jeudi 25 janvier 2018

La compassion du diable de Fabio M Mitchelli


Lecture dans le cadre du challenge :





Deux flics, un tueur et des corps horriblement torturés, abandonnés au fond d'une rivière ou dans le vide sanitaire d'une maison. Démembrés, amputés, humiliés. Une traque à bout de souffle, mêlant présent et passé, sur les traces d'un tueur « par amour ». Librement inspiré du parcours sanglant de Jeffrey Dahmer, « le cannibale de Milwaukee », ce thriller psychologique à la mécanique implacable dissèque une âme diabolique, criminelle dès le ventre de la mère, et nous entraîne au bout de l'enfer.


Dans un parc national des environs de Cleveland des corps en décomposition et démembrés logés dans des barils bleus sont découverts par une unité de gardes forestiers. Freddy Lawrence, secondé par une nouvelle équipière, Victoria Flectcher, est chargé de mener l'enquête. Avec la découverte des neufs autres corps sur une seconde scène de crimes l'on monte rapidement dans l'horreur.

L'enquête s 'annonce compliquée pour le duo car la façon de procéder du tueur est difficile à déterminer au vu de l'état des corps en décomposition. Les deux enquêteurs vont devoir également faire face à la sur-médiatisation des découvertes mais aussi aux pressions de la hiérarchie inévitables pour des raisons politiques.

En parallèle de l'enquête l'on suit également deux autres personnages de premier plan. D'une part un romancier célèbre qui mène aussi l'enquête dans le but d'écrire un autre roman. D'autre part l'on suit bien évidemment le tueur en série d'un parcours s'étalant sur une vingtaine d'années. Mais ce qui est plus marquant c'est que l'on a ses pensées alors qu'il n'était encore qu’un embryon dans le ventre de sa mère.

Les éléments qui manquent au deux enquêteurs parviennent au lecteur par de nombreux mais aussi des jouissances qu'il ressent à chacun des actes particulièrement horribles qu'il commet : de sa traque à ses déviances.

S'il est intéressant d'avoir les ressentis et les faits selon des angles différents, l'auteur coupe systématiquement ces parties du roman que ce soit l'enquête ou les faits parallèles à des moments inopportuns ce qui indubitablement cause une impression de lecture hachée et finit par agacer le lecteur.

Côté enquêteurs, une fois de plus, on n'évite pas les clichés avec deux policiers torturés par leur passé. De surcroît le jeune enquêtrice fait montre d'une assurance qui n'est pas du tout en adéquation avec son ancienneté dans la fonction sans parler de ses autres errements. Le personnage du tueur est crédible car reposant dans sa construction sur des faits qui se sont réellement déroulés. Toutefois dans la répétition de ses actes nécrophiles et cannibales ont ne peut s'empêcher que l'auteur se complaît dans le sordide. Certes il a voulu mettre en avant que le tueur est le Mal incarné mais les scènes partiellement décrites, fort heureusement manquent de finesse dans leurs descriptions car trop souvent similaires.

Le style de l'auteur se révèle à certains moments confus notamment dans la confrontation entre l'auteur et le tueur. Quand au dénouement s'il colle parfaitement avec le titre il est complètement tiré par les cheveux.


Au final une histoire assez bien conduite malgré une intrigue parfois hésitante et des personnages qui peuvent parfois se montrer proches de la caricature. 


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