Lecture dans le cadre du challenge :
Que peut-on faire d’une jeune fille qui, sur un coup de tête, vient de ruiner les projets politiques que l’on avait bâtis autour d’elle ? L’envoyer au couvent paraissait une bonne idée... Avec l’accroissement des troubles aux frontières du monde connu, Sendre va découvrir au gré de ses rencontres que le monde n’est pas aussi manichéen qu’elle le pensait, et que trahisons et alliances peuvent bouleverser la donne, quel que soit le camp dans lequel on se tient.
Dés le premier
chapitre on n'arrive pas à accrocher avec le personnages présenté,
une adolescente prétentieuse qui n'attire pas la sympathie, il en
est de même pour le personnage suivante, une reine trop hautaine. Si
d'entré d'histoire l'auteur a choisi de rebuter le lecteur avec des
personnages clichés c'est parfaitement réussi, et la narration à
la première personne ne fait qu'accentuer cette impression.
On n'était déjà déçu
par la première accroche de l'histoire avec une attaque des Verts à
laquelle on n'a pu assister. Il aurait été plus fort pour
l'histoire que le récit démarre sur une phase d'action ! Et
que dire des Verts bien trop récurrents en fantasy !
On se prend à espérer
que les chapitres suivants soient plus intéressants. Mais il n'en
est rien, le lecteur continue à nous présenter ses personnages
comme dans un catalogue, alternant ensuite avec les différents
protagonistes sans que l'on voit paraître de lien entre eux.
L'univers ne nous
parvient que par d'infimes bribes s'avérant des plus basiques en
tous points, tant au niveau des races, de la magie et des peuples
Anciens. Touts les éléments de cet univers semblent tout droit
sortie des manuels du JDR DnD des années 70 : une première
impression qui va se renforcer au fil des chapitres.
Les chapitres défilent
et le lecteur commence à se lasser qu'il n'y ait aucune
inter-connexion entre les différents acteurs, les différents
nations, et il faut attendre les cent cinquante pages pour que le
récit parvienne enfin à avoir un peu d’intérêt et que l'on
commence à voir l'ébauche d'un semblant d'intrigue. Et ceci par le
biais qu personnage Inconnu qui avec l'aura de mystère qui l'entoure
est le seul à susciter chez nous une petite attention avec le
chapitre quatorze où un plan machiavélique se trame dans l'ombre. A
ce moment précis de l'histoire l'on se prend à espérer qu'avec des
mages mort-vivants, une épée buveuse d’âmes, qu'enfin le récit
prenne enfin de la profondeur et verse dans la Sword and Sorcery ou à
défaut dans la Dark Fantasy. Mais non l'auteur continue sur le même
ton.
Quelques pages plus
tard on se retrouve projeté dans l'est d'un Royaume où un
affrontement va avoir lieu avec des créatures humanoïdes, chic
enfin de l'action ! Mais non ! Trois coups d'épées de
l'un des protagonistes suffit à régler le problème, cette phase
étant uniquement centrée sur le personnage, et après cette trop
brève bataille tout ce qui inquiète le prince c'est qu'il va
devoir nettoyer son matériel ! Le récit adopte une tonalité
trop légère en comparaison des éléments préalablement distillés
par l'auteur.
Cinq chapitres plus
loin le récit prend de l'épaisseur, et si la Reine va enfin faire
montre de toute l'étendue des pouvoirs magiques que lui confère son
dieu, on a également droit à l’apparition des Drows tout droit
sorti de Menzoberrazan ! Après Gigax, Moorcock, merci à R. A.
Salvatore ! Merci également à Casus Belli un peu plus tard
dans le récit pour les Sahuagins ! Pour un lecteur averti du
genre on ne peut s'empêcher de constater que l'auteur puise trop,
trop largement dans les romans de ses prédécesseurs, dans les
règles du Jeu de Rôle et des revues connexes de la même époque.
Si pour les lecteurs plus jeunes peuvent voir de la nouveauté dans
l'univers complexe de l'auteur, il est force de constater pour les
lecteurs du troisième il n'en est rien, l'auteur ne nous sert que du
réchauffé !
Heureusement la
deuxième partie de l'histoire devient plus intéressante : les
pièces du puzzle commencent à s'imbriquer, l'intrigue se densifie,
les combats magiques et conventionnels deviennent visuels et bien
réglés, les inter-actions entre les personnages succèdent aux
événements. La dynamique de lecture très lente dans la première
partie s'en trouve accélérée et la lecture pour le lecteur devient
agréable. L'on commence à prendre un certain plaisir à suivre le
récit.
A défaut d'être
original l'univers est dense. Les descriptions sont détaillées,
visuelles et le lecteur n'a aucun mal à s'y plonger. Pour les
descriptions il est nécessaires de préciser que parfois l'auteur à
tendance à trop attacher d'importance à des points mineurs et moins
à des points que le lecteur juge d'importance plus cruciale, voire
même parfois de les ignorer totalement. Géographiquement , comme on
peut s'en rendre compte lors du Conseil des Nations, le monde est
vaste, comporte de nombreux pays dont on ne sait absolument rien,
l'histoire se déroulant essentiellement dans deux royaumes et un
califat. Et comme le récit est uniquement centré sur les
protagonistes , on ne sait que peu de choses sur les populations
tout comme les échanges entre les autres nations. On aurait aimé
découvrir les us et coutumes des différents peuples.
Même si l'on a peu de
mal à entrer en osmose avec les divers protagonistes, ils sont très
bien caractérisés et évoluent de manière significative au fil des
chapitres. Le personnage de l'Inconnu apporte une part de mystère au
récit et suscite l'attention permanente du lecteur.
La plume de l'auteur
est agréable, le style fluide et direct, ce qui après une mise en
place dense dans la première partie, permet de suivre avec plus
d’intérêt l'histoire quand les rouages se mettent en action. La
deuxième partie de l'histoire est bien équilibrée.
L 'auteur distille
une pointe d'humour dans son récit notamment lors des échanges du
prince Hinrieg et son épée, même si certaines interventions
peuvent parfois paraître quelque peu puériles.
Au final malgré les
errements de l'univers, le Rite de Lumness est une bonne fantasy, et
c'est avec plaisir que l'on suivra les pérégrinations des
différents protagonistes dans le tome suivant qui devrait prendre
encore plus d'épaisseur.
1 commentaire:
Je reste curieuse de ce livre, l'auteur m'ayant démarchée il y a peu... avec une barre passée à mi-hauteur, ça devrait passer ;)
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