samedi 8 octobre 2022

La saison de l'ombre de Daniel Abraham

 


La cité de Saraykeht rayonne sur le monde grâce à son immense port. Son gouverneur tout-puissant, le Khai, dirige les poètes, disciples d'un ordre quasi religieux formés à un art magique : donner forme à des andats, créatures semblables aux humains dotées de pouvoirs précieux. Heshai, vieil homme tourmenté et alcoolique, est le poète de Saraykeht. Il vit avec Stérile, son andat insolent et cruel, mais indispensable à la bonne marche du commerce : il maîtrise la culture du coton et assure la prospérité de la ville.
À l'Ouest, l'ennemi, le pays de Galt, veut renverser Saraykeht et s'emparer de ses richesses. Pour cela, un seul moyen : détruire le poète et son andat.
Au cœur d'une des grandes Maisons de commerce, un complot est organisé. Heshai, tourmenté par des souvenirs sombres saura-t-il protéger son andat ? Et acceptera-t-il l'aide de son apprenti, venu lui aussi de l'ordre prestigieux de ces poètes magiciens ?



Le récit débute dans une sorte d'académie où l'on forme de manière très rigoureuse des enfants à devenir Poètes. Des magiciens qui ont le pouvoir de donner vie à leurs idées pour créer les Andats des êtres puissants dont les retombées économiques font des cités de l'empire les plus prospères et les plus puissantes.


L'auteur commence à placer lentement les protagonistes de l'histoire et les bases de l'univers avant de nous livrer l'intrigue.


Une intrigue assez simple consistant à fomenter un complot contre le poète de Saraketh mené par un marchand de Galt, un pays guerrier qui veut prendre la suprématie sur l'Empire, et ceci avec la complicité de l'andat du poète qui hait son créateur. C'est par le biais du Commerce Interdit, un avortement, qu'ils comptent supprimer le poète, mais tout ne va pas se passer comme prévu, du fait notamment que la mère n'était pas consentante.


L'univers qui prend ses bases dans la chine et le Japon médiévaux est très intéressant. Tous les échanges entre les protagonistes se font selon une gestuelle complexe et très codifiée. L'univers se développe lentement au fil des lieux et des personnes rencontrées, et petit à petit se révèle très riche.


Malgré une action inexistante, l'atmosphère du roman se fait très inquiétante basée sur des intrigues politiques. L'auteur nous offre une fantasy toute en subtilité à peu à la manière de certains mangas japonnais.


Pour le lecteur les personnages se font ambigus du fait du code complexe et des échanges qui ne le sont pas moins.


Si l'originalité et la qualité de l'écriture sont indéniables on peut regretter toutefois que l'auteur ne creuse pas plus en avant l'influence orientale de son univers.


Un très bon premier tome qui n'est toutefois pas exempt de quelques petits défauts.






Aucun commentaire: