mercredi 31 mai 2017

Les sorciers des plaines de Nathalie Haras


Lecture dans le cadre des challenges :




Pourquoi faites-vous cela ?

Toute la magie du monde est entre les mains de quelques-uns. Elle n’a été donnée qu’à des hommes ordinaires, sans ambition. Pourquoi ? Au nom de quelle loi du monde ? Ils se cachent, pour exister. Ils sont ignorés, voire tolérés. Et ces hommes ne font rien de cette existence et des pouvoirs qu’ils détiennent. Il a été facile de bannir toute forme de magie de ce royaume. Il a suffi de le décréter. Je les ai fait amener tous autant qu’ils sont. Je les ai dépossédés de leur pouvoir, l’un après l’autre. L’alchimie sera toujours plus puissante que la magie...

- Ses yeux s’écarquillent et il tend ses mains devant lui. Il réalise trop tard que le prix à payer d’une telle confidence a déjà été fixé par le roi. Il ne pensait pas devoir s’en acquitter aussi vite


Dans un royaume où la magie est considérée comme hérésie, le Roi fait traquer les Sorciers des Plaines par la Garde Royale pour s'emparer, par le biais de l'Alchimie, de leurs pouvoirs.

Hormis peut-être l'emploi de l'Alchimie, la toile de fond de cette fantasy intimiste s'avère des plus classiques avec cette chasse aux sorcières et sorciers.

L'univers est peu développé, l'auteure ne se cantonnant qu'aux villages où résident et traversent les Doués, et à une partie du château royal. On sait peu de choses de la vie quotidienne du peuple, les relations avec les pays voisins ne sont même pas esquissés, on ne sait même pas s'il y a bien des pays voisins. Le monde présenté par l'auteure est tellement peu travaillé qu'il est impossible de déterminer avec certitude l'époque à laquelle se déroule l'histoire. A quelques détails le lecteur peut présumer que l'on se trouve dans un univers médiéviste malgrè une grosse incohérence. La politique est totalement absente bien qu'il existe un conseil, on n'assiste pas au fonctionnement du royaume.

Malgrè que le récit soit essentiellement centré sur les personnage, on n'arrive pas à établir un quelconque lien avec eux. On a bien quelques introspections de certains des sorciers qui permet un peu de mieux les cerner, mais dans l'ensemble les protagonistes ne sont pas assez travaillés, les inter-actions avec les personnages dénués de magie sont quasiment inexistants.

On n'arrive pas à s'immiscer dans l'histoire qui se révèle sans relief, car l'action est inexistante et les rares retournements de situation peu convaincants.

L'histoire se découpe en plusieurs épisodes qui font en général des bonds en avant de huit années, l'auteure reprenant à chaque épisode le même synopsis avec la traque des sorciers, leur capture et leur confrontation avec le Roi qui est violente mais peu décrite. Cette manière de procéder crée dans l'histoire une certaine linéarité, et chez le lecteur un air de déjà vu.

Le seul point positif que l'on peut souligner dans cette lecture de l'ebook, est le fait qu'il est dépourvu de coquilles et de fautes d’orthographe.




lundi 29 mai 2017

Asselnour, la cité des sorciers de Jaffar


Lecture dans le cadre des challenges :


 





Livre I
 Des clans de sorciers s’affrontent pour le pouvoir. Ils s’unissent autour du « pacte originel » pour la création de la cité d’Assélnour. Quelques siècles plus tard, Féroune renverse le monarque en place. Néjma, fille de celui-ci, s’enfuit avec son fils, dernier espoir de cette lignée. « Assélnour et la guerre des clans » est le premier tome d’un nouveau genre, l'héroïc fantasy Orientale. [extraits] Il y a quelques millénaires… « Certaines tribus pouvaient agir sur les éléments, les tribus élémentaires, les autres sur les esprits, les tribus immatérielles. Celles-ci n’en étaient pas moins redoutables, elles pouvaient agir sur les peurs, les désirs, et ainsi soumettre les volontés. Une guerre allait changer leur destin. La Guerre Originelle. » Assélnour, la cité. « Au loin, Assélnour apparut enfin. Au-dessus des dunes, s’élevaient les dômes des tours qui l’entouraient. La cité était disposée en étages formant une pyramide. D’épaisses murailles reliaient les tours entre elles. De magnifiques jardins remplissaient de couleurs les différents étages. Le bleu des remparts pouvait remplir de joie le coeur de tous les assoiffés du Sahara. D’étranges créatures à tête d’homme y étaient peintes. Farès sentit une fraîcheur irréelle l’envelopper. Près de la cité, la peur de l’inconnu le saisit de nouveau. Un grincement lourd accompagna l’ouverture des portes. Il entrait dans un monde que nul homme n’avait vu. L’émerveillement remplaça la peur, l’afflux de beautés était trop grand. » Farès part à la recherche de sa mère, de l’autre côté de la Méditerranée. Néjma est prisonnière des sorciers déserteurs du pacte originel. Leur puissance est sans égale.

Livre II

Avec le soutien des prêtresses, de l’Oracle et des sorciers de la cité, Farès affronte ces sorciers appelés dieux. Ce deuxième volet de la saga Assélnour lie à merveille la mythologie grecque et les mythes orientaux. [extraits] Un mauvais présage… « Le bruit des flèches redoubla d’intensité et se diffusa dans tout le bois. Les carcasses des cerfs, des sangliers, des loups, des oiseaux s’amoncelaient aux pieds des arbres. Il revint sur ses pas. Il était étonné du silence qui régnait dans la forêt. La faune s’était tue dans la mort qu’avait soufflée la chasseresse. Le vent seul exprimait son existence en glissant sur les feuilles. Il galopa plus vite. Un pressentiment pesait sur sa conscience, un désastre était proche.» Les visions de l’oracle. « - Je vois, que si nous suivons les volontés du prince, nous sommes défaits. Je vois les dieux portés par une large vague qui roule de part en part de la Méditerranée. La vague déferle ensuite dans le lit de notre fleuve sacré, je vois les dieux à Assélnour ! - Les dieux à Assélnour ! interrompit l’une des princesses. Pourquoi cela ? - Ils n’ont plus peur des sorciers, ils connaissent la limite de leurs pouvoirs, continua l’oracle. Je les vois exterminer les derniers d’entre nous, je les vois ensuite réunis autour du Rocher que Zeus convoite aujourd’hui. Ils réussiront à s’accaparer ses pouvoirs… Oh, funestes visions ! »

Livre III

Un trésor ancestral refait surface : la puissante lampe d’Alkénouze. Féroune veut s’en emparer et se venger des prêtresses. Un troisième tome à découvrir, riche en aventures. « Alkénouze était un puissant sorcier qui régna sur Assélnour sept siècles auparavant. Il ne connaissait pas la compassion. Les fresques des remparts d’Assélnour le montraient comme un monarque sanguinaire. Il était l’ancêtre direct des prêtresses. On disait que chacun de ses génies avait des forces illimitées. L’origine du pouvoir qui les habitait était mystérieuse. Le nom de « génounes » leur avait été attribué : plus archaïques et féroces que les génies, les génounes se nourrissaient de sorciers et d’humains. Inutile de dépeindre le sort des rivaux d’Alkénouze. Certains d’eux parvinrent à percer le secret de son invincibilité. Dans le Grimoire des Rois, dans un coin de page, un quatrain était à moitié effacé. »


Le début de l'histoire nous projette trois millénaires avant le récit actuel et nous relate les conflits passés entre les différentes castes de sorciers. Le récit actuel nous présente le roi de la cité vieillissant et qui n'a désigné personne pour lui succéder, ses filles des prêtresses selon les lois ne pouvant le faire. Dans l'ombre deux parties s'affrontent pour prendre le pouvoir menaçant dangereusement l'équilibre de la cité.

Dans cette première partie, l'on découvre sommairement la cité érigée en plein désert du Sahara et son histoire faite de nombreux conflits internes passés. Un récit au départ un peu répétitif. Puis l'on en vient à l'intrigue plutôt simple à savoir une prophétie, eh oui encore une, prédit que la venue d'un enfant humain conduira la cité à sa perte.

Géographiquement le monde est réduit à sa plus simple expression puisque l'on ne découvre que les murs de la cité, une infime partie du palais et le village le plus proche où vivent les humains. L'originalité de l'histoire repose sur la magie qui se présente sous deux formes : la magie élémentaire et la magie immatérielle. Les mages élémentaires ont la possibilité d'invoquer des Génies à condition d'être protégés par des talismans.

Le récit se poursuit sept ans plus tard lorsque l'on découvre que le fils de la fille aînée de l'ancien roi qui dans sa fuite a du l'abandonner pour échapper à l'usurpateur vit dans le village en bordure du désert. Le tyran l'ayant fait enlever, ses deux très jeunes amis partent à sa recherche dans la cité en traversant le désert. Pour ce faire ils vont devoir affronter maints périls... plus puérils les uns que les autres. Une première partie au vu de ces dangers qui se destine plutôt aux pré-adolescents qui pourraient surmonter les maintes longueurs qui émaillent le récit.

Pour la deuxième partie l'auteur revient à la genèse de la cité où une dizaine de familles de dissidents prennent la fuite en emportant avec eux l'Ambroisie. En traversant la Méditerranée seule une partie survivent et parviennent en Grèce Antique.

L'idée d'une guerre contre les Dieux de l'Olympe pour récupérer l’aînée des prêtresses qu'il retiennent prisonniére est intéressante mais là encore le traitement s'avère à notre goût un peu trop simple.

Les multiples querelles entre les Dieu, ainsi que leur arrivée et leur domination des humains sont des passages trop nombreux et trop longs qui créent bien souvent des longueurs inutiles et finissent par lasser le lecteur. Il y a un trop grand déséquilibre entre ces passages et l'intrigue principale à savoir l'affrontement entre les deux parties. Surtout que le combat s'avère expéditif, l'on a droit qu'à quelques lignes alors qu'il y avait matière à donner un coté épique au récit.

Dans la dernière partie l'auteur reprend, à sa sauce, la légende d'Aladin et de la Lampe Magique. Un début de partie qui nous fait remonté une fois de plus dans le passé de la cité. L'auteur nous conte, au fil des pages, le règne d'Alkénouze un roi très cruel qui pour se débarrasser de ses opposants avait créé cette lampe. Il aborde également dans cette dernière partie d'autres thèmes intéressants comme l'Arbre de la Connaissance et la Tour de Babel, mais malheureusement juste évoqués. On aurait aimé que ces thèmes qui auraient donné plus de profondeur à l'histoire soient développés un peu plus.

Dans cette troisième partie que se trouve être la plus intéressante, l'on retrouve Feiroune, l’usurpateur déchu, qui veut s'emparer de la lampe pour s'approprier le pouvoir de tous les sorciers, mais la Prophétesse qui elle voudrait éradiquer veille au grain en protégeant le jeune Salim que l'on retrouve également.

Pour parvenir à la lampe les ex-sorciers vont devoir affronter de nombreuses épreuves, en premier lieu pour trouver les clés qui leur permettront de s'emparer de la lampe, et en deuxième lieu d’affronter les Génounes créées par le roi pour empêcher que quiconque puisse s'en emparer. Si les épreuves en elles-mêmes ne sont pas inintéressantes, l'on trouve dans leur construction une répétition presque mécanique de leur déroulement. En effet au fil des épreuves l'auteur reprend la même schématique : des sorciers meurent en protégeant l'enfant qui lui seul peut réussir les épreuves qui s'avèrent pour lui un peu trop faciles comme dans la première partie de l'histoire.

Le dénouement est le point fort de cette troisième partie car aucun des groupes en présence ne parvient à réaliser ce qu'il désirait et qu'une libération laisse la possibilité d'avoir une suite qui pourrait peut être intéressante si elle est un peu plus travaillée dans le détail.


Au final, de bonnes idées qui ne sont, soit pas travaillées en profondeur, soit exploitées de manière maladroite, un univers innovant mais pas assez développé, des épreuves trop facilement réalisées, des fautes d’orthographes,... ce qui nous laisse sur un avis un peu plus que mitigé.  



mercredi 24 mai 2017

Crime à Paris de Murielle Lucie Clément


Lecture dans le cadre des challenges :





Les univers des personnages se croisent dans un roman à suspense où se mêlent drames et quotidien. Une réception semble avoir été le théâtre d’une rencontre fatale entre la victime et un de ses invités. Mais lorsque sa collègue est, elle aussi, retrouvée sauvagement exécutée d’une balle dans la tête, le doute est permis.Et qui a tué ces jeunes femmes dont le corps est affreusement mutilé ?

Un serial killer est à l’œuvre dans les rues de Paris

Les inspecteurs s’interrogent. Combien y a-t-il de tueurs ?


Un clochard récupère une moitié de tapis qui vient d'être jeté dans la Seine, celui-ci est maculé de sang. Les corps de deux journalistes tués d'une balle dans la tête sont découverts. Sur quoi ces deux jeunes femmes enquêtaient-elles. Le suicide suspect d'un homme politique ? Puis la police découvre une voiture remplie de caisses d'armes. Les deux jeunes femmes enquêtaient-elles sur ce trafic ? Puis les découvertes de corps de jeunes éviscérées se succèdent sur quatre jours. Autant de faits que le 36 va devoir résoudre.

Mais l'auteure prend le lecteur à contre-pied puisque le travail de la police ne passe qu 'au second plan. A la place de la routine des enquêtes, l'auteure a choisi de nous faire vivre les tranches de vies quotidiennes des personnes qui ont assisté où auraient du assister à la fête donnée la veille de son exécution par l'une des journalistes. Sur les pas des multiples personnages, elle nous entraîne de Paris en Provence, de Paris à Amsterdam, où nous fait assister à la conférence donnée par un professeur effectuant des recherches dans le domaine du chant.

Pour le lecteur qui s'attendait à suivre le travail des enquêteurs la déception est grande, et au fil des chapitres l'ennui s'installe. On est bien loin du thriller haletant annoncé et l'on se pose demande où est le suspense annoncé, pas de fausses pistes, pas d'erreurs de la part des policiers,... rien sur la vie des policiers qui paraissent ici bien fades. L'on a envie de sauter des chapitres entiers, d’abandonner la lecture en cours de route, mais l'on résiste espérant trouver un indice, que les enquêteurs lors de leurs trop brefs interrogatoires vont nous mettre sur une piste. Mais rien, absolument rien ! Il faut attendre la toute dernière partie du roman pour que des détails plutôt anodins surgissent, et que les policiers, que l'on a très peu vu au demeurant, résolvent les enquêtes alors qu'ils n'y sont pas vraiment pour grand chose.

Malgré des chapitres courts et une écriture plutôt fluide, le style de l'auteure nous semble pesant tant les personnages se révèlent plutôt nombreux, que les pans de leurs petites histoires personnelles se succèdent créant bon nombre de longueurs inutiles qui ne nous intéressant pas du tout. C'est très déçu que l'on referme ce livre, car hormis les chapitres où l'on suit le tueur dans ses œuvres et les rares apparitions de la police rien ne viens doper la dynamique de lecture, le côté policier ou thriller est quasiment inexistant par rapport à tout le décorum dans lequel il est noyé. Certes comme annoncé il y a du suspense ! Quand va-t-il enfin se passer quelque chose !!!

En général on prend souvent plaisir à découvrir des auteurs auto-édités qui nous offrent souvent de belles surprises malgré quelquefois nombre de petits défauts. Mais rien dans Crime à Paris n'a suscité chez nous le moindre intérêt.



mardi 16 mai 2017

Le pont du diable de Yves Desmazes


Lecture dans le cadre des challenges :



Que se passe-t-il donc à Saint-Guilhem-le-Désert, village classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ? La mort violente d’un évêque coadjuteur au cœur même de l’abbaye, suivie du meurtre de plusieurs élus, va conduire le lieutenant Kevin Normand du SRPJ de Montpellier à mener une enquête sous haute tension.
Pour le policier, diacre de son état, l’assassinat d’un dignitaire de l’Église revêt une importance toute particulière. L’aide de Charlotte, jeune journaliste du Midi Libre, et le recours aux techniques les plus modernes de la police scientifique, permettront-ils à l’officier de dénouer l’écheveau d’une intrigue machiavélique instillée par une organisation criminelle plus que centenaire ?


Lorsque le crime de l’évêque coadjuteur est commis dans l'Abbaye de Gellone à Saint-Guilhem-le-Désert, le Lieutenant Kevin Normand est dépêché sur place par son directeur. Bientôt rejoint par les personnalités. Tout sur place laisse croire à un vol qui aurait mal tourné : troncs fracturés, ciboire et chandeliers volés. Mais le Lieutenant n'est pas convaincu par ce mobile, car l’évêque a été assassiné avec le Reliquaire que contenait l'Abbaye. Reliquaire qui lui n'a pas été volé alors qu'il était le bien le plus précieux.

En parallèle du meurtre nous fait assister en aparté aux lecteurs à une scène ou une main inscrit à la plume le nom de l'évêque sur un parchemin auquel il ajoute en lettres de sang une croix et les mots repose en paix.

Une enquête de routine plutôt classique commence, mais la police n'a que peu d'indices hormis que l'on ne retrouve pas le portable du prélat et que l'on constate un peu plus tard que le disque dur de son ordinateur a été volé dans son bureau. Ce qui dément le mobile du vol.

Le Lieutenant est renvoyé sur un accident de chasse apparemment banal dans les même lieux. Accident qui du fait de la personnalité de la victime met le doute dans l'esprit de l'enquêteur, ce qui se confirme lors d'une perquisition, après une autre piste qui n'amène rien.

Le lecteur en aparté assiste à la même scène que précédemment.

Charlotte une jeune journaliste d'investigation, sœur d'un camarade de promotion du Lieutenant Normand, entre en scène et essaye de aiguiller sur une autre piste que ne peut peut envisager l’enquêteur du fait de son appartenance au milieu ecclésiastique du fait de son état de Diacre en dehors de ses heures de services.

Le premier suspect arrêté est mis hors de cause, bientôt une nouvelle piste permettra d'arrêter un SDF détenteur de la carte bancaire de l’évêque. Ce qui fait fulminer la journaliste qui n'en a pas été informée alors qu'un début de relation s'instaurait entre elle et le Lieutenant. Mais elle sera tout de même prévenue en premier que ce deuxième suspect sera relâché, une deuxième piste avortée.

Un troisième meurtre est commis à Saint-Guilhem. La perquisition qu'y s'en suit à la Mairie va révéler que les trois hommes étaient en relations pour un programme de revalorisation de la région. Les précédentes pistes suivies sont alors abandonnées et le Lieutenant va abonder dans le sens de la journaliste et envisager un tout autre mobile. L'enquête prend l'ampleur après un début assez classique, presque scolaire et devient au fil des pages des plus intéressante.

Les personnages qui évoluent dans l'enquête sont intéressants à suivre, surtout dans leurs relations. Le lieutenant Normand à la fois policier et diacre nous change agréablement des flics torturés habituels par son comportement et ses vues. Son obligation de célibat pendant une durée déterminée rend sa relation avec la jeune journaliste quelque peu ambiguë et l'on ne sombre pas dans le roman d'amour. L'enquêtrice adjointe soupçonneuse ne comprend pas ses fréquents déplacements à l'évêché et jalouse de sa relation avec la journaliste le soupçonne de diffuser des informations de l'enquête, elle va en parler au Directeur, ce qui ajoute une peu de piment.

Le synopsis de l'enquête est ma^trié de fort belle manière offrant de nombreuses pistes qui maintiennent l’intérêt du lecteur malgré des chapitres longs et peu nombreux qui ont l'effet de ralentir la dynamique de lecture. Dans les inter-actions orales entre les trois enquêteurs l'humour est présent, certes quelque peu caustique, mais qui rajoute un plus au récit et offre une petite note de fraîcheur à l’ambiance plutôt tendue. La description des différents lieux est très bien dosée, sans être trop longues elles permettent au lecteur à s'immiscer dans les décors.

Quand au dénouement, a l'instar de la majorité de l'histoire est très réussi.

Un très bon premier roman malgré quelques petites imperfections qui donnent envie de suivre d'autres enquêtes du policier-diacre. Même si le début s'est révélé léger au fil des pages le récit prend de la profondeur, et les enquêtes suivantes devraient se révéler encore plus prenantes.







L'espionne impériale de Mark Robson


Lecture dans le cadre du challenge :




Femke est une belle et jeune espionne au service de l'empereur. Mais très vite elle est repérée par Shalidar, un tueur à gages machiavélique. Pour la protéger, l'empereur décide sur-le-champ d'envoyer la jeune fille à la cour du royaume voisin... Hélas ? Shalidar parvient à retrouver sa trace et la fait accuser de meurtre. Une traque infernale commence alors. Femke réussira-t-elle à mener à bien sa mission impériale ?


L'action de ce roman débute dès le prologue où l'on assiste à une tentative d'assassinat de l'Empereur, déjà occis par Femke l'espionne impériale car sous les traits de l’empereur se cachait un vil sorcier usurpateur. Surpris l'assassin tente alors de tuer le général des armées assis sur le trône, mais la jeune femme l'en empêche. Démasqué car ayant agit à visage découvert Shalidar, l'assassin, doit quitter l'empire mais désireux de se venger de Femke il mûrit en coulisses un plan machiavélique. La jeune femme va se voir confronter à de nombreux ennuis.

Le postulat de départ est des plus classiques du genre, mais une vengeance qui revêt à un caractère double.

En toile de fond on se trouve dans une situation géopolitique instable, car l'usurpateur avait tenté d'envahir le royaume voisin du Thranthor l'année précédente, et les relations diplomatiques sont au plus mauvais et l’héroïne est envoyée comme ambassadrice. Malheureusement ce voyage qui aurait permis de découvrit géographiquement les deux pays est expédié, et l'univers décrit se résume aux deux capitales et aux deux palais. L'histoire étant principalement centrée sur l'héroïne comme c'est souvent le cas dans ce type de fantasy.

Une fantasy jeunesse donc le synopsis est lui aussi très basique, certes les ennuis ne font que se succéder pour la jeune femme et la dynamique de lecture est excellente, mais le récit manque de profondeur. Les personnages sont assez bien élaborés avec chacun ses faiblesses mais on peut relever chez eux un petit côté manichéen. A son arrivée dans le royaume, la jeune femme découvre aux côtés du roi, une jeune sorcier mais ce personnage secondaire n'est pas exploité ce qui aurait pu apporter un petit plus au récit. On a bien sur une romance qui s'installe mais elle n'occupe pas trop de place dans le récit, ce qui est une bonne chose et comme elle apporte une bonne dose d'humour à l'histoire ce n'est pas du tout dérangeant.

Le style de l'auteur est simple, direct, sans fioritures : donc parfaitement adapté à un lectorat pré-adolescent qui sont désireux de découvrir la fantasy.

Le dénouement est intéressant, car il reste ouvert et l'on ne peut que regretter que les autres aventures de la belle espionne n'ait pas été traduites en français. A défaut de profondeur l'on passe un agréable moment de détente.





vendredi 12 mai 2017

Les tables du prophète de James Becker


Lecture dans le cadre du challenge :



Une tablette d'argile recouverte de hiéroglyphes anciens resurgit dans un souk marocain : l'objet est suffisamment inhabituel pour attirer l'attention de Ralph et Margaret, un couple d'Anglais fans d'antiquités. De toute évidence, il ne s'agissait pas d'une banale copie puisque le lendemain, tous deux périssent dans un étrange accident de voiture... et que leur nouvelle acquisition disparaît ! Chris Bronson est alors mandaté pour enquêter sur l'affaire, qui va le mener sur les traces de l'un des plus grands prophètes, celui qui aurait reçu des mains mêmes de Dieu les très convoitées tables de la Loi. Moïse...


Alors qu'elle se promène avec son mari dans le souk de Rabat, Margaret O' Connor assiste à une vive altercation entre une demi-douzaine d'individus et un petit homme en haillons qui vend des éclats de poteries anciennes et des tablettes d'argile, discrètement en prend quelques clichés de la scène. Très rapidement un bruit de course retentit et le petit homme poursuivi laisse tomber une tablette d'argile dans un sac de safran, Margaret s'en saisit.

Le lendemain Margaret se rend seule au souk pour rendre la tablette au petit homme. Son étal n'y est plus. Alors elle décide d'effectuer une dernière promenade avant leur départ pour l'Angleterre, et se dirige vers les antiques murailles de la nécropole de Chella. Elle aperçoit en y arrivant des policiers, ceux-ci s'écartant elle découvre le cadavre du petit homme.

Alors qu'ils se rendaient à Casablanca pour y prendre l'avion, leur véhicule est poussé dans un ravin, leurs assaillants maquillant leurs assassinats en accident routier.

Dépêché sur place pour y prendre confirmer la thèse de l'accident, le Sergent Bronson de la police du Kent, malgré un témoin de l'accident qui lui est présenté, trouve suspect que dans les possessions du couple il n'y ait pas d'appareil photo. Il relève même sur les lieux de l'accident des fragments de peinture d'un autre véhicule. Mais malgré ses doutes, il ne peut que conclure à l’accident.

Mais sa rencontre avec la fille du couple, va conforter son opinion car celle-ci a reçu par mail des photos de la tablette d'argile. Il va en faire une copie sur CD juste avant que le mari de la fille soit agressé et leur portable volé.

Déduisant que la clé de toute l'affaire est la tablette d'argile, de retour en Angleterre, il va demander l'aide de son ex-épouse travaillant au British Muséum pour déchiffrer les inscriptions de la tablette et comprendre le pourquoi des meurtres.

C'est alors dans une poursuite permanente entre des gangsters marocains, un trio composé d'un gangster londonien, d'un antiquaire véreux, et l'un des collègues du British Muséum que se lancent les deux enquêteurs.

Au fur et à mesure que le couple avance dans le décryptage de la tablette écrite en Araméen, et d'une autre tablette similaire conservée dans un musée, l'auteur nous distille de manière intéressante des faits historiques en parallèle des déductions du couple.

L'on a droit à une historique sur la découverte des Manuscrits de la Mer Morte, des faits connus sur la cité antique de Masara qui faisait l'objet du prologue, et de l'histoire du Temple de Jérusalem et de son trésor supposé, et notamment comme l'indique le titre des Tables des Dix Commandements.

Pour les deux enquêteurs, les renversements de situations vont s'avérer fort nombreux, le danger est permanent... leurs poursuivants bien renseignés sur leurs multiples déplacements et changements d’hôtels, peut-être un peu trop...

Le côté policier du roman, et notamment les meurtres sont totalement délaissés pour le côté historique qui parfois n'est pas sans créer certaines longueurs sur des points de détails. Des longueurs pas toujours justifiés et la dynamique de lecture s'en resserre parfois jusqu’au dernier quart du livre où tout s'accélère jusqu'à un dénouement peut être un peu trop téléphoné avec l'entré en jeu d'une organisation qui œuvrait jusqu'alors dans l'ombre ne faisant que suivre très discrètement les uns et les autres.

Au final, une histoire intéressante avec des points historiques dans l'ensemble assez bien maîtrisés, un côté thriller haletant à défaut d'enquête policière. Un petit reproche tout de même la mise en contexte est peut être un peu longue. Un auteur à suivre pour ceux qui aiment ce genre de roman, il nous a manqué tout de même une pointe d'ésotérisme.





mardi 2 mai 2017

L'échiquier d'Adonar de Quentin Clément


Lecture dans le cadre des challenges :



A présent les masques sont tombés, le jeu est dévoilé et les enjeux connus de tous. Mais malgré cela, l’hiver et le froid mordent toujours les hommes qui pour survivre continuent de se battre entre eux.
Les clans ne s’unissent pas dans l’adversité, même face à l’épreuve qu’ils doivent surmonter. Rares sont ceux qui ont compris qu’une alliance est nécessaire aux Terres de l’Arc pour ne pas sombrer dans la servitude.
Ils seront peu à combattre le réel ennemi des Hommes. Mais même en sous-nombre, même s’ils doivent trahir leurs serments et perdre leur honneur pour sauver leurs semblables, les héros s’éveilleront…


Le récit reprend dans la continuité du premier tome et n'est apparemment pas la suite du tome 2. Mais a la lecture on a l'impression que l'auteur a inclus des bribes de l'histoire de la puissance de l'ours, c'est très brouillon au départ. On a beaucoup de mal à se recentrer sur l'histoire ce qui n'est au départ pas encourageant pour la suite.

Avec dans l'ombre un sorcier qui vient attiser les haines ancestrales pour s'approprier l'ensemble des Terres de l'Arc, l'intrigue se révèle tout ce qu'il y a de plus basique. Surtout que ce dit sorcier est l'ombre qui hantait Ogdur et qu'il revient d'entre les morts après qu'Argor ait tué Ogdur. Avec un tel postulat on se doute que les combats vont être nombreux notamment avec les dissensions internes à certains clans ou villages qui doivent remplacer leurs chefs défunts.

On commençait à se familiariser avec le grand nombre de personnages mais comme certains ont disparus dans les combats il faut en intégrer de nouveaux et notamment Adonar et ses disciples. Il faut reconnaître qu'au début on a un peu de mal à différencier une championne d'une druidesse, les noms étant fort proches, l'on doit une fois de plus consulter la liste se trouvant en début de roman. L'on se retrouve donc avec le même problème relevé lors de la lecture du premier opus, à savoir que cela casse quelque peu la dynamique de lecture. Heureusement que l'auteur met en avant certains personnages et donc on y a un peu moins recours.

Le récit en soit même n'est pas inintéressant et possède un peu plus de profondeur mais malheureusement les points négatifs de début de l'histoire ne sont malheureusement pas gommés.

L'univers ne se développe que très peu, pour ne pas dire point du tout. La base celtique qui avait fait l’intérêt du lecteur à la lecture des quatrièmes de couverture est totalement délaissée. Et si la magie évoquée au premier tome se fait ici présente c'est par l'intermédiaire du sorcier et se révèle tout ce qui a de plus banale.

Le point fort du roman réside dans les nombreux combats qui émaillent le récit, et surtout la bataille finale très bien dépeinte. En effet on aurait presque l’impression qu'elle se déroule sous nos yeux. C'est le seul point qui a était amélioré par rapport au premier tome.

Le dénouement est intéressant du fait qu'il reste ouvert et laisse une possibilité de suite avec deux des personnages les plus en vue dans cette histoire.


Il est à préciser qu'une mention à la Guerrière Ours est faite au fil du récit permettant de situer l'action du tome deux antérieurement au tome premier.

Du côté de l'écriture, pas de changement l'on retrouve les mêmes fautes d’orthographe. Et viennent s'y ajouter quelques fautes de français, et notamment une énorme faute inadmissible de la part d'un écrivain : les plus mieux !!! Ce qui ne peut que faire bondir de son siège le lecteur. Une relecture et une correction sérieuse aurait été nécessaire avant de la mise en vente de cet ouvrage. Malheureusement avec les nouvelles possibilités d'édition des ouvrages ce fait devient de plus en plus récurrent.

Au final une trilogie qui manque de profondeur et qui se révèle décevante sur plusieurs points et que l'on est obligé de sanctionner même si certains points étaient positifs.