vendredi 20 décembre 2019

Fleur de cadavre de Anne Mette Hancock



« Puisqu'on me prive de ta présence, Héloïse, donne-moi au moins par tes mots la douce essence de ton être. »
Ces mots concluent les lettres qu’Héloïse Kaldan, journaliste à Copenhague, reçoit régulièrement depuis quelque temps. Postées de France, elles sont signées d'une certaine Anna Kiel.
Héloïse n'a aucun lien avec cette femme. Pourquoi celle-ci s'obstine-t-elle à lui écrire ? Que cherche-t-elle à lui dire ?
Trois ans plus tôt, Anna Kiel a égorgé un avocat de 37 ans. En cherchant à comprendre le mobile de ce meurtre, Héloïse rouvre sans le savoir une page d'un passé qu'elle croyait définitivement tournée.



Journaliste d'investigation, Héloïse Kardan vit une déroute professionnelle depuis la publication d'un article où elle n'a pas vérifié la véracité des documents sur lesquels elle s'était appuyée pour écrire le sujet. Alors qu'elle est dans la tourmente elle reçoit des lettres aux messages peu clairs adressées de France et envoyées par une certaine Anna Kiel meurtrière de l'avocat Mossing fils d'un industriel aux affaires discutables. Aidée par l'inspecteur Schaffer elle va chercher à connaître les motivations qui ont poussées la meurtrière à passer à l'acte.

Dés le début du roman on connaît la coupable et de ce fait le suspense ne repose que sur les lettres énigmatiques que reçoit la journaliste.

Les éléments se mettent doucement en place, mais l'enquête menée n'apporte rien de nouveau au récit l'auteure nous entraîne sur de fausses pistes et il faut attendre la dernière partie du roman pour connaître les raisons qui ont poussée la meurtrière à agir quand la journaliste la rencontre.

Malgré une bonne dynamique le récit manque de rebondissements présentant un réel intérêt pour l'histoire.

Les personnages sont intéressants à suivre mais les deux enquêteurs auraient gagné à être plus développés psychologiquement.

L'écriture de l'auteure est fluide, directe ce qui donne une bonne dynamique de lecture malgré un synopsis assez linéaire.

Un thriller de qualité moyenne qui manque un peu de punch.



dimanche 1 décembre 2019

Le lac de Azel Bury



Sur les berges du Devil's Lake, Alberta, Canada, Camille trouve par hasard le corps d'une adolescente, juste avant les grands froids et l'arrivée de la neige. Le choc est immense. Pourquoi Claire Caine est-elle morte ? Et qui l'a sauvagement assassinée ? L'enquête de Warren Kay, le beau flic natif, aidé d'Irma et Adriel, se déroule cette fois dans une réserve autochtone du Canada. Cette histoire mâtinée de légende indienne pourrait vous donner des frissons dans le dos, tout comme la brume glaciale du Devil's Lake, ce petit matin du mois de novembre. Welcome to Devil's Lake...



Licenciée de son poste de professeur vacataire à Hallifax, Camille s'est achetée une maison retirée pour y écrire un livre. Ignorant les légendes funestes qui entourent la maison et le lac, elle vit en recluse. Mais un matin alors qu'elle fait son jogging sur les bords du Lac du Diable elle tombe par hasard sur le cadavre d'une adolescente. Pour ne pas rester seule dans cette maison isolée durant l'enquête, elle contacte une ancienne amie de faculté, une journaliste de télévision qui débarque en Alberta avec son cameraman et qui va profiter de l'occasion pour faire un reportage sur le lieu.

Avant le début du récit proprement dit, l'auteure nous propose un préambule historique explicitant les accords passés entre les blancs et les autochtones il y a un peu plus d'une centaine d'années. Des autochtones qui se retrouvèrent spoliés de leurs terres et qui vivent aujourd'hui parqués dans des réserves. Des références historiques très intéressantes qui introduisent le fond du récit qui va suivre.

Le cadre dans lequel se déroule le récit donne de suite le ton de l'histoire avec un lac empreint de mystère et de nombreuses disparitions su ces rives jouxtant la réserve indienne. Une intrigue qui est liée comme il est de coutume dans les romans de l'auteure à des légendes ou des phénomènes inexpliqués. Une intrigue bien ciselée qui tient le lecteur en haleine jusqu'au dénouement.

L'enquête policière est menée par le chef de la police tribale, un natif de la région. Parallélement les deux journalistes enquêtent également sur les mystères des disparitions. Au départ on suit les deux enquêtes, mais plus en avant le récit se focalise uniquement sur le travail du policier.

A partir de cette enquête policière, l'auteure en profite pour nous sensibiliser sur le sort des natifs cloîtrés dans des réserves et dont le quotidien est souvent fait d'oisiveté, de haine contre le blanc, d'alcoolisme et même de maladies. L'atmosphère qui règne tout au long du récit est à la fois angoissante et lourde.

L'auteure allège cette atmosphère pesante par des touches d'humour fort bien placées et sise dans les interactions dans les interactions verbales qui ont lieu le plus souvent entre les deux journalistes.

Les personnages sont très soignés, le duo de reporters partage la vedette avec le chef de la police tribale qui occupe dans le récit le premier rôle. Son personnage se révèle complexe et intriguant.

La plume de l'auteure est simple, délicate est à certains moments elle se fait même un tantinet poétique.

Une intrigue très bien maîtrisée, une atmosphère qui se révèle glauque, des personnages fouillés, une plume stylisée : Le Lac se révèle être un excellent thriller.




mardi 26 novembre 2019

Comme des rats morts de Benedek Totth


Ils fréquentent le même lycée et ont les mêmes passe-temps : la natation, les jeux vidéo, le sexe, l'alcool, la drogue... Quand ils ne sont pas à la piscine en train de s'entraîner, ils se murgent chez l'un ou l'autre, fument joint sur joint, enchaînent les parties de GTA, matent des pornos et se tapent leurs copines. Et puis il y a les virées. Ce soir-là, ils avaient coché toutes les mauvaises cases : une voiture "empruntée", l'aiguille dans le rouge au compteur, les pupilles explosées. Ils tuent un cycliste en rase campagne. Ça flippe pas mal pendant quelques jours, et puis les choses reprennent leur cours. Un peu bêtement, mais c'est l'âge, ils se figurent que la nouveauté est le meilleur remède contre l'ennui. Alors quand ils en ont marre de l'herbe, ils pilent des cachets de toutes les couleurs pour voir ce que ça fait ; quand le porno classique ne suffit plus, il se tournent vers le bizarre ; et quand ils ont épuisé leur stock de vannes sur le souffre-douleur de la bande, ils passent aux coups. De là à faire le projet de le tuer, il n'y aura plus qu'un pas. Portrait désespérant de justesse d'une certaine adolescence contemporaine, Comme des rats morts est un roman noir sombre et brillantissime. Une sorte de Trainspotting à la piscine. Un choc.


Dans ce roman noir l'on suit quatre adolescents qui fréquentent le même lycée et qui s’apprécient plus ou moins vu l'échange des propos orduriers qui émaillent le récit tout du long. Les quatre adolescents fréquentent assidûment la piscine où trois d'entre eux s'entraînent pour les courses et le quatrième pour le water-polo.


Prés de la moitié du récit se déroule en ce lieu où la plupart du temps ils se chamaillent et pissent dans la piscine. Les scènes s'avèrent répétitives et offrent peu d’intérêt.

En dehors des entraînements et quand ils sèchent le lycée, ils squattent chez Greg dont les parents sont fortunés et malgré que ce dernier saoule tout le monde c'est chez lui qu'ils assouvissent leurs passions : les jeux vidéos, le porno sur internet ou l'immense collection de DVD du genre, ou l’absorption de drogues qu'ils arrivent à se reprouver et parfois se faire tailler des pipes par des adolescentes en général légèrement plus jeunes.

Les personnages sont vulgaires, violents et à l'emploi de termes abjects, il faut aussi ajouter les longueurs de l'auteur la plupart du temps sans intérêts et une plume tantôt approximative qui peut peut être venir de la traduction.

Il manque au récit un synopsis conducteur, le cycliste renversé au chapitre 1 et laissé agonisant au bord de la route est vite oublié, ainsi qu'une esquisse de règlement de compte sur fond de drogue, le récit ne repose que sur l'apathie des quatre jeunes. Une génération qui ne croit en rien, qui s'ennuie délaissés par leurs parents et qui n'ont aucune vision sur l'avenir.

Le livre n'est pas foncièrement mal écrit, mais l'histoire s'avère fade et sans surprise hormis le final qui lui est intéressant. Les personnages sont caricaturaux, superficiels ; et les filles sont de simples objets sexuels. 



jeudi 21 novembre 2019

De meute à mort de Jean-Philippe Jaworski


«Voici neuf ans que le haut roi Ambigat m’a admis à sa cour. Voici neuf ans que j’ai trouvé ma place parmi les héros bituriges. Toutefois, quoiqu’il demeure redoutable, le souverain vieillit. Sa force vitale s’épuise et les royaumes de la Celtique déclinent. Nos troupeaux sont malades. Nos blés pourrissent sur pied. Les jeunes fils du souverain meurent... La disette et le mécontentement grondent au sein des tribus. Si les dieux se sont détournés du haut roi, que feront les chefs des nations clientes ? Certains ne rêvent-ils pas de renverser Ambigat, de s’emparer du pouvoir, de restaurer la prospérité ? Et moi, Bellovèse ! Moi qu’Ambigat a jadis privé de son père et de son royaume ! Moi qu’Ambigat a naguère voué à la mort ! Quel parti épouserai-je ? Deviendrai-je un chasseur de roi ? Ou serai-je le jeune roi traqué par la meute ?»



Dans ce deuxième tome on retrouve Bellovèse quelques années après le déroulement du tome 1. Il est à la cour du Haut-Roi son oncle. Il 's'est marié et à des enfants. Dans cette première partie du tome 2, divisé en deux volumes, il accompagne son oncle dans une tribu vassale pour célébrer, comme le veut la coutume, le passage du printemps à l'été.

Le récit débute par une chasse au cerf qui se déroule durant le voyage et qui dure pendant 46 pages. L'auteur n'en a pas fini avec les longueurs puisqu'en suite pendant plus de cent pages il nous décrit le village, les derniers préparatifs effectués, les différentes tribus et le début de la fête.

Certes au point de vue du développement de son univers, c'est très intéressant de découvrir les rites païens et d'approfondir les us et coutume de ces peuplades, mais les longueurs succèdent aux longueurs. La magie et les dieux sont moins présents que dans le premier tome, ici c'est l'aspect politique qui est développé avec tout son lot d'intrigues, de trahisons et de violences. L'auteur s'est bien documenté et le développement de l'univers s'avère le point fort du roman. Mais dans cette première partie la dynamique de l'histoire est lente et le lecteur peine à progresser dans le récit.

Il faut attendre la dernière partie de l'histoire pour que la lecture se dynamisme avec des combats qui vont se succéder avec le soulèvement des tribus contre le Haut-Roi. Si les duels menés par Bellovèse se révèlent bien maîtrisés et visuels, il n'en est pas de même pour les combats de masse qui sont pour la plupart expédiés en deux ou trois phrases.

Tout comme dans le tome précédent les personnages sont travaillés, mais encore une fois le lecteur ne parvient pas à entrer en osmose avec eux.

L'écriture est toujours aussi soignée et riche et même si c'est à moindre degré le style reste pesant dans la première partie et ce n'est que dans la dernière partie qu'il devient plus fluide et que la dynamique de lecture devient plus vive.

Si l'univers et les personnages se développent, on notera toutefois que les imperfections du premier tome n'ont pas totalement disparues, il reste à travailler pour que les longueurs soient espacées et qu'il y ait des relances pour le suspense. De plus la coupure mercantile ne favorise pas la conclusion et alors que le développement de l'intrigue était lancée le lecteur est brutalement freiné dans sa progression.




samedi 16 novembre 2019

La griffe du diable de Lara Dearman



" Je n'ai pas peur du noir... juste de ce qui s'y cache. "
Poursuivie par ses démons, Jennifer Dorey a quitté Londres pour retourner dans sa maison d'enfance avec sa mère, à Guernesey, où elle est devenue reporter au journal local. Elle pensait pouvoir souffler un peu. Elle avait tort.
Quand le cadavre d'une jeune femme s'échoue sur une plage, la journaliste mène sa propre enquête et exhume plusieurs morts similaires qui s'étendent sur une cinquantaine d'années. Plus troublant encore, toutes les victimes avaient sur le bras des marques semblables à un symbole gravé sur un rocher de l'île : les " griffes du diable ", dont la légende veut qu'elles aient été laissées par Satan lui-même...


Alors qu'elle enquêtait , à Londres, sur des immigrées venues de l'Est, une reporter est menacée de mort. Elle regagne alors son île natale de Guernesey pour travailler au journal local. Un train-train quotidien qui la rassure, mais lors d'une fête locale, elle découvre sur une plage le corps d'une toute jeune femme. Les indices font penser à un suicide. Mais la reporter décide d'enquêter plus avant sur cette affaire. Elle ne tarde pas à faire le rapprochement sur d'autres morts arrivés dans les mêmes circonstances et découvre qu'un tueur en série opère depuis cinq décennies sur l'île.

L'intrigue est intéressante, la corrélation entre les différents meurtres se fait progressivement. Mais la mise en place de l'intrigue tarde à se mettre en place. En effet l'auteure a choisi de faire de l’île son sujet principal, on est immergé dans les descriptions des paysages, des sombres éléments que recèle le passé avec des croyances plutôt folkloriques et des légendes ayant rapport avec le diable. Des éléments certes pas inintéressants mais qui finissent par reléguer au second plan l'intrigue.

Les chapitres alternent entre trois personnages, d'une part les protagonistes principaux à savoir la reporter et l'inspecteur-chef qui même l'enquête de son côté suite aux révélations de la reporter. Et d'autre part un narrateur anonyme qui nous entraîne dans le passé, et l'on comprend vite que cette troisième voix est celle du tueur en série. Mais comme il est de plus en plus coutume dans les romans policier et les thrillers on n'échappe pas à des personnages marqués par le passé, et de ce fait le lecteur ne peut parvenir à s'attacher à ces protagonistes.

Avec pour décor une île ce roman se déroule dans une sorte de huis-clos est l'ambiance s'avère très sombre.

Les descriptions de l’Île sont certes cinématographiques mais elles prennent trop de place et l'écriture de l'auteure s'en ressent.

La griffe du diable est un roman dépaysant pour qui voudrait découvrir l'île de Guernesey et ses magnifiques paysages mais le récit manque de l'essentiel, le dynamisme.



dimanche 3 novembre 2019

Il y aura du sang sur la neige de Sébastien Lepetit




LA TRANSJURASSIENNE. Célèbre rendez-vous du ski de fond français.
Tous les ans, plus de 3 500 skieurs se retrouvent sur les pistes du Haut-Jura pour braver le froid glacial, le vent et la fatigue, autour du même objectif : donner le meilleur de soi et franchir la ligne d'arrivée ! Le commissaire Morteau connaît bien cette compétition dont il suit chaque édition.
Mais cette fois, l'événement lui réserve des surprises. Depuis quelque temps, l'organisation de la course reçoit des menaces de mort très sérieuses. Morteau, accompagné de son jeune collègue, Fabien Monceau, est appelé à se rendre sur place pour évaluer les risques. Mais lorsqu'un homme est retrouvé assassiné de plusieurs balles dans la tête en pleine montagne, la situation devient plus complexe que prévu.
Jalousie personnelle, rivalité sportive ou jeu pervers ? Cette année, la neige pourrait bien prendre la couleur du sang...




Le commissaire Morteau de la PJ de Grenoble reçoit un appel téléphonique de Michel Pupillin, Président du Comité d'organisation de la Transjurassienne, la célèbre course de ski de fond. Ce dernier, qu'il n'a pas revu depuis plus de trente ans, alors qu'il était encore adolescent, voudrait qu'il vienne enquêter sur des menaces anonymes. Une voix déguisée lui a téléphoné plusieurs fois et lui a annoncé que lors de la course «Il y aura du sang sur la neige». D'abord réticent le commissaire finit par accepter.
A peine a-t-il, avec son adjoint, commencer à obtenir des informations sur les inimitiés entre les participants que le favori de la course est abattu des trois balles dans la tête alors qu'il s'entraînait.

Le déroulement de l'enquête s'avère, classique, avec son lot d'interrogatoires, mais elle est bien menée avec des rebondissements qui s'enchaînent.

L'auteur entoure l'enquête de très nombreuses informations sur la course, la région et sa gastronomie. Entre les chapitres consacrés à l'enquête il insère également de courts chapitres qui font vivre la course du début à la fin, en présentant notamment les passages les plus ardus et le ressenti des participants.

L a description des paysages enneigés alimentent également le récit faisant ressortir la rigueur hivernale.

Des passages certes pas intéressants mais qui coupent un peu trop souvent le développement de l'intrigue, et qui ont pour effet se succédant de ralentir la lecture et de lasser un peu le lecteur vu qu'ils s'avèrent un peu trop nombreux.

Du côté des personnages principaux, à savoir, le commissaire et son lieutenant on n'échappe malheureusement aux clichés. On a d'un côté un vieux flic alcoolique depuis son divorce et qui parle avec un ours en peluche dont il imite une certaine voix, de l'autre côté un parisien débarqué en province et qui a beaucoup de mal à s'adapter à la région et qui ne supporte pas le climat hivernal trop rude du Jura. On a deux personnes totalement opposées par leur caractère et leurs méthodes d'investigations.

En plus du commissaire Morteau, l'auteur a retenu pour ses personnages secondaires des patronymes en rapport avec la région, une pointe d'humour de plus. Une pointe d'humour émaille tout le long du récit notamment dans les interactions verbales mais elle peine à convaincre le lecteur qui le trouve un peu lourd.

Le style de l'auteur se révèle agréable à suivre et la lecture plutôt bonne malgré les apartés qui prennent un peu trop de place. L'écriture est directe dans le développement de l'enquête.

Au final, le livre s'avère est tout de même un bon polar et il devrait plaire aux lecteurs qui aiment aussi découvrir nos belles régions de France. Efficace malgré toutes les descriptions.







mercredi 30 octobre 2019

Septembre & Octobre 2019


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vendredi 25 octobre 2019

La voie des morts de Neely Tucker



Sarah Reese, la fille d’un puissant juge de Washington, est retrouvée assassinée dans un taudis. Lorsque la police arrête rapidement trois adolescents noirs, le journaliste Sully Carter, ancien correspondant de guerre à la dérive, soupçonne que cette affaire dissimule bien d'autres implications. La mort de Sarah pourrait être liée à une série de crimes non élucidés – crimes pour lesquels la police a fait preuve de beaucoup moins de zèle…
Alors que la population réclame au plus vite la condamnation des coupables, Carter recherche la vérité, subissant des pressions de la part de la police, des représentants officiels du pouvoir, et même de ses propres patrons… Désabusé par le système mais combatif et n’ayant plus rien à perdre, il plonge au cœur d’un mystère aux multiples ramifications, où la violence qui règne dans les quartiers pauvres se mêle aux intrigues politiques en haut lieu. Il doit s’aventurer sur les frontières aussi dangereuses qu'hasardeuses entre ce que l’on pense et ce que l’on sait, entre ce que l’on sait et ce qu’il est possible de révéler dans un journal «grand public»…



Le corps d'une adolescente a été découvert dans une benne à ordure à la périphérie d'un quartier défavorisé de Washington. En sortant de son cours de danse elle s'était rendue dans une épicerie de quartier. Importunée par trois jeunes noirs, elle s'était enfuie par l'arrière de la boutique. Elle était la fille du président de la Cour Fédérale ce qui met la presse et la police en émoi. Les trois jeunes gens qui avaient ramassé le portefeuille qu'elle avait laissé tombé dans sa fuite sont rapidement appréhendés, la police tient les coupables idéals. Mais Sully Carter, un journaliste d'investigation, ancien reporter de guerre ne croit pas à leur culpabilité car dans le périmètre restreint autour de l’épicerie plusieurs femmes ont été portées disparues et de plus un truand local ne croit pas non plus à leur culpabilité.

Le journaliste va arpenter les rues pour dénicher des témoignages sur les multiples affaires. A peine à-t-il commencer son enquête que le corps d'une femme portée disparue est retrouvé sous le plancher d'une maison abandonnée. Il est conforté dans son idée que tout est lié. Mais son enquête ne sera pas facile car une de ses supérieures ne croit pas à ses allégations.

L'enquête est bien conduite par l'auteur qui plonge le lecteur dans les pas du journaliste au fil de la découverte d'indices. Certes on est avec un meurtre survenu dés le début du récit une enquête pas à pas ce qui donne un policier tout ce qu'il y a de plus classique mais la pointe de roman noir donne un plus au récit.

Le personnage central est un dur à cuire dans la lignée des romans noirs, à la fois obstiné, opiniâtre mais blasé par un système sociétal défavorable aux minorités. L'auteur dresse avec ce personnage un portrait réaliste de la société dans lequel il évolue, avec des centaines de meurtres et des milliers de disparitions qui plonge le lecteur dans une ambiance sombre à souhait. Les autres personnages sont assez bien dépeints quoique pour certains parfois avec des traits à la limite une peu caricaturaux qui semble sortis tout droit d'un film.

On voit que l'auteur connaît bien les rouages du journalisme d'investigation ce qui se ressent dans une écriture juste et directe.

Un polar sans compromis qui dépeint une société ou plus rien ne va. L'intrigue est bien menée quoique dans sa première partie assez prévisible mais avec un final très réussi.











mardi 22 octobre 2019

Pine Lake Resort de Phoenix B. Asher



Peut-on empêcher les fantômes du passé de ressurgir ?
29 août 1974.
Les murs du Pine Lake Resort sont les témoins du sanglant massacre de quarante-cinq personnes. Un drame qui sonne le glas du prestigieux hôtel quatre étoiles, propriété de la famille Lockridge.

Quarante-deux ans plus tard, Charlie, son héritière, souhaite faire une croix sur une période sombre de sa vie en mettant tout en œuvre pour redonner au Resort sa gloire d'antan.

Alors qu'un corbeau lui fait passer de mystérieux messages et que quelqu'un semble bien décidé à mettre à mal ce nouveau départ, Charlie se lance à corps perdu dans une enquête qui pourrait bien faire resurgir les démons du passé, ceux de Pine Lake comme les siens.


Divorcée depuis huit mois et après avoir vécu pendant trois ans avec son mari un enfer : violences et harcèlements moraux permanents, Charlie veut retrouver un semblant de vie normale, elle vient de racheter à son oncle et à sa tante les parts d'un complexe hôtelier ayant appartenu à sa famille et fermé depuis 42 ans aprés le massacre de tous les clients survenu en 1974.

Mais les choses ne vont pas être aussi simples, dés la première nuit une présence mystérieuse vient hanter la demeure et terroriser la jeune femme. Le passé aussi refait surface, un corbeau lui envoie des cartes postales énigmatiques et la pousse, aidée par un ami de son père détective, à enquêter sur les horribles événements qui causèrent jadis la fermeture du Pine Lake Resort.
Le suspense est mené avec brio par l'auteure, les chapitres courts donnent beaucoup de rythme à l'histoire. L'auteur nous promène de rebondissements en péripéties tantôt oppressantes tantôt distillées avec subtilité.
On s'attache au personnage central martyrisée par son ex-mari, elle est à la fois fragile et obstinée, bien décidée à aller jusqu'au bout de son projet malgré malgré les nombreuses difficultés qu'elle rencontre. Mais malheureusement l'auteure n'a pas pu s'empêcher de nous infliger une histoire d'amour entre la jeune femme et l'homme qui dirige les travaux de rénovation de l’hôtel. A chaque fait un peu angoissant on a droit à des scènes d'amour ou de réconfort qui viennent gâcher la tension du récit.
Le style de l'auteure est fluide mais parfois la plume se veut quelque peu pesante, les descriptions sont bien dosées, chaque page tournée soulève de nouvelles questions qui immerge totalement le lecteur dans le récit.
L'histoire est solide, les personnages intéressants à suivre et l'épilogue parvient à surprendre le lecteur. Sans faire partie des sommets du genre ce thriller parvient tout de même à faire passer un bon moment au lecteur.




samedi 19 octobre 2019

Vaticanum de José Rodrigues Dos Santos



Depuis des siècles, trois prophéties annoncent la mort du pape - " l'homme en blanc " - et la chute du Vatican avec elle.
Alors que des documents de première importance sont volés dans la cité pontificale, le pape fait appel à Tomás Noroñha pour l'aider à les retrouver.
Celui-ci commence son travail d'investigation dans les catacombes de la basilique Saint-Pierre, mais sa mission prend très vite une nouvelle tournure. Le souverain pontife vient d'être enlevé, il est menacé de mort. Le compte à rebours commence et le chaos menace. Des millions de personnes descendent dans les rues, les attentats s'enchaînent et plusieurs pays se préparent à entrer en guerre. Le désormais célèbre cryptologue n'a pas d'autre choix que plonger dans les mystères du Vatican pour retrouver le pape et mettre fin à cette situation apocalyptique.



Alors que dans les catacombes, sous la Basilique Saint-Pierre, il effectue des recherches afin de découvrir le tombeau de Saint Pierre, le Professeur Noronha, historien et cryptologue, est convoqué par le Pape. Celui-ci lui demande d’enquêter sur un cambriolage commis dans les bureaux du Vatican, apparemment par des islamistes radicaux qui auraient dérobés des documents importants.

Le pape inquiet lui fait également part d'une prophétie de Saint Malachie annonçant qu'il serait le dernier pape et que sa disparition entraînerait la fin du christianisme. Quelques heures plus tard le pape est enlevé par les islamistes, et lors de leurs revendications le pape parvient à glisser une phrase qui laisse penser au professeur qu'elle pourrait indiquer le lieu de sa détention. Commence alors pour Noronha et une auditrice française une course contre la montre.

Si le sujet de l'intrigue s'avère prenant, son développent noie le lecteur sous des dizaines de chapitres reprenant le scandale financier du Vatican . On a droit à un grand nombre de pages, plutôt indigestes, sur une économie parallèle qui démontre que le Vatican s'adonne à du blanchiment d'argent sale, à de la contrebande et à de fausses organisations pour détourner de l'argent au profit de politiques en cheville avec la mafia.
Suite à l’enlèvement du pape et des menaces des islamistes il y a dans le monde une montée de la tension qui est diffusée par des flash d'informations qui s'avèrent quelque peu redondant.
Certes l'auteur s'est fortement documenté mais il concentre son intrigue principalement sur le fonctionnement financier du Vatican et pendant toutes ces explications ne multitude de noms, de chiffres et le lecteur survole les chapitres plutôt que de s'y immerger.

Le rythme est lent, perturbant, le lecteur est déstabilisé par le nombre de longueurs mais l'auteur parvient tout de même à capter son attention car à chaque fin de chapitres il y a une phrase ou un fait qui relance le suspense.

Concernant les personnages on n'a pas grand chose à dire car ils sont peu développés, on aurait aimé en apprendre plus sur le personnage, au lieu des tensions qu'il y a avec sa fiancée et sa drague avec la française. On a également et malheureusement droit à un inspecteur de police complètement caricaturé.

La plume de l'auteur est agréable malgré les longueurs, les phrases sont simples mais le trop d'informations enlève tout suspense à ce thriller. Heureusement le final est haletant et laisse une assez bonne impression au lecteur.





mercredi 16 octobre 2019

Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski



"Je m'appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, roi des Turons. Pendant la guerre des Sangliers, le haut roi, mon oncle Ambigat, a tué mon père. Ma mère, mon frère et moi avons été exilés au fond du royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu'il n'est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés. Le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s'est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : il nous a envoyés, mon frère et moi, guerroyer contre les Ambrones. Dès le début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril, et je suis tombé dans un fourré de lances. Mais l'impensable s'est produit : je ne suis pas mort."



Segillos et son frère aîné Bellovése, le narrateur, sont les fils de feu le roi des Turons tué par son beau-frère le Haut-Roi qui les a exilés avec leur mère au fin fond du royaume pour qu'ils ne présentent pas une menace pour le trône. Au début dur roman, les deux frères ayant atteint l'âge de devenir des hommes, ils sont envoyés à la guerre. Dés la première bataille Bellovèse est grièvement blessé, presque en train de franchir la limite du royaume des morts, mais à la surprise générale il ne succombe pas à ses blessures et convalescent il est envoyé par un druide consulter les oracles sur l'île des Vieilles.

C'est lui même qui conte son récit qui débute au premier chapitre par l'époque actuelle, puis il remonte dans le temps car aux portes de la mort il revoit en rêve son passé. Si au début du roman les épreuves rencontrées par le héros sont clairement explicitées, il n'en est pas de même pour la suite qui navigue entre le passé et l'instant présent.

Le postulat de départ quant à lui, il se révèle des plus classique et des plus usitées dans le genre puisque l'auteur avec l'histoire de Bellovèse nous entraîne dans une quête initiatique.

L'originalité du roman réside dans l'univers dans lequel le lecteur est plongé et qui échappe au sempiternel moyen-âge. L'univers est très élaboré bâtît sur un monde qui fait référence à la proto-histoire et plus particulièrement dans le cas présent à l'histoire celtique. L'univers développé s'avère très dense et l'auteur qui s'est très bien documenté nous offre un monde fascinant et cohérent.

Les personnages sont bien travaillés, ont chacun une histoire propre, qu'elle soit présente ou passée, et ils ont tous une personnalité qui les différencient.

Certes le vocabulaire est très recherché avec des termes bien adaptés à l'époque, mais le style de l'auteur est lourd, pompeux au début du roman, et la tonalités récitatrice ne favorise pas non plus la dynamique de lecture. L'écriture est déstabilisante pour le lecteur. Un lexique explicatif des termes propres à l'univers aurait été souhaité et aurait évité dans les premiers temps une lecture hachée pour aller chercher des renseignements.

Au final, une histoire pas originale, un univers très bien travaillé, des personnages aux quels on n'arrive pas à s'attacher, un style pesant : on sort de cette lecture avec un avis fort mitigé.