vendredi 17 janvier 2014

LA DERNIÈRE FLÈCHE - JÉRÔME NOIREZ


Lecture dans le cadre du défi : 




De son père, celui qui incarna la légende de Robin des Bois quelques années plus tôt, Diane de Loxley, a hérité le caractère fougueux et un refus catégorique de l'injustice.
La grouillante et cosmopolite Londres de 1212, où elle se rend à ses côtés, va lui offrir un terrain de jeux à la mesure de son goût pour l'aventure. Mais les ennemis de son père, eux ne jouent pas, et Diane se retrouve à son corps défendant au cœur d'une conspiration mortelle. Pour sauver sa vie et celle de Robin, la jeune femme va devoir se confronter à la plus sombre des réalités.


Heureusement, elle n'est pas seule... 


L'auteur

Né en 1969 à Paris, Jérome Noirez a d'abord été professeur dans une école de musique, puis en maternelle. Il s'intéresse au fantastique de puis sa prime jeunesse, il a été marqué par plusieurs auteurs généralistes : Céline, Rabelais et Witold.

Outre l'écriture, son autre activité principale est la musique médiévale. Il est également rôliste et co-auteur de jeux de rôle.

Mais lorsqu'il écrit, il trempe ses plumes dans un goudron dans un goudron poisseux. L'auteur revendique son goût pour des auteurs comme Jean Ray, Lovecraft, Brussolo... du coup sa fantasy n'est parfois pas loin de l'horreur.

Ses nouvelles publiées à partir de 2003 frappent par leur sens de l'étrange et du gothique décalé.

Féerie pour les ténèbres, publié en 2005, développe sur trois volumes une fantasy urbaine dévoyée. Il a également rédigé en 2005, une amusante Encyclopédie des fantômes et des fantasmes.

Leçons du monde fluctuant, en 2007,est un voyage au pays des horreurs, un roman sombre et drôle à la fois, plus accessible au grand public.

En 2009, il publie le premier volume du Shogûn de l'ombre.


La fille de Robin des Bois nous entraîne dans une aventure dans un Londres, médiéval, sombre où vivent les mendiants et leur roi. Robin et sa Fille Diane y séjournent pour notre plus grand plaisir.

Vous croyez bien connaître Robin ? Que tout vous a déjà été raconté ? Il n'en est rien : laissez l'auteur vous le prouvez.

A la lecture du résumé, on s'attend à une épopée mythique en compagnie de Robin enseignant les rudiments de la filouterie à sa fille. Il n'en n'est rien ! C'est à une réelle plongée mystique dans les rues de Londres et ses souterrains que la jeune Diane de Loxley nous invite à partager.

Avec ce roman, l'auteur signe sa cinquième incursion dans la littérature Jeunesse...
une poursuite du mythe de Robin... très loin des bois.

Si comme le consacre l'expression, "jamais deux sans trois", presque toujours "quatre sans cinq" : avec ses quatre précédents romans jeunesse, l'auteur avait signé un quatuor sans faille. Et on escomptait que ce cinquième office serait un peu, comme le veut l'adage, la cinquième roue branlante de la carriole.
Si par le passé, l'auteur avait brillé en développant son imaginaire sous l'ombre de la tradition Shintô ou en ancrant l'action de son récit dans un contexte historique, le lecteur exigeant que je suis se méfiait du présent sujet. Ici, l'auteur se frotte pour la première fois à un mythe profondément occidental orné de tout un fatras d'adaptations cinématographies plus ou moins réussies, qui pour la plupart n'avaient pas laissé dans ma mémoire un souvenir impérissable. Avec la dernière flèche s'attaque de manière plutôt périlleuse, à un des modèle que l'imaginaire a gravé dans l'esprit du collectif. Tout l'enjeu de cette chronique étant de savoir si la sournoiserie perfide du chroniqueur, sa mesquinerie goguenarde, allaient être récompensée, ou pas...
Dit plus simplement, NOIREZ s'attaquait à du lourd.
Le récit démarre lentement, une charrette, s'achemine paresseusement vers Londres Robin et sa fille Diane, adolescente impertinente, sont pris en filature par l'ancien Shérif de Nottimghan qui dans l'attente extatique du moindre impair de Robin espère abattre sur l'être abhorré le glaive de la justice divine. Peu à peu, les personnages se campent et, pour Robin qui a perdu son épouse Marianne, ce voyage vers Londres est une sorte de pèlerinage nécessaire à l'oubli.
Londres, nos principaux protagonistes y arrivent, et déjà l'imaginaire Noirezien détourne les codes et repères, les balises du mythe original et les transforment vicieusement, les malaxent insidieusement : Robin vieillissant et amorphe, laisse Diane s'aventurer dans les rues sordides et dangereuses de Londres sans se soucier de son sort. La pâte Noirezienne est déjà là : nous installant dans un climat tout particulier entretenu par une oscillation tonale : burlesque, drôlerie / étouffante noirceur, pesante gravité. Il y a plus de malice qu'on ne croit chez cet écrivain...
Mais bien d'autres surprises nous attendent. Car bientôt, un énième personnage se découvre à nos yeux, et non des moindres : Londres.
Un Londres, qui rugit et pue. Un Londres, qui de jour, déverse dans ses rues la lie des quidams en tous genres. Un Londres, qui de nuit se pare de ses hardes maléfiques : les corbeaux prennent formes humaines, d'anciennes entités démoniaques murmurent sous la pierre, la Tamise est jonchée de cranes humains qui vous fixent de leurs orbites évidées. C'est dans ce Londres nocturne, que Diane va découvrir le royaume des rebuts de la société, ainsi que son prince.
Mais ici, et on le comprend vite, il ne sera pas question d'actes de bravoure de la part de notre jeune archère, mais de sauver son propre père sous l'emprise d'un maléfice inexplicable, que la ville chargée de mystères, semble avoir éveillé. Un sortilège qui, à la nuit tombée, infuse dans son esprit une atonie langoureuse.

On est séduit par ce Londres du XIIIè siècle, magnifiquement avec reconstitué avec sa misère, avec le quotidien du petit peuple qui constituait une véritable caste. Un Londres glauque, mal famé et sombre à souhait, rongé par la pauvreté, la maladie,...
Si en ouvrant le mythe aux territoires de l'onirisme, l'auteur n'évite toutefois pas les écueils  en nous dépeignant des personnages secondaires trop caricaturaux, trop stéréotypés, peu fouillés qui se rattachent à l'étiquette Jeunesse du roman.
Si le scénario est plutôt bien construit, la fin est tirée par les cheveux et , il manque des éléments de compréhension dans l'envoûtement de Robin et sur la nature réelle des corbeaux. C'est dommage car la description des liens père et fille sont décrits avec subtilité et humour. Les parents d'adolescents devront bien retrouvés les attitudes et comportements contradictoire pas toujours compréhensible de leurs enfants. Le côté fantastique est lui aussi tiré par les cheveux et la trop grande diversité des créatures rencontrées ne permet pas une cohabitation réussie.





1 commentaire:

Lazy Citron a dit…

J'ai bien envie de le lire.