saint-Etienne de Toul. Les jeunes imprudents vont descendre dans une crypte secrète et franchir une limite jusqu’alors interdite. Leur curiosité va libérer un monstre immonde de sa prison. Chaque nuit, depuis lors, un homme est retrouvé mort, à moitié dévoré. La ville de Toul vit dans une tourmente insupportable. Les habitants parlent d’ombres gigantesques qui sillonnent l’épais manteau de la nuit. Une enquête qui s’annonce sous de mauvais auspices pour le lieutenant Benjamin Delavaut qui semble dépassé par les événements.



Léa et ses deux amis sont étudiants en journalisme à Strasbourg et veulent faire un reportage différent des autres étudiants. Ils se rendent donc à Toul pour faire un reportage sur la Cathédrale Saint-Étienne. L'un des jumeaux veut un reportage qui sort de l'ordinaire et consultent un vieil qui leur narre, dans un premier temps, quelques anecdotes mais comme cela ne suffit pas à Jeffrey à la nuit tombée il suivent le vieil homme et pénètrent sous la cathédrale. Malgré le vieil homme qui ne veut pas qu'ils aillent plus avant, ils pénètrent dans une crypte secrète et réveillent un monstre endormi et ses gardiens.

Le lendemain, Benjamin le petit fils du vieil homme, gardien de la crypte est appelé sur le lieu d'un meurtre abominable, un homme est retrouvé mort égorgé et à moitié dévoré. Les policiers, Benjamin en premier pensent que l'homme à été attaqué par un chien. Les meurtres se succédant des renforts sont envoyés de Paris.


L'histoire se révèle intéressante, le mélange rationnel et surnaturel est bien dosé, mais ce premier tome n'est qu'une longue mise en contexte. Hormis les meurtres il ne se passe pas grand chose, on découvre les protagonistes du temps présent, et ceux du passé, ainsi que les bases de l'histoire telle qu'elle s'est passée au Xième siècle. Et lorsque l'on présume que le développement de l'intrigue va vraiment démarrer c'est la fin de ce premier tome. Au niveau du suspense c'est très léger car le lecteur sait depuis le premier meurtre qui est à son origine, pour la suite l'auteure n'aura que l'enquête pour garder en éveil son lectorat.

Les personnages sont bien dressés, pour certains sympathiques à suivre comme le grand-père Antoine et la jeune étudiante, quand au policier venu de Paris dés sa découverte est antipathique à souhait. On a un plus de mal à situer les policiers car l'enquête n'en est qu'à ses balbutiements. On notera toutefois que les personnages du passé s'expriment comme des personnages du temps présent et cela enlève du piquant à l'histoire.

La plume de l'auteure est agréable et sans fioritures, le vocabulaire architectural est assez riche et les descriptions sont maîtrisées juste comme il faut pour d'imprégner des lieux sans créer de longueurs inutiles.

L'intrigue, malgré le manque de suspense n'est pas inintéressante, le mélange fiction, enquête policière et rencontres d'un autre temps devrait plaire aux amateurs de surnaturel et d'horreur.


mercredi 2 octobre 2019

Liquidations à la grecque de Petros Markaris



Athènes. On retrouve plusieurs personnalités du monde de la finance décapitées, tandis que des tracts inondent la ville, appelant les clients des banques à ne plus rembourser leurs emprunts. Le commissaire Charitos mène l'enquête une fois de plus, affrontant quelques redoutables personnages (dont certains de ses collègues), les éternels embouteillages d'Athènes et la crise qui ravage le pays. La patience et l'humanité de ce Maigret hellène le mèneront jusqu'à un bien étrange assassin, tout en faisant découvrir au lecteur une Grèce criante de vérité, décrite avec une ironie mêlée de tendresse.



Des banquiers et hommes d'affaire travaillant dans le milieu de la finance sont retrouvés décapités, sur leurs corps est épinglée une feuille A4 portant en grand format la lettre D. Au vu des difficultés financières des citoyens grecques ces meurtres prennent une dimension toute particulière. L'un des commissaires voit en ces meurtres un acte terroriste surtout que des étrangers sont également visés. Mais le commissaire Charitos, encouragé par son supérieur direct, n'y croit pas et il va mener une enquête parallèle qui va l'amener au fil de découvertes d'indices de surprises en surprises. Le meurtrier ne se cantonne pas qu'aux meurtres la ville est inondée de tracts en appelant les gens à ne plus remboursez leurs emprunts.

Ce roman est le premier d'une trilogie qui met en avant la crise économique de 2008 qu'a vécu la Grèce. Les enquêtes son indépendantes au sein de la série, mais ces trois romans se déroulent sur fond de crise qui impacte le peuple Grec: la population souffre, les salaires et pensions sont réduits, l'âge de la retraite est rehaussé, les faillites sont fréquentes et certains se suicident. Les manifestations et les grèves paralysent le trafic dans les rues d'Athénes. Le lecteur est plongé dans une ambiance réaliste qui lui permet de découvrir la vie au jour le jour que vit la population car le récit se déroule deux ans après le fiasco financier.

Les descriptions de la ville, de la vie familiale du commissaire, du cadre socio-politique occupent certes une place importante dans le roman, mais l'intrigue tout ce qu'il y a de classique est bien ficelée et plaisante. Le commissaire, un peu dépassé par les notions d'informatique et d'économie avance à petits avec parfois des ratés. Ici l'enquête passe presque au deuxième plan car elle est prétexte à décrire, sous couvert d'un humour cynique, les nombreuses dérives à l'origine de la crise. Il est assez facile d'identifier le coupable car à plusieurs endroits du roman l'auteur nous distille de gros indices.

Le commissaire ne traîne pas de casseroles, n'est pas alcoolique au passé difficile mais un homme simple qui jongle entre sa vie de famille : les bons mots de sa femme qui ajoute une touche d'humour au récitet les difficultés financières de sa fille qui débute dans la vie active et une enquête où il se sent parfois une peu dépassé par les événements évoluant dans un milieu qu'il ne maîtrise pas. Les personnages secondaires sont aussi plaisants à suivre, ils ne s’apitoient pas sur leur sort, s'en amusent même parfois mi-amers mi-caustiques

L'écriture est simple, assez directe est convient parfaitement à ce type de récit. On apprécie les échanges verbaux entre les différents protagonistes qui se révèlent à certains moments drôles et apportent ainsi une légèreté au récit malgré une atmosphère plutôt sombre.

Un suspense maîtrisé, un panorama d'une Grèce en crise mâtiné d'humour, des personnages attachants permettent au lecteur de passer un bon moment de lecture.