mercredi 19 août 2015

Keleana la reine sans couronne, Sarah J. Maas



Pour échapper au bagne, Keleana, l'assassineuse, est devenue le champion du tortionnaire de son peuple, le roi d'Adarlan. Pour conserver sa liberté, elle doit maintenant éliminer un à un les ennemis du royaume. Répugnant à trahir ses idéaux en accomplissant cette tâche, Keleana doit user de stratagèmes de plus en plus complexes. Quitte à perdre la confiance de ceux qu'elle aime, et ses seuls vrais alliés au sein d'une société gangrenée par la méfiance, la trahison et la peur.

Le vent de rébellion qui souffle sur le royaume pourrait être sa seule chance. Keleana saura-t-elle y trouver le salut sans y perdre la vie ?


Après un premier tome en demi-teinte où la romance prenait largement le pas sur la fantasy et sur l'action avec notamment un concours, pour recruter le champion du roi, qui était un véritable parcours de santé, qu'en est-il de ce deuxième tome, l'auteur à-t-elle réussi à prendre le chemin de la fantasy ?

La romance est moins prononcée que dans le premier tome même si le triangle amoureux persiste. Il est dans ce tome plus suggéré, plus sous-entendu laissant la place primordiale à la fantasy, bien que ce tome laisse encore apparaître quelques lacunes qui figuraient déjà dans le premier tome notamment au niveau de l'univers. En effet et malgré une carte en début du livre le monde géographique, géopolitique n'est pas du tout exploité, l'auteure ne daigne nous gratifier de la moindre once d'information sur l'un des axes principaux du récit. Elle sous- entend que les rebelles préparent des actions mais malheureusement elle n'aborde a aucun moment celles-ci, ni leurs points de vue. Lorsque l’héroïne s'absente du château pour exécuter un contrat ce serait l'occasion de nous faire découvrir d'autres lieux, mais malheureusement on ne l'apprend qu'une fois qu'elle a réintégrer le château, mais non l'auteure ne se cantonne qu'à nous en décrire que quelques pièces se complaisant ainsi dans la facilité. A quoi sert donc la carte ?

Au niveau de la magie, interdite en ces lieux, elle se développe, gardant une zone d'ombre qui laisse sur ce point présager une suite des plus intéressante. C'est le seul point positif de l'univers mais cela ne suffit tout de même à trouver une pleine adhésion du lecteur sur celui-ci : à aucun moment l'auteur ne se penche sur le passé des territoires, on aurait aimé en connaître plus sur ces différents pays, sur les guerres qui les ont opposés au tyran.


Heureusement l'intrigue parvient à maintenir la constante attention du lecteur, c'est le point fort de l'auteure qui relance à merveille le récit par des retournements de situation qui arrivent toujours au bon moment. L'action est présente, donnant une très bonne dynamique au récit, mais là encore sur ce point on sent encore un manque de maturité : l’héroïne ayant trop de facilité à se débarrasser de nombreux adversaires, le côté super-héros est vraiment trop prononcé. Les combats ne se révèlent pas assez visuels, ils ne sont pas assez exploités, seulement quelques petites lignes pour décrire un combat contre de multiples adversaires. Un point primordial dans le récit qui doit être impérativement amélioré afin de convaincre l'ensemble des lecteurs, pour le moment l'auteure semble se contenter d'un lectorat Young-Adult féminin.

Le deuxième point fort de ce roman c'est l'écriture simple mais efficace de l'auteure, les chapitres sont courts et l'auteure alterne bien les moments plus calmes avec l'action, les pages défilent toutes seules et malgré quelques imperfections dans le fond le lecteur est captivé de la première page au point final qui nous laisse espérer une suite toute aussi prenante.

Au final, un tome mieux élaboré que le précédent malgré un manque de profondeur au niveau de l'univers, l'intrigue et la magie naissante apporte un gros plus par rapport au tome un. Le fait que l'héroïne se déplace nous laisse espérer enfin le développement du monde qui l'entoure qui reste encore le point faible du roman. Si l'auteure parvient à gommer le manque de maturité qui transpire dans sa prose, on pourrait espérer un troisième tome enfin convaincant.






dimanche 16 août 2015

Neverwinter, R. A. Salvatore


Lecture dans le cadre du challenge : 



Dis-moi qui tu aimes, je te dirai qui tu es. Lorsqu'il perd le dernier de ses plus fidèles compagnons, Drizzt est livré à lui-même , mais libre pour la première fois depuis des siècles. L'elfe noir subit néanmoins l'influence de l'envoûtante Dahlia, seule rescapée du cataclysme du Mont Chaudenow. Faire route avec elle n?est pas de tout repos : ces deux guerriers hors pair sont bien décidés à faire payer ceux qui ont dévasté Padhiver, mais la droiture de Drizzt est sérieusement mise à mal par les méthodes douteuses de sa compagne. L'elfe noir a tôt fait de passer du mauvais côté de la loi pour régler ses comptes avec ceux qui ont échappé à la justice. Les nouveaux ennemis se multiplient, les anciens deviennent plus féroces encore. Drizzt et Dahlia sont pris dans une bataille sans précédent pour la plus grande joie de l'elfe noir. À la croisée des chemins des Royaumes Oubliés et de la légende de Drizzt, Neverwinter inaugure une nouvelle génération d'aventures de Dungeons & Dragons.


Après la mort du roi Bruenor à la fin du tome précédent, dans les entrailles de la cité de Gontelgrime, c'est un héros qui se déclare plus libre que nous retrouvons dans ce deuxième opus de la série sous licence Neverwinter. Un héros plus libre selon lui mais qui paraît encore plus torturé que d'habitude, plus sombre .

Ce tome est également plus sombre que le précédent, une époque plus dure où la magie noire est omniprésente, les ennemis deviennent plus nombreux et notre héros devient plus froid, plus dur et donne au lecteur une image d'un elfe noir plus conforme à l'image que l'on se fait des drows.

De nouveaux personnages apparaissent. Des personnages bien maîtrisés mais dont le passé n'est même pas esquissé. On aurait aimé apprécié d'en connaître plus sur la sorcière thayenne avant que celle-ci disparaisse, ce qui aurait donné plus de poids au récit. Le personnage d'Effron est très intéressant et le lecteur à hâte de le voir prendre une place plus prépondérante dans le récit et de le voir directement confronté à la guerrière elfe afin que les sous-entendus lui soient révélés. C'est le personnage qui donne clairement au lecteur l'envie de connaître la suite des événements. Le personnage de la liche Valindra, qui retrouve peu à peu la mémoire ouvre aussi des perspectives intéressantes pour la suite.

Le style de l'auteur laisse le lecteur toujours aussi haletant lors des combats qui se révèlent une fois encore maîtrisés de main de maître mais toutefois un peu trop omniprésents. En effet ceux-ci s’enchaînent quasiment sans repos ce qui crée une impression de manque dans les autres parties de l'histoire. Certaines scènes et passages paraissent ajoutés, sans rapport avec le récit principal, uniquement présents pour donner lieu à des combats supplémentaires et étoffer de manière mercantile l'épaisseur du volume. Les seuls moments de répits ne donnent lieu qu'à l'introspection du drow sur lui même nous gratifiant à plusieurs reprises de sa place dans la société, sur l'évolution de celle-ci. Une introspection qui nous montre que la mort de Bruenor à modifier ses convictions et que Dalhia exerce sur lui une influence potentiellement néfaste. Des passages certes intéressants qui qui donnent au lecteur l'impression de longueurs.

La magie, quand à elle , est plutôt bien pensée et se révèle autant spectaculaire que visuelle, même si par certaines périodes elle paraît un peu trop facile notamment dans l'emploi des objets. Une magie qui toutefois date un peu et suscite chez le lecteur un certain goût de nostalgie rappelant les parties endiablées de D and D.

Au final, l'auteur nous livre un tome transitoire, certes distrayant, mais où il manque quelque chose pour pleinement recueillir la totale adhésion du lecteur. Espérons que dans le tome à venir l’intrigue principale prendra plus de profondeur, sera moins noyée dans des détails anodins qui perturbent quelque peu le récit et qui perturbent le lecteur qui a plus de mal à s'immerger dans le récit.Mais aussi que l'on ressentira moins le canevas imposé dans ce style de roman sous licence. On retrouve ici une fantasy classique, un peu passe partout même si le talent de l'auteur est indéniable. Une fantasy trépidante et sans prise de tête.











mardi 11 août 2015

Gauntlgrym, R. A. Salvatore


Lecture dans le cadre du challenge :




Dans ce royaume perdu, symbole de leur âge d'or, brûle un feu de forge éternel. C'est la terre promise que le roi Bruenor recherche depuis plus d'un demi-siècle, et pour laquelle il n'hésitera pas à abandonner le trône de Castelmithral. En compagnie de Drizzt, son fidèle compagnon, le roi des nains entreprend une quête périlleuse qui le mènera droit vers la ville de Padhiver et ses secrets ancestraux. Une nouvelle génération d'aventures, à la croisée des chemins des Royaumes Oubliés et de La Légende de Drizzt.


Avec la tétralogie Neverwinter l'auteur nous propulse, une fois de plus dans l'un des nombreux multivers de Dungeons and Dragons, celui de Faerun où l'on marche dans les pas du plus célèbre personnage des Royaumes Oubliés : l'elfe noir Drizzt Do D'Urden.

Padhiver, Luskan des noms bien connus du jeu vidéo éponyme... Valbise, Outre-Terre, Menzoberranzan des noms également bien connus des lecteurs des séries précédentes des Royaumes oubliés. C'est donc dans un univers bien connu que l'auteur nous entraîne une nouvelle fois, mais un univers modifiés au fil des décennies par le temps mais aussi par les actions des forces maléfiques.

Une intrigue au départ somme toute classique pour ce genre de fantasy : une quête. Celle de retrouver la célèbre cité naine de Gontelgrime dont l'emplacement est aujourd’hui inconnu. Donc un synopsis classique où dans la première partie l'auteur pose calmement son intrigue, nous présente des personnages archétypaux de la série, mais aussi des nouveaux personnages et toute une galerie de races et de monstres très connus pour les habitués du JDR. L'auteur suscite également la nostalgie chez le lecteur en parlant des compagnons disparus de l'elfe et du roi Bruenor qu'il accompagne dans sa quête.

Si l'intrigue peut dans la première partie peut paraître légère et l'histoire plutôt simple, le récit se fait plus dense dans la deuxième partie et marque un tournant dans la vie du héros principal. En effet, l'elfe noir fait une introspection sur lui-même et nous montre, en faisant preuve d'une profondeur d'âme inattendue, et le lecteur découvre une autre facette du héros. Dix ans sépare cette partie de la précédente et dans des descriptions bien dosées, ni trop longues, ni trop courtes, l'auteur nous fait découvrir les mutations du monde qui entoure les personnages.

Une deuxième partie plus épique où l'auteur démontre une fois de plus son immense talent pour nous narrer les combats réglés comme des ballets. Toujours aussi visuels et le lecteur à l'impression de faire partie intégrante des personnages principaux.

Si certains lecteurs pourraient redouter de commencer une série d'un personnage à la longue carrière qu'ils se rassurent lorsque l'auteur évoque le passé et des personnages disparus, l'explication est immédiatement fournie. Des évocations qui sont là pour enrichir l'intrique et non pour créer des longueurs inutiles.

La dynamique du récit, malgré quelques petites longueurs quand l'auteur se penche plus sur la psychologie des personnages, s'avère d'excellente qualité grâce aux nombreux combats qui émaillent le récit.

Au final, une histoire très divertissante et très rythmée où les événements s’imbriquent naturellement les uns dans les autres. Un petit bémol toutefois : les lecteurs ne connaissant pas cet univers pourraient reprocher trop d'informations sur l'univers mais il s'agit d'un roman écrit sous licence et devant respecter un certain cahier de charge. Quand aux aficionados du drow ils seront ravis de retrouver un héros en pleine évolution. Un premier tome qui donne vraiment envie de lire la suite.





samedi 8 août 2015

L'Escrit, Ben Galley



Son nom est Farden.
On murmure qu’il est dangereux.
Dangereux est encore loin de la vérité…

Un objet a disparu des bibliothèques d’Arfell–un objet très ancien, et très puissant.

Cinq érudits ont trouvé la mort. Le pays est à nouveau au bord de la guerre, et le Conseil de la magie voit sa marge de manœuvre réduire de jour en jour.

Pris au piège d’une toile de mensonges et d’intrigues politiques, Farden sera traîné d’un bout à l’autre des terres glacées d’Emaneska. Il devra percer un secret qu’il aurait préféré ne jamais connaître, un secret qui ébranlera les fondations de son monde. Le feu des dragons et les artifices de la drogue jalonneront son chemin, au fil d’une aventure marquée par la magie, la mort et la plus cruelle des trahisons.
Vaste à vous couper le souffle, sombre à vous glacer les sangs, dangereux et mystérieux, L’Escrit vous laissera avec l’envie dévorante de découvrir le prochain volet…

Bienvenue à Emaneska.


Dès que l'on voit brièvement la couverture et ceci pour la première fois on est en droit de penser à un hommage à Alexandre Dumas et ses Mousquetaires ou encore à un clin d’œil à Ellen Kushner et à son roman A la pointe de l'épée.

Il n'en est rien, c'est dans une fantasy avec une toile de fond des plus classiques que l'auteur nous entraîne à la suite de son personnage principal un magicien : on est à des lieues de ce que l'on pouvait s'attendre avec une couverture très tentante qui laissait espérer une fantasy moins basique, encore un énième ersatz du Seigneur des Anneaux. En effet on retrouve tous les ingrédients habituels du genre : dragon, lycan, démons, vampire, magie ancienne et elfes noirs, minotaures.... l'auteur nous passe en revue toute une galerie de monstres, en faisant une surenchère de portraits … plus il y en a mieux c'est pour le lecteur et malheureusement c'est l'effet inverse qui se produit.

Un puissant grimoire ayant appartenu jadis aux elfes noirs à été dérobé, les sages qui s’apprêtaient à l'étudier ont été assassinés, un mage est chargé, par sa communauté, de découvrir la vraie nature de l'ouvrage qui renfermerait une magie toute puissante. Un postulat de départ somme toute des plus basiques car il est une fois de plus question de recherche d'artefact, un sujet moult et moult fois vu et revu en fantasy.

Le personnage central est quelque peu caricatural, il est l'archétype même du magicien maintes fois rencontrés dans les scénarios des JDR des années 70's lançant à tout va ses sorts. Les personnages secondaires, eux aussi ne sont qu'esquissés, manquant réellement de profondeur, l'auteur semble avoir mis de côté la psychologie de ses personnages pour ne garder que le côté théâtral. On en revient presque aux balbutiements de l'héroïc-fantasy où le héros est tout puissant, avec bien entendu la nostalgie en moins.



Une magie tout ce qu'il y a de plus classique, datée, dans ce domaine, une fois de plus, l'auteur ne fait preuve d'aucune imagination se contentant de reprendre les ingrédients sempiternels de la fantasy dans ce qu'elle a de plus basique. Il n'innove en rien, ne parvient pas à surprendre le lecteur.

L'univers est lui aussi survolé, l'auteur cite des pays mais on ne sait rien sur ces pays, ni la géopolitique, ni la géophysique, seuls quelques lieux où l'acteur central se rend sont décrits, certes il évite ainsi les longueurs, mais le lecteur ne se sent pas immerger dans son monde et à de ce fait beaucoup de mal à suivre l'intrigue principale étant plus spectateur qu'acteur.

L'écriture aurait pu être le point fort du roman si le texte n'avait été émaillé tout du long de nombreuses coquilles : fautes d'orthographes, articles manquants ou en double, mots manquants dans une phrase, mots incomplets... au fur et à mesure de la lecture ces errements ont finit par rebuter le lecteur.

Au final, on se retrouve projeté dans un fantasy, certes divertissante, mais c'est là le seul aspect positif, tout est enfantin, on sent le manque de travail le récit est simpliste et ne donne pas envie de lire les productions ultérieures de l'auteur.