dimanche 5 janvier 2014

La guerre de l'Hydre - Jacques Martel




Une cité millénaire au bord du monde, assiégée depuis des siècles.
Derrière ses murs, un jeune messager tente de survivre et de trouver un moyen de fuir.

Devant ses murs, l’armée de la reine-guerrière qui a fait le serment d’ouvrir les Grandes Portes, prête à lancer l’ultime assaut.
À quelques lieues, la terre tremble sous les sabots des cavaliers de l’invincible guerrier que l’on appelle l’Hydre, souverain incontesté des Grandes Steppes.
Pour sa plus grande conquête, il a jeté son dévolu sur la première cité du monde.
Rien, jamais, ne résiste au déferlement flamboyant des soldats menés par le colosse.Aucun homme, jamais, n’a pu survivre au déchaînement frénétique de ses coups de hache.

Alors que la menace de combats d’une violence inouïe gronde, les destins s’entremêlent et se heurtent de plein fouet au rythme des tambours de guerre : c’est avec le sang de chacun que s’écrira cette histoire de métal, de feu et de fureur.


En virtuose de la narration, dans la lignée de David Gemmell, Jacques Martel nous offre un roman d'Héroic fantasy flamboyant et subtil dans lequel il tisse les fils machiavéliques d'une intrigue au final percutant. C'est par cette phrase que l'éditeur nous présente le dernier roman de Jacques Martel. C'est donc à un retour aux sources de la Fantasy que nous convie l'auteur avec l'un de ses héros brossé à la manière de Robert E. Howard. C'est ce retour aux sources qui m'a convaincu d'acquérir le livre. En effet, c'est avec l'héroïc-fantasy que j'ai commencé a arpenter en rôliste l'imaginaire avec Dungeons and Dragons.

La guerre de l'Hydre c'est avant tout le siège d'une cité millénaire qui aurait été bâtie par les dieux pour les protéger du déluge. C'est donc dans le fracas des haches, la clameur des guerriers, le sang et le choc des épées que nous allons assister au siège d'Ur Al-Khàlam, car comme le précise la quatrième de couverture : c'est avec le sang que les légendes s'écrivent.

Bien que le synopsis nous invite un déroulement de siège somme tout classique, cet aspect de l'histoire sert de décor à trois intrigues beaucoup plus originales. Le fil narratif construit comme un puzzle repose sur le destin de différents personnage jusqu'au dénouement final, l'auteur nous dessine, en dévoilant touches par touches, un tableau beaucoup plus captivant que le laisse supposer cette histoire.

Le récit suit le parcours de trois personnages très différents et c'est avec leurs regards et leurs motivations personnelles que nous allons suivre cette histoire.
C'est tout d'abord avec la Neuvième Exilée, qui campe hors les murs de la cité à la tête de son armée. Une héroïne, typiquement Héroïc-fantasy féministe, célibataire, conduite par une haine viscérale et motivée par un désir de vengeance. La première protagoniste par son idéal et le tableau peint par l'auteur n'est pas sans nous rappeler Xéna la Guerrière ou Sonia la Rouge. Ge Ussu, l’Assoiffée, revendique par le droit du sang la souveraineté de la cité. C'est sur les routes que nous découvrons le deuxième protagoniste Mahesha le khans des khans, un guerrier massif, une force de la nature que n'aurait pas dédaigné pour héros Robert E. Howard -un rappel de Conan le Cimmérien- avec un esprit de conquête qui surgit, à la manière de Gengis Khan, dans notre imaginaire, pour s'emparer de la cité aux mille richesses. Mahesha surnommé l'Hydre, un véritable dieu de la guerre qui ravage tout sur son passage nous ramenant à notre monde médiéval et à la grande invasion barbare avec Attila à la tête des Huns. Rhyàan, qui survit intra-muros derrière les murs de la citadelle, va nous permettre de découvrir sous un angle différent la cité où les plus pauvres tentent de subsister. Trois destins qui vont s'entrecroiser sur fond de combats et aux cris de râle des mourants. Trois personnages aux psychologies marquées, qui prennent réellement vie sous nos yeux.



Les scènes de bataille sont violentes et sauvages, et en cela nous rappelle le regretté David Gemmell notamment dans le livre Légende qui traite également du sujet d'une forteresse assiégée.

Tout en nous emmenant dans un univers de fantasy classique, l'auteur se démarque par un certain réalisme empreint d'onirisme qui contribue en France au succès de ses romans au caractère quasi-cinématographique qui permet aux lecteurs de s'intégrer dans le récit et, c'est cette qualité qui m'ont fait apprécier cet opus.









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