mardi 10 février 2015

La maîtresse de guerre, Gabriel Katz



Lecture dans le cadre du challenge :



Dans le même univers que celui du Puits des mémoires, Kaelyn, fille d’un maître d’armes, rêve de reprendre le flambeau paternel, tandis que les autres filles de son âge rêvent d’un beau mariage. Elle a le talent, l’instinct, la volonté. Elle ne demande qu’à apprendre. Mais cela ne suffit pas : c’est un monde dur, un monde d’hommes, où la place d’une femme est auprès de son mari, de ses enfants, de ses casseroles.
Il va falloir lutter.
Elle s’engage donc dans cette grande armée qui recrute partout des volontaires pour aller se battre au bout du monde. Des milliers de soldats partis « libérer » le lointain sultanat d’Azman, plaque tournante de l’esclavage, terre barbare où règnent les cannibales. Dans la violence de la guerre, elle veut acquérir seule ce que personne n’a voulu lui enseigner.
Mais le grand sud, plongé dans le chaos de l’invasion, va bouleverser son destin bien au-delà de ses attentes… 


L'auteur nous installe dans un univers d'inspiration médiévale des plus classiques et tout ce qui a de plus misogyne. Le fait d'y faire évoluer une héroïne s'annonce donc comme un challenge.

Kaelyn. Fille d’un maître de Guerre, elle s’est engagée dans l’armée afin de prouver sa valeur. Mais elle n’en aura pas le temps puisque lors de sa première mission en tant qu’éclaireur son groupe entier va être décimé par un bien étrange mercenaire…

Une première scène un peu déroutante, en effet celle qui rêve de devenir une grande guerrière ne combat pas et ne doit sa survie qu'au fait d'être une femme. Dès les premières pages l'auteur nous introduit dans un univers où la femme n'a pas sa place. Ce qui va se vérifier dans la majeure partie du récit.

Si la première scène qui introduit le maître de guerre est hyper-violente, elle n'est malheureusement pas assez exploitée par l'auteur, trop rapide et peu visuelle, ce qui oriente le roman vers un côté jeunesse. Tout comme le postulat de départ, des plus classiques, à savoir une quête initiatique de par trop habituelle dans ce genre de récit.

Le côté guerre est savamment dosé, si tout au long du récit l'évoque c'est à petites doses, sans description de grandes batailles mais orienté duels qui au fil des pages deviennent mieux construits qui permettent au lecteur de mieux se les imaginer.

L'univers fortement teinté oriental se dévoile peu à peu au lecteur qui le découvre en même temps que l'héroïne. Un univers riche et intriguant qui nous fait découvrir les us et coutumes de ce royaume du Sud qui nous donnent envie de se promener sur les marchés de la ville et d'y respirer ses parfums d'Orient.

Il est assez difficile de s'attacher aux personnages principaux qui apparaissent un peu caricaturaux et la romance qui s'installe entre eux deux n'est pas pour améliorer ce ressenti. En effet le maître de guerre se révèle trop mystérieux et son comportement laisse fortement à désirer par son côté extrêmement misogyne.


L'action est présente tout au long du roman ainsi que les retournements de situation quand on s'y attende le moins permettant, par les différents complots et autres trahisons, une lecture rythmée et addictive.

Dans une fantasy plutôt classique, sur fond de Croisades, l'auteur parvient tout de même à nous ouvrir les yeux sur des phénomènes récurrents : d'une part que lorsqu'on y croit on peut y arriver, d'autre part le fait que l'Occident à toujours voulu au fil des siècles sous prétexte de liberté à toujours voulu s'approprier les ressources de l'Orient, de l'époque des Croisades à celui plus contemporain de la nôtre.

Au final, l'auteur nous livre une fantasy légère, distrayante, sans complexité mais à l'univers très bien réussi et à l'écriture fluide et dynamique qui mêle savamment scènes d'actions, détails du quotidien et réflexions. Sans laisser de souvenirs impérissables dans nos mémoires cet opus donne envie de lire la deuxième partie du diptyque.






1 commentaire:

Althea54 a dit…

La 2ème partie ? Je croyais que c'était un tome unique moi ...