lundi 23 février 2015

Les écuyers de l'espoir, Nathan Etouroie


Lecture dans le cadre du challenge :



Les Écuyers de l’Espoir propose une nouvelle dimension, plus profonde, du roman de fantasy. C’est une épopée intérieure. Ce n’est pas seulement l’action foisonnante, efficace et jouissive, qui fait toute la force de ce roman, mais aussi et surtout les doutes, les peurs et les espoirs secrets du héros, que nous partageons avec lui.


Il n'est généralement pas facile de résumer en trois ou quatre lignes un pavé de plus de sept cents pages, c'est d'autant plus vrai dans le cas présent. Le roman nous offre sur fond de géopolitique instable et de l'invasion d'êtres dénommés par la dénomination de démons, le destin croisé de plusieurs personnages.

L'éditeur présente le roman comme une fantasy proposant une autre dimension dans le genre.
Après un tout début de roman prometteur où l'auteur nous décrit une scène de bataille très bien gérée, la dynamique du récit s'affaiblit immédiatement, le lecteur nous perd dans de multiples méandres. Le lecteur reçoit un trop plein d'informations fait d'innombrables longueurs et n'arrive plus à s'immerger dans le récit. On a la nette impression que l'auteur a plus le souci d'épancher ses états d'âme plutôt que de livrer à son lectorat un récit au synopsis bien construit et de dévoiler une once d'intrigue. Le style est lourd, alambiqué, ampoulé, l'auteur se croyant obligé d'ajouter à chaque phrase un décorum non nécessaire au récit, il aime à s'entendre parler ou plutôt à se voir écrire. Le lecteur n'arrive pas à trier l'essentiel au récit, il est totalement noyé.

Un peu avant le début de la deuxième partie le style se fait moins pesant, moins ampoulé, la lecture devient plus aisée même s'il persiste encore quelques longueurs. Mais comme le lecteur a eu du mal à s'approprier les éléments clé du récit dans la première partie, il rencontre encore quelques difficulté a réellement s'approprier l'histoire. Donc après une première partie qui nous présentait les protagonistes principaux dans le temps présent, l'auteur fait un bond dans leur passé en nous narrant leur jeunesse, et le récit prend une forme à la fois intimiste et initiatique.

L'univers est bien construit, quoique tout a fait classique, basé principalement sur les mythes et les légendes nordiques. Pour certains points de la construction l'auteur s'est largement inspiré d'autres récits et n'offre dans ce domaine rien de vraiment novateur notamment en ce qui concerne les faucons géants qui semblent tout droit émaner du roman de David Bry, Failles. L'auteur mâtine à plusieurs reprise son récit de références aux légendes et mythes nordiques, notamment Asgard et ses Neufs Mondes, mais il nous laisse sur notre faim car cette voie n'est pas assez exploitée.Tout au long du récit les descriptions sont bien réalisées, très visuelles, le lecteur n'a aucun mal a voir le décor qui s'offre à lui, mais ci parfois celles-ci génèrent quelques longueurs. On a parfois l'impression que l'auteur veut toujours en faire plus pour épater son lectorat, mais cette manière de rédiger génère l'effet inverse.

L'intrigue bien que nébuleuse au départ se condense, se resserre autour des personnages et au fil des pages gagne en profondeur. Mais le gros point fort du roman c'est ses personnages. Des personnages à la psychologie très fouillée puisque l'auteur va au plus profond de leurs pensées, de leur conscience, de leur âmes pour nous communiquer leur ressenti de chaque instant. Un point fort qui exploite le côté tragique de chaque événement du récit mais qui malheureusement à sa contrepartie qui ajoute des longueurs au récit et de fait ralenti la dynamique ce qui contraint le lecteur à poser régulièrement le livre afin de lui aussi réfléchir aux interrogations soulevées par l'auteur. Les thématiques développées par l'auteur sont plutôt intéressantes, plus proches de nous ; la montée du totalitarisme dans la paisible bourgade est bien menée, en premier lieu on assiste à la transformation de ses habitants puis à la résistance d’un groupe de nostalgiques de « l’ancien temps » contre l’oppression.

Le récit est émaillé de nombreuses fautes d'orthographes, une relecture sérieuse aurait du être faite avant de proposer le roman au public.

Au final, Les écuyers de l'espoir est un roman choral qui privilégie plus le côté psychologique au détriment de l'action malgré l'annonce de l'éditeur d'une fantasy épique. Le livre en lui-même n'est pas inintéressant car fourmillant de bonnes idées parfois malheureusement pas assez exploitées et noyées dans la verve intarissable de l'auteur. Les amateurs de fantasy et d'action seront déçus par le récit qui présente une lenteur maladive, presque insupportable, car passé l'introduction très musclée, il faudra attendre la dernière partie de l'ouvrage pour que l'action redécolle et que le sang coule, encore que cela ne sera fait qu'à flots discrets et timides. 



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