samedi 30 juin 2018

Mai & Juin 2018

ACHATS MENSUELS MAI & JUIN 2018


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lundi 18 juin 2018

Un fleuve de ténèbres de Rennie Airth



Nous sommes en 1921, et le jeune Billy Styles va voir ses débuts dans la police marqués par une horrible expérience. Dans un manoir de la paisible et riante campagne du Surrey, on vient de découvrir les corps ensanglantés du colonel Fletcher, de sa femme Lucy et de deux de leurs domestiques. Tous ont été sauvagement poignardés - et l'absence de désordre dans la maison porte à croire que l'agression a été perpétrée avec une incroyable rapidité. Pour les policiers du Surrey, ces meurtres résultent tout simplement d'une tentative de cambriolage tragiquement avortée, mais, appelé de Scotland Yard en renfort, l'inspecteur John Madden voit les choses différemment.
Car Madden a fait personnellement l'expérience des horreurs de la Grande Guerre et a vu de près la folie meurtrière qui pouvait en résulter. Et ce crime, il en est sûr, est l’œuvre d'un psychopathe qui frappera de nouveau. Sans tarder.


Dans un paisible manoir du Surrey, un colonel, sa femme et deux domestiques sont sauvagement assassinés. Seule rescapée la petite Sophie qui s'était cachée sous son lit. Mais elle ne sera que de peu d'utilité pour pour la police car prostrée par ce qu est arrivé.


L'enquête est confiée à l'inspecteur-chef Sinclair et à son adjoint l'inspecteur Madden. Ce dernier plus impliqué par l'enquête sera assisté par un policier débutant. Malgré les apparences qui laisse penser à un vol qui a mal tourné et malgré l'insistance de la hiérarchie, l'inspecteur Madden pour suit sa propre piste. Pour lui le meurtrier est un psychopathe revenu de la guerre avec l'envie de tuer en lui.

Dans son déroulement l'enquête s'avère assez classique, mais le point fort du roman réside dans l'époque où elle se déroule. On se trouve dans une époque charnière, où les gans sont encore traumatisés par les nombreuses victimes de la première guerre mondiale, mais aussi dans une période en train de muter où les privilèges de classes sont en train de s'estomper sous les revendications des gens les moins favorisés.

Si l'enquête et le cadre campagnard dans laquelle elle se déroule ne sont pas des plus originaux, l’intérêt de l'histoire réside dans l'introduction de la psychiatrie à ses débuts qui apporte un petit plus à l'histoire.

Les personnages sont intéressants à suivre, très fouillés... Toutefois on ne peut que noter qu'une fois de plus on à en la personne de l'inspecteur Madden on n'échappe pas à l'image du policier torturé dans sa vie personnelle. D'abord par la perte de sa femme et de son enfant emportés avant la guerre par une maladie. Ensuite par l’empreinte que les horreurs de la guerre ont laissé sur lui : il est l'un des rares survivants de son bataillon engagé dans la bataille de la Somme. Dans la hiérarchie on note également un supérieur borné qui ne s'en tient qu'aux indices et qui se moque des extrapolations de l'enquêteur principal. La différence entre les méthodes de l'inspecteur Madden et la naïveté de son adjoint débutant apporte un peu de légèreté au roman.

On n’échappe pas non plus à une idylle entre l'inspecteur et la médecin du village qui va transformer l'épilogue en fin fin à l'eau de rose.

Malgré certaines longueurs et quelques défauts mineurs, le livre se lit bien. On est certes dans un policier tout ce qu'il y a de plus classique mais bien structuré qui donne envie de lire les autres œuvres de l'auteur, sachant de plus que l’inspecteur ayant démissionné on espère échapper à un tel final.




jeudi 14 juin 2018

Embrouilles Lilloises de Blandine Lejeune


Lecture dans le cadre du challenge :



Branle-bas de combat à Lille : Fabio Battisti, un proche du maire de la ville, a été retrouvé assassiné dans son lit. À ses cotés, le cadavre d’une inconnue. Le commandant Boulard est persuadé qu’il s’agit de crimes passionnels. D’autant que Battisti, réputé homme à femmes, entretenait plusieurs relations à la fois. Boulard n’aime pas les privilégiés. S’il faut participer à l’effondrement de leur petit monde pour démasquer l’assassin, il n’hésitera pas un instant. Ce sera avec plaisir.


Avant de rentrer dans le vif du sujet, à savoir les meurtres, l'auteure nous présente quelques tranches de vie de certains des protagonistes.

Lorsque Fabio Battisti, un proche de la Maire de Lille, est retrouvé mort chez lui, en compagnie d'une femme elle aussi assassinée, l'enquête est confiée au Commandant Boulard de la SRPJ de Lille. La médecin légiste appelée sur place se récuse car elle avait une relation avec le secrétaire général de la mairie. Le dossier est confié à la juge d'instruction Degallaix spécialisée dans les affaires de drogues.

Une enquête qui va se dérouler dans une ambiance de coucheries passionnelles où tout le monde à des relations sexuelles avec tout le monde. Une thématique de fond qui n'échappe pas à de nombreux clichés.

Si l'intrigue de base est assez sympathique avec un meurtre qui pourrait s'avérer politiques malheureusement l'enquête s'avère trop classique et sans réelle surprise.

Si le début du roman s'annonçait prometteur de prime abord la suite se révèle des plus décevante. En effet du côté des enquêteurs on a une juge d'instruction divorcée et un policier qui au moindre soupçon veut arrêter tout le monde sans réelle preuve. Le commandant Boulard n'aime personne ni les nantis, ni les avocats, ni les politiques ! On n'échappe pas une fois de plus aux sempiternels clichés sur les enquêteurs.

On est clairement dans un policier régional qui manque de fond, de volume : quelques dizaines de pages aurait peut être pu le rendre attractif.

On doit également noter une énorme coquille à la page 67 où l'auteure en seulement quelques lignes se trompe de prénom. On ne peut s'empêcher de constater un manque de relecture qui aurait permis d'éviter cette énorme de bourde. C'est dommage car la plume de l'auteure sans atteindre des sommets se révélait acceptable.

Revenons à l'enquête en elle même, le lecteur à très vite des soupçons quant au meurtrier ce qui se confirme quand l'une des victimes n'est pas celle annoncée auparavant. Un fait qui se révèle un peu trop facile et manquant d'intérêt.

Dans l'épilogue tous les mis en cause ou éclaboussés quittent la région ou sont mutés : encore une fois cela fait très cliché et l'on n'a même pas droit à un scandale dans la presse qui aurait donné un peu d'ampleur au récit. Et de surcroît on n'échappe pas à un début d'idylle entre les enquêteurs que l'on n'espère pas pour les lecteurs désireux de lire la suite des œuvres de l'auteure qu'ils y figurent.


Au final, un policier très simple, trop simple, des clichés qui succèdent aux clichés, et un côté régional pas assez exploité. Quant à la conduite de l'enquête elle n'est que survolée.




lundi 11 juin 2018

Corvus de Paul Kearney


Lecture dans le cadre du challenge : 


Vingt-trois ans ont passé depuis que les Macht ont retrouvé le chemin de leur foyer après la lutte contre l’Empire Asurian. L’homme qui dirigeait cette armée, Rictus, est maintenant un capitaine mercenaire âgé et fatigué. Il ne souhaite rien d’autre que poser sa lance et devenir le fermier que son père était. Mais le destin ne voit pas les choses de cette façon. Un jeune chef de guerre, stratège de génie, prend la tête des mercenaires et défie les nations. Son nom est Corvus. Les rumeurs prétendent qu’il n’est pas seulement humain. Il deviendra un grand roi.


Rictus vient de rentrer d'une campagne qui a durée plus d'un an et il souhaite vivre une vie paisible dans sa ferme auprès de sa femme et de ses enfants dans une vallée perdue. Mais Corvus un jeune guerrier qui veut devenir le roi des Macht et conquérir toutes les grandes cités vient le déloger pour lui faire reprendre du service avec sa troupe les têtes de chiens. Mais en partant pour cette campagne il ignore que sa vie va être bouleversée.


A l'opposé du tome précédent qui nous plongeait directement dans le vif du sujet ici l'auteur prend le temps de poser les bases du roman. Il nous laisse le temps de s'imprégner du contexte dans le temps se déroule le récit. L'univers est plus approfondi, les us et coutumes de l'époque sont plus détaillés et les personnages sont plus approfondis au niveau de la psychologie. On découvre un univers proches des tragédies antiques.

Si l'intrigue elle même se révèle une fois de plus fort simple avec un conquérant qui veut réunir sous sa seule couronne l'ensemble des Macht, elle amène tout de même un développement soigné.

Si les combats sont encore très présents ce n'est pas la seule préoccupation de l'auteur. En effet, le côté politique occupe une place importante dans le récit, les retournements de situation sont plus nombreux, les personnages plus ambigus et leurs questionnements occupent également le devant de la scène.

Si les descriptions sont plus nombreuses elles sont dosées de manière à ne pas influer sur la dynamique de lecture.

Les scènes de batailles sont toujours aussi visuelles et restent le point fort de l'auteur mais le roman s’avère plus dense mieux construit. 

 

lundi 4 juin 2018

10000 au cœur de l'empire de Paul Kearney


Lecture dans le cadre du challenge : 


Dix mille guerriers de légende. Un empire à conquérir. On les appelle les Macht.
Ils vivent isolés dans les montagnes Harukush, et on raconte qu'ils ont jadis accompli des prouesses sur les champs de bataille. Dans le monde alentour, les anciens envahisseurs et les peuples de Kuf ont été unis sous le joug de l'Empire Asurian, réputé invincible. Le Roi des Rois peut mobiliser sous sa bannière des nations entières. Mais son frère, en exil, veut s'emparer du trône. Il décide alors de faire appel à la légende : dix mille guerriers macht, mercenaires d'élite, marchent bientôt vers le cœur de l'empire... Ceci est l'histoire de leur épopée.


Avec 10000 au cœur de l'empire, l'auteur revisite à sa manière une page de l'histoire Antique.

10000 mercenaires Macht sont embauchés par le frère du Grand Roi de l'empire Kufr pour renverser ce dernier. Mais dès la première bataille le Grand Roi va tuer son frère et les Macht encore très nombreux se retrouvent isolés et encerclés par les troupes du Grand Roi à plusieurs dizaines de jours de la mer. Harcelés, tenaillés par la faim c'est leur périple que l'on va suivre tout au long de ce roman.

Donc pendant toute cette fantasy que l'on peut qualifier d'historique on suit cette gigantesque armée de leur traversée maritime au cœur d'une tempête, en passant par le désert, les montagnes, au sein des troupes durant les batailles mais aussi dans les moments d'accalmie parmi les blessés, leurs bivouacs. On passe avec eux par tous les stades de la faim, de la soif, de l'euphorie des combats à la douleur et à la mort.

Avec la réinterprétation d'un fait historique et comme on se doute l'univers proposé ressemble fortement à un univers que l'on connaît mais avec les Kefr l'auteur a su mettre un petite pointe d'exotisme. La description des différents peuples est bien maîtrisée malgré une connotation avec ce que nous connaissons déjà. Avec les Macht en perpétuel combat entre cités l'auteur ne déroge guère de l'histoire antique : on est très proche des us et coutumes des grecs même si les terres sur lesquelles ils vivent sont très différentes. Si par certains traits de leur manière de vivre les Kefr ne sont pas sans rappeler les perses physiquement on ne retrouve rien dans leurs traits. Quand au troisième peuple qui vit en esclavage sous le joug du peuple kefr il vit dans des conditions misérables et même si certains ont pu s'élever dans la hiérarchie ils ne sont que peu nombreux. Les Juthiens, peu décrits dans ce roman, ne sont pas sans rappeler l'esclavage des peuples africains.

Dans ce roman l'on suit plus particulièrement l'évolution d'un jeune Macht apatride, un survivant de la mise à sac de sa cité rasée de la carte. Embauché au bas de l'échelle dans les troupes mercenaires c'est son ascension que l'on suit plus particulièrement. Les autres personnages sont également intéressants à suivre et sont assez bien dépeints : l'on suit plus particulièrement le chef de l'armée Macht et l'un de ses généraux, les deux souverains de l'empire et une jeune prostitué originaire des montagnes de basse caste.

Si dans ce récit l'on suit plusieurs personnages, c'est surtout les combats qui sont mis en avant et occupent la première place dans cette fantasy épique. Ces combats qu'ils soient de masses ou individuels sont savamment orchestrés. L'auteur utilise particulièrement bien le vocabulaire guerrier, rendant chaque bataille différente des autres sans donner l'impression de répétition. Un lexique en fin de roman permet de se familiariser avec les termes employés et au fil des pages l'on parvient sans difficulté à se l’approprier.

Le style de l'auteur est riche, la plume est précise. Le lecteur est plongé dans le quotidien de ces hommes comme s'il était présent au sein de cette armée. On a certes quelques descriptions un peu longues mais l'auteur a su équilibré ces passages avec les moments d'actions ou avec des interactions orales entre les personnages ce qui gomme en partie ce petit désagrément.

L'auteur nous offre une fantasy épique fort intéressante même si au départ on a eu un peu de mal à s'immiscer dans la manière d'amener le récit. Dans cette histoire pas de moment de répit, l'auteur aurait pu donner plus de vie au monde qui entoure ces guerriers : on ne sait rien ou presque de la vie qui se déroule autour des armées en lice. En effet les combats succèdent aux combats et la lecture s'effectue sur la même tonalité sans relance de la tension.