vendredi 14 février 2014

NOCTURNE SUR FONDS D'EPEES – DANIEL WALTHER




RÉSUMÉ

Dans ce chaos de temps et de silence, dans ce désert où les civilisations explosaient comme des gouttes de lave, la Terre avec son orgueil maladif, sa vanité native ne connut qu'un destin très ordinaire : des équipages belliqueux la quittèrent, vastes escadres de proie dont la plupart connurent des sorts lamentables, s'échouant sur des plages inhospitalières, se laissant gober par des planètes en fusion.
Mais quelquefois des équipages parvinrent à créer des civilisations ici ou là, comme par exemple la Grande-Terre.
Pourtant, détachées de leurs racines, les civilisations para-terriennes ne connurent que des périodes apogétiques extrêmement courtes. La Barbarie, sous toutes ses formes, menaça rapidement les frêles réalisations des enfants de la Terre. La Magie, depuis de longs siècles, avait remplacé la science dans une grande partie de l'Univers.
La Grande-Terre se trouvait justement dans un secteur spatial où régnaient d'étranges et puissantes entités.
Comme celles qui avaient jeté leur dévolu sur le monde de Dijkal.
La Magie était mille fois plus ancienne que la Science. La Science essayait d'expliquer le monde ; et pourtant c'était la Magie qui régissait la vie de la plupart des espèces évoluées.
Mais cela les hommes, fiers de leur supériorité scientifique et technologique, ne pouvaient pas le savoir.
Ils ignoraient également qu'au-delà de la mer obscure qui séparait le système solaire des autres soleils de la galaxie, par-delà ce fragile noman's land qui les garantissait d'un mal pernicieux, des Créatures innommables avaient établi durablement leur Règne...


L'AUTEUR

Né en 1940 à Munster (Alsace), Daniel Walther est journaliste dans un grand quotidien de l'Est. Il dirige, chez Opta, le Club du Livre d'Anticipation (CLA) et Galaxie-Bis.
Grand Prix de la Science-Fiction Française, Prix Europa S-F Spécial, il a publié neuf romans et trois recueils de nouvelles.
Reconnu aujourd'hui comme l'un des tout premiers écrivains français de science-fiction et de fantastique, Daniel Walther peut, en outre, être considéré comme le seul grand poète français du genre.



Le recueil se compose de quatre nouvelles :

Nocturne sur fond d'épées,
Les eaux de gloire,
Dans le repaire de la goule,
Le navire du dieu d'argent


Inspirée de Moorcock, cette Saga de Synge et de Brennan se compose de quatre nouvelles assez longues. Les trois premières d'entre elles étaient parues entre 1972 et 1974 ce que l'éditeur omet de préciser, préférant frapper le quatrième de couverture d'un Inédit à la limite de l'arnaque, puisqu'il ne concerne que la quatrième nouvelle, la plus longue.

Sur une planète retournée à la barbarie après la conquête des étoiles par les hommes, deux héros que tout oppose se retrouvent contraints de se côtoyer dans des aventures aussi grandioses que terrifiantes. D’un côté Synge, personnage cultivé et civilisé qui a été arraché de son monde raffiné pour atterrir sur cette planète barbare. De l’autre Brennan, guerrier aussi musclé que stupide qui aime surtout violer et massacrer à tour de bras. L’un convoite le royaume et la femme de l’autre. Mais le deuxième a besoin du premier pour réussir sa quête. Les voilà tous les deux partis ensemble de concert tout en sachant qu’au moindre faux pas, l’autre en profitera pour le tuer.

L'auteur, dans la plus pure tradition de Michael Moorcok, qu'il cite dans sa présentation, nous invite à parcourir quatre textes de Sword and Sorcery. En effet, son écriture et son style abrupt, vénéneux sont dans la grande tradition de la sword and sorcery représentée en premier lieu par des Howard, Norman ou donc Moorcock. Mais ce qui le rapproche le plus du troisième est sans conteste son héros qui gagne, malgré le format court de la nouvelle, en profondeur au gré de ses quêtes.

Les règles de ce sous-genre sont respectées, la structure des histoires est celle de la quête, d'un objet ou d'un savoir, d'un pouvoir. Les personnages archétypes sont au rendez-vous : guerriers, sorcières, magiciens,...


Ces histoires se lisent agréablement, certaines pages méritent que l'on s'y attarde plus que pour une simple lecture cursive, et, en effet, les thèmes du pouvoir et du combat contre l'obscurantisme sont traités. On peut toutefois regretter que les textes ne soient pas d'un niveau littéraire égal, mais le plaisir est là, pour une après-midi confortable de lecture. Pour les amateurs de Sword and Sorcery classique qui apprécient l'apologie de l'action plutôt qu'une intrigue bien ficelée. L'intérêt principal réside dans la haine viscérale des deux guerriers, l'un pour l'autre et vice-versa, alors qu'ils sont obligés de cohabiter. Daniel Walther rend ici hommage au héros de Leiber, Moorcock ou Howard en privilégiant une fantasy faite de guerriers, d'aventures ou de combats plutôt que d'explorer les sociétés rencontrées ou le développement de la psychologie de ses personnages.

Une lecture rendue toutefois agréable par la plume de conteur de l'auteur saupoudrée de traits d'humour et d'érotisme.











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