Lecture dans le cadre des challenges :
Sur
les récriminations de l'obséquieux marchand Amimplain, l'Enquêteur
Impérial Soze se rend aux confins de la Marche du Nord afin d'y
mener ses propres recherches. Parvenu jusqu'à la forteresse, Soze y
est accueilli par le commandant Kermadec, militaire héroïque et
mystérieux. Autour de la garnison s'étend une forêt séculaire et
inexplorée dont Amimplain convoite les richesses. Avec virulence, il
accuse le commandant d'être le complice d'une peuplade sauvage et
cruelle qui hante les ombres de la sylve en prédateurs sanguinaires.
Le marchand réclame leur anéantissement ! Plutôt que de répondre
aux questions de Soze, Kermadec l'entraîne au coeur de la forêt,
dans l'intimité des légendes. Son éducation stricte de
Fonctionnaire Impérial ne l'avait pas préparé à affronter les
démons et merveilles qu'il y découvrira.
Au
crépuscule de sa vie, l’Enquêteur Impérial se souvient d'une de
ses premières enquêtes de fonctionnaire zélé et ambitieux dans
l'exercice de ses fonctions de protecteur des dés intérêt de
l'Empereur et de ses fidèles sujets. Une de ses premières missions
qui l’entraînât dans les forêts obscures et quelque peu
inhospitalières des Marches du Nord. C'est suite à l'accusation de
marchands accusant le commandant de la garnison de ne pas remplir ses
obligations qu'il y fut missionné par son supérieur.
L'enquête
n'est qu'un prétexte pour nous faire découvrir une civilisation qui
n'est pas encore touchée par l'expansionnisme de l'Empire. On trouve
dans cette toile de fond une similitude avec l'Empire Romain qui se
vérifiera tout au long de la lecture.
Le
début de l'enquête s'annonce difficile pour le jeune fonctionnaire
confronté d'une part à un militaire chevronné au passé glorieux
et de l'autre à un marchand véreux. On sent de suite chez le jeune
fonctionnaire un certain malaise s'installer. L’atmosphère pesante
de la forêt dans la quelle le commandant entraîne Soze renforce le
malaise notamment par le ton sarcastique et moqueur employé par le
militaire.
Hormis
par la présentation des faits et la conclusion de Soze, le côté
thriller n'est pas du tout développé, c'est plus dans un roman
initiatique que l'auteur nous entraîne en développant des
thématiques plus en rapport avec un roman à la fois sociologique et
ethnologique. En effet, l'auteur nous entraîne à la découverte
d'une peuplade au système féodal primitif qui n'est pas par
certains côtés sans nous rappeler la civilisation Celte. Tout comme
pour la touche thriller, le côté fantasy se résume à la plus
simple des expressions, ne reposant que sur l'empire imaginaire qui
sert de toile de fond.
A
la fois hymne à la nature et à la différence, nous entraîne dans
un récit à l'atmosphère certes envoûtante mais l'opposition
entre les deux cultures aussi différentes l'une que l'autre verse
quelque peu dans un certain manichéisme. Un sentiment renforcé par
une absence d'originalité, de thématiques éculées et d'une morale
à la fois légère et naïve.
La
découverte de l'univers est plutôt restreint puisqu'il se limite à
la forêt à la fois humide et froide où vivant les autochtones.
L'auteur, lors du voyage de Soze n'a pas daigné nous faire décrire
les régions traversées. Le monde dans lequel évolue le
protagoniste principal ne s'est limité qu'à la découverte de ce
peuple primitif, de ses us et coutumes. En effet l'auteur s'attarde
sur leurs croyances, leurs légendes... ce qui n'ait pas sans créer
certaines longueurs . Impression encore renforcée par les
introspection du protagoniste principal et de certains des
autochtones. Heureusement le parcours initiatique du jeune homme se
fait sur un ton souvent humoristique humoristique qui allégé un peu
cette sensation de lourdeur, l'auteur allant m^me jusqu'à faire un
clin d’œil à la Marseillaise.
La
fête du Printemps de la peuplade à beaucoup de traits communs avec
une des fêtes celtiques dans sa manière de se dérouler et le Grand
Cornu évoqué ici n'est pas sans rappeler Cernunnos. A cette
ressemblance avec les rites celtes viennent s'ajouter quelque
références à ceux des indiens d'Amérique.
Soze
personnage imbu de sa personne qui dans les premiers temps s'avère
plutôt antipathique ce n'est qu'à la fin du roman qu'il montrera
visage plus convaincant. Celui du commandant de la forteresse du
commandant de la forteresses, de son enfance, de son passé militaire
parvient à retenir l’attention du lecteur. La réussite de
l'auteur sur les personnages réside dans celui du vieux sage Lounx
Noir qui attire notre empathie.
Vocabulaire
est recherché, soigné sans être complexe, mais le style
essentiellement narratif se veut lent et la dynamique de lecture s'en
ressent fortement.
Des
thèmes éculés, un côté thriller totalement absent, un côté
fantasy pas assez exploité, une succession de longueurs : ce
roman n'arrive pas à convaincre le lecteur.
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