samedi 25 octobre 2014

La voie royale - Hervé Gagnon


Après le premier tome Maléfica – La Voie du Livre, paru aux éditions Hugo et Cie, la suite des aventures d'Anneline et François. Accusée de sorcellerie et devenue, bien malgré elle, une menace pour le roi et pour le pape, Anneline Dujardin poursuit sa route avec sa fille, Jeanne, et le hors-la-loi François Morin, désormais irrémédiablement liées à elles. Poursuivis par les mousquetaires du cardinal de Richelieu et par le redoutable inquisiteur Guy de Maussac, qui a juré de faire brûler les Dujardin, les fugitifs emportent les précieux documents transmis par des générations de guérisseuses. En percer le secret représente leur seule chance de survie, et c'est à Paris que le grimoire dévoilera ses mystères. Jusqu'où Anneline devra-t-elle aller pour mener à bien la mission que lui a confiée son ancêtre par-delà les siècles.


Après un premier tome plutôt décevant où le sexe et la torture prenaient le pas sur l'intrigue, La Voie Royale reprend le récit là où nous l'avions quitté au précédent opus. Tandis que l'inquisiteur Guy de Maussac découvre la crypte sous la maison d'Anneline, celle-ci, accompagnée par sa fille Jeanne et par François, et toujours poursuivis par le Comte de Tréville et ses mousquetaires, prennent le chemin de Paris pour élucider le mystère que recèle le parchemin découvert dans le sarcophage.

Dans le début du tome l'auteur revient sur ce qui s'était passé dans le tome précédent et insiste plus particulièrement sur ce parchemin qui constitue l'énigme de ce deuxième tome.


On aurait pu croire que l'auteur aurait, dans ce deuxième tome, corrigés les errements du précédent, malheureusement il n'en est rien, l'on retrouve les scènes de sexe qui avaient émaillées le récit tout au long du premier tome et qui n'apportent rien à l'histoire. Si ce n'est d'ajouter des longueurs inutiles au récit qui en compte déjà trop. On a la nette impression que l'auteur a manqué d'inspiration tout au long de ce diptyque, et qu'au fur à mesure il a rajouté des parties pour étoffer son récit qui aurait pu faire l'objet d'un seul tome.

Ce n'est que dans la troisième partie, que l'auteur daigne nous livrer enfin r des informations sur le parchemin et le lieu où se trouverait la révélation de l'énigme. Une fin qui de part son côté un peu trop évidente risque de décevoir le lecteur. En effet, tout au long de l'histoire le lecteur imagine un scénario complexe, et l'auteur nous livre une fin trop simpliste pour vraiment nous convaincre.

Si la fin de l'histoire n'est pas à la hauteur de nos attentes, le récit doté d'une écriture simple et fluide se lit facilement et toutefois apporte au lecteur un bon divertissement, mais le roman ne restera pas dans nos mémoires. 


vendredi 17 octobre 2014

mardi 14 octobre 2014

Le Seigneur du Silence - Mark Chadbourn



"Idriss l'ancienne, Idriss la belle, Idriss la forte, à jamais éternelle"
Lorsque le héros de la cité d'Idriss est assassiné, c'est à Vidar, seigneur du silence, qu'il revient de défendre cette ville mystérieuse, perdue au milieu d'une immense forêt hostile.
Mais Vidar est un héros torturé : sans souvenirs, hanté par un artéfact, un joyau vampirique dont il ne peut se séparer, il devra protéger Idriss de ses ennemis et découvrir les mystères de son propre passé.....


Avec une telle couverture on pourrait s'attendre à de l'héroïc-fantasy ou encore à une fantasy épique, mais "Le seigneur du silence" est un peu plus que cela.
Un héros amnésique porteur d'un artefact vampirique, une cité sertie dans une jungle peuplée d'êtres dangereux, où des meurtres sanglants sèment la panique en mettant en scène les paraboles d'une religion encore existante.
"Le seigneur du silence" est un roman dense mêlant adroitement le thriller, un peu de SF quantique, mystère et bien entendu de la fantasy.
Le plus grand héros de la cité Idriss a été assassiné et l'enquête est confiée à l'inquisitrice Rhiannon. Le commandement de l'Escorte Pourpre, chargée de protéger la ville des dangereuses créatures qui peuplent la forêt qui l'entoure, est confié à Vidar, le seigneur du Silence, de l'Ombre et de la Vengeance.
Le roman est une histoire sur la quête d'identité, à la fois dans les personnages mais aussi dans la ville de Idriss elle-même, avec une succession de confrontations explosives se combinant à l'intrigue principale.
L'intrigue de départ va donner lieu à une enquête où l'urgence de la situation va vite se transformer en course contre la montre. Beaucoup d'actions et de scènes de combats vont agrémenter les péripéties des différents personnages que l'auteur gère parfaitement avec, de temps en temps, des moments d'émotion. L'histoire est menée de main de maître par l'auteur, le suspense est prenant. Les héros mènent à l'intérieur de la ville l'enquête comme dans un thriller médiéval. La forêt environnante, dans la quelle le héros va tenter de découvrir ses origines et où il règne une magie d'un autre temps, s'avère angoissante à souhait. Une intrigue, aux passages typiquement fantasy où l'auteur mêle habilement action, mystère, humour, moments d'émotions.
Une histoire qui se déroule dans un monde riche, très riche, où les descriptions de la ville et des monstres peuplant la forêt sont très bien rendues. Mais un monde que l'auteur, en dehors de ces descriptions, ne fait qu'esquisser sans véritablement le décrire, et c'est dommage ! Et l'absence de carte se fait cruellement ressentir.
Si l'auteur prend son temps pour nous présenter des personnages principaux qui se développent au fil des situations, certains personnages secondaires ne sont pas assez fouillés et manquent de profondeur. Vidar, le héros, est un personnage qui enquête sur son passé, torturé et tordu à souhait. Il est porteur d'un joyau à l'entropie dévorante qu'il doit régulièrement nourrir afin de ne pas lui servir de repas. Les dialogues sont savoureux de noirceur, percutants et l'auteur sait à merveille alterner les scènes de calme avec celles d'actions qui interviennent au moment où le lecteur ne s'y attend pas et qui nous plongent dans un perpétuel sentiment d'angoisse, créant tout au long du récit une dynamique soutenue.

L'écrivain signe sur un seul livre une grande histoire avec des personnages principaux consistants, oscillant entre le bien et le mal. Un livre aventureux à la croisée des genres qui se lit d'une traite tant on a envie d'en savoir un peu plus.



dimanche 12 octobre 2014

C'est lundi, que lisez-vous ? Semaine 42 (30).




Bonjour tout le monde !

C'est LUNDI, que lisez-vous ? est un rendez-vous quotidien où l'on réponds à 3 questions :

1. Qu'ai je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je entrain de lire en ce moment ?
3. Que vais-je lire ensuite ?

Le RDV est coordonné par GALLEANE.






     








     



BONNE SEMAINE LITTÉRAIRE A TOUS 
LES BLOGOLECTEURS

ET RENDEZ-VOUS DANS QUINZE JOURS



mercredi 8 octobre 2014

Martyrs tome 2 Olivier Peru



Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d’un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. alors qu’ils se croient à l’abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d’un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d’embraser le monde. Que les puissants tissent de noires alliances.

Ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer…


Après un premier opus qui nous offrait une histoire sombre, pleine d'actions, des personnages soignés, dans un univers original. Un premier tome qui fut un coup de cœur, nous retrouvons les péripéties qui jalonnent la route de nos deux frères assassins. Dans le tome précédent nous avions vu Irmine projeté dans le passé cents ans plus tôt et c'est là que nous le retrouvons dans le chapitre 0 où la guerre qui avait quasiment éradiqué le peuple Arserker se prépare. Des chapitres 0 que l'on retrouvera au fil des pages et qui vont nous en apprendre plus sur la vie du héros principal après son saut dans le passé, mais surtout qui nous permettent de découvrir un héros plus manipulateur, moins taciturne.

Passé ce premier saut dans le passé, nous retrouvons Irmine dans le présent à la recherche de son frère Helbrand mort alors qu'il sauvait Kassis la dame des Ronces.

L'auteur nous livre un tome de transition où il replace les personnages et les enjeux politiques suite à la prise de pouvoir de la Main Douce, sœur du roi Karmalys, qui a évincé son frère sur le trône du Reycorax.

Si les retours dans le passé sont une manière, pour l'auteur, d'approfondir le personnage d'Irmine, de poursuivre l'exploration du monde qu'il a créé et de faire plus ample connaissance avec Allena et les raisons qui l'ont poussée à prendre la tête des Arserkers, ces passages traînent un peu en longueur et nuisent à la dynamique de la lecture et l'on ne retrouve pas la même fluidité du texte qui s'avérait excellente dans le tome précédent malgré les nombreux rebondissements qui émaillent le récit.

Toutefois on sent que l'auteur maîtrise bien son sujet, l’histoire est profonde, riche en péripéties, le fait d'alterner les chapitres, passant d'un clan à un autre nous permet d'avoir une vision globale de la situation. Vision globale que ne possèdent pas les différents antagonistes dans les luttes intestines qui se mettent doucement en place. L'intrigue se révèle plus vaste que dans les premier tome, notamment par l'alternance des points de vue, mais aussi par celle entre le présent et le passé. Cela permet de diversifier l'ensemble.

Ce livre nous apporte nombre de réponses sur des points flous du précédent volume, comme sur cette religion qu'est l’Écriture et notamment sur le fameux Roi Silence, mais aussi sur la présence des nombreux fantômes.

Si ces révélations s'avèrent moins efficaces que dans le premier tome, l'auteur nous apportent de nouveaux aspects sur la situation préparant la suite du cycle et qui nous offrent, au niveau tension, une meilleure gestion sur la durée.

Si l'univers à certes perdu son aspect nouveauté, il reste toujours aussi solide, efficace et il se complexifie au fil des pages, l'auteur le développant plus en profondeur notamment en nous présentant des cultures et des castes très différentes, et comment sont régies ces différentes cultures.

Les personnages rencontrés dans le tome précédent sont toujours aussi charismatiques, c'est avec un certain plaisir que l'on suit leur évolution, l'auteur arrivant même à nous faire changer d'avis concernant certains protagonistes que l'on avait peu appréciés dans le précédent opus, on en serait presque à prendre pitié pour le roi Karmalys malgré les exactions précédemment commises. L'auteur ajoute à sa galerie de nouveaux personnages toujours aussi bien caractérisés, très fouillés qui nous laisse envisager, pour la suite, de nombreuses péripéties et bouleversements.

Dans ce tome, l'auteur met en avant les personnages féminins. Le personnages d'Akinessa la Main douce, sœur du roi Karmalys, après avoir renversé celui-ci, nous une vision du pouvoir totalement différente de celle de son frère. On retrouve Kassis, la Dame des Ronces qui prend de l'assurance pour survivre et reconquérir sa ville. Quand à Allena, elle prend ici de l'ampleur et se révèle une pièce maîtresse de l'intrigue. Trois personnages féminins différentes, aux buts différents, mais qui se révèlent parfaitement réussis et efficaces.

Comme dans le premier volume le récit ne souffre d'aucune baisse de régime, porté par une stylistique toujours aussi efficace et narrative nous offrant une lecture toujours aussi fluide et attractive.

Avec ce deuxième tome Martyrs s'inscrit comme le meilleur cycle français de ces dernières années, même si ce deuxième tome n'offre plus la même magie que le tome précédent, peut être en raison du fait que l'effet de surprise soit passé.La dernière page tournée, on a qu'une seule hâte, c'est de se plonger dans les aventures d'Irmine et de ses comparses.




dimanche 5 octobre 2014

AERIDA - JUSTINE PINTO



On pourrait croire qu'Aerida, princesse d'Albion née dès la fin d'une guerre fratricide dans l'ancienne Hamunis, est une jeune fille trop gâtée intéressée de belles robes et de bijoux. Mais son destin est d'honorer son royaume en épousant l'homme qui a été choisi par sa famille. La raison et l'esprit de responsabilité n'auront de cesse de combattre son tempérament rebelle et révolté. Derrière la jolie poupée aux cheveux de platine et aux yeux d'ambre, se cacherait-il l'esprit de la Grande Guerrière qui a fondé Hamunis ? Pourquoi le ténébreux Keann, venu du royaume ennemi d'Hispania, l'attire-il comme s'ils étaient aussi complémentaires que le soleil et la lune ? Il vous faudra découvrir la légende de Kementari pour répondre à ces questions...




Au vu des critiques élogieuses entourant le roman de cette très jeune auteure j'étais désireux de découvrir par mes propres yeux cette histoire qualifiée de fantasy romantique et j'ai donc succombé à la couverture plutôt énigmatique. Le livre dormait sur mes étagères depuis sa parution et c'est tout naturellement que j'ai sélectionné l'ouvrage dans le cadre du challenge organisé par Mort-Sûre.

Puis j'ai ouvert le livre pour tombé sur une carte des plus simpliste nous montrant l'univers dans lequel allait se dérouler le récit. Et comme l'indiquait le début du prologue, celui-ci allait se dérouler dans deux pays que la guerre avaient autrefois opposés Hispania et Albion.

Deux noms qui ne sont pas sans rappeler le passé de notre vielle Europe et qui situerait le déroulement de l'histoire entre la péninsule ibérique et l'Angleterre. Je tourne la page et là o' stupeur je tombe sur la représentation d'un château qui n'est pas sans rappeler vaguement Versailles. Le récit se situerait-il historiquement dans un univers comparable à celui de notre âge des lumières ?

C'est donc sur cette double interrogation sur l'univers dans lequel va se dérouler le récit que le lecteur va débuter celui-ci : médiéval ou âge des lumières. La fin nous apportera peur être la réponse.

L'univers décrit s'avère des plus restreints, côté lieux le mondes de la jeune princesse se limite au palais et à ses abords proches, le marché, les jardins et la forêt limitrophe. Côté ambiance , l'auteur nous sert un récit proche des célèbres écrits de la toute aussi célèbre dame en rose : discussions de boudoir, défilé de mode en passant en revue l'intégralité de la garde robe de la jeune princesse et de sa sœur.

Il faut attendre le neuvième chapitre, trop court, pour se projeter en Hispania et se voir dessiner un embryon d'intrigue. Embryon d'intrigue qui va prendre toute son ampleur dans les derniers chapitres où l'auteur va enfin nous révéler la légende qui entoure la jeune princesse et les enfants enlevés à leur naissance dont elle parlait au tout début de roman. C'est également dans ces derniers chapitres qu'il va nous être révélé, le pourquoi de la carte sommaire en début de roman. Le monde dépeint pourrait se situer entre siècle des lumières et époque médiéviste. L'auteure dans la dernière partie du roman nous allèche avec un tournoi censé désigner le futur époux de la jeune princesse, tournoi qui se résume en quatre mots, nommé le vainqueur, on aurait aimé assister aux préparatifs ainsi qu'au déroulement de celui-ci, ce qui aurait amené une note épique au récit. On peut également regretter que le combat opposant l'un des protagonistes principaux et les gardes du palais aux reîtres envoyés par le dirigeant d'Hispania ne soit guère mieux exploité.

Ce n'est pas que l'histoire ne soit pas intéressante, bien au contraire, mais elle ne répond pas aux attentes que l'on peut exiger d'une high-fantasy, mais la fin laisse présager une deuxième tome plus intéressant. Il est dommage que le rendu ne soit pas au niveau de l'idée première, à savoir la réapparition vingt ans après du nourrisson vingt ans après, le roman aurait gagné en profondeur en exploitant plus profondément ce postulat de départ et en effectuant plus de parallèles avec ce qui se déroule dans le même temps en Hispania.

Ce n'est qu'au fil des pages que l'on commence à apprécier quelque peu l'héroïne, qui apparaît au début du récit, comme une jeune fille prétentieuse, narcissique, frivole et non comme le décrit la quatrième de couverture rebelle. Ce n'est, toujours que vers la fin, que l'on découvre les petits secrets de la princesse et nous la fait voir sous un autre jour. Le personnage qui est le mieux décrit est celui du fils du duc de retour vingt ans après son enlèvement. L'auteur nous fait bien ressentir les multiples facettes de ce personnage, tour à tour morose et passionné. Le lecteur apprécie tout particulièrement le personnage du jeune Ciel-Henry, o' combien énigmatique et en complet décalage avec son jeune âge.


Malgré de nombreuses longueurs nous décrivant la vie de la cour et le ressenti trop répétitif de la jeune princesse vis à vis du promis qu'on lui impose, la dynamique de l'ouvrage s'avère, à notre grande surprise, plutôt bonne, l'auteur ayant réussi à maintenir l'attention du lecteur tout au long du roman. Une dynamique bien servie par un vocabulaire simple, sans être simpliste, une écriture fluide et, il faut bien le reconnaître un assez bon sens du récit. La clôture en crescendo du livre enchaînant les actions et la présentation du premier chapitre du tome suivant ont su titiller notre intérêt pour le cycle en nous donnant envie d'en savoir plus sur l'avenir de la jeune héroïne.