mercredi 29 janvier 2020

L'aiguille dans la botte de foin de Ernesto Mallo



"Perro" (le chien) Lascano est officier de police à Buenos Aires. C'est un policier intègre, position difficile à tenir dans l'Argentine de la dictature. Profondément affecté par la mort de sa femme, il se réfugie dans le travail. Un matin, il est envoyé près du Riachuelo, où trois cadavres ont été signalés : un jeune homme et une jeune femme dont les crânes ont explosé sous l'impact des balles, marque caractéristique des méthodes "d'exécution" des militaires. L'autre corps présente un aspect sensiblement différent ; il s'agit d'un homme bedonnant, d'âge mûr, dont la tête est intacte. Une tache de sang dessine une fleur sur sa chemise. Comme le dit Fuseli, le médecin légiste, "les morts parlent à ceux qui savent les écouter". Lascano va s'efforcer de faire parler ce troisième cadavre, mais ce ne sera pas chose facile dans un pays où des hommes aigris et dangereux comme le major Giribaldi font régner la terreur.



Un matin, alors qu'il vient juste de quitter son domicile, le commissaire Lascano est contacté par radio par le département de la police : un camionneur a découvert deux cadavres. Alors qu'il arrive à l'endroit indiqué il croise un véhicule qui quitte précipitamment le chemin. Arrivé sur place, il constate qu'il n'y a pas deux cadavres mais trois. Si deux des corps ont la tête éclatée par balles signe d'une exécution par la junte militaire, le troisième corps ne présente pas les mêmes caractéristiques, et de plus il est encore sec alors que la pluie n'a cessé de tomber.

Dans ce premier tome de la série, c'est plus le climat dans lequel l'enquête va se dérouler qui est mis en avant que l'enquête elle m^me car dés le début du roman le lecteur connaît rapidement ce qui s'est passé. L'auteur nous dépeint une Argentine des années 70 sou dictature où les riches ou du moins ceux qui ont des appuis peuvent tout ce permettre. C'est dans une ambiance très sombre où les vols d'enfants, les exécutions sommaires des subversifs, les communistes, sont journaliers, et que la junte militaire à tous les droits que le lecteur va naviguer aux côtés du policier.

L'enquête en elle même occupe peu de place, elle consiste uniquement en deux ou trois interrogatoires de proches de la victime ou de ses clients. Le policier a plus de soupçons que de preuves véritables. L'auteur met surtout en avant les difficultés rencontrées par le policier dans ce climat si particulier. Il nous dépeint également le quotidien du policier, qui a perdu son épouse, en dehors de son métier. Sa vie personnelle occupe peut être un tantinet importante par rapport à l'enquête.

Les personnages qu'ils soient sympathiques comme le commissaire ou bien cupides ou corrompus l'auteur nous les dépeints riches en couleurs.

Le style de l'auteur est sobre, et par moments il se veut poétique ce qui a pour effet de le rehausser par rapport à la noirceur générale qui s'en dégage. Par contre les dialogues sont écrits de manière compacte, sans tirets lorsque l'on change d'interlocuteurs ce occasionne des difficultés au lecteur pour comprendre qui parle.

Plus qu'un policier l'auteur nous livre un très bon roman noir à la fois sombre et cynique.






mardi 14 janvier 2020

Vaste comme la nuit d'Elena Piacentini



La capitaine Mathilde Sénéchal n'aurait jamais imaginé retourner sur les lieux de son enfance, un petit village non loin de Dieppe. Mais quand Lazaret, son ancien chef de groupe, lui fait parvenir une lettre sibylline, elle comprend qu'elle va devoir rouvrir une enquête vieille de trente ans. Qu'elle le veuille ou non, le passé ne meurt jamais. Il a même des odeurs, ces odeurs qu'elle sait identifier comme personne et qui sont aussi son talon d'Achille. Il est temps pour elle de sonder sa mémoire défaillante et d'affronter la vérité.



Le commandant Lazaret, mentor et amant occasionnel de la capitaine Mathilde Sénéchal, atteint d'un cancer se suicide en mer, son bateau est retrouvé à la dérive. Il laisse à Mathilde un dossier vieux de trente ans, la disparition non élucidée de Jeanne Bihorel qui donnait parfois des cours de piano à Mathilde. Une disparition survenue le même jour où Mathilde, alors enfant, a eu un accident de vélo qui l'a laissée en partie amnésique.

L'intrigue met beaucoup de temps à débuter, il faut attendre plus de la moitié du récit pour que les premiers éléments de l'enquête et du passé nous parviennent. En effet dans cette première partie l'auteur s'attache surtout à faire ressortir le mal être et les états d'âme de Mathilde traumatisée par son passé. La dynamique de lecture s'avère très lente et le récit ne parvient pas à capter suffisamment l'attention du lecteur.

Quand débute réellement l'enquête, les interrogatoires des témoins du passé n'apportent que peu d'indices au lecteur sur la disparition de la jeune femme. Dans cette deuxième partie l'auteure fait ressortir les faits qui se sont déroulés le même jour que la disparition de la jeune femme femme dans les décennies passées. Des faits troublants de morts inexpliquées qui donnent une atmosphère oppressante au récit, des morts de proches des familles toujours au même dates qui permettent de maintenir le suspense. Les interrogatoires ne fourniront rien de véritablement concret pour l'enquête, c'est surtout le travail de Mathilde sur elle même qui conduira au dénouement. La totalité du récit est plus basé sur l'atmosphère que sur les faits.

Le personnage de Mathilde s'avère très fouillé , néanmoins le fait que l'on se retrouve une fois de plus avec un personnage marqué par son passé, c'est devenu une habitude dans les thrillers et les romans policiers, ne nous permet pas de s'attacher à elle. Dans ce roman de la deuxième série de l'auteure on est aux antipodes du personnage central de la première série de l'auteur qui lui se révélait attachant. A notre avis, hormis le personnages d'Hortense, les personnages secondaires ne sont pas suffisamment exploités.

La plume de l'auteure est beaucoup plus riche et travaillée que dans la majorité des romans du genre, mais cette qualité dans la première partie du roman à son revers. L'auteur comme mentionné ci-dessus s'attachant trop aux ressentis de son personnage, l'écriture accentue l'effet de lenteur.

Une lecture qui à la sortie nous laisse sur un sentiment mitigé.





mardi 7 janvier 2020

L'évangile selon Satan de Patrick Graham



2006, Hattiesburg, dans le Maine. Rachel, l'assistante du shérif du comté, enquête sur la disparition de quatre jeunes serveuses. Elle disparaît à son tour. Marie Parks, profileuse au FBI qui possède des dons de médium et s'est spécialisée dans la traque des cross-killers - les tueurs en série qui voyagent -, est chargée d'enquêter sur la disparition de Rachel. Elle retrouve son corps torturé et la dépouille des quatre disparues crucifiées dans une crypte. Le tueur, abattu par le FBI, est un moine qui porte les signes du Diable.
Quelques jours plus tard, au Vatican, le cardinal Oscar Camano, patron de la congrégation des Miracles, apprend que les quatre jeunes femmes assassinées sont les religieuses qu'il avait envoyées aux États-Unis pour enquêter sur la vague de meurtres qui frappent l'ordre des Recluses, un ordre très ancien, chargé depuis le Moyen Âge de protéger et d'étudier les manuscrits interdits de la chrétienté. Il confie au meilleur de ses exorcistes, le père jésuite Carzo, le soin de retrouver la trace de cet évangile que l'Église a perdu six siècles plus tôt...



1348, alors que la peste noire s'étend à toute l'Europe, une religieuse, seule survivante de son couvent, fuit emportant avec elle un crâne surmonté d'une couronne d'épines et un livre cadenassé d'une lourde ferrure. Elle est poursuivie par les envoyés de Satan et par une entité démoniaque, Caleb le Voyageur, qui veulent récupérer le crâne de l’Antéchrist et l’Évangile écrit par Satan.
2006, quatre religieuses, qui travaillaient sous couverture en tant que serveuses dans des bars de nuit et qui traquaient Caleb le Voyageur sont portées disparues. Le shérif local fait alors appel à Marie Parks une profileuse-médium du FBI qui a la particularité, depuis un accident de voiture, de se mettre littéralement à la place des cross-killers qu'elle poursuit. Quand au Vatican, il dépêche son meilleur exorciste, le Père Carzo, pour retrouver le manuscrit que l’Église à perdu la trace depuis le Moyen-Âge.

L'histoire démarre sur un rythme très rapide, et comme c'est souvent le cas dans les thrillers ésotérico-religieux le récit alterne entre ce qui s'est passé au Moyen-Âge et ce qui se déroule à l'époque actuelle. Avec une traque angoissante à souhait, le suspense est toujours présent et gagne en intensité au fil des chapitres.

La partie historique est très bien documentée, toutefois les répétitions sont nombreuses dans cette partie de l'histoire ce qui a pour effet d'alourdir quelque peu le rythme de lecture.

Le postulat de départ est intéressant avec une secte , descendante des Templiers, qui veut asseoir un de ses membre sur le Trône de Saint Pierre. Un postulat qui se révèle toutefois assez classique du genre avec pour but de détruire les fondements de l’Église Catholique.

Avec Marie Parks qui à le pouvoir de se projeter dans le temps et dans un autre corps, et avec l'utilisation par le Père Carzo de l'hypnose, le lecteur découvre petit à petit ce qui s'est déroulé au XIVéme siècle, donnant au récit une touche de paranormal bienvenue. Elle permet aussi à l'auteur de nous rappeler le rôle de l'Inquisition à cette époque. Les personnages principaux sont bien dépeints, leur psychologie est fouillée.

Avec des chapitres courts et une écriture épurée et directe, et de nombreux rebondissements l'auteur parvient aisément à garder l'attention du lecteur du début à la fin du récit et ce malgré les répétitions signalées ci-dessus, et quelques petites longueurs à l'époque actuelle notamment avec ce qui se passe au Vatican.

L’Évangile selon Satan est un excellent thriller qui mélange habilement le fantastique, l'histoire et le paranormal.




mercredi 1 janvier 2020

BILAN LECTURE 4éme TRIMESTRE 2019


Livres lus

&

Chroniques effectuées au Quatrième trimestre 2018.


Coups de Cœur :

J'ai aimé :
Liquidations à la grecque – Petros Markaris
La voix des morts – Neely Tucker
Le lac – Azel Bury

J'ai moyennement aimé :
Nuits macabres – Christelle Morize
Le quatrième sceau – Cédric Péron
Même pas mort – Jean-Philippe Jaworski
Vaticanum – J R Dos Santos
Pine Lake Resort – Phoenix B Asher
Il y aura du sang sur la neige – Sébastien Lepetit
La griffe du diable – Lara Dearman
De meute à mort - Jean-Philippe Jaworski
Fleur de cadavre – Anne Mette Hancock

Je n'ai pas aimé :
Comme des rats morts – Benedek Totth


Novembre & Décembre 2019


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