dimanche 13 novembre 2016

Célubée, Isabelle Hausser


Lecture dans le cadre des challenges :




Au sein d'un royaume et en un temps inconnu, dans une cité à l'avenir incertain, un prince ourdit un complot pour renverser le souverain et sauver son pays. Par amitié et par curiosité, un poète étranger, préoccupé davantage de sa gloire et de son œuvre l'accompagne dans son entre prise. Afin de distraire le prince ainsi que les deux femmes qui jouent auprès d'eux un jeu politique ou amoureux ambigu, au cours des nuits qui les rassemblent tous les quatre, dans une maison isolée, à la lisière du désert, le poète raconte la très lointaine histoire d'une ville, Célubée, de ses terres et de la dynastie des rois qui s'y sont succédé depuis les premiers jours du monde.


Dans le récit que poursuit, nuit après nuit, le poète, chacun des quatre personnages trouve le reflet de ses préoccupations du moment : la légitimité du pouvoir, les ravages de l'ambition, la douleur de l'amour inexprimé. Dans cet univers, dont on ne sait pas s'il est une résurgence des vieux mythes de l'humanité, une légende ou une tradition millénaire, retentit le grand cri d'effroi poussé depuis toujours par les hommes devant les ténèbres, la détresse, la douleur et la mort.

Peu à peu, parce que le temps y est une dimension controversée, ces deux mondes apparemment distincts de la Cité et de Célubée vont se rejoindre, ou du moins, se frôler, comme des parallèles qui, tout à coup, seraient le point d'atteindre l'infini.


Célubée, c'est avant tout l'histoire d'une cité que l'on découvre lentement, peut être un peu trop lentement au fil du récit conté pour le présent de la vie de la cité par Coélia jeune femme suivante d'une princesse, par un poète pour son passé qui à partir de parchemins qu'il traduit à la création de cette cité à l'aube de l'humanité. Une cité au parfum d'Orient, mais plus proche de la Crète ou de la Crète Antique. Une cité qui fut fondée à l'Âge de Pierre ou encore plus tôt dans le passé.

L’univers de ce royaume tout simplement appelé Royaume est géographiquement assez restreint, car se dirigeants se sont toujours plus ou moins à l'ouverture vers l’extérieur. Une société qui vit en autarcie, et qui n'a étendu son territoire que petit à petit au fil des besoins alimentaires de ses membres. Un royaume que l'on peut parcourir en une journée de cheval, et subdivisé en quelques petits territoires avec à leur tête un noble. Des territoires essentiellement peuplé par des agriculteurs encore plus mal lotis que nos serfs à l'époque médiévale. Des serfs qui ne sont là que pour nourrir les citadins de la cité qui occupent la majeure partie de la population. Au fil des âges la cité a vécu maintes disettes , et c'est dans cette même situation que vit l'histoire du roman. L'intrigue repose sur la volonté d'un prince de niveler ces inégalités, et donc de renverser le roi actuel qui a fortement taxé les paysans à l'avantage des citadins. Un postulat fort simple pour ne pas dire simpliste.

L'histoire mélange les mythes aux intrigues de cour, les légendes aux intrigues de cœur, et l'intrigue est peu suivie puisque c'est le côté intimiste qui prime et il y plus de palabres que d'action. Mais le but premier de ce récit c'est n'est pas vraiment de nous faire vivre la vie de la cité, mais d'inciter le lecteur à réfléchir sur des questions rhétoriques et philosophiques. De plus l’essentiel des inter-actions entre les protagonistes principaux, et leurs éventuels interlocuteurs ne nous parviennent qu'indirectement par l'un des narrateurs s’adressant au scribe qui écrit l'histoire. Cette manière de procéder renforce encore la lenteur d'un récit très lent. Rien dans cette histoire n'est fait pour essayer de donner de la vie à des longueurs qui succèdent à des longueurs si le style de l'auteur est riche, il faut constater qu'il est aussi soporifique.

Au final on a un peu de mal à comprendre comment un tel texte ait pu être classé en fantasy. Certes si ne nombreux éléments de l'histoire peuvent s'inscrire dans ce registre, il manque malheureusement ceux qui sont essentiels : pas d'action, pas de renversement de situation, et guère peu d’événements. Ce type de roman s'inscrit plus dans la lignée des légendes même si ici le monde est imaginaire. Un monde imaginaire c'est peut être le seul ingrédient de la fantasy. Qu'il a été dur de parvenir à la dernière page.




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