mardi 27 février 2018

Les enfants du Cap de Michèle Rowe


Lecture dans le cadre du challenge :



Il y a un monde entre le township d Ocean View et la plage de Noordhoek, écrin de beauté préservée dans la banlieue du Cap, sur laquelle le cadavre d un homme est retrouvé un matin. De la même façon, tout sépare Marge Labuschagne, l ancienne psychologue criminelle qui a découvert le corps, de l inspectrice farouchement indépendante Persy Jonas : couleur de la peau, âge, milieu social.
Et pourtant leurs destins sont liés. Comme celui de Persy et du dangereux caïd d Ocean View, même s ils ont pris des chemins différents. 
Peu à peu, alors que les deux femmes sont contraintes de collaborer, les pièces du puzzle s assemblent, mêlant combines immobilières, corruption policière et crimes violents. Et révélant toutes les vérités restées jusqu'ici enfouies...


Alors qu'elle promène son chien sur la plages de Noordhoek, une banlieue chic du Cap, une femme découvre le cadavre d'un homme qu'elle identifie immédiatement. En effet alors qu'elle officiait comme psychologue criminelle Andy Sherwood était impliqué dans une affaire de disparition d'enfant et de pédophilie. Une affaire qui avait eu une conclusion dramatique.

Persé&phone Jonas, une jeune inspectrice métisse, qui a soif de faire ses preuves dans une police soit incompétente soit corrompue, voudrait bien récupérer cette affaire criminelle. Alors que tout sépare les deux femmes, elles vont devoir coopérer, dans un climat lourd d'une société sud-africaine rongée par le racisme, la pauvreté, la drogue, la violence et les cicatrices d'un passé pas complètement refermées.

Si la trame policière reste classique, l'auteure nous fait découvrir des décors merveilleusement dépeints, un état des lieux du contexte économique et social inégalitaire, et un développement immobilier qui ne tient nullement compte de la préservation de l'environnement.

Dans ce roman, les considérations immobilières ne manquent pas de sens car elles font ressortir les clivages sociaux qui perdurent, et un fossé social entre les différentes communautés qui ne fait que se creuser, mais elles prennent trop le pas sur l'enquête elle-même qui s'en trouve presque reléguée au second plan.

Le rythme du roman s'avère plutôt lent mais les nombreux rebondissement maintiennent parfaitement l’intérêt du lecteur avec des faits parallèles à l'enquête principale. L'utilisation de termes spécifiques propres au pays donnent plus de crédit et de cachet à l'histoire mais il aurait été certes plus judicieux qu'ils soient placés en bas de pages et non dans un lexique en fin de livre. Une carte, chose assez rare dans les romans policiers, permet de situer les différents événements et les déplacements des personnages.

Concernat les personnages de premier plan, bien dépeints psychologiquement, on s'attendaient à la lecture de la quatrième de couverture à plus d'échanges verbaux entre les deux femmes plus virulents, ce qui aurait apporter un piment supplémentaire au récit, mais leurs échanges sont limités car elles ne font que se croiser en enquêtant chacune à sa façon. Comme il est maintenant très classique dans les policiers on n'échappe pas au cliché d'un flic corrompu avec l'un des collègues de la jeune policière. Les autres personnages à l'instar de deux personnages principaux ont plus ou moins un passé douloureux. L'affrontement permanent entre la jeune policière et l'un des ses ex-ami d'enfance devenu voleur, dealer apporte certes beaucoup de violence au récit mais apporte égalent du relief et du rythme à l'histoire.

Au final un premier bon roman dans son ensemble qui permet de découvrir un pays que l'on connaît peu, de prendre contact avec une jeune policière attachante et qui croit en la justice mais malheureusement entourée de trop de personnages peu sympathiques et trop présents. On espère que le deuxième roman de l'auteure s'attachera plus à l'enquête principale.




vendredi 23 février 2018

Le roi de sang de Gail Z. Martin


Lecture dans le cadre du challenge :



Le prince Martris Drayke a échappé de peu à son frère Jared qui voulait l'assassiner. Mais des tueurs sont toujours à ses trousses, et Foor Arontala, le mage noir, manigance pour déstabiliser le flux de la magie et réveiller le terrifiant Roi d'Obsidienne. C'est une course contre le temps : le seul espoir de Martris est de maîtriser son pouvoir, d'invoquer les morts et de constituer une armée assez puissante afin de reprendre le trône de son défunt père. Les destins de son royaume, de celle qu'il aime... et de sa propre âme en dépendent.


A la fin du tome précédent on avait quitté le groupe d'aventuriers alors qu'ils venaient d'atteindre Principauté où ils avaient été accueillis à bras ouverts par le roi heureux de retrouver sa fille kidnappée par des esclavagistes. On retrouve dans ce présent opus le groupe un jour plus tard au château.


Tout d'abord l'auteure revient brièvement sur les faits marquants du premier volume.

Le début de ce tome prend des allures de tome intermédiaire car il se passe peut de choses. Tris reprend sont entraînement à la citadelle de la Consoeurie entrecoupé de périodes de repos où avec les généraux du roi ils arrêtent une stratégie pour renverser le tyran.

L'auteure alterne ces périodes de calme avec des tentatives sur Tris et les meurtres de plusieurs des Soeurs qui lui ont apporté leur aide. L'on a également droit à quelques escarmouches avec les troupes du Margolan ce qui permet de donner du rythme à l'histoire. Les combats sont assez visuels et assez bien dosés, suffisamment pour que le lecteur puisse s'y immerger. Toutefois l'on sent que le combat n'est pas le domaine de prédilection de l'auteure et les amateurs de fantasy très rythmée resteront quelque peu sur leur faim.

Une grosse partie du roman qui prend une allure de fin d'initiation, mais qui malgré le pitch n'est pas désagréable à suivre.

On a le droit qu'a une seul chapitre sur le tyran et son émince noire, et lorsque dans la dernière partie les compagnons de Tris se séparent en plusieurs groupes on peut regretter que l'auteure se focalise essentiellement sur le rôle de Tris et de ses compagnons qui l'entourent sur le retour vers Margolan. Un récit qui se révèle assez linéaire.

Le final ne se déroule que sur peu de chapitres reprenant avant la confrontation finale un peu des ficelles de l'aller ; il ne faut pas s'attendre à de grandes surprises tout est assez prévisible . Les ingrédients que l'auteure avait disséminé dans son récit ayant intégralement révélé avant le point final de quelle manière allait se déroulait cette confrontation.

Le style de l'auteure, malgré assez peu de phases d'action, s'avère tout de même dynamique ; l'écriture quand à elle est soignée. Les pauses entre les phases d'action apporte une certaine nonchalance à l'histoire en opposition au dramatique de la situation.

Les phases romantiques ne prennent pas trop le pas sur l'histoire, on aurait pu s'en passer mais elles ne sont pas par trop indigestes.

Au final, si l'on est dans une fantasy tout ce qu'il y a de plus classique, l'auteure parvient avec un très bon dosage à maintenir le lecteur en éveil malgré des retournements de situation un peu répétitifs sur la durée.


mardi 20 février 2018

Kane intégrale 1 de Karl Edward Wagner


Lecture dans le cadre du challenge :  





Il s'appelle Kane. Certains racontent qu'il est invincible, voire immortel ; que la pierre de sang qu'il porte au doigt lui confère un pouvoir surhumain. Il en est même pour affirmer qu’il aurait Jhaniikest, la sorcière ailée, pour maîtresse. Il s’appelle Kane et ne se reconnaît ni dieu, ni maître. Seuls ses rêves de conquêtes et d’aventures le mènent de par le monde. Et aucun de ceux qui l’ont affronté en combat singulier n’est plus là pour s’en vanter. Il s’appelle Kane et voici son histoire.


Ce premier opus de l'intégrale des œuvres de Karl Edward Wagner comporte deux romans : La pierre de sang éditée en 1975 et La croisade des ténèbres qui est sortie en 1976.

Dans le premier roman, Kane, le héros joue un double jeu en dressant deux royaumes l'un contre l'autre dans le but de s'emparer des terres à son profit. Après avoir trouvé une bague ancienne qui lui permet de manipuler les représentants dégénérés d'une race ancienne qui dominait dans le passé une terre pré-humaine, mais aussi de contrôler apparemment une Intelligence Artificielle d'origine extra-terrestre il va s'attaquer aux deux royaumes après qu'ils aient eux même livrés bataille. Mais Kane ne se rend pas compte que c'est l'AI qui le contrôle mais non l'inverse.

Un premier récit au carrefour de la Sword and Sorcery et de la science fantasy où l'affrontement entre la magie et la technique n'est pas inintéressant malgré certaines longueurs qui ne sont pas toujours directement en relation avec l'intrigue elle-même.

Le deuxième roman de ce premier tome des aventures de Kane, hormis sa présence,est totalement indépendant du premier opus de l'intégrale.

Grâce aux sympathies de la population, un ancien pillard dirige la cité d'Ingoldi sous le nom d'Ortéde Ak-Ceddi prophète du culte démonique de Sataki une divinité maléfique qui fait régner la terreur dans le royaume. Kane suite à une intrigue de palais doit fuir Sandotnéri où il occupait le poste de général des armées. Pour se venger du nouveau général Jarvo, il propose à Ortéde ses services pour créer une véritable armée pour conquérir les terres du sud. Une proposition qui n'est pas totalement désintéressée car une fois de plus il voudrait s'emparer des terres conquises et renverser Ortéde, mais tout ne va pas se passer comme il le prévoyait.

Cette deuxième histoire est plus classique que la première et s'approche plus de l'héroïc-fantasy que de la Sword and Sorcery même si les démons sont bien présents dans ce récit matinée du touche lovecraftienne. Ici le rythme est plus rapide, les combats fort bien maîtrisés, les renversements de situation plus nombreux et les différents protagonistes de premier plan tous aussi fourbe que le héros. L'ambiance de cauchemar totalitaire du culte sataniste est fort bien rendue, pesante à souhait. Si tout comme dans le premier récit les trahisons et les coups de théâtre sont nombreux et spectaculaires, la galerie de personnages est moins fournie, le destin du général Jarvo et les démêlés de Kane avec le prophète de Sataki sont plus plaisants à suivre car il y a moins de longueurs. Ce récit plus direct et les nombreux combats de masse qui s'y déroule donnent une dynamique de lecture plus nerveuse.

Kane est un héros qui tranche considérablement avec les héros d'Howard et de Leiber qui combattent le mal. Il se rapproche à de nombreux détails près du personnage de Moorcock, totalement immoral il veut toujours être le meilleur n'hésitant pas à employer n'importe quels moyens et pactisant même avec le chaos pour y parvenir.

Dans ces deux premiers opus les personnages de premier plan se révèlent majoritairement tout aussi diaboliques que le héros. On est dans une fantasy vieillissante et hormis ceux ayant un rôle primordial dans le récit, les personnages secondaires sont peu développés au plan psychologique et ne sont là que pour mettre en valeur un héros, si l'on peut vraiment le considérer de cette manière.

L’écriture est très riche, utilisant des termes peu usités de nos jours tirés du moyen-âge, ce qui pourrait gêner certains lecteurs. Le style de l'auteur s'avère très descriptif on n’échappe pas à quelques longueurs parfois légèrement indigestes dans les moments où l'action n'est pas présente.

Au final, à l'instar des grands noms des précurseurs de la fantasy, l’œuvre de Karl Edward Wagner est magistrale : elle est à découvrir pour les plus mordus de la fantasy, mais pourra toutefois rebuter les lecteurs moins passionnés du mélange des genres.






dimanche 18 février 2018

Tombent les anges de Marlène Charine


Lecture dans le cadre du challenge :




Lors d'une perquisition de routine, Cécile, jeune policière désabusée et limite borderline, vit une expérience hors du commun qui va faire basculer son existence. Audrey, jolie infirmière de vingt-cinq ans, met fin à ses jours dans la salle de bain de son luxueux appartement du XVe arrondissement. Elle ne s'y trouve pas seule. Contactée par le Lieutenant Kermarec, Cécile n'a pas d'autre choix que d'écourter ses vacances forcées. Et après tout, il est bien le seul à ne pas la prendre pour une cinglée... 


Cécile, jeune policière désabusée, lors d'un appel pour tapage nocturne se rend avec son collègue qu'elle ne supporte plus dans un immeuble, elle semble entendre des bruits dans l'appartement mais son collègue finit par la persuader qu'on n'entend rien. Ils partent mais le lendemain la jeune femme retourne à l'appartement pour y découvrir le Lieutenant Kermarec qui lui apprend que la jeune femme a été découverte morte dans un chalet de montagne bien loin de l'appartement. Cécile qui veut abandonner la police part dans le sud chez sa sœur. Rappelée par le Lieutenant, elle rejoint la criminelle. Pour sa première affaire, ils se rendent chez Audrey Lernesse. Sur place la jeune femme, elle voit l'esprit de la défunte et malgré qu'elle soit perturbée par cette faculté, elle est persuadée que le suicide cache un meurtre. En compagnie des son nouveau chef, elle va se lancer corps et âme dans cette enquête.

Cécile, jeune policière désabusée, lors d'un appel pour tapage nocturne se rend avec son collègue qu'elle ne supporte plus dans un immeuble, elle semble entendre des bruits dans l'appartement mais son collègue finit par la persuader qu'on n'entend rien. Ils partent mais le lendemain la jeune femme retourne à l'appartement pour y découvrir le Lieutenant Kermarec qui lui apprend que la jeune femme a été découverte morte dans un chalet de montagne bien loin de l'appartement. Cécile qui veut abandonner la police part dans le sud chez sa sœur. Rappelée par le Lieutenant, elle rejoint la criminelle. Pour sa première affaire, ils se rendent chez Audrey Lernesse. Sur place la jeune femme, elle voit l'esprit de la défunte et malgré qu'elle soit perturbée par cette faculté, elle est persuadée que le suicide cache un meurtre. En compagnie des son nouveau chef, elle va se lancer corps et âme dans cette enquête.

L'histoire est bien menée, l'intrigue est efficace avec une touche de surnaturelle bien dosée. L'idée de la voix de la défunte qui dévoile un point de l'enquête un temps par rapport à l'équipe de policier est un plus dans ce thriller. L'enquête dans le final passe même au second plan dans où les policiers se trouvent dans l'impasse sans Cécile. Un final très fort où l'auteure n'épargne pas son personnage central déjà fort écorchée par la vie.

Les chapitres sont relativement courts et l'alternance entre les deux histoires donnent beaucoup de rythme au récit où la pression monte crescendo. Le parallèle entre les deux récits est bien équilibré. Au départ le rôle de la défunte passe au second plan, permettant à la jeune policière de s'intégrer à sa nouvelle équipe, ce qui donne plus de poids au suspense car le côté mystère ne permet pas au lecteur d'entrevoir où veut l'amener l'auteure.

Les personnages dans l'ensemble sont plutôt bien caractérisés, chacun ayant sa propre histoire. Mais comme c'est souvent le cas dans le genre on n’échappe au classique collègue lourd et misogyne en tout début de roman, certes nécessaire pour la construction du récit. Par la suite l'on n'échappe pas non plus à l’amorce d'une romance entre les deux protagonistes, le supérieur étant divorcé... Ce côté cliché apporte malheureusement une touche négative au récit.

L'écriture de l'auteure est agréable, à la fois fluide et évocatrice. Tout est bien posé, chaque mot à sa place, rien n'est laissé au hasard.

Tombent est un très bon thriller fantastique qui devrait plaire aux lecteurs qui aiment une touche de surnaturel côtoyant la réalité.






mercredi 14 février 2018

Lumikko de Pasi Ilmari Jääskeläinen



Au sein d'un petit village finlandais prospère une étrange société littéraire composée de neuf écrivains réunis autour de la figure tutélaire de Laura Lumikko, auteur à succès d'une série de livres fantastiques pour la jeunesse. En pénétrant peu à peu dans l'intimité de cette société – grâce à un Jeu aux règles complexes permettant d'arracher la vérité aux membres de la société – Ella, une jeune professeur de finnois aux ovaires déficients, découvre le sombre secret de leur inspiration. Pendant ce temps, Laura Lumikko disparaît, tandis qu'une étrange peste semble s'être abattue sur les livres de la bibliothèque : certains livres voient leur fin subtilement s'altérer...

Dans le nord de la Finlande, Ella professeure remplaçante intègre une société littéraire secrète gérée par Laura Lumikko, une célèbre autrice de livres fantastiques pour enfants. Suite à la brutale disparition de Lumikko lors d'une tempête de neige inexplicable survenue dans la maison même de l'écrivaine, Ella va tenter de percer les nombreux secrets de cette mystérieuse confrérie littéraire.
Avec une ambiance nordique hivernale, des livres qui se modifient on ne sait pourquoi, une société secrète la quatrième de couverture nous proposait un sujet intéressant mais malheureusement le développement du récit s'avère des plus navrants.
En premier lieu l'intrigue se développe de manière inégale, par à coups : après une amorce d'histoire rapide et intéressante, le récit se transfère sur la famille d'Ella sans le moindre rapport direct avec l'enquête qu'elle même. Un remplissage inutile qui dès les premiers chapitres agent le lecteur.
En second lieu c'est la manière de décrire le personnage central qui interpelle le lecteur, une présentation axée sur les ovaires déficients d'Ella qui se répète de nombreuses fois dans le récit. C'est sans aucun intérêt, on a la nette impression que ce qui intéresse l'auteur c'est de faire du remplissage.
Ensuite une trentaine de chiens errants se rassemblent dans le jardin de l'écrivain. A aucun moments une explication claire n'est donnée au lecteur.
Une maladie qui dégrade les livres en modifiant certains passages et notamment leur fin. De cette maladie, la dernière page tournée aucune explications quand à sa source ne nous est fournie.
Certes l'on est dans un roman fantastique et le surnaturel est de mise mais l'auteur nous propose plein de pistes prometteuses et ne va jamais au fond des choses. Il ne fait que survoler les sujets sans les développer. Le côté mystère n'est pas entretenu et il nous abreuve de détails insignifiants et toujours sans rapports avec l'intrigue.
Le personnage central n'est lui aussi que juste esquissé, hormis ses problèmes d'ovaires on n'apprend strictement rien sur la jeune femme. Son côté écrivain n'est absolument pas abordé.
Si l'auteur pour l'ambiance puise dans le folklore Finlandais et que l'on sent que les créatures semblent cacher des forces sauvages et que cette partie de l'atmosphère est plutôt réussie, l'auteur ne pousse malheureusement pas assez cette partie de l'histoire qui aurait pu attirer l'attention du lecteur.
Le JEU s'avérait lui aussi prometteur mais là encore certaines parties de ces phases sont elles aussi occultées notamment en ce qui concerne la jeune femme.
Le style de l'auteur manque de fluidité du fait de nombreux points répétitifs et de détails qui n’accrochent pas le lecteur car annexes au thème central de l'histoire. En effet certains des phénomènes qui se produisent ne sont pas reliés entre eux, on a la nette impression que l'auteur a écrit ce récit au fil du flux des idées qui lui venaient sans avoir dresser de plan.
Au final, le constat est clair, du début à la fin du livre, le lecteur n'a qu'une idée en tête : celle de voir la dernière page se tourner ! 


lundi 12 février 2018

7 jours à River Falls de Alexis Aubenque


Lecture dans le cadre du challenge :


Sarah Kent, issue d'une famille modeste, est une étudiante modèle qui mène une vie paisible, parmi l'élite de l'université de River Falls, une petite ville des Rocheuses. Pourtant tout va changer, un matin de printemps, quand Amy Paich et Lucy Barton, ses deux meilleures amies des années de lycée, sont retrouvées atrocement mutilées dans la forêt toute proche. Or, deux jours auparavant, Sarah avait reçu une lettre, plutôt étrange, de Lucy et Amy... Le monde de Sarah bascule dans l'horreur. Sera-t-elle la prochaine victime du tueur ? Le shérif Mike Logan, aidé de Jessica Hurley, son ex-petite amie, une profileuse réputée, est chargé de l'enquête. Tous deux croient très vite être sur la bonne piste. Mais ils ignorent que leur adversaire les manipule avec une redoutable perversité... 


Deux enfants qui jouaient dans la forêt aperçoivent prés du lac un homme mystérieux. L'homme se retournent, ils fuient, mais le plus jeune se tord la cheville, son aîné part chercher du secours mais sur la route il sera écrasé par l'homme, puis aura le cou rompu. En recherchant le jeune frère, l’équipe su shérif Logan vont découvrir dans le lac deux jeunes femmes atrocement torturées.

Dés le prologue le lecteur se retrouve immédiatement dans l'ambiance. Assez rapidement les policiers vont découvrir un indice pour axer leurs recherches. Ils vont traquer un homme et le tuer, mais la profileuse, ex-petite amie du shérif qui avait de Seattle rejoint l'équipe ne croit pas à cette culpabilité de part trop évidente, les rebondissements vont s'accélérer au fur et à mesure que de nouveaux éléments apparaissent.

Malgré que le lecteur découvre assez rapidement l'identité du tueur, sous forme de courts flash-backs le suspense est maintenu car l'on ne sait pas les motivations qui l'ont concduit à ces meurtres.

Les personnages sont bien définis dans leur ensemble notamment le meurtrier qui parvient de manière assez exceptionnelle à manipuler les forces de l'ordre. Le personnage du shérif par contre frise à certains moments la caricature. En effet, par moments on a la nette impression de se trouver plutôt dans un western que dans un policier se déroulant à notre époque. Le contraste est saisissant avec la profileuse qui agit avec subtilité mais qui manque un peu de confiance en elle. Le shérif est en effet présenté en début de roman comme un professionnel très efficace et ce n'est pas ce qui est démontré dans le récit car il est beaucoup trop vite convaincu de la culpabilité d'un suspect. Ces traits de caractère ne sont pas du tout en adéquation avec ce qu'il prône. On n'échappe pas non plus à un flic véreux qui vend des informations aux journalistes. C'est dommage de trouver dans une histoire plutôt bien conduite de tels éléments.

Une fois de plus on n'échappe également pas à une romance entre les deux enquêteurs : on est dans un policier ! Serait pour attirer plus de lectrices ?

Le style de l'auteur est simple, direct, peu descriptif mais tout de même imagé ce qui permet au lecteur malgré les petits défauts ci-dessus signalés d'être pleinement plongé dans l'histoire du début à la fin du récit.


Au final, on est dans un bon roman policier, qui se déroule de manière fluide, quoique que classique sur le fond. Un policier de bonne facture qui donne envie de lire d'autres romans de l'auteur malgré un petit bémol en fin de roman : on ne sait rien de l’état du jeune enfant !


jeudi 8 février 2018

La racine du mal de Raoul Coudène


Lecture dans le cadre du challenge : 


Un prêtre vient d'être muté dans une paroisse à Avignon, en remplacement de son défunt curé.
L'église est construite au centre de la ville, sur le site d'un quartier populaire et d'un sanctuaire satanique, rasés l'un et l'autre par la papauté au XIIIe siècle. L’Inquisition avait capturé la prêtresse du culte avec de nombreux adeptes et les avait condamnés au bûcher après les avoir soumis à un procès.
Un lieutenant de police enquête sur une série d'homicides à caractère religieux. Les investigations convergent vers cette église multicentenaire qui, entre autres, suscite l'intérêt de deux descendantes de la prêtresse.
L'une, férue d'occultisme, parce qu'elle veut s'adonner au satanisme et prendre la suite de son ancêtre ; l'autre, chef d'une organisation criminelle, parce qu'elle utilise le lieu de culte comme antichambre.
Cette religion sacrilège n'existe plus, ses adeptes ont été décimés, mais le Démon hante toujours les lieux. Il se manifeste de façon si pernicieuse que le prêtre devient un tueur en série, que certains fidèles changent de comportement et que les confessions de personnages sinistres se multiplient. 


Dans la préface historique l'on assiste à l'arrestation d'une trentaine de membres d'un culte satanique dans la cité des papes et également à la fin d'Eugénie Miracourt leur grande prêtresse. Mais quelques personnes dont des membres de sa famille ont réussi à fuir dans le Lubéron.
Le début réel du roman va nous faire suivre plus principalement Lucien Malfroy, prêtre de l'église Saint-Didier érigée sur le lieu de la maison d'Eugénie Miracourt. Une prêtre qui se croit à l'image de l'inquisition investit par Dieu de la mission d'éradiquer le mal.
Quand plusieurs cadavres ont été retrouvés et que les corps démontrent qu'ils ont été tués selon le mêmes procédures que celles employées au Moyen-âge, l'enquête est confiée à la Capitaine Alexandra Lorenzi qui réintègre le commissariat après un arrêt de plusieurs mois du à une blessure en service. Une enquêtrice qui va retrouver des bribes de son passé qu'elle aurait préféré oublié.
Dans ce thriller qui mêle habilement ésotérisme et fantastique, de nombreux rebondissements nous emmène dans les pas d'un nombre de personnages qui ont un rapport avec l'histoire qui s'est déroulée quelques siècles plus tôt. Si l'enquête menée par l'enquêtrice occupe peu de place dans cette histoire qui mêle habilement les résurgences du passé à un trafic de stupéfiant bien de nos jours, le panel de personnages à l'esprit des plus torturés pour certains est des plus intéressants à suivre malgré des plongées dans l'esprit de certains des personnages un peu longs.
Le coté fantastique en relation avec le diable est peu présent dans la majorité du roman et ce n'est que dans les ultimes chapitres qu'il prend toute son ampleur pour terminer sur une dénouement des plus particuliers.
Malgré des passages un peu pesants la plume de l'auteur se révèle addictive. L'on regrettera toutefois que le côté trafic de drogue occupe une place un peu trop grande et que sa conclusion est une peu trop explosive et manque de finesse. Des passages qui nous font prendre conscience que le Mal peut revêtir différentes formes.


Un thriller un peu particulier autant dans sa forme que dans son fond avec une dynamique de lecture un peu lente par moments mais qui ne pourra que séduire les amateurs d'enquêtes mélangeant sciences occultes et fantastique.