Irmine
et Helbrand, deux frères assassins descendant d’un ancien peuple
guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume
de Palerkan. alors qu’ils se croient à l’abri des persécutions
dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape,
sous les traits d’un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres
projets. Et tandis que la guerre menace d’embraser le monde. Que
les puissants tissent de noires alliances.
Ils
vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer…
Après
un premier opus qui nous offrait une histoire sombre, pleine
d'actions, des personnages soignés, dans un univers original. Un
premier tome qui fut un coup de cœur, nous retrouvons les péripéties
qui jalonnent la route de nos deux frères assassins. Dans le tome
précédent nous avions vu Irmine projeté dans le passé cents ans
plus tôt et c'est là que nous le retrouvons dans le chapitre 0 où
la guerre qui avait quasiment éradiqué le peuple Arserker se
prépare. Des chapitres 0 que l'on retrouvera au fil des pages et qui
vont nous en apprendre plus sur la vie du héros principal après son
saut dans le passé, mais surtout qui nous permettent de découvrir
un héros plus manipulateur, moins taciturne.
Passé
ce premier saut dans le passé, nous retrouvons Irmine dans le
présent à la recherche de son frère Helbrand mort alors qu'il
sauvait Kassis la dame des Ronces.
L'auteur
nous livre un tome de transition où il replace les personnages et
les enjeux politiques suite à la prise de pouvoir de la Main Douce,
sœur du roi Karmalys, qui a évincé son frère sur le trône du
Reycorax.
Si
les retours dans le passé sont une manière, pour l'auteur,
d'approfondir le personnage d'Irmine, de poursuivre l'exploration du
monde qu'il a créé et de faire plus ample connaissance avec Allena
et les raisons qui l'ont poussée à prendre la tête des Arserkers,
ces passages traînent un peu en longueur et nuisent à la dynamique
de la lecture et l'on ne retrouve pas la même fluidité du texte
qui s'avérait excellente dans le tome précédent malgré les
nombreux rebondissements qui émaillent le récit.
Toutefois
on sent que l'auteur maîtrise bien son sujet, l’histoire est
profonde, riche en péripéties, le fait d'alterner les chapitres,
passant d'un clan à un autre nous permet d'avoir une vision globale
de la situation. Vision globale que ne possèdent pas les différents
antagonistes dans les luttes intestines qui se mettent doucement en
place. L'intrigue se révèle plus vaste que dans les premier tome,
notamment par l'alternance des points de vue, mais aussi par celle
entre le présent et le passé. Cela permet de diversifier
l'ensemble.
Ce
livre nous apporte nombre de réponses sur des points flous du
précédent volume, comme sur cette religion qu'est l’Écriture et
notamment sur le fameux Roi Silence, mais aussi sur la présence des
nombreux fantômes.
Si
ces révélations s'avèrent moins efficaces que dans le premier
tome, l'auteur nous apportent de nouveaux aspects sur la situation
préparant la suite du cycle et qui nous offrent, au niveau tension,
une meilleure gestion sur la durée.
Si
l'univers à certes perdu son aspect nouveauté, il reste toujours
aussi solide, efficace et il se complexifie au fil des pages,
l'auteur le développant plus en profondeur notamment en nous
présentant des cultures et des castes très différentes, et comment
sont régies ces différentes cultures.
Les
personnages rencontrés dans le tome précédent sont toujours aussi
charismatiques, c'est avec un certain plaisir que l'on suit leur
évolution, l'auteur arrivant même à nous faire changer d'avis
concernant certains protagonistes que l'on avait peu appréciés dans
le précédent opus, on en serait presque à prendre pitié pour le
roi Karmalys malgré les exactions précédemment commises. L'auteur
ajoute à sa galerie de nouveaux personnages toujours aussi bien
caractérisés, très fouillés qui nous laisse envisager, pour la
suite, de nombreuses péripéties et bouleversements.
Dans
ce tome, l'auteur met en avant les personnages féminins. Le
personnages d'Akinessa la Main douce, sœur du roi Karmalys, après
avoir renversé celui-ci, nous une vision du pouvoir totalement
différente de celle de son frère. On retrouve Kassis, la Dame des
Ronces qui prend de l'assurance pour survivre et reconquérir sa
ville. Quand à Allena, elle prend ici de l'ampleur et se révèle
une pièce maîtresse de l'intrigue. Trois personnages féminins
différentes, aux buts différents, mais qui se révèlent
parfaitement réussis et efficaces.
Comme
dans le premier volume le récit ne souffre d'aucune baisse de
régime, porté par une stylistique toujours aussi efficace et
narrative nous offrant une lecture toujours aussi fluide et
attractive.
Avec
ce deuxième tome Martyrs s'inscrit comme le meilleur cycle français
de ces dernières années, même si ce deuxième tome n'offre plus la
même magie que le tome précédent, peut être en raison du fait que
l'effet de surprise soit passé.La dernière page tournée, on a
qu'une seule hâte, c'est de se plonger dans les aventures d'Irmine
et de ses comparses.
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