mardi 3 octobre 2017

Raison de tuer de Blake Pierce


Lecture dans le cadre du challenge :



La lieutenante de la police criminelle Avery Black a traversé l’enfer. Autrefois la meilleure avocate de la défense, elle est tombée en disgrâce quand elle a réussi à faire sortir un brillant professeur de Harvard – seulement pour le voir tuer à nouveau. Elle a perdu son mari ainsi que sa fille, et sa vie s’est effondrée autour d’elle.

Essayant de se racheter, Avery s’est tournée vers l’autre côté de la loi. En travaillant dur pour gravir les échelons, elle a atteint la Brigade Criminelle, au mépris des autres agents, qui se souviennent encore de ce qu’elle a fait, et qui la haïront toujours.

Cependant même eux ne peuvent nier qu’Avery a un esprit brillant, et quand un inquiétant tueur en série sème la peur au cœur de Boston, tuant des filles issues des meilleures universités, c’est vers Avery qu’ils se tournent. C’est l’occasion pour Avery de faire ses preuves, de trouver finalement la rédemption dont elle a tant besoin. Et pourtant, comme elle va bientôt le découvrir, Avery va se heurter à un tueur aussi brillant et audacieux qu’elle.

Dans ce jeu psychologique du chat et de la souris, des femmes meurent avec de mystérieux indices, et les enjeux ne pourraient être plus élevés. Une frénétique course contre la montre mène Avery à travers une série de rebondissements stupéfiants et inattendus – culminant dans un climat que même Avery ne pourrait imaginer.

Alors qu'elle sort d'une soirée étudiante donnée par la confrérie à laquelle elle appartient, une jeune femme est droguée à l'aide d'une seringue, incapable de se défendre elle est emmenée dans un van.

Quarante huit heures plus tard, on assiste à l'arrivée de l'inspectrice principale Avery Black, transfuge des Affaires Internes, à la Criminelle suite à sa demande d'affectation. Traînant un lourd passif de son premier emploi d'avocate, c'est sous les sous-entendus, les quolibets voire les injures qu'elle est accueillie par ses nouveaux collègues qui comme à l'accoutumée voient d'un mauvais œil sa venue.

Une fois de plus l'on n'échappe pas à l'éternel cliché de la policière brisée par son passé, son divorce, et un panel de collègues masculins misogynes et qui n'apprécient pas le fait qu'une brillante plaidoirie ait permis la libération d’un sérial-killer qui à dés sa sortie repris ses crimes.

A peine arrivée, elle est envoyée, accompagnée du seul collègue masculin qui accepté de travailler, sur le lieu de la découverte du corps de la jeune étudiante. La mise en scène très particulière du corps attire particulièrement l'attention de l'inspectrice sur la probabilité d'avoir affaire à un sérial-killer. Très rapidement elle découvre des indices sur l’enlèvement mais qui ne permettent pas d'identifier l'auteur de ce meurtre. Et tout naturellement l'enquête va débuter par les interrogatoires des proches de l'étudiante.

Si «Raison de tuer » est présenté comme un « thriller » les rares apparitions ne sont pas assez percutantes, et l'enquête qui occupe la plus grande partie du roman font plus pensé à un policier classique. En effet même si les meurtres se succèdent le rythme du roman, sans être lent, manque un peu de punch et l'enquête est tout ce qu'il y a de plus classique : enquêtes de voisinage, audition des proches, interrogatoires des proches, recoupement d'indices, recherche de points communs entre les différentes victimes...

Le scénario est maîtrisé de main de maître, tout s'enchaîne de manière logique, malgré de nombreuses impasses l'enquête progresse naturellement sans incohérences.

On aurait pu craindre que la vie personnelle de l'inspectrice soit trop mise en avant, mais ce n'est pas le cas : les passages sont bien dosés, sans prendre le pas sur l’enquête, mais suffisamment pour maintenir l’ambiance délétère qui règne au commissariat.

Le style de l'auteur est fluide, efficace, plutôt direct, et correspond bien à ce genre de roman. On peut malheureusement regretter que la traduction ne soit pas à la hauteur : fautes d'orthographes assez nombreuses, des non sens fréquents, des phrases incompréhensibles qu'il faut lire à plusieurs reprise pour en déchiffrer le sens sans être bien sûr d'être en phase avec les pensées de l'auteur.

Au final, un policier de bonne facture, classique mais prenant, une enquêtrice qui réussit à nous séduire malgré son côté torturé, et malgré la traduction déplorable l'on a envie de continuer à lire les autres ouvrages de l'auteur.




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