La
capitaine Mathilde Sénéchal n'aurait jamais imaginé retourner sur
les lieux de son enfance, un petit village non loin de Dieppe. Mais
quand Lazaret, son ancien chef de groupe, lui fait parvenir une
lettre sibylline, elle comprend qu'elle va devoir rouvrir une enquête
vieille de trente ans. Qu'elle le veuille ou non, le passé ne meurt
jamais. Il a même des odeurs, ces odeurs qu'elle sait identifier
comme personne et qui sont aussi son talon d'Achille. Il est temps
pour elle de sonder sa mémoire défaillante et d'affronter la
vérité.
Le
commandant Lazaret, mentor et amant occasionnel de la capitaine
Mathilde Sénéchal, atteint d'un cancer se suicide en mer, son
bateau est retrouvé à la dérive. Il laisse à Mathilde un dossier
vieux de trente ans, la disparition non élucidée de Jeanne Bihorel
qui donnait parfois des cours de piano à Mathilde. Une disparition
survenue le même jour où Mathilde, alors enfant, a eu un accident
de vélo qui l'a laissée en partie amnésique.
L'intrigue
met beaucoup de temps à débuter, il faut attendre plus de la moitié
du récit pour que les premiers éléments de l'enquête et du passé
nous parviennent. En effet dans cette première partie l'auteur
s'attache surtout à faire ressortir le mal être et les états d'âme
de Mathilde traumatisée par son passé. La dynamique de lecture
s'avère très lente et le récit ne parvient pas à capter
suffisamment l'attention du lecteur.
Quand
débute réellement l'enquête, les interrogatoires des témoins du
passé n'apportent que peu d'indices au lecteur sur la disparition de
la jeune femme. Dans cette deuxième partie l'auteure fait ressortir
les faits qui se sont déroulés le même jour que la disparition de
la jeune femme femme dans les décennies passées. Des faits
troublants de morts inexpliquées qui donnent une atmosphère
oppressante au récit, des morts de proches des familles toujours au
même dates qui permettent de maintenir le suspense. Les
interrogatoires ne fourniront rien de véritablement concret pour
l'enquête, c'est surtout le travail de Mathilde sur elle même qui
conduira au dénouement. La totalité du récit est plus basé sur
l'atmosphère que sur les faits.
Le
personnage de Mathilde s'avère très fouillé , néanmoins le fait
que l'on se retrouve une fois de plus avec un personnage marqué par
son passé, c'est devenu une habitude dans les thrillers et les
romans policiers, ne nous permet pas de s'attacher à elle. Dans ce
roman de la deuxième série de l'auteure on est aux antipodes du
personnage central de la première série de l'auteur qui lui se
révélait attachant. A notre avis, hormis le personnages d'Hortense,
les personnages secondaires ne sont pas suffisamment exploités.
La
plume de l'auteure est beaucoup plus riche et travaillée que dans la
majorité des romans du genre, mais cette qualité dans la première
partie du roman à son revers. L'auteur comme mentionné ci-dessus
s'attachant trop aux ressentis de son personnage, l'écriture
accentue l'effet de lenteur.
Une
lecture qui à la sortie nous laisse sur un sentiment mitigé.
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