lundi 15 janvier 2018

Les portes noires de Sébastien Degorce


Lecture dans le cadre du challenge :




Dans l'Ether, Eyna Venach attend son heure. Inoka, jeune shaman, doit l'affronter pour défendre les siens, au prix d'un terrible sacrifice. Mais le combat n'a pas l'issue attendue et pour se dresser de nouveau face à l'entité malfaisante, Inoka revient sous les traits du jeune Dimitrius. Celui-ci ignore tout de l'affrontement séculaire entre le shaman et la déesse vengeresse. Il n'a cependant d'autre choix que de prendre part au combat pour stopper cette terrible menace.


Dans le très long prologue, trop long prologue, l'auteur pose les bases de son récit. En premier lieu l'on découvre deux tribus : l'une vivant de la chasse et diurne, l'autre vivant de la cueillette et nocturne, ne supportant physiologiquement pas la lumière du jour. L'une a la peau blanche, l’autre à la peau noire ce qui n'est pas sans influer sur les relations de leurs descendants dans le futur du récit.

Dans la première tribu l'on suit une jeune veuve qui va voir sa fille bébé mangée par un loup noir géant, en fait un démon venue de l’Éther le monde des âmes. La jeune mère en s'attaquant au démon et en absorbant son sang va elle aussi se métamorphosée en créature de l’Éther et vivre éternellement avec la possibilité de franchir la barrière qui sépare les deux mondes : celui des âmes et celui des vivants, le Mater.

Dan la deuxième tribu, où la femme devenue Eyna Venach va causer de nombreuses victimes en absorbant leur sang à la manière des vampires, l'on suit un jeune shaman Inoka qui va pour faire face à cette fausse déesse projeté son âme au fil des siècles dans le corps de jeunes paysans.

Le prologue qui met en place le contexte du récit et l'évolution des tribus se déroule sur seize siècle d'un âge comparable à celui de l'âge de fer à celui de l'âge des lumières. Le thème de départ de l'histoire se veut très prometteur et la manière de l'introduire très innovante.

Avec Les Portes Noires, l'auteur nous plonge dans un récit très sombre, très compliqué à comprendre et à suivre. Une complexité qui découle d'une part de sa découpe chronologique, et d'autre part des nombreux changements de narration dus à la multitude de personnages que l'on rencontre au fil des siècles.

L'auteur a su créer un univers mystique et unique, très sombre, à la mythologie cohérente. Malheureusement si des cartes figurent bien à la fin du roman et permettent de suivre les implantations des différentes tribus issues des deux premières , il n'y a plus dès la scission d’interactions entre les différents royaumes et peuplades dès que le récit démarre vraiment. En effet le récit étant essentiellement centrés sur les deux protagonistes principaux et les personnages qui évoluent dans leur champ d'action.

Les personnages sont particulièrement bien caractérisés et s'intègrent de fort belle manière dans le monde où ils évoluent.

La plume de l'auteur est travaillée, posée, enrichit de termes propres à l'univers créé, mais...


S'il y avait des bases solides pour faire faire un roman des plus intéressants, le récit dense et confus du prologue qui s'étale sur 16 siècle, et le démarrage très tardif de l'intrigue bien trop longe à se mettre à place et à réellement démarrer ne permettent pas au lecture d'adhérer pleinement au récit. Le lecteur est assez souvent contraint de survoler certains passages, mais aussi de s’arrêter plus longuement sur d'autres pour apprécier les points cruciaux du récit. Le récit est alourdit par les trop nombreuses longueurs et la dynamique de lecture ne devient agréable que dans la toute dernière partie du récit.



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