Des
allées sombres de Subure aux remparts assiégés de Constantinople,
des déserts de Palestine aux pentes du mont Ararat, les armées des
deux Empires Romains, celui de l'Ouest et celui de l'Est, combattent
celles de la Grande Perse. Les mages jettent leurs sorts, les
généraux tirent leurs plans, les morts sortent de leur tombe.
Maxian Atreus, frère de l'Empereur d'Occident et guérisseur,
découvre qu'un sort monstrueux a été jeté sur l'Empire. Mais
pourra-t-il à temps en trouver les racines ? La belle Thyatis,
entraînée depuis l'enfance pour devenir une arme invincible, est
chargée d'une mission impossible par delà les mers et les
continents, face à des puissances maléfiques. Tous deux devront
aller jusqu'au bout d'eux-mêmes pour l'Empire, pour les Dieux, et
pour sauver leur propre vie.
En
l'an 600 après JC, l'auteur part du principe que les Empires Romans
dominent toujours la Méditerranée avec leurs royaumes d'Occident et
d'Orient en contrôlant pratiquement tout le monde connu des Celtes
aux Égyptiens. Constantinople, capitale de l'Empire Romain d'Orient
est menacé par les Perses et l'Empereur Galen décide de régler une
fois pour toute ce problème en mettant à genoux las Perses.
C'est
donc avec pour toile de fond une guerre , que l'auteur nous invite à
suivre les destins croisés de nombreux personnages et plus
particulièrement celui des protagonistes principaux.
C'est
dans une histoire dense que l'auteur nous invite nous invite à
suivre trois intrigues. Tout d'abord Maxian, jeune frère de
l'Empereur, a qui il a confié une partie de la garde du pouvoir
découvre qu'un malédiction pèse sur Rome
Les
autres intrigues, plus secondaires, consiste à suivre deux des
personnages principaux dans les préparatifs de la guerre qui
s'annonce, en premier lieu Thyatis une farouche guerrière espionne
de Rome qui se retrouve en première ligne afin d'espionner l'ennemi
et en second lieue Dwyrin McDonald un apprenti magicien mandaté par
ses supérieurs pour rejoindre le front et plus particulièrement une
unité de la Légion l'Ars Magica. Bien entendu l'auteur, en second
lieu nous invite à suivre L’Empereur Galen et son homologue
Oriental dans leurs préparatifs d'invasion.
Dans
un premier temps, l'auteur s'attache, par le biais de chapitres très
courts qui déroutent quelque peu le lecteur, à nous présenter les
personnages principaux mais également des protagonistes de second
plan et de placer de manière assez brève le contexte géopolitique.
Dés le début du roman, avec une écriture sèche et incisive, l'on
sent que l'auteur, dans cette histoire, va plus s'attacher à nous
fournir des informations vitales à la saga que de chercher chez le
lecteur à créer des émotions.
Dans
cette première partie l'auteur multiplie également les
introductions des personnages et les voyages de Rome à
Constantinople et l'on a quelques difficultés à distinguer les
personnages de premier plan des simples figurants.
L'intrigue
principale se densifie au fil des chapitres, plongeant le lecteur
dans le marasme que subit Rome, avec pour fil conducteur cette
malédiction qui pèse sur la ville et qui a pour effet de frapper de
mort violente tous ceux qui essayent d'introduire des innovations
technologiques.
Dans
ce premier tome, l'on peut constater une très bonne connaissance de
l'auteur pour l'Antiquité, qu'il fait abstraction de la montée du
christianisme trop souvent évoquée dans le genre avec notamment
l'Inquisition et que son attention est surtout portée sur le cadre
historique, la part de magie ne servant ici qu' à faire ressusciter
Jules César.
L'auteur
a fait le choix d'échapper au classique Moyen-âge en situant son
histoire dans un décor plus exotique à savoir l'Antiquité. Pour
nous offrir un monde cohérent avec le genre il jongle avec le réel
en le mâtinant d'apports personnels : crée de nouvelles
dynasties, réinvente les grandes batailles, fait abstraction du
développement du Christianisme et joue un peu avec les religions
existantes. En mêlant des éléments de magie et de science aux
grands hommes de ce siècle il nous offre un monde cohérent et nous
démontre sa parfaite connaissance de cette période de l'histoire.
L'apport de la science occupe une place importante dans le récit,
elle se montre très diversifiée des machines volantes à des êtres
construits comme de véritables engins mécaniques. La manière de
présentée ces technologies par le biais de la magie est innovante
en fantasy.
Les
personnages, même si l'auteur ne rentre peut être pas assez dans
leur psychologie, de premier plan comme les second rôles sont
convaincants et passionnants. Se détachent Thyatis une jeune fille
entraînée depuis son enfance pour devenir une arme invincible,
Maxian Atreus frère cadet de l'Empereur Romain et guérisseur,
Dwyrin McDonald un sorcier de second ordre missionné pour rejoindre
la légion des thaumaturges la IIIème Ars Magica. Trois personnages
principaux très intéressants qui devraient prendre plus d'ampleur
par la suite.
Dans
les personnages secondaires, eux aussi intéressants et ayant un rôle
à jouer dans l'avenir. En premier lieu Ahmet, un prêtre-sorcier
égyptien, enseignant dans l’école de magie où étudiait Dwyrin,
et qui croise Mohammed dans le désert, pour trouver ensuite l’amour
dans les bras d’une très belle reine ; puis Mohammed, un
homme du désert, aventurier et marchand, mais aussi homme de pouvoir
et philosophe, qui pourrait bien dans un autre univers avoir été le
prophète d’un dieu unique. Il y a Jules César, rappelé d’entre
les morts pour servir Rome. Harlan en fait un deuxième rôle
époustouflant, un mort vivant encore très vert qui préfère courir
les jupons dans les allées de Rome plutôt que de ressasser son
pouvoir passé et son assassinat.
Le
ton incisif de l'auteur peut sembler manquer de chaleur et de
lyrisme, s'attachant plus aux faits qu'aux ressentis des personnages,
mais la lecture demeure
agréable car le récit contient suffisamment de bonnes idées et
fait preuve d'une belle vitalité. Le style direct et les chapitres
généralement courts donnent une excellente dynamique de lecture.
Uchronie,
conflits, sorcellerie, le récit a tous les ingrédients pour plaire
même si l'on peut noter quelques clichés bien américains.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire