mercredi 16 novembre 2022

Avalanche hôtel de Niko Tackian

 


Janvier 1980. Joshua Auberson est agent de sécurité à l’Avalanche Hôtel, sublime palace des Alpes suisses. Il enquête sur la disparition d’une jeune cliente et ne peut écarter un sentiment d’étrangeté. Quelque chose cloche autour de lui, il en est sûr. Le barman, un géant taciturne, lui demande de le suivre dans la montagne, en pleine tempête de neige. Joshua a si froid qu’il perd connaissance…
… et revient à lui dans une chambre d’hôpital. Il a été pris dans une avalanche, il est resté deux jours dans le coma. Nous ne sommes pas en 1980 mais en 2018. Joshua n’est pas agent de sécurité, il est flic, et l’Avalanche Hôtel n’est plus qu’une carcasse vide depuis bien longtemps. Tout cela n’était qu’un rêve dû au coma.

Un rêve, vraiment ?



Un homme se réveille dans une luxueuse chambre d’hôtel, blessé à la tête il ne se souvient de rien. Dans la penderie un uniforme et un badge lui rappelle qu'il est agent de sécurité à l'Avalanche Hôtel. Il est interrogé peu après par un inspecteur sur la disparition d'une jeune femme. Dans la journée menant son enquête, il suit un des barman de l’hôtel et...C'EST LE TROU NOIR.

Au sortir de son évanouissement, il se réveille trente-huit ans plus tard victime d'une avalanche il était à la recherche de renseignements sur une jeune femme retrouvée dans le coma sans identité. Il est dans le milieu de la trentaine et est officier de police.



Un postulat de départ très intéressant qui nous entraîne dans un début de récit entre réalité et hallucination. Le récit se déroule sur un rythme assez lent, et il n'y a aucun élément marquant pour relancer le récit. Mais le récit au début prometteur s'avère rapidement plat et ne présentant que peu d’intérêt pour le lecteur.


Au niveau des personnages l'auteur ne nous épargne aucun cliché rendant certains traits de leurs caractères proches de la caricature.


L'enquête n'est elle aussi pas approfondie, pas de pistes multiples tout est linéaire.


Un récit qui ne convainc pas car l'idée de départ n'est pas assez travaillée en profondeur. Pour qu'il eusse été intéressant il eut fallu au moins une centaine de pages et un peu de recherches sur le côté médical présenté.




lundi 14 novembre 2022

Le temps de la sorcière de Arni Thorarinsson

 


La vie est difficile quand on est alcoolique « en pause » et journaliste exilé, pour mauvais esprit, dans le nord de l'Islande. Pourtant, il se passe des choses dans ce grand nulle part bouleversé par la mondialisation et l'arrivée des émigrés. Un petit chien disparaît, une vieille dame téléphone pour dire que la mort accidentelle de sa fille arrange bien les affaires de son gendre. Des adolescents se suicident. Un reportage sur la troupe de théâtre du lycée est publié, et le jeune et talentueux acteur qui tient avec tant de conviction le rôle principal disparaît...
Pour échapper aux chiens écrasés et aux radios-trottoirs, mais surtout pour contredire l'ambitieux rédacteur en chef qui le téléguide depuis la capitale, Einar enquête sur cette micro société gangrenée par la corruption, la drogue et la « politique des cousins ». Il étudie le théâtre classique et découvre un présent inquiétant peuplé lui aussi, si on y regarde bien, de sorcières.



Lors d'une sortie de cohésion d'une usine de bonbons d'Akureyri, la propriétaire, une femme dans la cinquantaine, tombe à l'eau et se cogne la tête à un rocher. La police conclut à un accident. Mais pour sa mère, en maison de retraite, c'est son mari qui l'a assassinée.

Un jeune étudiant qui devait jouer le premier rôle dans une pièce de théâtre disparaît. Son corps est retrouvé carbonisé dans une déchetterie.


Deux enquêtes dans lesquelles va se lancer Einar, un journaliste d'investigation, muté de Reykjavik dans le nord pour son sale caractère et son fort penchant pour l'alcool suite à son divorce.


Les enquêtes consistent à des interview des proches des disparus et plus particulièrement à ceux du jeune étudiant, un jeune homme brillant mais à la personnalité complexe. L'avancée de cette enquête est fortement lié aux renseignements de la police que l'on suit au travers des échanges. Une partie certes intéressante mais peu approfondie.

Comme l'on pouvait s'en douter depuis le début les deux affaires vont se retrouver liées dans le final.

D'autres événements se produisent donnant du rythme au récit.


En parallèle l'on suit la vie personnelle d'Einar et de son ex rédacteur en chef lui aussi tombé en disgrâce suite à de nouveaux investisseurs dans le journal. Tous les deux sont chargés de booster les ventes du journal du soir.


Malgré des enquêtes peu fouillées ce premier tome de la série s'avère fort intéressant.






mercredi 9 novembre 2022

Le prix à payer de Lotte & Soren Hammer

 


Sur l'indlandsis groenlandais, une délégation emmenée par la ministre danoise de l'Environnement et la chancelière allemande, venue constater les conséquences du réchauffement climatique, découvre le cadavre d'une jeune femme libéré par la fonte des glaces.

La victime est agenouillée, les chevilles et les poignets attachés.
Comment est-elle arrivée jusqu'ici ? Pourquoi l'assassin l'a-t-il forcée à prendre cette position avant de l'étouffer en lui mettant la tête dans un sac plastique ?
Le chef de la brigade criminelle de Copenhague, Konrad Simonsen, est dépêché sur les lieux. Les circonstances du crime, qui remonte à plus de vingt-cinq ans,lui rappellent une affaire survenue quelques années plus tôt. Un homme avait été rapidement appréhendé. Il s'était donné la mort peu après son arrestation et l'affaire avait été classée.
Or cet homme ne peut avoir commis les deux crimes. Simonsen a donc poussé un innocent au suicide, tandis que le véritable
meurtrier court toujours. Qui sait combien de victimes il a pu
faire tout au long de ces années ?



Au Groenland la fonte des glaces permet de retrouver le corps d'une jeune femme disparue vingt-cinq ans plus tôt.

Le commissaire divisionnaire Konrad Simonsen, chef de la police criminelle de Copenhague, est très trouble au vu du corps, la femme a eu les ongles coupés très courts. Un meurtre qui lui rappelle une autre enquête où tous les indices conduisaient au père de la victime qui s'est suicidé. Une erreur indéniable commise par lui même et son équipe qui a conduit à la mort d'un innocent.


Les auteurs nous révèlent assez rapidement l'identité du tueur mais l'enquête piétine faute de preuves à son encontre et d'erreurs commises par certains membres de l'équipe.

De plus il est difficilement compréhensible que les autorités soient prêtes à ignorer les méthodes de la police qu'elle pourrait utiliser pour appréhender le coupable.


Une intrigue traitée de manière quelque peu brouillonne qui crée des longueurs pas toujours nécessaires à l'enquête comme lorsqu'une des policières enquête sur les responsabilités politiques de l'époque quand à l'implantation de l'armée américaine au Groenland au temps de la guerre froide.


Du fait d'une enquête qui tâtonne et du malaise ressenti par certains des enquêteurs suite à leur erreur passée on n'arrive pas à entrer en symbiose avec les personnages et encore moins avec le tueur qui se révèle bien fade.


Du fait que l'enquête piétine et l'ajout des paragraphes sur la guerre froide on a droit à de nombreuses longueurs qui donnent un style pesant. Tout au long du roman on a l'impression que les auteurs veulent toujours en rajouter pour mécaniquement allongé le récit. Seraient-ils payés au nombre de pages ?


Un policier tout ce qu'il y a de plus passable.




dimanche 6 novembre 2022

Les fantômes du passé de Gaelle Perrin-Guillet

 


Londres, 1893  : une calèche explose, tuant sur le coup un notable. La police est désemparée, d’autant que le meilleur inspecteur de la ville, Henry Wilkes, a rendu son insigne. Aux prises avec ses démons intérieurs, il dépérit sous le regard inquiet de son fidèle Billy, le gamin des rues qu’il a recueilli.

Mais quand le «  meurtre de la calèche  » prend une autre dimension, Henry ne peut rien faire d’autre que reprendre du service. En effet, tous les indices désignent un coupable  : Gareth, le propre frère d’Henry… mort des années plus tôt  ! Est-ce une machination  ? Ou bien son frère serait-il encore vivant  ?

L’inspecteur déchu risque fort de réveiller les fantômes du passé dans cette ville où trahison et mensonges sont monnaie courante et où le danger est à chaque coin de rue…

Intrigues, menaces et complots  : une enquête dans les bas-fonds du Londres victorien.



Comme tous les premiers jeudis du mois Scott Anderson sort sans son épouse. A peine la porte passée sa calèche explose. Un témoin a vu un homme portant une tache de naissance s'éloigner rapidement.

Pour l'inspecteur Thomson, la description correspond à Gareth, le frère de l'ex-inspecteur Wilkes. Usant de chantage il parvient à associer Wilkes à l'enquête.

Wilkes a une longueur d'avance sur Thomson dans l'enquête, le médecin légiste lui a confié que le corps découvert dans les restes de la calèche est celui d'un mort volé à la morgue.


L'enquête, qui consiste essentiellement à des interrogatoires de la présumée victime, est bien menée. Une intrigue plus étoffée que dans le précédent roman des enquêtes de Wilkes et Bennet.


Le point fort du récit est l'atmosphère particulièrement bien rendue de l'époque victorienne. On ressent bien la misère des quartiers populeux de Londres.


Le duo fonctionne toujours bien, les personnages de premier plan gagnent en épaisseur. Les deux autres policiers sont toujours désagréables et peu compétents donnant une image assez réaliste des policiers de l'époque.


Une lecture dynamique servie par une plume à la tonalité proche des plus vieux romans policiers , fluide et efficace.


Un très bon roman avec des personnages largement inspirés de ceux croisés dans les aventures de Sherlock Holmes.






mardi 1 novembre 2022

Au soleil de l'abbaye de Daniel Dugès

 


Le commissaire Carrel, avec humour, finesse et doigté, mènent l’enquête.
La jolie ville de Bénévent l’Abbaye, en Creuse, voit débarquer notre compère auprès du cadavre d’un libraire de Limoges. Les besoins de l’enquête le mèneront du clocher à la crypte de l’étonnante église Saint Barthélémy qui recèle bien des mystères mais aussi aux pieds de la jolie veuve, qui ne laisse pas notre commissaire indifférent…



Venu pour faire l'inventaire de la maison de son père un mois après sa mort, Charles Rumeau, un libraire de Limoges, est retrouvé assassiné dans la bibliothèque par son épouse.

C'est le commissaire divisionnaire Carrel assisté de l'inspecteur Berger qui se charge de l'enquête.


L’enquête qui consiste en quelques interrogatoires qui ne donnent au lecteur aucun indice au lecteur sur le meurtrier si ce n'est un rapport avec la thématique abordée dans le roman. Toutes les pistes explorées relient les suspects à l'abbatiale de Bénévent. Mais plus que l'enquête qui passe au second plan l'auteur a voulu mettre en avant cette partie de la Creuse.


La thématique de fond explorée est teintée d'ésotérisme. En effet l'alchimie occupe une place primordiale dans le roman, mais l'auteur ne présente rien de plus que l'on ne connaît déjà.


Le duo de policiers fonctionne plutôt bien malgré des échanges où un humour sans finesse se trouve trop présent. On n'échappe pas non plus dans le final à une idylle entre la belle veuve et le commissaire ce qui vient gâcher un dénouement sans surprise.


Un roman policier plutôt décevant malgré une belle plume.