mercredi 30 mars 2016

La prophétie de Viviane, Romain Godest


Lecture dans le cadre des challenges : 



Lorsque le druide Delian vient interrompre le deuil du seigneur Kaelig Morvan, ce dernier est loin d'imaginer que sa fille est condamnée à un sort funeste par une mystérieuse secte religieuse. En effet, une prophétie désigne Aela Morvan comme la descendante de la fée Viviane. Dans une Bretagne du XVIIe siècle, Kaelig va devoir laisser resurgir les démons enfouis au plus profond de son être pour tenter de déjouer les plans du baron Claude de Lessac.

Aidé par trois amis déterminés à offrir leurs vies pour sauver Aela, il va découvrir les mondes imaginaires du Sidh et tenter de dérober la flèche de Steor, seule arme capable de terrasser le baron.

Mais une question demeure : Kaelig Morvan parviendra-t-il à ne pas sombrer dans cette violence sanguinaire que sa défunte épouse était parvenue à contrôler ?


Par une froide nuit de printemps, le Druide Delienn s'en vient trouver le chevalier Kaelig Morvan pour l'informer que sa fille court un grave danger. En effet, sur la foi d'une prophétie annonçant que les druides retrouveraient leurs pouvoirs d'antan, une secte religieuse fanatique « Deus Mirus », déjà à l'origine de la mort de la femme et du fils du chevalier, a reçu l'ordre de supprimer sa fille, Aela, âgée de onze ans. Pour préserver leurs vies, le père et la fille n'ont de solution que la fuite.

Sur fond de légendes anciennes, l'auteur nous entraîne dans une histoire au postulat de départ somme tout assez basique, puisque nous avons une prophétie désignant la jeune Aela comme descendante de la fée Viviane et également une secte aux pouvoirs ésotériques.

Précédemment à la révélation de la prophétie présente brièvement certains des protagonistes principaux et les environs du manoir du seigneur Morvan, le lecteur est alors projeté au cœur de la Bretagne du dix septième siècle. Un univers à la fois connu, mais aussi dépaysant qui se complète avec la fuite en avant d'Aela, de son père et de leurs compagnons. Si l'auteur nous fait découvrir la Bretagne, il nous fait également découvrir le Sidh, ce monde à la fois merveilleux, mystérieux, mais aussi dangereux parfois, dans lequel le groupe se glisse pour y trouver soit de l'aide, soit des alliés. Un univers qui nous projette au cœur des contes et légendes bretonnes, mais aussi celles des Celtes que l'on ne découvre avec le Sidh, bien que l'on n'y découvre principalement que leurs habitants non-humains dotés d'immenses pouvoirs. Malgré certaines violences l'atmosphère du livre se veut à la fois poétique mais aussi féeriques avec ces êtres de contes pour enfants.

Avec pour postulat de départ la quête d'une arme légendaire, le synopsis du récit ne présente pas de surprises puisque l’auteur nous fait progresser par étapes, l'une après l'autre, si cette manière de faire permet d'asseoir son univers par petites touche et de ne pas percevoir de longueurs dans les descriptions, de l'autre côté l'intrigue se révèle linéaire. Vu le nombre de pages du livre l'auteur aurait gagné à prendre un peu plus son temps en orientant les lecteurs dans des intrigues subsidiaires.

Les combats entre les membres de la secte et le groupe qui entoure la jeune fille sont décrits de manière trop brève pour que le lecteur puisse s'y immerger. Les chevaliers et le barde se ne rencontrent que peu de difficulté à se rendre maître de leurs adversaires, un note donc là un certain manque de crédibilité. Les personnages, bien qu'attachants, manque d'approfondissement notamment en ce qui concerne leurs passés, ce qui aurait permis d'encore mieux les cerner. Les dialogues sont très présents mais les tentatives pour y mettre un peu d'humour ne sont pas une réussite. La magie est souvent évoquée mais hormis les passages dans l'autre-monde, elle n'est que peu présente.

Le point fort du roman est le style très poétique d l'auteur et les descriptions suffisamment dosées pour que l'on puisse s'immerger dans les deux univers et dans l'intrigue. Pour certains termes notamment spécifiques à la navigation un lexique en fin de volume n'aurait pas été superflu.

Au final, le lecteur se retrouve plongé dans une fantasy classique mais très agréable à lire malgré les quelques errements. Toutefois le récit aurait gagné en profondeur si l'auteur y avait ajouté quelques dizaines de pages.








1 commentaire:

Nova Baby a dit…

Les défauts que tu relèves me chagrinent un peu, j'ai peur de trouver le temps long, alors que je ne me lasse pas des univers qui reprennent les décors arthuriens. Du coup, je suis à la fois curieuse et un peu sceptique.