vendredi 20 décembre 2019

Fleur de cadavre de Anne Mette Hancock



« Puisqu'on me prive de ta présence, Héloïse, donne-moi au moins par tes mots la douce essence de ton être. »
Ces mots concluent les lettres qu’Héloïse Kaldan, journaliste à Copenhague, reçoit régulièrement depuis quelque temps. Postées de France, elles sont signées d'une certaine Anna Kiel.
Héloïse n'a aucun lien avec cette femme. Pourquoi celle-ci s'obstine-t-elle à lui écrire ? Que cherche-t-elle à lui dire ?
Trois ans plus tôt, Anna Kiel a égorgé un avocat de 37 ans. En cherchant à comprendre le mobile de ce meurtre, Héloïse rouvre sans le savoir une page d'un passé qu'elle croyait définitivement tournée.



Journaliste d'investigation, Héloïse Kardan vit une déroute professionnelle depuis la publication d'un article où elle n'a pas vérifié la véracité des documents sur lesquels elle s'était appuyée pour écrire le sujet. Alors qu'elle est dans la tourmente elle reçoit des lettres aux messages peu clairs adressées de France et envoyées par une certaine Anna Kiel meurtrière de l'avocat Mossing fils d'un industriel aux affaires discutables. Aidée par l'inspecteur Schaffer elle va chercher à connaître les motivations qui ont poussées la meurtrière à passer à l'acte.

Dés le début du roman on connaît la coupable et de ce fait le suspense ne repose que sur les lettres énigmatiques que reçoit la journaliste.

Les éléments se mettent doucement en place, mais l'enquête menée n'apporte rien de nouveau au récit l'auteure nous entraîne sur de fausses pistes et il faut attendre la dernière partie du roman pour connaître les raisons qui ont poussée la meurtrière à agir quand la journaliste la rencontre.

Malgré une bonne dynamique le récit manque de rebondissements présentant un réel intérêt pour l'histoire.

Les personnages sont intéressants à suivre mais les deux enquêteurs auraient gagné à être plus développés psychologiquement.

L'écriture de l'auteure est fluide, directe ce qui donne une bonne dynamique de lecture malgré un synopsis assez linéaire.

Un thriller de qualité moyenne qui manque un peu de punch.



dimanche 1 décembre 2019

Le lac de Azel Bury



Sur les berges du Devil's Lake, Alberta, Canada, Camille trouve par hasard le corps d'une adolescente, juste avant les grands froids et l'arrivée de la neige. Le choc est immense. Pourquoi Claire Caine est-elle morte ? Et qui l'a sauvagement assassinée ? L'enquête de Warren Kay, le beau flic natif, aidé d'Irma et Adriel, se déroule cette fois dans une réserve autochtone du Canada. Cette histoire mâtinée de légende indienne pourrait vous donner des frissons dans le dos, tout comme la brume glaciale du Devil's Lake, ce petit matin du mois de novembre. Welcome to Devil's Lake...



Licenciée de son poste de professeur vacataire à Hallifax, Camille s'est achetée une maison retirée pour y écrire un livre. Ignorant les légendes funestes qui entourent la maison et le lac, elle vit en recluse. Mais un matin alors qu'elle fait son jogging sur les bords du Lac du Diable elle tombe par hasard sur le cadavre d'une adolescente. Pour ne pas rester seule dans cette maison isolée durant l'enquête, elle contacte une ancienne amie de faculté, une journaliste de télévision qui débarque en Alberta avec son cameraman et qui va profiter de l'occasion pour faire un reportage sur le lieu.

Avant le début du récit proprement dit, l'auteure nous propose un préambule historique explicitant les accords passés entre les blancs et les autochtones il y a un peu plus d'une centaine d'années. Des autochtones qui se retrouvèrent spoliés de leurs terres et qui vivent aujourd'hui parqués dans des réserves. Des références historiques très intéressantes qui introduisent le fond du récit qui va suivre.

Le cadre dans lequel se déroule le récit donne de suite le ton de l'histoire avec un lac empreint de mystère et de nombreuses disparitions su ces rives jouxtant la réserve indienne. Une intrigue qui est liée comme il est de coutume dans les romans de l'auteure à des légendes ou des phénomènes inexpliqués. Une intrigue bien ciselée qui tient le lecteur en haleine jusqu'au dénouement.

L'enquête policière est menée par le chef de la police tribale, un natif de la région. Parallélement les deux journalistes enquêtent également sur les mystères des disparitions. Au départ on suit les deux enquêtes, mais plus en avant le récit se focalise uniquement sur le travail du policier.

A partir de cette enquête policière, l'auteure en profite pour nous sensibiliser sur le sort des natifs cloîtrés dans des réserves et dont le quotidien est souvent fait d'oisiveté, de haine contre le blanc, d'alcoolisme et même de maladies. L'atmosphère qui règne tout au long du récit est à la fois angoissante et lourde.

L'auteure allège cette atmosphère pesante par des touches d'humour fort bien placées et sise dans les interactions dans les interactions verbales qui ont lieu le plus souvent entre les deux journalistes.

Les personnages sont très soignés, le duo de reporters partage la vedette avec le chef de la police tribale qui occupe dans le récit le premier rôle. Son personnage se révèle complexe et intriguant.

La plume de l'auteure est simple, délicate est à certains moments elle se fait même un tantinet poétique.

Une intrigue très bien maîtrisée, une atmosphère qui se révèle glauque, des personnages fouillés, une plume stylisée : Le Lac se révèle être un excellent thriller.