Après
l'Apocalypse Suprême, l'humanité a entrepris de se reconstruire
sous le règne bienveillant du dieu Ischeltroëm. Pour asservir les
hommes au pouvoir maléfique du dieu Thanatros, le mage Silfadred a
noyé le feu dans lequel Ischeltroëm puisait sa force primordiale.
Le mage est ainsi devenu immortel. Et les Nuées ont enveloppé le
monde...
Quelques
royaumes isolés ont échappé au cataclysme. Mais en poursuivant
leur évolution, leurs habitants ont délaissé les raffinements de
la culture. Décidé à détruire l'un après l'autre ces îlots pour
asseoir sa puissance, Silfadred a fait des populations dégénérées
qui les environnent ses instruments.
Dans
le royaume de Thurm-Kooth, le prince héritier Farkhar est un poète,
une sorte d'homme depuis longtemps oubliée. Quand les hordes
démoniaques de Silfadred déferlent sur le royaume, il survit et
atteint une lointaine citadelle dont le roi, Antrégor, a promis sa
fille Gwenaline à Viridius, noble et vaillant souverain du royaume
voisin. Que Farkhar et Gwenaline s'éprennent l'un de l'autre ne peut
que faciliter la tâche de Silfadred, qui a déjà résolu de
conduire par ses maléfices les deux royaumes à s'anéantir
mutuellement. Bientôt, tandis que Viridius, humilié par l'abandon
de Gwenaline, prépare une guerre sans merci contre Antrégor, le
piège du mage se referme sur les amants maudits... Mais qui est
vraiment Farkhar, le preux guerrier dont les talents font un être
d'exception dans ce monde déchiré entre une chevalerie fruste et
une barbarie impitoyable ?
Suite
à un cataclysme provoqué par une demi-dieu, le monde a sombré dans
le Règne des Ténèbres, une grande partie de l'humanité a régressé
dans son évolution, sauf quelques îlots ont été préservés et
leurs habitants vivent retranchés derrière des murailles. Le
royaume de Thurm-Kooth que nous présente l'auteur n'échappe pas à
la règle. C'est derrière ces murs que l'on découvre le
protagoniste principal qui sera le seul rescapé lorsque les forces
démoniaques s'abattront sur le royaume.
Avec
un grand méchant qui veut conquérir le monde, le postulat de départ
s'avère des plus classiques. Et ce n'est pas avec la guerre comme
toile de fond que l'on va échapper à un récit classique.
Après
le prologue relatant la genèse de la modification du monde, l'auteur
décrit lentement le monde tel qu'il est aujourd'hui, nous présente
le royaume de Kurth-Kooth et ses dirigeants, le passé du prince,
puis se lancent dans de longues introspectives sur eux-mêmes du
personnage principal et de son père.
Avec
un royaume abrité derrière des murailles, enclavé au milieu d'une
forêt inextricable où vivent des sauvages appelés Rénégats,
l'univers malgré une amorce de bestiaire plutôt intéressante est
peu développé. Et si dans la deuxième partie l'on change quelque
de décor en découvrons un autre royaume, le monde que l'on pressent
ne se développe pas plus, le royaume ayant les mêmes similitudes
que le premier. Comme généralement dans les tomes introductifs, le
lecteur n'est pas sans rencontrer certaines longueurs mais le récit
prenant, quoique plutôt classique sans on récit, parvient en partie
à gommer ces passages.
Si
de prime abord l'univers créé par l'auteur peut sembler classique
avec un côté médiéviste certain, l'auteur a su lui apporter
plusieurs créations qui lui apportent son propre cachet. Les
Hurleurs, êtres hybrides rongés par le mal, les majestueux
Drak’Hoïades qui constituent leur pendant, ou encore l’angoissante
présence des Nuées qui privent les humains de soleil et de Rêve en
constituent de beaux exemples. Un monde cohérent dans son fond et
dans sa forme.
Le
début du récit est centré sur le personnage principal et son père
et leurs introspections qu'il effectuent sur eux-mêmes nous donnent
des personnages très fouillés à la psychologie développée. Dans
la deuxième partie l'auteur reprend un peu le même synopsis avec un
princesse et son père, mais nous découvrons tout de même le
méchant mage conseiller du père. On apprécie le personnage du
jeune prince qui parvient à transcender la limitation d'esprit de
ses compatriotes, celui de la jeune princesse torturé par un
ambivalence prononcée, mais aussi de son père qui n'est pas sans
rappeler les majestueux rois d'autrefois mais à l'esprit tourmenté
par ses craintes. Le rendu du méchant mage est aussi intéressant
par sa cruauté toute particulière et l'aura qu'il projette sur les
gens qui l'entourent. Quand au mage ancien conseiller du roi est sa
fille il offre un potentiel réel pour la suite du récit.
La
plume de l'auteur est plutôt alerte, recherchée, agréable à lire
mais certains passages empesés ralentissent le rythme de la lecture
et donnent l’impression que les transitions ont forcées. Le récit
en lui même n'est pas sans rappeler les légendes merveilleuses et
romanesques du Moyen-âge avec ses notions d'amour impossible et
tragique, le caractère manichéen des protagonistes,... qui créent
une atmosphère à la fois novatrice et traditionnelle.
En
se focalisant sur un aspect de légende courtoise à la manière des
troubadours, l'auteur réussi pleinement à captiver l'attention de
son lectorat. On espère que le prochain tome grade cette atmosphère
toute particulière mais en offrant un côté épique plus prononcé.
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