mercredi 10 août 2022

Les chemins de la haine de Eva Dolan

 



Pas de corps reconnaissable, pas d'empreintes, pas de témoin. L'homme brûlé vif dans l'abri de jardin des Barlow est difficilement identifiable. Pourtant la police parvient assez vite à une conclusion : il s'agit d'un travailleur immigré estonien, Jaan Stepulov. Ils sont nombreux, à Peterborough, ceux qui arrivent des pays de l'Est, et de plus loin encore, à la recherche d'une vie meilleure. Et nombreux sont ceux qui voudraient s'en débarrasser. Les deux policiers qui enquêtent sur le meurtre, Zigic et sa partenaire Ferreira, ne l'ignorent pas. N'éliminant aucune piste, le duo pénètre dans un monde parallèle à la périphérie de cette ville sinistrée par la crise économique, là où les vies humaines ont moins de valeur que les matériaux utilisés sur les chantiers de construction. Là où tous les chemins peuvent mener au crime de haine. 



Un homme alerte les pompiers, la cabane de jardin de ses voisins, les Barlow, est en flammes. Dans les ruines calcinées le corps de Jaan Stepulov, un immigré estonien qui vivait de mendicité. Violent l'homme squattait les lieux et terrorisait les propriétaires.

L'enquête est confiée à la section des Crimes de Haine dirigée par l'inspecteur Zigic. Dés le début de l'enquête ils apprennent que l'homme avait quitté sa famille pour retrouver son frère disparu.

Un appel aux morgues de la région va leur apprendre que le frère Viktor est mort depuis trois semaines happé par un train. Mais l’autopsie demandée par Zigice va révéler que l'homme était déjà mort avant d'avoir été déposé sur les rails.



L'enquête est maîtrisée de main de maître par l'auteur, explorant plusieurs pistes, du drame familial au crime raciste en passant par l’accident de travail au noir.



L'auteure explore à fond la thématique de l'exploitation des travailleurs immigrés par les gangmasters : logements insalubre, privation de liberté, et qui va jusqu'à la mort en cas de rébellion.



Les personnages sont travaillés à fond avec une mention particulière pour les enquêteurs descendants d'immigrés qui sont bien placé pour comprendre les peurs et les déceptions des sans papiers qui s'attendait à trouver en Angleterre l'Eldorado.



Un plume directe sans fioritures et efficace, très bien adaptée au ton du récit et qui donne une très bonne dynamique de récit.



Un policer social plutôt classique extrêmement bien réussi pour un premier roman.






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