samedi 4 mai 2019

La cité des Jarres de Arnaldur Indridason



Pourquoi l’inspecteur Erlendur use-t-il sa mauvaise humeur à rechercher l’assassin d’un vieil homme dans l’ordinateur duquel on découvre des photos pornographiques immondes et, coincée sous un tiroir, la photo de la tombe d’une enfant de quatre ans
Pourquoi mettre toute son énergie à trouver qui a tué celui qui s’avère
être un violeur? Pourquoi faire exhumer avec quarante ans de retard le cadavre de cette enfant ? Comment résister à l’odeur des marais qui envahit tout un quartier de Reykjavic?
A quoi sert cette collection de bocaux contenant des organes baptisée pudiquement la Cité des Jarres? Pourquoi partout dans le monde la vie de flic est toujours une vie de chien mal nourri ? Erlendur le colérique s’obstine à tenter de trouver les réponses à toutes ces questions.



Un homme est retrouvé assassiné chez lui, sur le corps de la victime le meurtrier a laissé derrière lui un message énigmatique. Seul indice : les policiers trouvent la photo d'une tombe d'enfant.
Les policiers se lancent dans l'enquête en remontant les passé de l'homme et vont découvrir que l'homme avait été accusé, bien des années auparavant de viol.

Le meurtre qui au premier abord se révélait banal, va au fur et à mesure des découvertes bien plus complexe qu'un meurtre islandais typique : un meurtre gratuit sans brouiller les pistes.

De ce fait l'intrigue a du mal à démarrer et lorsqu'elle daigne enfin prendre de la profondeur le lecteur a déjà en main presque tous les éléments.

Le suspense n'est pas vraiment ce qui mène à l'histoire, même si des mystères se dévoilent au fur et à mesure de la lecture. Ce qui est mis en avant c'est l'ambiance froide des polars nordiques : un pays fascinant mais aussi effrayant, et qui révèle une certaine idée de la nature humaine. S'ajoute au côté sombre du récit, une climatologie faite de vents, de pluies glacées qui renforce son côté lugubre.

Comme il faut s'y attendre sans les policiers du genre, on découvre en l'enquêteur principal, un flic taciturne marqué par la vie avec deux enfants toxicomanes, et bien sûr divorcé. Une fois de plus on n'échappe pas aux clichés sur la police !

Dans ce roman les thématiques sont très bien traitées : il est question de filiation, de l'hérédité, du respect des corps, mais aussi des risques engendrés par le fait d'établir une base de données du génome humain.

Le style de l'auteur est épuré, direct entraînante mal gré un rythme plutôt lent du récit.

Au final, un bon policier au style mesuré, un intrigue très bien menée, un final certes triste mais surprenant et un récit très sombre marque de fabrique des écrivains nordiques et qui en fait tout le charme.



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