mardi 24 octobre 2017

La promesse de l'ange de Violette Cabesos & Frédéric Lenoir


Lecture dans le cadre du challenge :



Rocher battu parles tempêtes, lieu de cultes primitifs sanctifié par les premiers chrétiens, le Mont-Saint-Michel est loin d'avoir révélé tous ses secrets. Au début du XIe siècle, les bâtisseurs de cathédrales y érigèrent en l'honneur de l'Archange, prince des armées célestes et conducteur des âmes dans l'au-delà, une grande abbaye romane. Mille ans plus tard, une jeune archéologue passionnée par le Moyen Âge se retrouve prisonnière d'une énigme où le passé et le présent se rejoignent étrangement. Meurtres inexpliqués, amours périlleuses, secrets millénaires... sur le chemin du temps, de la passion, de l'absolu, la quête de Johanna la conduit inexorablement aux frontières d'un monde dont on ne revient pas indemne.

Alors que son amant, lors d'un week-end romantique, l'emmène pour une surprise au Mont Saint-Michel, Johanna, une jeune archéologue, ressent un grand trouble lorsqu'elle se rend compte de la destination. Une vingtaine d'années auparavant, alors en vacances avec ses parents, elle avait visitée le site et avait pour la première fois fait un rêve dans lequel lui apparaissait les images d'un moine pendu et d'un autre moine sans tête qui lui disait une phrase en latin. Ce rêve récurrent avait fait naître chez elle une passion pour l'archéologie mais aussi le désir ardent de découvrir la raison de ces rêves. Alors en poste sur un chantier à l'Abbaye de Cluny, lorsqu'elle apprend qu'un archéologue plus expérimenté ne peut, pour des raisons personnelles, assurer un chantier de fouilles au Mont Saint-Michel, elle intercède après de son amant pour en prendre la direction.

L'histoire va alterner entre les deux époques, celle actuelle des fouilles et celle plus lointaine où l'on va suivre l'histoire du moine Roman maître d’œuvre de la construction de l'Abbaye au XI éme siècle et sa rencontre avec Moïra une jeune femme guérisseuse, d’origine Celte, qui va lui sauver la vie.

Admirablement documenté, le roman va couvrir mille ans d'histoire : des différentes phases de la construction, des modifications du monument tel qu'il nous apparaît aujourd'hui, au récit de nos jours sur les recherches quelques peu bridées par les luttes d'influences, les impératifs de chacun des différents intervenants qui ne sont pas pour des raisons multiples en convergence. De nos jours comme au Moyen-âge l'histoire va se répéter.

L'intrigue, quoique classique sur le fond, est particulièrement bien construite, même si dans la partie médiévale on n'échappe pas à quelques longueurs. Le frère Roman, en plus de suivre le chantier, va devoir lutter pour tenter de sauver celle qui aime d'un amour chaste aux prises avec une église chrétienne totalement intransigeante qui ne tolère pas que puisse perdurer la religion des Druides.

Tout au long du récit, les auteurs nous font découvrir : l'art roman, l'historique de certaines parties interdites au public lors des visites du Mont, mais aussi l'historique de l'Abbaye de Cluny, l'histoire tout court de la période moyenâgeuse... Certes le récit met un certain temps à démarrer mais il nécessaire pour bien comprendre la vie monastique, les différents rites, les différentes croyances,... avant de basculer de nos jours dans un récit captivant qui tient dans un rythme crescendo le lecteur dans un climat fait à la fois d'ombre, et de lumière au fur et à mesure des révélations. Si les férus d'histoire seront captivés, il n'en sera pas de même des lecteurs qui recherchent uniquement l'action.

Les personnages sont intéressants à suivre notamment à l'époque du frère Roman où ils ont plus fouillés, plus complexes, plus écartelés entre leurs aspirations, leurs devoirs,... En comparaison on ne peut que relever que les personnages contemporains se révèlent beaucoup moins travaillés, plus superficiels, voir à certains moments quelque peu caricaturaux.

Un autre petit bémol réside dans le fait que le côté policier ne soit pas plus développé, que certaines pistes possibles n'aient pas fouillées par les enquêteurs qui ne sont là que pour meubler un peu puisque c'est bien sûr l'archéologue qui va solutionner les crimes qui se répètent dans le présent tous droit hérités logiquement du passé.

Les plumes des auteurs sont très travaillées et collent parfaitement à ce récit plus proche d'un thriller fantastique que d'un Da Vinci Code.

On passe un très bon moment et l'on apprend plein de choses, on a une vue différente du célèbre Mont après cette lecture.



mardi 17 octobre 2017

Le sang des dieux et des rois 2 d'Eleanor Herman


Lecture dans le cadre du challenge :



Sorti victorieux de sa première bataille, le prince Alexandre se fait violence pour devenir le chef dont son royaume a besoin.
Héphestion, temporairement écarté du pouvoir et envoyé en Égypte avec Katerina, doit la protéger d'une terrible prophétie.
Déterminé à faire une croix sur son premier amour, Jacob le guerrier s'est promis d'éradiquer la Magie de Sang et cherche l'aide de Cyané, qui croupit dans les geôles royales.
La princesse persane Zofia, enfin, qui poursuit sa quête des Dévoreurs d'Âmes, devra d'abord démêler les noirs secrets de son séduisant mais funeste ravisseur...
Magie sanguinaire, amours interdites et soif de vengeance : ni les dieux ni les rois ne sont à l'abri de la folie des hommes.


Après avoir gagné sa première bataille, Alexandre doit trouver des alliés et prouver son aptitude à gouverner aux conseillers de son père. Il doit également apprendre à discerner dans son entourage les traîtres à la solde des Perses. C'est donc dans une ambiance plus suspicieuse et plus sombre que se déroule l'histoire.

Dans les premiers chapitres, l'auteur effectue certains rappels des faits qui se sont déroulés au tome précédent et le lecteur n'a aucune difficulté à se replonger dans l'histoire. Comme précédemment l'auteure alterne les chapitres en suivant tour à tour chacun des personnages principaux. Si l'on a l'avantage d'avoir le point de vue de chacun, de donner plus de suspense au récit, cette manière de procéder a aussi des d’avantages : le récit manque un peu de relief, de rythme car dans ce présent opus les combats, les périodes d'action sont moins présents et la lecture s'en ressent un peu. Comme chacun des personnages ayant son propre rôle à jour dans des quêtes secondaires qui viennent s'ajouter à un contexte déjà complexe, on a la nette impression que le récit part un peu dans tous les sens, que l'histoire n'avance pas. Une impression renforcée à un nombre de pages restreint consacré à chacun des personnages.

Certes les retournements de situation sont nombreux et nous permettent de mieux appréhender les personnages mais l'univers ne se développe que très peu. Le surnaturel est ici bien plus présent avec des créatures fantastiques, une magie intéressante qui prend de la dimension, mais c'est un peu au détriment du contexte géopolitique qui lui s'en trouve délaissé : on ne sait presque rien de ce qui se passe en Perse en dehors des machinations, du roi parti combattre à Byzance. Il nous manque quelque chose ; à savoir une vue d'ensemble.

Les personnages gagnent en profondeur, se révèlent plus matures, plus sombres, et pour certains plus machiavéliques. Il sont très élaborés qu'on les aiment ou qu'on les détestent.


Malgré quelques petits points moins travaillés, la plume de l'auteur se révèle toujours aussi addictive. Mais présente un déséquilibre certain entre les descriptions, pas plus longues, mais par une action pas assez présente. Si le scénario est riche, que les retournements de situation sont nombreux ils ne sont mais pas assez approfondis et le lecteur à l'impression que le livres est plus long que la réalité. La redondance de quêtes secondaires ne permettent pas au lecteur d'appréhender clairement les visées de l'auteure, de comprendre où elle veut nous emmener malgré des éléments qui laisse entrevoir pour la suite du potentiel. Comme c'est souvent le cas dans les sagas l'on est clairement dans un tome intermédiaire et l'on a hâte de découvrir la suite que l'on espère plus mouvementée.   


vendredi 13 octobre 2017

Le seizième anneau du serpent de Paul Daudin Clavaud


Lecture dans le cadre du challenge :




Un moine français, peintre d icônes, est informé de la disparition d un vieil ami passionné d histoire et d ésotérisme. Il part pour Jérusalem, où son ami a été vu pour la dernière fois, et démêle peu à peu les fils d une très ancienne histoire, commencée sur les bords du Gange il y a trois mille ans et poursuivie lors des Croisades. Son enquête l emmènera en effet sur les traces de deux autres récits liés par un incroyable secret : la rencontre d un moine byzantin et du duc Godefroy de Bouillon lors de la Première Croisade, et les amours contrariées en Inde de la veuve d un brahmane avec un Juif du Kerala contemporain du Christ.


Thomas, un moine Carmes, a été pressenti par sa hiérarchie pour réaliser l'icône du Millénaire et informé par son supérieur qu'il doit partir pour Israël afin d'y perfectionner son art. Alors qu'il hésite à donner sa réponse, la femme d'un ancien ami, perdu de vue depuis nombre d'années, vient demander son aide car son mari a disparu alors qu'il enseignait à l’École Biblique de Jérusalem.

Un postulat de départ assez simple de prime abord mais le récit se révèle plus complexe qu'il n'y paraît au départ. L'histoire, en effet, se déroule entre trois périodes. On commence par se trouver propulsé en l'An 30 après JC et l'on suit la veuve d'un Brahmane qui va rencontrer un juif exilé. La deuxième période nous plonge en pleine Première Croisade où l'on suit les pérégrinations d'Aristophane qui sert de sorte de secrétaire au Duc Godefroy de Bouillon. Et comme on a pu le constater en introduction la troisième période se déroule de nos jours avec le moine Thomas.

Si rapidement une connexion s'établit entre les deux dernières périodes par le biais de l’Iconographie, il n'en est pas de même avec les faits qui se déroulent en l'An 30. La mise en contexte tarde à se mettre en place. Avant d'en venir au sujet principal, l'auteur nous décrit en détail la manière de réaliser une icône, nous parle longuement de la Première Croisade du départ de Godefroy de Bouillon de son duché pour accomplir une mission secrète confiée par le Pape, de sa rencontre avec Aristophane à Constantinople, du long périple en Orient jusqu'à l'assaut sur Jérusalem.

Si l'auteur s'est très bien documenté et qu'il est intéressant de suivre la croisade ou la manière de réaliser une icône, il faut attendre une centaine de pages pour voir apparaître la thématique principale, à savoir deux Livres qui remettent en cause les fondements de l’Église Catholique Romaine tels qu'on les connaît aujourd'hui. Rien de bien original, puisqu'il s'agit d'une controverse très récurrente du genre et que les hypothèses avancées par l'auteur ne sont pas assez étayées de faits.

En dehors du récit il ne se passe rien car tout repose sur le sujet principal, sur la spiritualité, que reine ne vient entraver les recherches du moine de nos jours : pas d'organisations secrètes, pas d'interventions du Vatican ne viennent mettre en danger les protagonistes évoluant de nos jours. On a le côté ésotérique qui est certes, mais le côté thriller palpitant annoncé n'est pas présent. On se situerait plus dans un genre de roman historique que dans un thriller du genre Da Vinci Code et autres romans du même genre : on n'a pas du tout d'action.

La plume de l'auteur s'avère plutôt riche, avec un vocabulaire plus recherché que dans la majorité des romans du genre sans être toutefois inabordables par le commun des mortels.

Un roman très sympathique à lire, très instructif, mais qui n'apporte pas vraiment quelque chose d'innovant au genre, qui laisse le lecteur avec un petit goût de manque.




jeudi 5 octobre 2017

Le faucon gris d'Emmanuel Anzeraey


Lecture dans le cadre des challenges :


Fils de la bourgeoisie de Shaalymar, le jeune Kayliegh Lynn rêve d'aventures et de gloire. Ainsi, lorsqu'un mystérieux marchand d'art lui propose de récupérer une arme rare qu'on lui a dérobée, le jeune homme embrasse la carrière de voleur sans hésiter. A croire qu'il est né pour cette profession. Fin bretteur, adroit et surtout doté d'une chance prodigieuse, surnaturelle pourrait-on dire, il enchaîne les hauts faits avec maestria. Sa réputation grandit et Kayliegh Lynn devient le Faucon Gris de Shaalymar, un voleur terriblement efficace et craint de tous. Mais on ne peut s'attaquer aux grands de ce monde sans en subir les conséquences et s'attirer les foudres des pires ennemis qui soient.


Dans le prologue l'on découvre le personnage central de l'histoire, Kayliegh, le fils d'un riche marchand, progressant à l'intérieur du cratère d'un volcan en quête d'un anneau forgé par les Dieux afin de se libérer de l'anneau jumeau qu'il porte au poignet depuis que bébé son père à passer, en échange d'une forte somme et par l'intermédiaire d'un prêtre, un pacte avec Cylath le dieu Bienveillant. Mais pour se faire Kayliegh contraint un démon pour accéder à l'anneau qui va lui rendre sa liberté et se faisant le libère. Le combat qui s'engage avec la créature tourne à son avantage, mais déséquilibré il chute dans l’abîme et précédant sa mort sa vie défile sous ses yeux.

Une introduction plutôt originale avec une touche de dark-fantasy intéressante.

L'auteur fait un grand bond en arrière pour nous ramener au moment où le père annonce à la mère, tenant le bébé de quelques mois dans ses bras, le pacte passé avec le Dieu.

L'auteur adepte des bonds dans le temps nous fait retrouver Kayliegh attablé dans un bar du port, s’apitoyant sur une vie fade et ennuyeuse et sur un avenir pour lui pas des plus prometteur en terme d'imprévus.

Tout le récit est intégralement axé sur les hauts faits du jeune homme et les ennuis qui en découlent pour lui. Pas d'autres personnages , même de second plan n'occupe une place significative dans l'histoire. Si le début du récit laissait présager une orientation dark-fantasy, c'est dans une héroïc-fantasy tout ce qu'il y a de plus classique que nous plonge l'auteur avec un héros invincible et des actions plus spectaculaires les unes que les autres.

Si géographiquement, avec l'énumération de nombreuses régions des Libres Royaumes, semble vaste, l'intégralité de l'histoire se déroule intra-muros dans la cité portuaire de Shaalymar. Hormis un Panthéon intéressant et un bestiaire présentant de nombreuses créatures, l'univers n'est pas du tout développé, on a presque l'impression que le héros est le seul à vivre dans la ville car pas une seule fois n'est évoqué les us et coutumes des personnes qui vivent à Shaalymar. Si les créatures sont nombreuses, elles se révèlent pour la plupart affreusement classiques. Seule la magie très orientée sorcellerie apporte une petite touche quelque peu novatrice à l'histoire.

Si l'histoire est plutôt plaisante à lire et distrayante, elle ne nous offre qu'une suite d'aventures simple avec un héros ressemblant trop par ses exploits à un Conan , opposé à un adversaire très largement inspiré du monde de Stormbringer. Si l'histoire date des années deux milles on a la nette impression de revenir aux prémices du genre.

Le point fort du roman ne repose que comme dans toute héroïc-fantasy sur les combats très détaillés très visuels et largement mâtinés de magie noire. Même si on les apprécie cela ne suffit pas a en faire une fantasy de premier plan.

Si les descriptions ne sont pas très longues et pour cause seul quelques points de la ville sont partiellement décrits et uniquement lorsque le héros s'y trouve, elles sont toutefois répétitives dans leur formulation. A des descriptions certes très courtes, l'auteur nous livre nombre d'introspections de Kayliegh sur sa vie qui ralentissent légèrement la dynamique de lecture. Par moments on a l'impression d'être dans une fantasy intimiste alors que le récit n'en a pas les caractéristiques.

Le style de l'auteur est très imagé, riche car agrémenté de nombreuses métaphores, un peu ampoulé pour le sous-genre, mais restant direct dans les moments d'action.

Une histoire intéressante sur le fond, mais pas assez fouillée sur le fond pour un premier tome qui se veut introductif. Si l'on enlève le héros il ne reste que du vide !



mercredi 4 octobre 2017

BILAN LECTURES 3° TRIMESTRE 2017


Livres lus

&

Chroniques effectuées au troisième trimestre 2017.


Coups de Cœur :



J'ai aimé :
Le berceau de la peur – Louise Voss & Mark Edwards



J'ai moyennement aimé :
Celui qui attend dans l'ombre – Nicolas Blanchot
Le huitième prophète – Nicolas Blanchot
Les falaises de l'ouest – Georges Foveau


Je n'ai pas aimé :
Les manteaux de gloire – Sébastien De Castell
La danse du mal – Michel Benoît
Le jade noir -David Zindell
Dans l'ombre – Kendra Eliott
Justice implacable – M. A. Comley
La servante du dragon – David Drake
Le marteau du Nord – Horus W. Odenthal
Livia Lone – Barry Eisler
Secrètement – Nataniel Marquis


Lectures effectuées en 2017 : 48

mardi 3 octobre 2017

SEPTEMBRE 2017


ACHATS MENSUELS SEPTEMBRE 2017


FORMAT PAPIER
Lecture effectuée



FORMAT ELECTRONIQUE

  

Lectures effectuées



 


Dans la PAL



EBOOK GRATUITS Dans la PAL

Raison de tuer de Blake Pierce


Lecture dans le cadre du challenge :



La lieutenante de la police criminelle Avery Black a traversé l’enfer. Autrefois la meilleure avocate de la défense, elle est tombée en disgrâce quand elle a réussi à faire sortir un brillant professeur de Harvard – seulement pour le voir tuer à nouveau. Elle a perdu son mari ainsi que sa fille, et sa vie s’est effondrée autour d’elle.

Essayant de se racheter, Avery s’est tournée vers l’autre côté de la loi. En travaillant dur pour gravir les échelons, elle a atteint la Brigade Criminelle, au mépris des autres agents, qui se souviennent encore de ce qu’elle a fait, et qui la haïront toujours.

Cependant même eux ne peuvent nier qu’Avery a un esprit brillant, et quand un inquiétant tueur en série sème la peur au cœur de Boston, tuant des filles issues des meilleures universités, c’est vers Avery qu’ils se tournent. C’est l’occasion pour Avery de faire ses preuves, de trouver finalement la rédemption dont elle a tant besoin. Et pourtant, comme elle va bientôt le découvrir, Avery va se heurter à un tueur aussi brillant et audacieux qu’elle.

Dans ce jeu psychologique du chat et de la souris, des femmes meurent avec de mystérieux indices, et les enjeux ne pourraient être plus élevés. Une frénétique course contre la montre mène Avery à travers une série de rebondissements stupéfiants et inattendus – culminant dans un climat que même Avery ne pourrait imaginer.

Alors qu'elle sort d'une soirée étudiante donnée par la confrérie à laquelle elle appartient, une jeune femme est droguée à l'aide d'une seringue, incapable de se défendre elle est emmenée dans un van.

Quarante huit heures plus tard, on assiste à l'arrivée de l'inspectrice principale Avery Black, transfuge des Affaires Internes, à la Criminelle suite à sa demande d'affectation. Traînant un lourd passif de son premier emploi d'avocate, c'est sous les sous-entendus, les quolibets voire les injures qu'elle est accueillie par ses nouveaux collègues qui comme à l'accoutumée voient d'un mauvais œil sa venue.

Une fois de plus l'on n'échappe pas à l'éternel cliché de la policière brisée par son passé, son divorce, et un panel de collègues masculins misogynes et qui n'apprécient pas le fait qu'une brillante plaidoirie ait permis la libération d’un sérial-killer qui à dés sa sortie repris ses crimes.

A peine arrivée, elle est envoyée, accompagnée du seul collègue masculin qui accepté de travailler, sur le lieu de la découverte du corps de la jeune étudiante. La mise en scène très particulière du corps attire particulièrement l'attention de l'inspectrice sur la probabilité d'avoir affaire à un sérial-killer. Très rapidement elle découvre des indices sur l’enlèvement mais qui ne permettent pas d'identifier l'auteur de ce meurtre. Et tout naturellement l'enquête va débuter par les interrogatoires des proches de l'étudiante.

Si «Raison de tuer » est présenté comme un « thriller » les rares apparitions ne sont pas assez percutantes, et l'enquête qui occupe la plus grande partie du roman font plus pensé à un policier classique. En effet même si les meurtres se succèdent le rythme du roman, sans être lent, manque un peu de punch et l'enquête est tout ce qu'il y a de plus classique : enquêtes de voisinage, audition des proches, interrogatoires des proches, recoupement d'indices, recherche de points communs entre les différentes victimes...

Le scénario est maîtrisé de main de maître, tout s'enchaîne de manière logique, malgré de nombreuses impasses l'enquête progresse naturellement sans incohérences.

On aurait pu craindre que la vie personnelle de l'inspectrice soit trop mise en avant, mais ce n'est pas le cas : les passages sont bien dosés, sans prendre le pas sur l’enquête, mais suffisamment pour maintenir l’ambiance délétère qui règne au commissariat.

Le style de l'auteur est fluide, efficace, plutôt direct, et correspond bien à ce genre de roman. On peut malheureusement regretter que la traduction ne soit pas à la hauteur : fautes d'orthographes assez nombreuses, des non sens fréquents, des phrases incompréhensibles qu'il faut lire à plusieurs reprise pour en déchiffrer le sens sans être bien sûr d'être en phase avec les pensées de l'auteur.

Au final, un policier de bonne facture, classique mais prenant, une enquêtrice qui réussit à nous séduire malgré son côté torturé, et malgré la traduction déplorable l'on a envie de continuer à lire les autres ouvrages de l'auteur.