mardi 28 juillet 2015

Le huitième sceau 2° partie, Jean-Sébastien Simard



Quatre criminels bannis de leur terre natale, trois soldats de l’Église : une prophétie poussiéreuse de deux mille ans annonçant la venue d’un enfant sacré qui aura le pouvoir de sauver le monde… ou de le détruire.


Après avoir traversé la mer les deux groupes se retrouvent à Waltzbourg pour débuter la recherche d'indices qui doivent les mener à l'Enfant Sacré. Sans connaître leurs identités ils se rencontrent de manière fortuite, et cette rencontre va prendre une tournure à laquelle on ne s'attendait pas, l'auteur introduit dans son récit un début de romance. Romance qui espérons le ne prendra pas le pas sur le récit principal.

Après un univers de type médiéval classique, notamment avec les clans franchement positionnés culture celtique, l'auteur, avec l'arrivée à Waltzbourg, nous fait entrer dans une société de type Renaissance, aux mœurs quelque peu dissolus et tourné vers les arts. L'auteur continuant à approfondir son monde de belle manière, les descriptions sont bien dosées, pas trop longues mais suffisamment précises pour que le lecteur puisse s'immerger totalement dans l'univers. La recherche des sceaux entraîne le lecteur à la découverte des pays de Bebhion, le continent voisin, une occasion pour l'auteur de nous confronter à des régimes politiques différents les uns des autres : théocratique, traditionaliste et isolationniste,, commerciaux à la culture maritime..., mais aussi des paysages géologiquement variés : déserts, forêt de type amazonienne, de type nordique aux paysages enneigés sublimes... On sent derrière cette diversité la nette influence des JDR.

L'enquête, menée par les deux groupes, débute sur forme de chasse aux trésors, les indices sont déclinés sous forme de pictogrammes kaléidoscopiques, chaque résolution conduisant au sceau suivant. Dans cette partie du récit le synopsis est très fortement marqué scénario de JDR. Chaque indice menant les antagonistes dans un secteur géographique différent, c'est l'occasion pour l'auteur d'incrémenter son univers par petites doses, le lecteur de ce fait en apprend plus historiquement, socialement,géographiquement sur le monde dans lequel, en même temps que les aventuriers il s'enfonce. On comprend mieux le passé, la genèse de l'église de l'Unique,...

Les énigmes sont assez simples même si l'auteur fait preuve d'imagination, le côté JDR imprégnant fortement cette part du récit.

Les personnages prennent un peu plus d'ampleur, même si le lecteur se sent encore légèrement frustré car ils ne se développent toutefois pas assez rapidement, notamment côté psychologique, toutefois bannis comme membres de l'église ne laissent pas indifférent.

Avec de nombreux rebondissements et actions diverses, notamment entre les deux groupes rivaux, la dynamique s'avère excellente. Les combats au fur à mesure de la lecture se révèlent de plus en plus travaillés et très visuels.

Le point fort de cette deuxième partie du premier opus, en plus de l'action, reste l'écriture de l'auteur, les descriptions sont maîtrisées ni trop longes, ni trop courtes. Un roman fort bien maîtrisé du début à la fin, malgré quelques longueurs au début de la première partie mais certes nécessaires à la mise en place du récit. Un premier tome de qualité qui donne envie de poursuivre l'aventure. 




dimanche 12 juillet 2015

L'oeil rouge : les tablettes d'Asmaar, Nicolas Snieg



Une puissante guilde d'assassins, une armée à leur poursuite, des créatures démoniaques, des événements qui marqueront à jamais le destin d'Anstrilla. . . Suivez les aventures de plusieurs membres de l'Oeil Rouge, la plus grande organisation de voleurs et d'assassins d'Anstrilla. Traqués de toutes parts, ils devront lutter pour leur survie tout en cherchant à percer les mystères que cache leur organisation: qui est réellement Gorgon, leur chef suprême ? Que sont les tablettes d'Asmaar et pourquoi tout le royaume est à leur recherche ? Qui sont les Magmorts, ces créatures diaboliques qui les traquent ? Dans un milieu ou l'allié peut également être le plus grand des traîtres, ils devront se fier à leur instinct et surveiller leurs arrières constamment.


Avec les Tablettes d'Asmaar l'auteur propulse le lecteur au sein d'une confrérie regroupant voleurs, assassins, espions... Dès le début du roman l'on assiste à l'intégration d'un jeune garçon qui a dérobé un parchemin au sein de cette guilde. Le synopsis du roman est construit un peu à l'image d'un scénario d'un JDR dont l'on ressent nettement l'influence.

Le postulat de départ se révèle assez classique puisqu'en l’occurrence il s'agit de retrouver comme le titre l'indique les Tablettes d'Asmaar, des parchemins qui permettraient de réactiver la magie disparue. En somme la quête de huit parchemins correspondant aux huit cercles de magie. La disparition de la magie est un thème assez récurrent en fantasy, tout comme la quête d'objet. Donc pas de grandes innovations, l'auteur se contentant de narrer une histoire somme toute basique.

L'univers dans lequel nous entraîne l'auteur aurait pu être intéressant, évoluer au sein d'une guilde, mais celui-ci n'est pas assez exploité, les descriptions sont trop brèves pour que l'on puisse réellement s'immerger dans le monde proposé. Les paysages ne sont qu’esquissés et le lecteur à beaucoup de mal à se les imaginer, de plus l'absence de carte ne permet pas de se situer géographiquement. Dans le dernier tiers l'auteur apporte enfin sa touche personnelle en nous présentant un bestiaire original, son monde s'épaissit et on en apprend un peu plus sur la guilde.

Les personnages, pas assez approfondis notamment en ce qui concerne leur psychologie, sont trop proches des archétypes du genre. On aurait aimé davantage les connaître et malheureusement ils ne sont pas parvenus à créer chez le lecteur de l'empathie. Seul le personnage du jeune garçon a réussi à attiser la curiosité du lecteur car la manière dont il a réussi à s'emparer de la tablette reste mystérieux.

Les dialogues sont nombreux, mais souvent par trop superficiels pour attirer chez le lecteur un regain d’intérêt, ce sont des simples discussions au personnages qui n'apportent généralement rien au récit principal en lui-même.

Si le dernier tiers du roman s'avère plus prenant, le lecteur se pose beaucoup de questions notamment au sujet des tablettes, l'intrigue principale que l'auteur a complètement abandonnée pour essayer d'immerger le lecteur dans son univers. De même qu'il ne nous fournit aucune information sur le passé ni sur la disparition de la magie.

L'écriture est simple mais pas simpliste, les phrases sont courtes et facilitent la lecture, mais le récit manque de profondeur et malgré ces points positifs le lecteur ressent de la difficulté à rentrer dans le récit mais également à y rester concentré.


Au final, un récit qui n'a pas réussi à susciter de l'enthousiasme chez le lecteur, trop court pour que l'on puisse réellement y retirer du plaisir ce qui est dommage car pénétrer au sein d'une guide représentant les différentes classes de la lie de la société s'avérer prometteur. Que manque-t-il au roman pour en faire une lecture divertissante, certainement quelques dizaines de pages, l'auteur n'ayant pas su apporter assez de touches personnelles qui auraient pu engendrer un bon récit. 




vendredi 3 juillet 2015

Le huitième sceau 1° partie, Jean-Sébastien Simard


Lecture dans le cadre du challenge :






Quatre criminels bannis de leur terre natale, trois soldats de l’Église.

Une prophétie poussiéreuse de deux mille ans annonçant la venue d’un enfant sacré qui aura le pouvoir de sauver le monde… ou de le détruire.

Ces sept personnages déclencheront une épopée qui bouleversera leurs vies, mais aussi celle de leurs deux continents.
Ainsi débute ce récit épique où les héros, comme le lecteur, seront inéluctablement entraînés dans un tourbillon de complots sordides, d’intrigues politiques et religieuses, d’humour, de magie et d’amour.
Le 8e Sceau s'ouvre sur une prophétie qui annonce des bouleversements majeurs. À l'heure où cette dernière se réalise, les deux groupes rivaux entament une course contre la montre pour trouver cet enfant exceptionnel. Ce monde complexe, intriguant et palpitant, devient ainsi le théâtre d'une épopée qui changera l'avenir de tous.


L'auteur introduit l'histoire par un court récit se déroulant deux mille ans avant l'histoire principale. Un récit où une jeune femme prophétise la venue d'une nouvelle religion qui devrait remettre en question les religions établies par la venue d'un enfant sacré ou maudit. Les conditions de sa venue faisant l'objet d'une prophétie détaillée mais de manière peu claire. Un postulat de départ somme toute assez basique et très récurrent en fantasy.

Dans la première moitié de l'histoire l'auteur prend le temps de poser ses personnages, d'introduire son univers et son panthéon, de mettre en place le contexte politico-religieux et de nous décrire son système de magie. Certes il est nécessaire de procéder de cette manière pour que le lecteur puisse s'immerger dans le récit, mais les descriptions et explications, notamment concernant le système de magie et le panthéon, se font de manière linéaire qui en plus des longueurs donnent un rythme très lent au récit.

L'ensemble du récit repose donc essentiellement sur la religion, l'univers dans lequel évoluent les personnages ressemblant fortement à celui de la Bretagne lors de l'invasion romaine. Une époque où l'église catholique romaine prônait la radicalisation de son culte par par la force. Un thème travaillé en profondeur par l'auteur mais qui manque toutefois d'originalité car trop souvent abordé en littérature. L'auteur met en place les dogmes de l'église de l'Unique ainsi que les croyances liées aux éléments proches de celles des druides. La magie elle aussi apporte peu d'originalité, trop classique dans son ensemble puisque basée sur les forces naturelles. On retrouve en second plan la forte présence de l'Inquisition et des exactions qu'elle devrait amener dans la suite du récit, ici représenté par l'ordre de la Rose

Les us et coutumes des clans sont bien décrites favorisant l'immersion du lecteur dans leur monde. On retrouve beaucoup d'analogie avec les clans celtiques mais l'auteur semble s'être bien documenté mais une touche plus personnelle aurait été grandement appréciée.

Les personnages sont attachants, notamment les bannis des clans, ici les Impardonnés, les représentants de l'église, hormis le trio de soldats bien caractérisés mais juste ébauchés dans cette première partie, sont trop près de l'archétype du genre. La psychologie des personnages n'est toutefois pas assez poussée côté des quatre compagnons bannis de leurs clans, mais avec la confrontation à venir avec leurs antagonistes on espère qu'ils prendront de la profondeur.

La manière de rédiger de l'auteur est certainement son point fort , le vocabulaire est simple mais pas simpliste, les phrases sont courtes facilitant la lecture et l'action se fait présente dans la seconde moitié de l'opus donnant une meilleur dynamique à l'histoire. Le récit est prenant malgré un classicisme latent. Il est certes difficile de s'en faire une opinion globale car on n'a ici que la première partie du premier opus, il est au moins nécessaire de lire la seconde partie.