dimanche 19 mai 2019

Trophée de Steffen Jacobsen




Il avait la fortune, le luxe, tout ce qu'un homme peut espérer de la vie. Mais pour un chasseur chevronné de sa trempe, une proie restait à abattre. Un trophée ultime, monstrueux, tabou : un être humain. 
Elisabeth Caspersen craint le pire quand elle croit reconnaître, sur un DVD amateur, son père décédé quelques mois plus tôt. Le film montre les derniers instants atroces d'un couple traqué par un groupe de chasseurs... et l'un d'entre eux ressemble à s'y méprendre à Flemming Caspersen, fondateur d'un gigantesque empire danois. 
Pour éviter l'éclatement de la multinationale familiale et connaître la vérité, Elisabeth engage Michael Sander, ex-militaire et consultant très particulier en affaires délicates. Aux côtés de Lene Jensen, commissaire de police impliquée dramatiquement dans l'affaire, Sander va plonger au cœur d'une folie insoupçonnée et implacable. 




Dans le prologue l'on suit un homme blessé poursuivi par sept chasseurs. L'homme ainsi que sa femme ont été capturés pour permettre à un riche client de pratiquer la chasse à l'homme. Les membres du groupe qui accompagnent le client filment la scène.

Dans le début du roman proprement dit l'on assiste environ deux ans plus tard à la découverte par la fille d'un riche industriel Danois de la découverte d'un DVD montrant la scène. Elle soupçonne son père décédé deux mois auparavant d'avoir participé à cette chasse. Pour faire la lumière sur cette affaire et aider la famille de la victime elle engage un détective privé un peu spécial qui dés le début de l'enquête s’aperçoit que les hommes de la vidéo sont très vraisemblablement des anciens militaires. En parallèle l'on suit l'enquête d'une commissaire sur le suicide suspect d'un ancien militaire retrouvé pendu les mains attachées par des menottes. Les deux affaires vont se croiser.

Pas de longue mise en contexte pour ce thriller, on est de suite plongé au cœur du récit. L'enquête pour le détective privé, un peu spécial, qui dés le début possède des éléments de piste qui s'imbriquent rapidement. C'est un peu plus long et ardu pour la commissaire qui fait face à un suicide maquillé en meurtre. En effet pour elle ce n'est qu'après le deuxième interrogatoire de la femme de la victime qu'elle va avoir un début de piste mais sans vraiment avoir d'indices.

Mais très vite les adversaires des deux enquêteurs vont tout faire pour tenter de faire cesser l'enquête, n'hésitant pas à recourir à une extrême violence qui dans ce contexte ne peut être qualifiée de gratuite. Dans le récit tous les éléments sont réunis et dosés de main de maître pour nous plonger dans un excellent récit qui oscille de thriller à roman noir.

Les dialogues sont brillants souvent émaillés d'un humour cynique qui apport une touche plus légére et qui sont en parfaite adéquation avec le récit. Les thématiques abordées sont traités de belle manière, bien documentées et nous plongent dans deux sujets pas souvent abordés dans ce type de roman. On a d'un côté le syndrome des combattants de retour du front qui plongent dans des maladies mentales qu'ils n'arrivent pas à réellement surmontées même si en façade ils ne laissent rien paraître. D'un autre côté la problématique pour des milliardaires qui possèdent tout, l'argent, le pouvoir, à trouver un loisir qui pourrait les faire frémir et qui se placent bien au-dessus des lois et à recourir à l’extrême.

Le rythme du roman est haletant, les pages se tournent d'elle-même. Les personnages sont bien dépeints, leur psychologie plutôt bien fouillée et pour une fois pas trop traumatisés par le passé ce qui les rend attachants. L'auteur possède un style bien adapté à ce genre de récit avec une plume très incisive qui apporte encore plus de rythme au récit qui été pourtant bien doté dans ce registre.

Au final, on a un thriller bien dosé dans tous les registres avec une action très présente tout comme le suspense mais dont le dénouement n'est pas tout a fait à la hauteur du reste même si la manipulation du détective s'avère intéressante.



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