Lecture dans le cadre du challenge :
Une terrible malédiction pèse sur Everlaine : Luther, l'héritier du trône, doit payer le prix fort pour son salut et celui de son peuple.
Le récit s'ouvre sur
l'accouchement de la Reine des Terres Tranquilles, mais la reine se
meut épuisée, et pour sauver l'enfant l'on fait appel à Karan le
sorcier royal et l'enfant naît. Son épouse morte, le Roi prend une
décision contre nature et demande au sorcier de ramener son épouse
à la vie, mais la magie noire employée pour la ramener des Limbes
scellera à jamais le destin des Terres Tranquilles. L'enfant grandit
tout en ignorant la vérité sur sa mère. L'auteur pose rapidement
les bases de son histoire projetant le lecteur huit ans plus tard où
le roi est assassiné, puis très rapidement l'on retrouve Luther
adulte et roi, le royaume qui vivait dans la quiétude va subir les
conséquences du passé. Entre monstruosités venues droit des
enfers, tueries, peurs, l'histoire bascule très vite dans une
ambiance très sombre, dans une atmosphère de puanteur, de chairs
brûlées, de corps éventrés, et dans des flots d'hémoglobine.
Tour ceci éloignât le récit du lectorat jeune annoncé lors de sa
parution.
L'univers médiéviste
que nous dépeint l'auteur est dense, varié avec une magie qui n'en
est encore qu'à ses balbutiements, des stratégies nombreuses où
chacun lutte pour le pouvoir avec des visées propres. L'univers se
révèle toutefois basiques, hiérarchisé en trois castes offrant un
large panels de races, un bestiaire complet et varié. Et si dans ce
bestiaire et ses races l'on peut détecté des similitudes avec des
écrits antérieurs, l'auteur a su se les réapproprier à sa manière
sans trop donné d'impression de déjà vu. Bien que balbutiante la
magie se révèle elle aussi variée avec plusieurs aspects, dont
certains peu développé dans ce premier opus. Mais dans leur
utilisation ces différentes sortes de magie restent somme toutes
assez classiques.
Le scénario est
maîtrisé de main de maître du début à la fin du roman. Les
descriptions sont dosées de manière à ne pas ralentir le rythme de
lecture et ces par petites touches qu'on se laisse emporter par ce
monde. Le style simple, concis mais précis, fluide de l'auteur ne
laisse pas le temps au lecteur qui se laisse emporter par l'histoire
à l'instar de l'auteur.
Les personnages, même
si l'on peut relever chez certains un certain manichéisme latent,
sont caractérisés de belle manière. L'auteur a su faire ressortir
les sentiments de ses personnages, les disséquer de manière
chirurgicale pour donner à chacun d'eux une personnalité propre. On
notera toutefois que l’apparition de l'Entité, bien que l'on se
doutait depuis le début, vienne un peu trop rapidement ce qui enlevé
au récit une petite part de mystère et d'aura.
Le nombre d'intrigues
et de scènes d'actions très importantes maintient le lecteur
accroché à l'histoire jusqu'à un dénouement inattendu et réussi.
Et même si l'auteur nous a dévoilé de nombreux aspects de son
univers, les Terres Tranquilles gardent une part de mystère
importante tant au niveau des races, bestiaire, magie, mais aussi de
l'avenir incertain de bon nombre de personnages.
Bien que restant assez
classique dans son synopsis cette fantasy se révèle addictive et
d’excellente qualité et c'est avec impatience que l'on a envie de
lire la suite des Chroniques de Kheradön, rééditée au format
poche sous le titre du Cycle de Lahm.
1 commentaire:
Très bonne chronique qui donne envie de se pencher sur ce livre et cette saga. Le classique revisité est toujours agréable à lire lorsqu'il est bien fait, ce qui apparaît dans cette critique. Il est bon de garder des points de repère en Fantasy
Bonne continuation
armoric
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