dimanche 31 mai 2020

L'ambassadeur de Graham McNeil



Loin au nord, dans les désolations glacées, une puissante armée des ténèbres se rassemble et s'apprête à descendre vers le sud pour ravager les terres civilisées de l'Empire. En ces temps de péril, le général Kaspar von Velten, retiré de la carrière militaire, est envoyé à Kislev comme ambassadeur auprès de la tzarine Katarina. Étranger aux luttes de pouvoir et aux intrigues de cour, Kaspar doit mobiliser toutes ses capacités et ses ressources afin de survivre dans cette contrée froide et hostile. Alors que l'hiver approche, parviendra-t-il à reforger la fragile alliance entre l'Empire et Kislev et à préparer leurs troupes pour la bataille avant que les hordes du Chaos ne se déversent sur les terres ?



Après un court prologue qui nous décrit les prémices d'une journée de combats des armées coalisées contre les forces barbares du Nord, l'on découvre le personnage central six mois plus tôt.
L'on suit l'arrivée du général Von Velten nommé ambassadeur auprès de la tzarine Catarina lorsqu'il découvre la capitale kislévite.

L'intrigue se veut solide mêlant policier historique à l'univers très sombre de Warhammer avec un complot qui se trame et la recherche d'un mystérieux Boucher qui ensanglante la cité.

L'auteur nous offre une plongée très réaliste dans Kislev avec une excellente description de la ville rongée en interne par les forces du Chaos, gangrenée par la pègre locale et menacée d'invasion par les tribus du Chaos.

L'histoire est originale par rapport aux romans habituels de la série et offre un huis-clos oppressant presque en totalité sur l'ensemble de l'histoire hormis dans le final une sortie dans la toundra. Alors qu'habituellement le récit se résume en une suite de combats ce roman nous offre une autre vision de l'univers.

Le personnage de l'ambassadeur est excellent car il sort des habituels rouages de la politique n'hésitant pas à user de violence, de menaces pour pallier la situation désastreuse laissée par son prédécesseur.

La plume de l'auteur est directe, incise et correspond bien à ce type de scénario.

Un très bon roman sous licence dans cet univers si particulier de Warhammer.




samedi 30 mai 2020

Empereurs des ténèbres de Ignacio Del Valle



L hiver 1943 s éternise tout comme la guerre sur le front russe près de Leningrad. La División Azul, composée de militaires franquistes et de phalangistes, se bat aux côtés de l armée allemande. Un matin, on découvre, pris dans les glaces d une rivière, le cadavre égorgé d un soldat espagnol portant sur l épaule une mystérieuse phrase inscrite au couteau : « Prends garde, Dieu te regarde. » Il est la première victime d une étrange série que l ex-lieutenant Arturo Andrade, garçon violent, arriviste et lui-même assassin est chargé d élucider.
Le froid, la faim, la neige et la folie sont la toile de fond de ce roman où la violence des combats côtoie le quotidien des habitants. Des fous sont oubliés dans un asile servant de refuge aux pires produits d un conflit sans fin. Des soldats ayant bravé la mort jouent le soir à la roulette russe. On assassine, on aime, on se trahit. Les ténèbres sont là. L ambiguïté humaine aussi.



Hiver 1943 sur le front de l'est, les phalangistes espagnols de la Division Azul tiennent une position près de Leningrad. Un matin dans la Slavianka gelée un torse dépasse de la glace, un soldat et un sergent constatent que c'est un des leurs qui a été égorgé. La victime porte également gravé sur l'épaule une inscription « Prends garde, Dieu te regarde ».

L'enquête est confiée au soldat qui a découvert le corps, et qui n'est autre qu'un ancien lieutenant de police qui a du partir sur le front après de sérieux ennuis judiciaires.

Arturo va mener une mission semée d'embûches où d'autres meurtres conduiront sur le piste de la franc maçonnerie dans un premier temps. Il devra enquêter sur fond de rivalités entre allemands et espagnols.

Plus que l'enquête elle même qui est reléguée au second plan c'est la vie ou plutôt la survie des soldats perdus dans l'immensité de l'hiver russe que l'auteur a voulu faire découvrir au lecteur. La peur omniprésente des pilonnages incessants de l'Armée Rouge, l'infiltration permanente des partisans, et celle encore plus forte des SS véritables machines à tuer.

L'intrigue se développe très lentement. La plume de l'auteur se révèle riche et recherchée. Mais parfois l'auteur se laisse emporter dans des envolées mystiques et alors le style devient ampoulé.

Un bon roman si l'on veut découvrir une partie de l'Histoire mais le côté enquête se veut décevant.



mardi 26 mai 2020

Le livre des âmes de James Oswald



Pendant dix ans, à Édimbourg, un tueur a fait couler le sang à Noël, en abandonnant le corps d’une femme nue, la gorge tranchée, au bord de l’eau. Dix ans, dix femmes. La dernière était la fiancée d’Anthony McLean.
L’inspecteur se bat toujours avec ses démons quand soudain le tonnerre éclate dans son ciel d’orage : le « Tueur de Noël » vient de mourir en prison, et plusieurs femmes sont retrouvées nues, la gorge tranchée. S’agit-il d’un copycat ? La Criminelle aurait-elle arrêté le mauvais coupable ?
Empêtré dans plusieurs enquêtes et désormais en conflit ouvert avec son supérieur, McLean doit rouvrir l’affaire la plus difficile de sa carrière, au risque de devenir la proie du passé…



Alors qu'il enquête sur un trafic de drogue et des incendies criminels est rattrapé par son passé, il est conforté à un meurtre en tous points identique aux victimes du Tueur de Noël arrêté douze ans plus tôt et dont la dernière victime avait été la fiancée de l'inspecteur. Mais ce tueur en série est récemment mort en prison poignardé par un codétenu.

L'enquête piétine pendant une grande partie du roman et de surcroît l'auteur insère régulièrement des retours dans le passé de la vie amoureuse de l'inspecteur et des morceaux du procès qui s'est déroulé douze ans plus tôt ce qui donne à la lecture un rythme plutôt lent.

On suit pas à pas le développement de l'enquête sans vraiment avoir de piste concrète et le dénouement survient comme un cheveu dans la soupe sans qu'aucun indice le prévoyait.

Comme le laissait prévoir le tome précédent on suit un policier torturé par son passé et toujours en conflit avec son supérieur direct ce qui finit par devenir agaçant à force de répétitions.

Les personnages sont bien développés et l'on a aucun mal à les suivre.

Au final une intrigue classique sur la forme, des rebondissements présents, un final trop rapide, une touche de fantastique qui aurait gagné à être plus développée.



lundi 25 mai 2020

Arrowood de Mick Finlay



1895 : Londres a peur. Un tueur terrorise la ville. La police, débordée, arrive à un point de rupture. Tandis que les bourgeois désemparés se tournent vers Sherlock Holmes, dans les quartiers surpeuplés du sud de Londres, les gens s’en remettent à un homme qui méprise Holmes, sa clientèle fortunée et ses méthodes de travail voyeuristes. Cet homme, c’est Arrowood – psychologue autodidacte, ivrogne occasionnel, et détective privé. Quand un homme disparaît mystérieusement, Arrowood et son comparse Barnett se lancent dans une mission de taille : capturer Mr Cream, le malfrat le plus redouté de la ville.



Alors que pour Arrowood les finances sont au plus bas, une jeune femme vient le trouver pour lui demander de retrouver son frère. Elle invoque le fait que juste avant sa disparition il était terrifié et voulait de l'argent pour regangner la France. Une enquête assez simple mais qui se corse lorsque la jeune femme annonce qu'il travaillait au Barrel of Beef propriété d'un homme d'affaires véreux et très dangereux avec lequel Arrowood et son assistant ont eu maille à partir dans le passé.
Avec pour postulat de départ une intrigue assez classique, ce roman se révèle intéressant sur la plus grande partie de l'histoire mais la fin quant à elle est assez particulière et peu cohérente. L'intrigue se complexifie au fil des chapitres avec de nombreux rebondissements.
Bien que peu développé l'aspect politique est présent évoquant une page de l'histoire du Royaume-Uni.
Malgré quelques lenteurs l'auteur nous dresse un tableau fort réaliste d'un Londres gangrené par la misère et la corruption. Un tableau plutôt sombre dans lequel évolue à merveille le détective privé.
Avec Arrowood l'auteur nous dresse le portrait d'un homme fatigué, sans aucune classe : ce portrait d'un anti-héros est un peu trop poussé. Les relations entre le détective et son assistant sont bien équilibrées et leur donnent une excellente complémentarité.
Les personnages de Neddy et Ettie sont attachants et comme pour les personnages centraux l'on espère qu'ils seront plus fouillés dans la suite de leurs aventures.
Les comparaisons entre Arrowood et Sherlock Holmes sont un peu trop présentes et mobilisent l’attention du lecteur au détriment de l'intrigue.
La plume est très accessible avec une narration à la première personne par l'assistant à l'instar des œuvres de Conan Doyle.
Au final une enquête prenante et bien rythmée malgré une dernière partie un peu tirée par les cheveux, une belle description des bas-fonds d'un Londres victorien et des personnages attachants que l'on aimerait retrouver.



lundi 11 mai 2020

Ils se marièrent et il y eut beaucoup de sang de Laurine Valenheler




Au cœur de l’hiver 2017, quatre ans après les débats sur le projet de loi "Mariage pour Tous", plusieurs couples d'hommes sont retrouvés morts en petite couronne de Paris. Sur les scènes de crime, la signature marque les esprits : entre les corps des victimes sont retrouvés des triangles de tissu, roses comme le symbole de la persécution des homosexuels sous le III ème Reich.

Pour l’équipe de Maël Néraudeau et Yohann Folembray, lieutenants à la Section criminelle du SDPJ 94 et partenaires à la ville comme à la scène, le compte à rebours est lancé. Le mot d’ordre est sur toutes les lèvres, y compris celles de la presse : mettre la main sur l’assassin et enrayer la vague de folie meurtrière. Mais face à un criminel aussi obscur qu’imprévisible, les enquêteurs se retrouvent désarmés, et ce malgré l’appui d’un capitaine de la Brigade des crimes sériels de l’OCRVP venu se greffer à la section pour les assister. Le sadisme du meurtrier se révèle alors sans limite lorsque l’affaire prend un virage dramatique pour les deux coéquipiers et amants. Entre les plaies endormies qui se réveillent et la colère qui les déchire, affectant l’équilibre du groupe, le terrain est plus libre que jamais pour le Tueur au Triangle Rose, qui profite de la diversion pour passer à la vitesse supérieure et parachever son acte final…



Un couple de policiers homosexuels est contacté par des amis et un président d'association LGBT qui leur demandent avec des preuves à l'appui d'intercéder auprès de leur hiérarchie pour faire ouvrir une enquête sur les meurtres de couples homosexuels. Le point commun de ces crimes est un triangle de tissu rose trouvé sur les lieux et qui rappelle l'extermination des homosexuels sous le régime d'Hitler.

La première partie de l'intrigue est intéressante à suivre, la partie enquête est très bien maîtrisée par l'auteure, et on a droit à quelques petits rebondissements. Arrivé à la moitié du livre on a droit à un coupable et l'on se dit que ce n'est pas possible, mais l'auteure nous livre un rebondissement qui remet tout en question. Dans la deuxième partie pas de véritable enquête puisque l'un des policiers connaît le véritable coupable mais tout est plutôt axé sur le rapport psychologique entre les deux hommes.

La thématique de l'homophobie est traitée en profondeur, peut être un peu trop ! En effet l'auteure insiste trop sur cette partie qui déséquilibre le roman et repousse presque l'enquête au second plan. C'est encore plus flagrant dans la deuxième partie du roman.

La vie privée des deux personnages principaux et de leurs relations d'amis occupent aussi beaucoup de place et là encore l'auteure insiste trop sur certaines scènes et l'on n'est pas loin de friser la mièvrerie.

Au final, un policier classique sur la forme mais pas sur le fond. La lecture laisse une impression mitigée.