Lecture dans le cadre du challenge :
Les
Écuyers de l’Espoir propose
une nouvelle dimension, plus profonde, du roman de fantasy. C’est
une épopée intérieure. Ce n’est pas seulement l’action
foisonnante, efficace et jouissive, qui fait toute la force de ce
roman, mais aussi et surtout les doutes, les peurs et les espoirs
secrets du héros, que nous partageons avec lui.
Il
n'est généralement pas facile de résumer en trois ou quatre lignes
un pavé de plus de sept cents pages, c'est d'autant plus vrai dans
le cas présent. Le roman nous offre sur fond de géopolitique
instable et de l'invasion d'êtres dénommés par la dénomination de
démons, le destin croisé de plusieurs personnages.
L'éditeur
présente le roman comme une fantasy proposant une autre dimension
dans le genre.
Après
un tout début de roman prometteur où l'auteur nous décrit une
scène de bataille très bien gérée, la dynamique du récit
s'affaiblit immédiatement, le lecteur nous perd dans de multiples
méandres. Le lecteur reçoit un trop plein d'informations fait
d'innombrables longueurs et n'arrive plus à s'immerger dans le
récit. On a la nette impression que l'auteur a plus le souci
d'épancher ses états d'âme plutôt que de livrer à son lectorat
un récit au synopsis bien construit et de dévoiler une once
d'intrigue. Le style est lourd, alambiqué, ampoulé, l'auteur se
croyant obligé d'ajouter à chaque phrase un décorum non nécessaire
au récit, il aime à s'entendre parler ou plutôt à se voir écrire.
Le lecteur n'arrive pas à trier l'essentiel au récit, il est
totalement noyé.
Un
peu avant le début de la deuxième partie le style se fait moins
pesant, moins ampoulé, la lecture devient plus aisée même s'il
persiste encore quelques longueurs. Mais comme le lecteur a eu du mal
à s'approprier les éléments clé du récit dans la première
partie, il rencontre encore quelques difficulté a réellement
s'approprier l'histoire. Donc après une première partie qui nous
présentait les protagonistes principaux dans le temps présent,
l'auteur fait un bond dans leur passé en nous narrant leur jeunesse,
et le récit prend une forme à la fois intimiste et initiatique.
L'univers
est bien construit, quoique tout a fait classique, basé
principalement sur les mythes et les légendes nordiques. Pour
certains points de la construction l'auteur s'est largement inspiré
d'autres récits et n'offre dans ce domaine rien de vraiment novateur
notamment en ce qui concerne les faucons géants qui semblent tout
droit émaner du roman de David Bry, Failles. L'auteur mâtine à
plusieurs reprise son récit de références aux légendes et mythes
nordiques, notamment Asgard et ses Neufs Mondes, mais il nous laisse
sur notre faim car cette voie n'est pas assez exploitée.Tout au long
du récit les descriptions sont bien réalisées, très visuelles, le
lecteur n'a aucun mal a voir le décor qui s'offre à lui, mais ci
parfois celles-ci génèrent quelques longueurs. On a parfois
l'impression que l'auteur veut toujours en faire plus pour épater
son lectorat, mais cette manière de rédiger génère l'effet
inverse.
L'intrigue
bien que nébuleuse au départ se condense, se resserre autour des
personnages et au fil des pages gagne en profondeur. Mais le gros
point fort du roman c'est ses personnages. Des personnages à la
psychologie très fouillée puisque l'auteur va au plus profond de
leurs pensées, de leur conscience, de leur âmes pour nous
communiquer leur ressenti de chaque instant. Un point fort qui
exploite le côté tragique de chaque événement du récit mais qui
malheureusement à sa contrepartie qui ajoute des longueurs au récit
et de fait ralenti la dynamique ce qui contraint le lecteur à poser
régulièrement le livre afin de lui aussi réfléchir aux
interrogations soulevées par l'auteur. Les thématiques développées
par l'auteur sont plutôt intéressantes, plus proches de nous ;
la montée du totalitarisme dans la paisible bourgade est bien menée,
en premier lieu on assiste à la transformation de ses habitants puis
à la résistance d’un groupe de nostalgiques de « l’ancien
temps » contre l’oppression.
Le
récit est émaillé de nombreuses fautes d'orthographes, une
relecture sérieuse aurait du être faite avant de proposer le roman
au public.
Au
final, Les écuyers de l'espoir est un roman choral qui privilégie
plus le côté psychologique au détriment de l'action malgré
l'annonce de l'éditeur d'une fantasy épique. Le livre en lui-même
n'est pas inintéressant car fourmillant de bonnes idées parfois
malheureusement pas assez exploitées et noyées dans la verve
intarissable de l'auteur. Les amateurs de fantasy et d'action seront
déçus par le récit qui présente une lenteur maladive, presque
insupportable, car passé l'introduction très musclée, il faudra
attendre la dernière partie de l'ouvrage pour que l'action redécolle
et que le sang coule, encore que cela ne sera fait qu'à flots
discrets et timides.
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