dimanche 30 juin 2019

L'oeuvre de Dieu de Ken Keiradian



Dans la Deûle est repêché le cadavre d’un jeune garçon. Le lieutenant de police Lénaïc Leguilvinec et son coéquipier Mathias Kowalewski font le rapprochement avec une autre affaire : un homme décédé dans un accident de voiture. Point commun entre les deux morts ? Leurs dos, marqués au fer rouge, et leur appartenance au Foyer de la vie éternelle. Selon la légiste, il y a meurtre. En enquêtant sur ce foyer, Kowalewski découvre qu’il appartient à l’Académie chrétienne de Lille, une institution des plus obscures. Quand, trois mois plus tard, le docteur Jules Ficheux est assassiné, les policiers sont convaincus que son meurtre est lié aux deux premiers. Pour en avoir le cœur net, Lénaïc et Mathias poussent les portes de l’Académie. En espérant qu’elles ne se referment pas sur eux.



Dans le début du roman, l'on suit une femme directrice d'une agence de voyage qui pendant sept ans a subi un harcèlement moral par l'ex-directrice. L'on suit également son patron qui est en parallèle un membre des services de renseignements qui tente d’infiltrer l'Opus Dei.

Une mise en contexte qui prend un peu plus d'une trentaine de pages ce qui occupe une place importante dans ce roman de moins de deux cent pages, c'est un peu déconcertant car trop long, il aurait fallu entrer directement dans le vif du sujet.

Enfin on pénètre enfin dans ce qui nous intéresse lorsqu'un jeune homme, marqué au fer rouge d'un dragon crachant le feu, est repêché dans la Deûle.

L'enquête est confiée aux lieutenants Leguilvinec et Kowaleski qui vont rapidement l'orienter vers l’Académie Chrétienne après avoir découvert que l'un des pensionnaires du Foyer Catholique a été victime d'un accident et qu'il présentait le même marquage.

En règle générale dans les romans policiers l'enquête se déroule en quelques jours voire quelques semaines, mais ici la gestion du temps est différente, elle se déroule sur un peu plus de deux ans. C'est ce qui fait la force du roman, mais aussi sa faiblesse, et même si l'enquête est bien menée, elle manque de détails du fait réduit du nombre de pages. C'est survolé et le lecteur en est frustré !

Les enquêteurs sont intéressants à suivre et si la vie les a marqués ce n'est qu'en toute fin de roman qu'il en ai fait allusion brièvement, on n'en ait pas informé tout au long du déroulé de l'enquête, ce qui est un autre point positif. C'est peut être du aussi au nombre restreint de pages.

Avec la brièveté du roman les descriptions sont peut être un peu trop courtes à certains moments, on a un peu de mal à s'approprier les différents lieux. La plume de l'auteur, incisive est bien adapté au récit, de surcroît elle est allié à des chapitres courts ce qui donne une très bonne dynamique de lecture.

Pour le dénouement il faut attendre que le suspect s'en prenne à l'un des lieutenants pour qu'elle prenne fin sur l'intervention du membre des services de renseignements que l'on a finalement peu suivi dans ses recherches sur les deux ans

En conclusion le lecteur est plongé dans un bon polar régional et l'on lirait bien la suite des enquêtes de deux lieutenants à condition que le tome suivant soit un peu plus épais. 




lundi 24 juin 2019

Le Sanctuaire des Renégats de Pascal Lovis




Plusieurs années se sont écoulées depuis la fin de la guerre à Lahrios et la vie a repris ses droits. Pourtant, d’étranges phénomènes perturbent la Basse Magie. Le pouvoir de ses adeptes s’accroît de façon incompréhensible, tandis que, de tous horizons, on entend des récits narrant la réapparition de magiciennes mortes depuis des siècles.
Revenant d’un long séjour chez les Youcs, comment Jahmir sera-t-il reçu par les prélats de l’institut, soucieux de garder leur hégémonie sur la magie ?



La libération des Regards par Morius a pour conséquence la réincarnation des magiciennes disparues depuis plus de mille ans et qui étaient en leur temps à l'origine des différents courants de Magie.

Des courants de magie qui avaient entraîné par les passé des guerres intestines qui avaient duré plus de trois cents ans. Le passé va-t-il se répéter ou ces magiciennes vont elles s'unir pour faire face à la menace qui pèse sur le monde en la personne de Zirghôl, la sœur jumelle de Narghôl le Damné tué à la fin du tome précédent par Jahmir.

L'histoire de ce second volume se déroule six ans après la fin du premier et l'on retrouve dans cet opus un partie des personnages découverts auparavant.

Beaucoup de nouveaux personnages font leur apparitions, et notamment les Sentinelles et les Gardiennes réincarnées chargées de protéger le Sanctuaire des Renégats qui recèle une puissante magie due aux cinq Regards. Si les personnages rencontrés au premier opus s'étoffent un peu plus, les magiciennes qui jouent pourtant un rôle prépondérant ne sont pas assez fouillées et sont touts issues du même moule.

L'univers continue de se développer, on découvre de nouveaux paysages et de nouvelles contrées, de nouveaux courants de magie et de nouvelles créatures. Les créatures fantastiques sont décrites en fin de l'ouvrage dans un lexique mais on aurait aimé que ces descriptions soient plus approfondies et précises afin que l'on puisse se les visualiser.

Les descriptions sont certes courtes mais elles sont plus nombreuses que dans le premier volume et la dynamique de lecture s'en ressent d’autant plus que l'action n'occupe pas le devant de la scène.

L'écriture est toujours aussi riche sans être pompeuse, c'est avec l'univers le point fort de ce roman.

Ce deuxième opus se révèle un peu moins intéressant que le premier car la ligne directrice reprend en grande partie la même que celle du premier volume avec pour postulant de départ uen Grande Méchante qui veut s'emparer d'un pouvoir qui lui permettrait de dominer le monde.



mercredi 12 juin 2019

L'héritage des Sombres de Pascal Lovis



Avonella la Blanche. Des quatre coins du duché, marchands, ménestrels et acrobates affluent pour participer aux festivités de l’équinoxe. Au péril de sa vie, Nebac de Valusar tente lui aussi de rejoindre la ville, mais il ne s’y rend pas pour participer aux réjouissances. Quelle est donc cette missive qu’il doit impérativement remettre au duc Erec ? Aurait-elle un lien avec cet étrange augure que les prophètes ont pressenti ?



Jahmir, fils adoptif du chevalier Rahatz de Bas-Kosk a été sélectionné pour représenter au tournoi annuel du Solstice pour représenter le Duché d'Avonella. Le gagnant du concours bénéficie d'un droit à l'entrée dans l' École de Chevalerie et d'un poste prestigieux dans les armées du duc. Jahmir le favori, remporte le tournoi mais au lieu de demander d'intégrer la Chevalerie à la surprise générale il demande à rentrer à l’École de Magie. Au même moment comme il est de coutume les archiprêtres interroge les cieux pour prédire l'avenir et cette fois-ci ils sont confrontés à une prophétie qui annonce une période bien sombre pour l'Empire. Ils voient une magie occulte et une guerre se profiler à l'horizon.

Même si le schéma de l'histoire s'annonçait classique dans son synopsis l'auteur parvient tout de même à y mettre de l'original. Les descriptions des lieux et de la magie sont plutôt réalistes et plaisantes à suivre pas trop longues mais comme l'action est plutôt réduite on a parfais que le rythme de la lecture est lente. Les scènes d'action sont dans l'ensemble maîtrisées mais les combats sont trop courts et pas du tout visuels, il manque un peu plus de longueur pour bien s'y immerger notamment dans les combats. Les interrogations trouvent leurs réponses au fur et à mesure des chapitres et amènent de nouvelles interrogations qui tiennent le lecteur en éveil. Quand aux titres de la série et du tome il faut attendre le milieu du livre pour découvrir ce que sont les Regards et ce que signifie les Sombres. Des titres qui intriguent suffisamment pour donner envie de lire les ouvrages.

La création du monde est assez basique et classique pour on évolue dans un univers médiéviste mais l'auteur a su y mettre sa touche personnelle. On y trouve des ethnies inconnues – Wonks,Youcs, Ghrenx -, la magie est divisée entre Basse et Haute magie mais hormis dans la haute magie les différentes castes se référent aux grandes fresques connues, le bestiaire nous propose quant à lui quelques créatures nouvelles. L'on découvre également au fil de l'aventure l'histoire de ce monde qui se veut cohérente.

Les personnages sont nombreux mais ont tous un rôle bien précis dans l'aventure. La psychologie des personnages de premier plan aurait pu être plus fouillée pour entraîner avec le lecteur une empathie plus forte. Les personnages on tous tendance, hormis le Grand Méchant a être tous fondamentalement bon, leurs réactions et leurs actions face aux événements manquent de nuances. Les personnages féminins sont rares et peu exploitées. La sorcière Amélia nous semble un peu fade et on aimerait en apprendre plus sur le personnages très mystérieux d’Hanan Muir.

Le style de l'auteur malgré de nombreuses et courtes descriptions s’avère plutôt fluide, le vocabulaire est plus riche que la moyenne mais bien dosé. La dynamique de lecture aurait pu être encore meilleure si les combats étaient plus longs et plus présents, il y avait matière à faire.

On est de suite plongé dans l'histoire, les paysages et les ambiances sont diversifiées, les fins de chapitres tiennent le lecteur en haleine, l'intrigue est cohérente du début à la fin, un lexique et des cartes sont fournis en fin de livre mais manque de praticité pour une lecture en ebook ce qui ne permet pas en cours de lecture d'appréhender les déplacements des personnages. Mais malgré ces quelques petits défauts la lecture est agréable et donne envie de se plonger dans la suite.





vendredi 7 juin 2019

Le sorcier de David Menon



Trois cadavres sont retrouvés dans une vieille maison à côté de l'Université de Manchester. La maison était autrefois un pensionnat de garçons et l'Inspecteur en Chef Jeff Barton et son équipe mettent à jour la terrifiante époque de brutalité et d'abus qui s'y déroula. Leur enquête les mène sur les traces de l'ancien directeur et de sa femme, à présent installés dans une villa en Espagne. Des secrets et mensonges familiaux remontent à la surface et avec eux leur liste de victimes. Mais Jeff, père célibataire depuis la mort de sa femme, tiraillé entre un travail exigeant et Toby son fils de cinq ans, découvre peu à peu ce que personne ne voit. Un plan audacieux et implacable, fomenté par une ancienne victime pensionnaire désormais déterminée à se venger. Si Jeff voit juste, alors lui et son équipe doivent agir vite avant que la maîtrise de la sentence ne leur échappe.



Lors de la réhabilitation de la Maison Pembroke, un pensionnat pour enfants difficiles et orphelins fermé depuis vingt ans, les ouvriers découvrent dans les sous-sols trois cadavres momifiés, ceux d'un homme et de deux enfants.

L'inspecteur principal Barton et son adjointe qui se rendent sur place découvrent une pièce où des chaînes pendent du plafond avec des attaches pour les mains et au sol des entraves pour les jambes. Des photos noir et blanc et des cassettes vidéo décrivent les sévices sexuels et les tortures que subissaient les pensionnaires.

Avec des faits découverts dés le premier chapitre ce récit nous entraîne dans un policier des plus classiques. Les faits étant connus dés le début du roman les suspense est moindre puisque l'enquête ne consiste seulement qu'à accumuler des preuves contre le directeur de l'établissement et à identifier les trois cadavres.

Les enquêteurs principaux sont intéressants à suivre, ils sont bien fouillée et mènent l'enquête de manière classique sans oublier le moindre détail. Toutefois on n'échappe pas au policier haut placé qui au début de ses services a étouffé l'affaire et qui a été rétribué pour son silence malgré des plaintes déposées pour abus sexuels lors de la fermeture de l'établissement.

Le style de l'auteur et simple et direct, l'histoire est bien écrite et se lit facilement même si au début du récit on pense avoir trouvé le dénouement.

En conclusion, le récit présente peu de surprises, on est confronté à une sorte de long interrogatoire des victimes et du coupable, mais pas a une histoire pleine de rebondissements.



mercredi 5 juin 2019

48 heures pour mourir de Andreas Gruber



Le corps d’une femme est retrouvé près du grand orgue de la cathédrale de Munich. Un crime pour le moins singulier : on lui a fait ingurgiter deux litres d’encre noire…
Sabine Nemez, jeune commissaire de police, est bien malgré elle mêlée à l’affaire : la victime n’est autre que sa mère, énième victime d’un inconnu qui enlève des femmes, les torture et les achève au bout de 48 heures si l’énigme qu’il a soumise à un proche n’a pas été résolue.
L’enquête est confiée à Maarten S. Sneijder, un expert du BKA, l’Office fédéral de police criminelle. Sabine parviendra-t-elle à convaincre cet homme aussi talentueux qu’irascible qu’un recueil de contes pour enfants sert de modèle au criminel ?
Au même moment, une psychologue viennoise ayant reçu un macabre colis suivi d’un coup de téléphone comprend qu’elle dispose de deux jours pour sauver une vie…



Dans le prologue on assiste à l’enlèvement d'une infirmière et le ravisseur lui injecte un somnifère puissant. La pauvre femme s'éveille dans des conditions cauchemardesques, … le corps emprisonné dans du béton et face à elle une silhouette à la voix trafiquée qui récite une comptine pour enfants.

Puis dans le premier chapitre, une policière de Munich apprend par son père venu de Dresde que sa mère a été enlevée et que le kidnappeur a posé une énigme à ce dernier lui donnant 48 heures pour y répondre sinon son ex-épouse sera exécutée. Mais les 48 heures sont déjà écoulées et la police est appelée sur une scène de crime : un cadavre de femme a été découvert dans la cathédrale de Munich ; Et les meurtres vont se poursuivent dans les même conditions. Les mises en scène toujours basés, comme le découvrira Sabine un peu plus tard, sur les récits d'un livre pour enfants pas sages.

D'abord écartée de l'enquête par ses supérieurs directes, Sabine y sera associée par un spécialiste du comportement venu du BKA de Wiesbaden.

Le synopsis est bien construit, on sent que l'auteur maîtrise son scénario de bout en bout, il nous dissémine des informations au fur et à mesure des pages qui vont nous amener à un dénouement original. Même si on apprend assez rapidement qui est le psychopathe c'est dans le pourquoi de ses actes qui nous transporte jusqu'à la fin : la tension est permanente. L'auteur alterne bien les points de vue mais on aurait aimé qu'il en fasse de même lorsque le psychopathe était enfant pour nous donner plus d'éléments pour le comprendre.

L'idée du livre pour enfants est intéressante mais les énigmes sont très vite survolées, on en entend très peu parler ce qui est dommage comme c'est un ouvrage allemand, il n'est pas possible de bien les appréhender et c'est dommage car ils paraissent sombre à souhait.

La thématique des traumatismes de l'enfance est bien exploitée quoique classique.

Tous les personnages sont bien travaillés notamment au point de vue psychologique. Et le personnage du profiler qui rembarre tout le monde sans le moindre tact est très intéressant à suivre notamment bien entendu dans les échanges verbaux.

L'écriture est simple, directe, épurée, elle va droit au but sans fioritures et sert bien l'intrigue haletante. Les descriptions ne prennent pas la place l'intrigue, elles sont bien dosées juste ce qu'il faut pour se faire une idée des lieux que l'on visite ce qui permet de garder une excellent dynamique de lecture.

Suspense et rebondissements sont omniprésents et tous les ingrédients nécessaires à un bon thriller sont réunis toutefois l'épilogue est trop romancé.