mardi 31 janvier 2023

L'aigle de sang de Marc Voltenauer

 


Gravé sur le granit, cette épitaphe : Parti bien trop tôt... Puis son nom. Son vrai nom.
Pour remonter le mystère de ses origines, il a fallu que l'inspecteur Andreas Auer appareille pour Gotland, cette île parsemée de vestiges vikings au large de la Suède.
C'est donc sur ce caillou nordique que le policier suisse a vu le jour... Et, enfant, trouvé la mort. Mais comment ? Et que signifient ses cauchemars récurrents – où les cages thoraciques, sectionnées dans le dos, font des ailes atroces aux cadavres ? Pourquoi soudain ce crime rituel ? Cette omerta des insulaires ? Entre passé et présent, la vérité gît dans les ruines, en lettres de sang...



Placé en disponibilité suite à sa dernière enquête qui a mal tournée, l'inspecteur suisse Andréas Auer s’occupe de son conjoint Michael qui se remet d'une grave blessure à la tête.

Mais quand sa sœur Jessica lui apprends qu'il a été adopté, il part pour l'île de Gotland d'où est originaire la famille. Ses recherches vont faire apparaître que son acte d'adoption a été trafiqué. Les personnes qu'il interroge ne lui disent pas la vérité et cachent son passé.

Mais son enquête va réveiller un groupe formé en 1978 qui faisait revivre les rites vikings et qui ne veulent pas que la vérité éclate au grand jour.

Lorsqu'un ancien membre du groupe est assassiné, l'inspectrice suédoise l'associe à l'enquête comme consultant.


Le récit fait de chapitres courts, se partage entre l'enquête et ce qui s'est passé trente six ans plus tôt. On assiste à la création du groupe, à ses rituels lors de réunions. Des rituels qui vont rapidement s'orienter vers des dérives sanglantes, et des meurtres quand certains des membres du groupe s'en éloignent n'appréciant les sacrifices.


Les recherches menées par Andreas, puis l'enquête sont bien maîtrisées, le lecteur découvre peu à peu les identités du groupe viking et des indices menant à l'identification de leurs dirigeants dont l'identité n'était pas connue des autres membres.


De nombreux personnages secondaires qu'il n'est pas facile d'appréhender car en plus de leur véritable identité ils sont aussi désignés par leurs patronymes vikings.


Un thriller qui n'est pas inintéressant mais qui se veut un peu long et qui présente un peu moins d'intérêt que le premier roman de l'auteur.




samedi 28 janvier 2023

Hiver arctique de Arnaldur Indridason

 


Un soir glacial de janvier à Reykjavik, le corps d'un petit garçon est retrouvé au pied d'un immeuble de banlieue. Il avait 12 ans, rêvait de forêts, ses parents avaient divorcé et sa mère venait de Thaïlande. Erlendur et son équipe n'ont aucun indice, mais le frère aîné de la victime disparaît avec la complicité de sa mère. Erlendur va explorer tous les préjugés qu'éveille la présence croissante des immigrés dans une société fermée.
Une autre enquête mobilise Erlendur, une femme trompée, qui croyait au grand amour, a disparu, et une femme mystérieuse appelle le commissaire sur son portable pour pleurer, ce qui va permettre au commissaire de révéler ses dons de diplomate. Par ailleurs, son fils et sa fille s'obstinent à exiger des réponses qu'il n'a aucune envie de donner.



Elias, un pré-adolescent, de père islandais et de mère thaïlandaise, a été poignardée sur le chemin de retour de l'école.

Le frère de cinq ans plus âgé, né en Thaïlande et qui ne c'est pas adapté à sa nouvelle vie, reste introuvable.

Les trois enquêteurs, avec à leur tête le commissaire Erlendur, orientent leur enquête vers un crime raciste.


L'enquête assez bien menée, consistant surtout à des interrogatoire, se focalise surtout sur le milieu scolaire de la victime où un des professeurs déteste les étrangers.


L'auteur revient une fois de plus sur la disparition du jeune frère du commissaire qui le hante encore aujourd'hui. Il s'attache aussi sur les relations difficiles qu'il a avec ses enfants surtout avec sa fille Eva. Des thématiques redondantes au fil des différents tomes de ses enquêtes. Ce qui a pour effet ce créer des longueurs dans le roman et de ralentir la dynamique de lecture.


Un autre des enquêteurs est lui aussi confronté à son passé, il a fréquenté le même milieu scolaire que la victime, et son séjour dans l'établissement ne s'est pas déroulé au mieux. Il est aussi pressé par son épouse, stérile, d'adopter un enfant thaïlandais.


Un policier classique un peu en deçà des précédents au point de vu intérêt.




samedi 21 janvier 2023

Le sixième homme de Monica Kristensen

 


Connaissez-vous Longyearbyen ? Un nom assez énigmatique pour cette capitale minuscule nichée dans l’archipel du Svalbard et plongée une grande partie de l’hiver dans la nuit polaire.
C’est dans cette obscurité qu’un lourd manteau neigeux peine à éclaircir que la petite Ella disparaît. Le jardin d’enfants est pourtant bien surveillé, mais les petits aiment chahuter et se cacher sous la maison, entre les pilotis. Un homme rôde qui les observe. Des traces de pas dans la neige mènent droit à la mine de charbon. Située sur les hauteurs de la ville, cette mine est le centre de gravité de l’île. Chacun connaît dans son entourage un ou plusieurs de ses employés. Comment une si petite ville, d’à peine 2 000 habitants, pourrait longtemps cacher un criminel ?
Monica Kristensen choisit pour son roman un cadre qu’elle connaît comme sa poche. Aucune des particularités du Svalbard n’est éludée : la vie en petite communauté et l’absence d’anonymat, la rudesse du climat polaire, les dangers du travail à la mine et la précarité sociale de ses employés, l’omniprésence des ours et les sorties de pêche dans les glaces. On y est jusqu’au bout des moufles, et l’intrigue n’en est que plus palpitante !



Un homme surveille le jardin d'enfants de l'autre côté du chemin, et lorsque la petite Ella disparaît, pour les autres enfants il s'agit du Sixième Homme, une légende pour faire peur aux tous petits.

Malgré les traces de pas d'un enfant et d'un homme qui s'entrecroisent sur le chemin, c'est le père qui a du chercher l'enfant pour la police, le couple battant de l'aile il a du le faire pour inquiéter la mère qui travaille aussi à la garderie.


Pas de véritable enquête dans ce roman, seulement les recherches entreprises pour retrouver la fillette et son père qui demeurent introuvables. Le temps presse, la température dans cette région arctique laisse peu de temps à la fillette si son père l'a cachée dans un endroit retiré.


Plus qu'un roman policier c'est surtout un roman d’ambiance que nous livre l'auteur d'une petite communauté perdue dans le grand nord en nous livrant les petits secrets de chacun.


Le roman remonte quelques semaines avant le drame et on y découvre les adultères, les trafics,... et aussi les drames passées dans la mine la seule ressource du pays.


Malgré l'urgence de retrouver la fillette l'auteure ne parvient pas à faire ressentir la tension qui règne, elle retombe après quelques chapitres et ceci du à certaines longueurs et aussi que loin suit de loin les recherches.


Un policier somme toute assez moyen.






jeudi 19 janvier 2023

Des hommes en noir de Santiago Gamboa

 


Le gamin perché dans son arbre a tout vu. Les trois véhicules aux vitres teintées attaqués à l’arme lourde, la riposte, les hommes qui tombent sous les balles, l’arrivée d’un hélicoptère qui évacue les passagers, deux femmes et un homme en noir. Le lendemain, la route a été nettoyée. Plus de cadavre, aucune trace de balles.
Le récit du gamin est pris au sérieux à Bogotá par Edilson Jutsiñamuy, le procureur d’origine indienne. Il demande de l’aide à une journaliste d’investigation, Julieta, qui part sur place avec son assistante Johana, une ex-guérillera des FARC. Leur enquête va dévoiler une inquiétante histoire entre la Colombie, le Brésil et la Guyane française, au coeur des puissantes Églises évangéliques qui ont envahi l’Amérique latine. La violence qui subsiste encore dans les bas-fonds de la société est prompte à jaillir et les enfants perdus, vestiges des histoires dramatiques que la fin de la guerre civile a révélées, n’ont pas fini de payer les pots cassés.
Sur cette toile de fond, l’auteur construit une intrigue musclée et spirituelle, avec une ironie et un humour dévastateurs, et deux héroïnes fortes, tendres et presque incorruptibles.



Un jeune adolescent est témoin d'une embuscade menée contre un convoi de trois 4X4. L'attaque est très violente, les assaillants sont munis d'armes lourdes et les gardes du corps du convoi sont abattus les uns après les autres quand un hélicoptère fortement armé intervient. Du Hummer sort un homme tout habillé de noir et deux femmes.

Le procureur Jutsinamuy, à Bogota, est informé de l'incident, mais le lendemain il n'y a aucune trace de l'attaque et la police nie avoir été informée de l'incident.


Pour creuser l'affaire il envoie sur place une journaliste d'investigation accompagnée de son assistante une ancienne des FARC.


Si l'auteur excelle dans la description des villes, des villages, et la pauvreté qui règne en Colombie dans un pays instable malgré la paix avec les FARC, il n'en est pas de même avec l'enquête. En effet elle est tout de suite centrée sur les églises Pentecôtistes, sans qu'une autre piste soit creusée et sans qu'un lien au départ soit flagrant. De plus elle est peu développée dans des longueurs qui succèdent aux longueurs. De ce fait la dynamique de lecture s'avère peu dynamique et à plusieurs reprises le lecteur est sur le point de décocher complètement.


On n'arrive pas a entrer en osmose avec le personnage central, même si elle semble douée, elle sombre en permanence dans l’alcool.


Le point fort du roman repose sur la dénonciation de ces nouvelles églises qui s'enrichissent sur le dos des pauvres, une richesse qui pour certaines n'est pas sans entraîner des dérives.


Un roman noir de qualité plutôt moyenne.




mardi 17 janvier 2023

Les eaux troubles du Tigre de Alicia Plante

 


Un couple est retrouvé mort dans une maison du Tigre, perdue au milieu des mille et un canaux du delta du Paraná, dans ce petit coin de paradis si prisé des habitants de Buenos Aires. Suicide, dit l'enquête, sur la foi d'un mot d'adieu écrit sur une vieille machine à écrire Underwood. Ce n'est pas l'avis des gens du coin.
Julia, professeure à l'université de la capitale, habitante du delta à ses heures, se lance dans l'enquête avec l'aide de ses amis, dont Leo Resnik, juge intègre à vocation de redresseur de torts. Les indices sont troublants, et ils ne tardent pas à découvrir qu'un crime peut en cacher un autre. Un crime plus vaste, plus profond, qui regarde l'Argentine tout entière : les enfants volés de la dictature.
Il n'y a pas grand monde à sauver dans ce polar aussi boueux que les profondeurs du Tigre. Les crimes du passé, pourtant soigneusement dissimulés, remontent à la surface, et les séides de la dictature, s'ils n'ont plus le vent en poupe, n'ont jamais renoncé à leurs sombres convictions.
Entre un jeune homme à qui on a volé son identité, un scénariste de films pornos qui s'improvise maître chanteur, un militaire qui n'aime pas la retraite et les insolents, un entrepreneur en bâtiments qui se noie dans son propre mensonge, Alicia Plante tisse une intrigue tendue et glaçante, avec un sens aigu du rythme et des personnages. Où le passé finit toujours par rattraper ceux qui tentent de le fuir : certains crimes tolèrent mal l'amnistie.



Le fils de Garcia Mejuto ne ressemble pas à ses parents d'origine espagnole. Sa mère lui ayant confié qu'elle avait vu vingt sept ans plus tôt le père rentrer clandestinement avec un bébé dans les bras, Raul qui manque d'argent fait chanter Mejuto.

Lorsque Raul et sa compagne sont retrouvés morts dans une vieille maison qu'il venait d'acheter dans le delta du Tigre, Julia, une voisine, qui ne croit pas aux conclusions de la police décide de mener l'enquête.

Elle et ses amis découvrent que Raul enquêtait sur les enlèvements d'enfants par les militaires lorsque la junte était au pouvoir.


La mise en place se veut assez longue, un sentiment renforcé par l'absence de dialogues. En plus on a de descriptions qui sont interminables mais malgré cela l'enquête est plutôt bien maîtrisée et s'avère intéressante.


L'intrigue passe presque au second plan l'auteur ayant privilégié l'ambiance et la psychologie des personnages qui s'avère très fouillée.


Un bon roman plus proche du roman noir que du policier classique malgré la présence d'un juge parmi le trio d'enquêteurs.




jeudi 12 janvier 2023

Le sentier du diable de Pascal Soyez

 


Après avoir exercé son métier à Londres pendant dix ans, Eliott Duncan, ancien enquêteur de Scotland Yard, est de retour à Eagle Bridge, son village natal des Highlands. Loin de l'agitation de la grande ville, et bien décidé à retrouver une qualité de vie auprès de ses amis d'enfance, il ouvre un bed and breakfast. Il en est certain, aucun événement ne viendra remettre en question ses projets. Mais ceux-ci sont bouleversés lorsque l'un de ses clients est découvert assassiné, et qu'il est forcé de reprendre du service afin de venir en aide à son ami d'enfance, le sergent John Mac Allister, chargé de l'enquête. Au cours d'un périple qui le mènera de la région sauvage des Highlands, à Glasgow, puis à Edimbourg, Eliott Duncan devra faire preuve de perspicacité et d'ingéniosité pour résoudre cette affaire criminelle.



Après une séparation douloureuse, Eliott Duncan a démissionné de Scotland Yard et est venu s’installe en Écosse dans le village où il a passé son enfance pour y ouvrir un Bed and Breakfast.

Alors qu'il vient de recevoir ses premiers clients, le lendemain de leur arrivée son ami le Sergent Mac Allistair lui téléphone et demande de le rejoindre au commissariat de Fort Williams. Sur place le superintendant Wilkinson l'informe que lors de sa randonnée, son client, Mr Witteford, un riche industriel, a été abattu d'une balle et sollicite son aide pour l'enquête, le Sergent n'ayant jamais eu a résoudre une affaire de cette ampleur.


La mise en contexte du retour d'Eliott à Eagle Bridge prends un peu trop de temps pour un roman aussi court.

Si le développement de l'enquête est bien maîtrisé, et que l'on suit pas à pas la découverte des indices par l'ex-inspecteur on a du mal à comprendre pourquoi il ne partage pas ses informations avec son ami qu'il doit en principe seconder et non l'inverse.


Le ton trop simple du récit, presque scolaire, permet de découvrir le meurtrier bien avant le dénouement et ceci avant la découverte du second crime.


Du fait des remarques exposées ci-dessus, le personnage central nous paraît imbu de sa personne, ne crée pas l'empathie avec le lecteur et de ce fait fait perdre l'intérêt pour le récit.


La lecture du roman au vu de la simplicité de la plume semble plus être adaptée à des néophytes du genre qu'à de véritables amateurs de policiers.


Un premier roman qui ne parvient pas à convaincre pleinement le lecteur. Espérons que le tome suivant des enquêtes d'Eliott Duncan sera exempt de tous ces défauts.





lundi 9 janvier 2023

Nuit banche à Stockholm de Christopher Carlsson

 


13 décembre, nuit de la Sainte-Lucie à Stockholm. Le sociologue Thomas Heber est retrouvé mort dans une ruelle. Leo Junker et Gabriel Birck sont en charge de l'enquête. Dans les notes de Heber, ils trouvent des indices laissant supposer qu'un assassinat politique serait sur le point d'avoir lieu. Mais qui est visé ? Leo se rend bientôt compte que la mort du sociologue n'est pas un incident isolé : une menace bien plus grande pèse sur les hautes sphères de la politique suédoise.
Ambition, trahison, corruption : Nuit blanche à Stockholm est une incursion dans les milieux extrémistes d'un royaume de suède insoupçonné.



Le cadavre d'un homme est retrouvé dans une petite cour d'un quartier peu fréquenté de Stockholm. La victime est rapidement identifiée, il s'agit de Thomas Marcus Heber, un professeur de sociologie de l'université.


C'est l'inspecteur Léo Junker qui est chargé de l'enquête et il obtient quelques renseignements avec le seul témoin du meurtre un enfant de six ans.


Alors que lui et son collègue apprennent que le professeur menait une étude sur les mouvements d’extrême droite et d'extrême gauche, la sécurité d'état reprend la direction de l'enquête.


L'enquête est assez bien menée mais toutefois manque de rebondissements et de ce fait ajouté à certaines longueurs le suspense est peu présent. Les indices ne permettent pas de se faire une idée précise de l'affaire, e n'est que dans les derniers chapitres que l'on parvient à assembler les éléments que l'on a pu retenir.


Le personnage central est une fois de plus, de trop devrait-on dire, en proie à ses démons qui suit des séances chez le psychiatre avec un traitement plutôt lourd, ce qui fait que le lecteur ne parvienne pas à entrer en osmose avec lui.


Un roman policier moyen qui e parvient pas à convaincre le lecteur.




dimanche 8 janvier 2023

Le papillon de verre de Katrine Engberg

 


Les hôpitaux sont censés être des lieux sûrs. Sauf quand une infirmière décide d'entrer dans la chambre d'un patient âgé avec une seringue contenant une surdose d'un médicament pour le cœur.
La même semaine, un livreur de journaux fait une macabre découverte : le corps nu d'une femme aux bras strié de petites incisions. La cause de la mort ? Le drainage de tout le sang de la victime.
L'inspecteur Jeppe K⌀rner, qui se remet d'un divorce douloureux, est chargé de l'enquête, tandis que son équipière Anette Werner, en congé maternité et censée s'occuper de son nouveau-né, décide pourtant de mener des recherches de son côté.
Une enquête qui dévoile la part sombre de certaines institutions de soins et qui mettra le duo d'enquêteurs à rude épreuve.



Après un court prologue où une infirmière, qui a des relations compliquées avec ses collègues, injecte trois ampoules de médicaments, une dose létale, à un vieil homme on en vient au sujet principal du roman les autres meurtres.


Un lycéen qui distribue des journaux pour financer un voyage d'étude, découvre dans une fontaine du centre de Copenhague le cadavre d'une femme.

L'autopsie va révéler que la victime a été saignée à blanc. Elle est rapidement identifiée et une caméra révèle que le corps a été déposé par un individu en vélo cargo.


En l'absence de sa coéquipière en congé maternité, c'est l'inspecteur Jeppe Korner qui dirige l'enquête assisté par le reste des enquêteurs de la section criminelle.


D'autres victimes sont tuées de la même manière et on toutes un lien avec une maison d'accueil pour adolescents atteints de troubles et qui a fermé il y a deux ans.


Comme pour le premier roman de l'autrice, l'enquête est bien maîtrisée. De son côté Annette Werner qui n'arrive pas à accepter sa maternité tardive et qui s'ennuie à la maison se lance elle aussi dans l'enquête mais sans en informer ses collègues. Ce qui a pour effet de contrarier la logique de l'enquête et de rendre ce deuxième tome moins prenant que le premier. D'autant plus que le personnage central qui n'est pas encore sorti de son divorce entame une liaison avec l'une de ses collègues ce qui crée également des passages sans intérêt pour l'enquête.


Malgré les passages sur la vie personnelle compliquée de certains des personnages la dynamique de lecture reste assez bonne.


Un deuxième roman un peu en deçà du premier tome en terme de qualité.




vendredi 6 janvier 2023

Les murmures de l'apocalypse de Alexandre Léoty

 


Le corps d’un homme sans nom est retrouvé dans une tombe fraîchement creusée, dans les ténèbres du cimetière de Terre-Cabade, à Toulouse. Une sépulture qui ne lui était pourtant pas destinée... Ce sinistre messager d’outre-tombe n’est que la première victime d’une série de meurtres atroces commis par celui que la presse surnomme vite « Le tueur aux quatre éléments ».
Pour traquer ce maniaque qui ensanglante la région, Tessa Marie-Luce, commandant au SRPJ de Toulouse, ne pourra compter que sur son courage. Et le soutien d’un étrange jeune homme, reclus depuis des années dans la solitude de ses secrets. Ensemble, ils n’auront que quatre jours et quatre nuits pour découvrir l’identité de l’assassin. Avant que l’Apocalypse ne s’abatte sur la Ville rose.



Alors que Karim, gardien du cimetière de Toulouse, effectue sa première ronde de la journée, il découvre dans une tombe creusée la veille pour une inhumation dans l'après-midi, une main qui dépasse de la terre.


L'enquête est confiée à la commandante Tessa Marie-Luce, une martiniquaise débarquée la veille, avec sa fille, de son île après une séparation difficile.

Alors que la police n'a aucune piste quand à l'identité de la victime, elle reçoit un SMS d'un hacker lui donnant le nom de la victime et l'informant que d'autres meurtres vont avoir lieu.


Le récit, très bien maîtrisé, alterne entre les futures victimes et l'enquête.


Le duo d’enquêteurs, entre une maman débordée par sa nouvelle vie, et un hacker agoraphobe, mysophobe, qui n'est pas sorti de chez lui depuis trois ans suite à un drame familial, fonctionne très bien. L'auteur a su très bien dosé leur quotidien et leurs craintes pour que cela n'empiète pas trop sur l'enquête.


Avec de nombreux rebondissements, de fausses pistes, et une plume fluide, des chapitres courts, la dynamique de lecture s'avère excellente.


Un très bon policier qui permet de passer un bon moment de lecture et qui donne envie de lire les précédents polars de l'auteur.




jeudi 5 janvier 2023

Un hiver rouge de Paulina Dachkova

 


Une balle siffle. Gleb Kalachnikov s'effondre, frappé à mort dans les vapeurs de l'alcool. Défilent alors sous nos yeux deux décennies chaotiques, des années de plomb de la stagnation brejnévienne au triomphe des mafias... Car Kalachnikov n'est pas seulement un nouveau riche, propriétaire d'un casino et homme d'affaires prospère. Fils d'une vedette de l'écran, il est l'enfant de deux mondes, Russie soviétique et Russie capitaliste. Qui a voulu sa mort ? Le présent ou le passé ? Le milieu du " bizness " ou les salons de la vieille intelligentsia, jadis cajolée par le communisme ? La milice enquête... Elle n'est pas la seule. Les racketteurs qui " protégeaient " les affaires de Kalachnikov veulent également savoir. Tout comme le producteur d'une émission de télévision à scandale. Sans oublier la veuve de Kalachnikov, la danseuse étoile Ekaterina Orlova. Celle-ci aimerait bien connaître l'identité de la femme mystérieuse qui ne cesse de l'assaillir de coups de téléphone menaçants. Au terme de ces trois enquêtes parallèles, la vérité surgira là où on ne l'attendait pas, comme souvent dans cette Russie d'aujourd'hui où se côtoient clochards, artistes et députés corrompus dans une décadence sans fond. Par l'auteur des Pas légers de la folie, un roman policier haletant qu'on lit avec fièvre, comme les Russes vident une bouteille de vodka.



Alors que Gleb Kalachnikov, un producteur de ballets, et son épouse, une danseuse étoile, rentrent d'une première, un coup de feu éclate et l'homme s'écroule, mort.

Son épouse quand à elle recevait des coups de téléphone anonymes qu'elle tait aux enquêteurs.


Le juge Tchernov et le commandant Kouzmenko orientent d'abord leur enquête vers les milieux mafieux, le producteur étant également propriétaire d'une boîte de strip-tease qui semblait blanchir de l'argent sale.


L'enquête qui s'intéresse aussi de prés aux proches de la victime est plutôt bien menée même si les apparitions du policier ne sont pas assez présentes.

En effet l'auteure centre plus son récit sur l'épouse de la victime. Les journalistes de publications à scandale entrent aussi dans le jeu cherchant à savoir ce qui s'est précisément passé.


Les personnages, qu'ils soient de premier plan ou secondaires sont bien décrits, et leurs psychologies assez bien développées.


Malgré un milieu plutôt sombre l'histoire se déroule de manière plutôt fluide.


Un roman intéressant qui nous plonge dans les milieux de la mafia russe où les coupables ne sont pas toujours ceux que l'on croient de prime abord.




mercredi 4 janvier 2023

Mourir, la belle affaire de Alfredo Noriega

 


Équateur, Quito, 2 850 mètres d'altitude. Arturo Fernandez, médecin légiste, subtil et mélancolique observateur, raconte l'histoire de María del Carmen. Seule rescapée d'un accident de voiture, elle a promis à l'inspecteur Heriberto Gonzaga de l'épouser s'il retrouvait les chauffards. Mais peu de temps après, la jeune fille se suicide.
Arturo parle aussi de Paulina et de tous ces anonymes d'une cité ceinturée de montagnes et de volcans, fragilement bâtie sur des collines sillonnées de ravins.
L'enquête de l'inspecteur avance pourtant et tous ces récits peu à peu s'entrecroisent, tissant le tableau d'une ville violente, indifférente, passive devant l'injustice sociale, le destin et l'acharnement de la nature.
Un lieu où la mort est quotidienne et sans autres conséquences qu'intimes et tragiques pour ceux qu'elle frappe.



Maria est la seule rescapée d'un accident de voiture causé par un 4X4 qui a pris la fuite. Elle promets à l'inspecteur chargé de l'enquête de l'épouser s'il découvre celui qui est responsable de l'accident, lais l'enquête n'aboutit pas.

Quand un peu plus tard quand elle se suicide, l'inspecteur Gonzaga décide de rouvrir l'enquête qu'il avait abandonnée.


Malgré qu'une enquête est en cours, ce roman est plus un roman noir qu'un véritable policier. De nombreux personnages s'y croisent.


Alors que l'enquête avance très lentement de nombreux morts jalonnent le roman, mais la police hormis le personnage central expédient très rapidement les affaires.


L'auteur avec pour personnage central la ville de Quito, elle-même, nous offre une belle toile de la cité, malgré une noirceur et une corruption qui règne partout.

Si la noirceur s'avère être la trame de fond du roman, la lecture s'avère plaisante et fluide malgré un rythme plutôt lent.


Un très bon roman venu d'Amérique du Sud




mardi 3 janvier 2023

Ö, l'ange révélateur de Frédéric Zumbiehl

 


Mexique.

Angela de la Vega, une jeune journaliste bien décidée à faire éclater le scandale des meurtres de Juarez, reçoit un e-mail énigmatique, signé Ö, qui la lance sur la piste du Chirurgien, le plus redoutable des tueurs en série de la région.

Pérou.

Noa Stevenson, grand-reporter de guerre traumatisé par la violence, découvre au fin fond des Andes, un message géant gravé dans une falaise qu’aucune technologie humaine n’a pu réaliser.

Cité du Vatican.

Un ordre spécial d’ecclésiastiques de très haut rang, s’inquiète d’une augmentation subite des apparitions angéliques dans le monde, car cela pourrait contrecarrer leurs noirs desseins.

États-Unis.

Le Réseau Advent Watcher, unité spéciale de la NSA s’occupant de traquer les messages à connotation ésotérique, analyse avec effarement une série d’e-mails signé Ö, envoyée à tous les internautes de la planète suivant une méthodologie humainement impossible.

Dans cette aventure, Frédéric Zumbiehl nous entraine à la poursuite du plus énigmatique des lanceurs d’alerte, le très mystérieux Ö.

Mais qui est-il ? Un Ange, comme certaines sources bien informées le pensent ?

Ou un démon, comme d’autres le redoutent ?

Initiatique et mystérieux, ésotérique et percutant, spirituel mais emprunt de vérités dérangeantes, Ö L’ange révélateur, est un roman dont vous ne sortirez pas indemne.



Au Mexique, Angela de la Vega, une jeune journaliste américaine, enquête sur les meurtres de jeunes femmes.

Avant d'apprendre qu'une nouvelle victime a été retrouvée découpée en morceaux, œuvre du Chirurgien, elle reçoit un étrange mai signé Ö qui lui indiques que le meurtrier est un puissant qui signe ses crimes.

En se rendant à la morgue avant la police, elle découvre que le front de la victime est marquée par une chevalière du signe d'une société secrète qui a vu le jour à Yale deux cent ans plus tôt.


Au Darfour, Noa Stevenson, grand reporter de guerre pour The Gardian, est témoin d'une apparition. De retour à Londres il appred que deux autres apparitions ont eu lieu, l'une en Inde, l'autre au Pérou. Son rédacteur en chef l'envoie enquêter au Pérou.


Au Vatican, Torquemada, le Pape Noir, s'intéresse de près à ces apparitions, tout comme la NSA qui s'inquiète d'une éventuelle remise en cause de la politique et de l'économie mondiale.


Avec pour postulat de départ un lanceur d'alerte qui dénonce les méfaits de notables en prouvant ses accusations ce thriller s'avérait intéressant. Mais quand on apprend que ce lanceur d'alerte est en fait un ange l'intérêt pour le roman retombe quelque peu en espérant que cet ange ne soit pas trop présent.


En effet ce fait rend les actions réelles moins pertinentes et les deux personnages centraux échappent à chaque fois à ceux qui veulent les empêcher de parler sans la moindre égratignure alors que les cadavres se multiplient.


Les thématiques abordées ne sont pas intéressantes mais elles s'avèrent par trop nombreuses et de ce fait on a l'impression que certaines ne sont pas traitées comme elles l'auraient méritée. L'accent est trop mis sur les manigances politiques et le côté ésotérique attendu ne repose quasiment que sur la présence divine de l'ange. Les meurtres d'ouverture ne sont pas ou presque pas traités alors que pour le lecteur c'était le point intéressant.


Un thriller trop tourné vers l'imaginaire et le religieux qui ne parvient pas à convaincre le lecteur plus intéressé par les enquêtes qui auraient du être nombreuses vu le nombre de victimes.