Lecture dans le cadre des challenges :
Château
de Montségur An 1244. Durant l'assaut de la forteresse, un "bon
Chrétien" réussit à s'échapper en emportant avec lui un
précieux manuscrit.
Toulouse,
de nos jours. Un jeune étudiant féru de catharisme , Julien
Dartigues, stagiaire dans une bibliothèque est retrouvé
mort, étranglé dans la salle des archives où un livre
apparemment sans intérêt a été dérobé. La jeune Jöelle
Lagarde, détective fraîchement promue dans la ville rose se voit
confier cette enquête difficile où religion, moyen-âge, nazisme et
sociétés secrètes l'amèneront à réviser certains drames du
passé et à lever le voile sur ses propres démons.
Prendre
pour postulat de départ l'assaut de Montségur lors de la Croisade
contre les Albigeois et la fuite d'un jeune homme avec un précieux
manuscrit est très courant en littérature que ce soit en roman
historique ou en thriller ésotérique. On ne peut pas dire que
l'auteure apporte quelque chose de novateur dans ces genres.
Dans
ce roman, l'auteure alterne les époques, mais jongle aussi entre
l'enquête, la confrérie secrète Cathare et un nazi envoyer pour
mettre la main sur le trésor présumé.
Si
l'intrigue est crédible et que la partie historique paraît de prime
abord bien documentée pour les novices du Catharisme, il n'en est
pas tout à fait de même pour les férus du sujet. En effet, en
début de l'histoire l'auteure nous parle de Montségur comme la
dernière forteresse Cathare a être tombée lors de la Croisade des
Albigeois, ce qui n'est pas tout à fait le cas, si elle avait
fouillé plus profondément le sujet, elle aurait pu s'apercevoir que
celle de Quéribus est tombée après. Elle nous parle d'un parchemin
mais a contrario d'autres auteurs ne nous livre aucune hypothèse
quand à son contenu. De nombreux auteurs ayant déjà traité le
sujet ont eux émis l'hypothèse qu'un document exfiltré la nuit
précédant l'attaque aurait contenu les préceptes de la foi
Cathare.
L'enquête
en elle même est assez bien conduite, mais l'on n'échappe
malheureusement pas au sempiternel cliché des policiers torturés
par leur passé et par des enquêtes précédentes. Pour l'une le
décès brutal de son frère lors d'un accident routier, pour l'autre
une blessure lors d'une interpellation qui fdu fait de la douleur est
présenté comme morphinomane, mais aussi une enquête récente ayant
aboutie sur un non lieu pour vice de forme. Une enquête et des
personnages un peu trop classiques. De surcroît, l'enquêtrice ouvre
et referme le dossier de son frère sans que l'auteure n'exploite
cette partie de l'histoire. On a la nette impression qu'elle manquait
de matière et qu'elle a voulu meublé pour allonger son roman un
peu court il faut le reconnaître. Une impression qui se confirme
avec le nazi envoyé sur les traces de l’hypothétique trésor, là
encore l'auteure n'est pas allée au fond des choses. En effet, on
sait rien de cette société nazie. Le côté confrérie Cathare à
quand à lui mieux exploité.
Les
descriptions de la ville de Toulouse et des autres lieux où se
déroule l'histoire sont bien dosées, suffisamment pour que le
lecteur puisse s'imprégner les décors, sans être non plus trop
longues pour ne pas prendre le pas sur le sujet principal de
l'histoire.
Si
l'histoire manque de profondeur, le synopsis est bien maîtrisé, les
éléments se dévoilant peu à peu maintenant le suspense et la
tension jusqu'au dénouement final.
L'écriture
de l'auteur bien que simple est fluide, son style est soutenu
permettant une bonne dynamique de lecture ce qui permet au lecteur de
tout de même passer un bon moment de détente. Il est à noter qu'en
version papier les coquilles ne sont pas trop nombreuses, la
réédition récente ayant permis de gommer en partie ce désagrément.
En
résumé un bon thriller ésotérique, un univers intéressant même
s'il manque parfois de profondeur, une enquête de qualité moyenne
sur la durée. Toutefois si le lecteur passe un agréable moment de
lecture, il ne faut pas à ce qu'il s'attende à découvrir de
nouvelles choses sur le côté historique. A conseiller plutôt aux
amateurs du genre n'ayant pas abordés le Catharisme.
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