"Je
m'appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, roi des Turons. Pendant la
guerre des Sangliers, le haut roi, mon oncle Ambigat, a tué mon
père. Ma mère, mon frère et moi avons été exilés au fond du
royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu'il
n'est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés.
Le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s'est
souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : il nous a
envoyés, mon frère et moi, guerroyer contre les Ambrones. Dès le
début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril, et
je suis tombé dans un fourré de lances. Mais l'impensable s'est
produit : je ne suis pas mort."
Segillos
et son frère aîné Bellovése, le narrateur, sont les fils de feu
le roi des Turons tué par son beau-frère le Haut-Roi qui les a
exilés avec leur mère au fin fond du royaume pour qu'ils ne
présentent pas une menace pour le trône. Au début dur roman, les
deux frères ayant atteint l'âge de devenir des hommes, ils sont
envoyés à la guerre. Dés la première bataille Bellovèse est
grièvement blessé, presque en train de franchir la limite du
royaume des morts, mais à la surprise générale il ne succombe pas
à ses blessures et convalescent il est envoyé par un druide
consulter les oracles sur l'île des Vieilles.
C'est
lui même qui conte son récit qui débute au premier chapitre par
l'époque actuelle, puis il remonte dans le temps car aux portes de
la mort il revoit en rêve son passé. Si au début du roman les
épreuves rencontrées par le héros sont clairement explicitées, il
n'en est pas de même pour la suite qui navigue entre le passé et
l'instant présent.
Le
postulat de départ quant à lui, il se révèle des plus classique
et des plus usitées dans le genre puisque l'auteur avec l'histoire
de Bellovèse nous entraîne dans une quête initiatique.
L'originalité
du roman réside dans l'univers dans lequel le lecteur est plongé et
qui échappe au sempiternel moyen-âge. L'univers est très élaboré
bâtît sur un monde qui fait référence à la proto-histoire et
plus particulièrement dans le cas présent à l'histoire celtique.
L'univers développé s'avère très dense et l'auteur qui s'est très
bien documenté nous offre un monde fascinant et cohérent.
Les
personnages sont bien travaillés, ont chacun une histoire propre,
qu'elle soit présente ou passée, et ils ont tous une personnalité
qui les différencient.
Certes
le vocabulaire est très recherché avec des termes bien adaptés à
l'époque, mais le style de l'auteur est lourd, pompeux au début du
roman, et la tonalités récitatrice ne favorise pas non plus la
dynamique de lecture. L'écriture est déstabilisante pour le
lecteur. Un lexique explicatif des termes propres à l'univers aurait
été souhaité et aurait évité dans les premiers temps une lecture
hachée pour aller chercher des renseignements.
Au
final, une histoire pas originale, un univers très bien travaillé,
des personnages aux quels on n'arrive pas à s'attacher, un style
pesant : on sort de cette lecture avec un avis fort mitigé.
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