lundi 22 août 2022

Le prix de la peur de Chris Carter

 


Quelques jours avant Noël, dans une église de Los Angeles, le cadavre d'un prêtre est retrouvé sur les marches de l'autel. Sa tête a été remplacée par celle d'un chien. En charge de l'enquête, le détective Rob Hunter découvre qu'un cauchemar récurrent hantait le religieux : qu'on le décapite... Bientôt, les cadavres s'accumulent. Noyée ou brûlée vive, chaque victime meurt de la façon qu'elle redoutait le plus. Comment le tueur pouvait-il connaître leur pire angoisse ? Quel lien unit ses proies ? De qui le serial killer cherche-t-il à se venger ? Pour Rob, c'est le début d'une traque infernale au cœur de la jungle urbaine de la Cité des Anges, à la poursuite d'un tueur déterminé à faire payer le prix fort à ses victimes, le prix de la peur.



Dans une petite église de Los Angeles un prêtre a été découvert décapité. Le corps a été mis en scène de manière particulièrement horrible. Les deux inspecteurs chargés de l'affaire découvrent dans un journal intime du prêtre que le crime a été commis comme la phobie de mourir du prêtre précisément décrite. L'assassin était apparemment au courant pour le journal.

Alors que l'enquête vient juste de débuter c'est la propriétaire d'une agence immobilière qui est retrouvée morte dans une villa à vendre. La victime est morte cuite devant une cheminée à gaz poussée à son maximum, son visage enduit d'une substance qui lui a fait fondre même la peau.


Une intrigue très bien maîtrisée où l'on suit pas à pas l'avancée des deux inspecteurs qui doivent découvrir les éventuels liens entre les différentes victimes alors que l'assassin poursuit son parcours meurtrier avec des mises en scènes des plus diverses.

Les meurtres se succèdent mais certains sans mises en scène particulière laissant présager qu'un autre meurtrier est lié à l'affaire.


Les deux policiers sont très intéressants à suivre, on échappe aux sempiternels personnages devant lutter contre les démons internes qui les minent, c'est qui s'avère très agréable.


Avec de nombreux rebondissements la plume est alerte et le roman offre une excellente dynamique de lecture.


Au final un excellent roman policier.




jeudi 11 août 2022

La frontière des ténèbres de Jean-Luc Bizien

 


En répondant à l'appel de son mystérieux homologue coréen, l'ex-grand reporter Seth Ballahan croit s'offrir un séjour d'agrément. Hélas, sitôt arrivé à Séoul avec sa femme et sa fille, il sera confronté à un double homicide. Des meurtres impossibles, perpétrés dans un village-pilote, entièrement géré par l'électronique et la video. Qui a frappé derrière les murailles du village ? Qui a pu s'introduire dans cet Eden de façade, ce nirvana sécuritaire ? Quel monstre est assez puissant pour se jouer des caméras, des gardiens et du système de surveillance ? Ballahan devra, pour le savoir, réunir toutes les pièces d'un puzzle effrayant... Et faire équipe, pour l'occasion, avec un homme revenu d'entre les morts. Ange ou démon, parce qu'il est rescapé de l'Enfer, cet homme est le seul capable de défier les autorités de Corée du Nord. Sous les yeux de Seth, il franchira la terrible frontière du pays le plus fermé du monde, dans le seul but de libérer une femme et un enfant. Ballahan, impuissant, devra de son côté jouer une véritable partie d'échecs avec la mort, au terme de laquelle se dévoilera une autre vérité, plus terrible encore. Car si la frontière séparant Nord et Sud est bien visible, les ténèbres s'étendent des deux côtés...



Seth Ballahan est appelé en Corée du Sud par son homologue Kim Ji-Sung. Sur place il découvre que Paik Dong-Soo n'est pas mort, que c'était un leurre pour éviter que les services spéciaux nord-coréens ne retrouve sa trace et l'élimine.

Seth Ballahan doit faciliter l'accueil de la famille de Paik Dong-Soo aux USA après que celui-ci ait ex-filtré celle-ci du camp d'internement où ils ont été incarcérés après sa défection.


Mais l'ex-lieutenant doit d'abord enquêter sur un double meurtre survenu dans un village pilote ultra-sécurisé surveillé par ordinateur où le moindre déplacement des résidents est enregistré grâce à une puce électronique qui leurs sont implantés. Pour la crédibilité de l'enquête on lui implante également une puce.


L'enquête qui se déroule sur deux jours est peu travaillée, et comme nous l'indique la fin du roman les causes et les coupables sont par trop facilement découverts, même si les raisons ne sont pas celles énoncées dans la première partie. L'enquête ne sert en fait qu'à préparer la suite du récit pour qu'il y ait plus de tension au niveau de l'ex-filtration, mais ça fait trop mécanique et surtout téléphoné.


Le reste du récit est un mélange d'action et d'espionnage bien loin du thriller classique.


Un deuxième tome qui comme le précédent s'avère, à part le rythme du récit, s'avère encore une fois assez décevant.





mercredi 10 août 2022

Les chemins de la haine de Eva Dolan

 



Pas de corps reconnaissable, pas d'empreintes, pas de témoin. L'homme brûlé vif dans l'abri de jardin des Barlow est difficilement identifiable. Pourtant la police parvient assez vite à une conclusion : il s'agit d'un travailleur immigré estonien, Jaan Stepulov. Ils sont nombreux, à Peterborough, ceux qui arrivent des pays de l'Est, et de plus loin encore, à la recherche d'une vie meilleure. Et nombreux sont ceux qui voudraient s'en débarrasser. Les deux policiers qui enquêtent sur le meurtre, Zigic et sa partenaire Ferreira, ne l'ignorent pas. N'éliminant aucune piste, le duo pénètre dans un monde parallèle à la périphérie de cette ville sinistrée par la crise économique, là où les vies humaines ont moins de valeur que les matériaux utilisés sur les chantiers de construction. Là où tous les chemins peuvent mener au crime de haine. 



Un homme alerte les pompiers, la cabane de jardin de ses voisins, les Barlow, est en flammes. Dans les ruines calcinées le corps de Jaan Stepulov, un immigré estonien qui vivait de mendicité. Violent l'homme squattait les lieux et terrorisait les propriétaires.

L'enquête est confiée à la section des Crimes de Haine dirigée par l'inspecteur Zigic. Dés le début de l'enquête ils apprennent que l'homme avait quitté sa famille pour retrouver son frère disparu.

Un appel aux morgues de la région va leur apprendre que le frère Viktor est mort depuis trois semaines happé par un train. Mais l’autopsie demandée par Zigice va révéler que l'homme était déjà mort avant d'avoir été déposé sur les rails.



L'enquête est maîtrisée de main de maître par l'auteur, explorant plusieurs pistes, du drame familial au crime raciste en passant par l’accident de travail au noir.



L'auteure explore à fond la thématique de l'exploitation des travailleurs immigrés par les gangmasters : logements insalubre, privation de liberté, et qui va jusqu'à la mort en cas de rébellion.



Les personnages sont travaillés à fond avec une mention particulière pour les enquêteurs descendants d'immigrés qui sont bien placé pour comprendre les peurs et les déceptions des sans papiers qui s'attendait à trouver en Angleterre l'Eldorado.



Un plume directe sans fioritures et efficace, très bien adaptée au ton du récit et qui donne une très bonne dynamique de récit.



Un policer social plutôt classique extrêmement bien réussi pour un premier roman.






dimanche 7 août 2022

Captifs de Inger-Ash Wolfe

 


Commune de Port Dundas, Ontario.
L'inspecteur Hazel Micallef est en convalescence et pour cette femme de terrain, l'inactivité n'a rien d'une promenade de santé. Clouée chez son ex-mari et sa nouvelle épouse, et soumise aux bons soins de sa mère, ses seules distractions sont les visites du détective Wingate, qui la tient informée des affaires courantes. Or un matin, ses collègues enregistrent une déposition inquiétante. Un couple parti pêcher sur un lac a remonté le corps d'une femme décapitée dans ses filets. Plus troublant encore : les détails de la macabre découverte sont relatés dans le premier épisode du roman de l'été, paru quelques jours plus tôt dans le journal local. Pas de doute, l'inspecteur Micallef et son équipe se retrouvent engagés, malgré eux, dans un jeu de piste extrêmement vicieux. S'ils gagnent, ils sauvent une vie, s'ils perdent...
Pour Hazel, cette deuxième option n'est pas envisageable. Même physiquement diminuée, elle ira jusqu'au bout !



Une guide de pêche contacte la police de Port-Dundas, alors qu'elle était avec un couple de clients, ils auraient accroché un filet contenant un corps de femme.

A l'endroit indiqué la brigade fluviale remonte un mannequin de vitrine. Sur le mannequin une série de chiffres qui une fois rentré dans l'ordinateur donne la vue sur un sous-sol où un homme, partiellement visible, est attaché sur une chaise et dans un de ses yeux la terreur. L'homme est menacé par une silhouette tenant un couteau.


Mais ce qui attire l'attention ce l'inspectrice, c'est la parution dans le journal local d'un feuilleton « le mystère de Bass Lake » dans lequel il est question de la découverte d'un corps. Or après recherches, Colin Edwin, l'écrivain de seconde zone qui n'a jamais rien publié, a disparu.


Une enquête classique, bien maîtrisée, sur une future victime potentielle. Si les enquêteurs n'ont au départ aucun indice, a la manière d'un jeu de piste, des indices fournis par le ravisseur leur parviennent par la suite de la parution du feuilleton mais écrit par une autre main vu le style.


Les enquêteurs sont intéressants à suivre, bien brossés, surtout l'inspectrice soixantenaire qui s'acharne à découvrir la vérité malgré une opération toute récente.


Laplume de l'auteur est efficace, fluide et les éléments s'imbriquent de manière naturelle donnant une lecture dynamique et addictive.


A l'instar du premier tome de la série un très bon roman policier classique.




vendredi 5 août 2022

L'évangile des ténèbres de Jean-Luc Bizien

 


Seth Ballahan, rédacteur en chef d'un quotidien américain, apprend que Michaël Wang, l'un de ses collaborateurs, est piégé en Corée du Nord. Face à l'absence de réaction de sa hiérarchie, Ballahan décide de secourir le jeune journaliste. Dans Pyongyang, la capitale fantôme où les hommes ne sont que des ombres, il cherche de l'aide auprès de Suzan, une soi-disant correspondante d'O.N.G. canadienne. Au même moment, l'inconcevable se produit : dans ce pays ultra surveillé, une série de cadavres atrocement mutilés révèle l'existence d'un tueur obsessionnel. Le lieutenant Paik Dong-Soo, brillant militaire nord-coréen, est chargé de l'enquête. A l'issue d'un parcours terrorisant, tous vont se retrouver en un lieu oublié, celui qu'annonce l’Évangile des Ténèbres...



Michael Wong, un jeune reporter est envoyé par sa hiérarchie en Corée, il passe clandestinement la frontière. Blessé et poursuivi par les soldats nord-coréens, il tombe dans une rivière. A son réveil, sa première vision est celle d'un monstre, il a échoué dans un centre d'internement où sont prisonniers des victimes de manipulations génétiques et leurs familles.

Son rédacteur en chef qui n'a plus de nouvelles se rend en Corée pour tenter de l'ex-filtrer.



Paik Dong-Soo un lieutenant qui gardait la frontière sud est rappelé à la capitale pour enquêter sur une série de meurtres horribles. Les hauts dirigeants ne peuvent laisser se répandre une telle déviance qui est plus l'apanage des occidentaux.



Plus les meurtres vont se succéder, plus le lieutenant va s'apercevoir qu ses supérieurs lui cachent les raisons du meurtrier et l'horrible expérience menée afin de faire des coréens du nord des surhommes pour conquérir le monde.



Quand à Seth Ballahan, il va découvrir un peuple affamé, endoctriné depuis leur plus tendre enfance à suivre les préceptes édictés par le Grand Leader. Il va apprendre que son protégé se trouve dans un camp d'internement où les opposants au régime sont à peine nourris, battus et à la merci des gardes qui ont tous les droits sur eux en toute impunité.



Une grande fresque très noire de la Grande Nation et une enquête pas vraiment travaillé puisque linéaire et où c'est le tueur qui traque l'enquêteur plutôt que l'inverse.



Un premier tome dans son ensemble décevant.




jeudi 4 août 2022

Passage des ombres de Arnaldur Indridason

 


Un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. Il semble avoir été étouffé sous son oreiller. Dans ses tiroirs, des coupures de presse sur la découverte du corps d'une jeune couturière dans le passage des Ombres en 1944, pendant l'occupation américaine.
Pourquoi cet ancien crime refait-il surface après tout ce temps ? La police a-t-elle arrêté un innocent ?
Soixante ans plus tard, l'ex-inspecteur Konrad décide de mener une double enquête. Jumeau littéraire d'Erlendur, il a grandi en ville, dans ce quartier des Ombres si mal famé, avec un père escroc, vraie brute et faux spirite. Il découvre que l'Islande de la " situation " n'est pas tendre avec les jeunes filles, trompées, abusées, abandonnées, à qui on souffle parfois, une fois l'affaire consommée, " tu diras que c'était les elfes ".
Un polar prenant qui mêle avec brio deux époques et deux enquêtes dans un vertigineux jeu de miroirs. Où l'on découvre que les elfes n'ont peut-être pas tous les torts et que les fééries islandaises ont bon dos...



Une retraitée qui n'a pas de nouvelles de son voisin appelle la police qui découvre le nonagénaire mort sur son lit. Une mort qui semble naturelle mais l'autopsie révèle la présence de fibres dans la gorge de l'homme prouvant qu'il a été étoffé avec un oreiller.

Dans l'appartement sont trouvées trois vieilles coupures de journaux relatant le meurtre d'une jeune couturière en 1944.



Konrad, un policier en retraite qui s'ennuie depuis la mort de son épouse, se lance dans l'enquête pour aider la Criminelle. En parallèle de celle menée 60 ans plus tard l'on suit également celle menée par Flovent et Thorston pendant la seconde guerre mondiale.



Deux enquêtes linéaires, sans rebondissements, qui malgré les deux époques, ont toujours du mal à convaincre le lecteur.



Dans ce troisième tome de la trilogie on découvre Konrad qui va donner lieu à une nouvelle série de l'auteur. Un nouveau personnage, plutôt plat qui ne parviendra pas à égaler le personnage emblématique de l'auteur.



Si grâce à l'enquête menée de nos jours le roman se situe un demi-ton au dessus des premiers tomes de la série le lecteur à toujours un peu de mal à accrocher.