As-tu reconnu leur officier ? demanda El Borak. Je ne l'avais jamais vu. Ils l'appelaient Osman Pasha. Leur drapeau était frappé d'une tête de loup blanc. Je l'ai vu à la lueur des cabanes en flammes. Les miens criaient en vain qu'ils étaient des amis. Il y avait une Allemande et un homme du Hauran. Ils étaient arrivés à El Awad à la tombée de la nuit, venant de l'est. Je pense qu'il s'agissait d'espions. Les Turcs ont tué l'homme et ont capturé la femme. Tout n'était que sang et folie. Folie, en effet ! murmura-t-il. Yusef se redressa sur un coude et se rapprocha de l'Américain. Il y avait une prière désespérée dans sa voix faiblissante. El Borak, je me suis bien battu pour l'émir Fayçal et pour Lawrence effendi, et pour toi ! J'étais à Yanbu, à Wejh et à Aqaba. Jamais je n'ai demandé de récompense ! Mais à présent, je demande justice et vengeance ! Exauce cette prière : tue ces chiens de Turcs qui ont massacré les miens ! Il n'hésita pas un instant. Ils mourront, répondit-il. Aventurier parcourant les montagnes d'Afghanistan et les déserts d'Arabie, Francis Xavier Gordon, « El Borak », traque ses ennemis dans des contrées aussi impitoyables que lui. Complots, trahisons, villes secrètes, affrontements sanglants, sectes d'assassins...
Avec El Borak Robert E. Howard s'éloigne de la fantasy pour aborder l'aventure mâtinée d'une touche de fantastique. Certaines des nouvelles sont parues à l'époque de leurs sorties dans Weird Tales.
Le recueil est composé de sept nouvelles mettant en scène des aventuriers occidentaux évoluant en Asie ou au Moyen-Orient.
A l'instar de Conan a quitté son Texas natal tout comme l'a fait le Cimmérien en effectuant le chemin inverse quittant le monde Occidental pour évoluer dans des univers plus exotiques.
Les actions de ces aventures se situent presque exclusivement dans une période proche de la Première Guerre Mondiale.
On retrouve l'aventurier dans des histoires plutôt répétitives sur le fond où il est souvent aux prises avec des aventuriers qui veulent s'emparer de territoires soit pour eux même soit pour leur nation d’origine, ou des sectes descendant de communautés moyenâgeuses comme les Ismaéliens qui dépendaient d'un maître tout puissant, le vieux sur la montagne.
L'univers est bien dépeint avec des cités secrètes, des trésors fabuleux protégés par des Djinns qui font souvent l'objet de croyances anciennes donnant au récit sa touche fantastique.
Pour mettre en scène son personnage central l'auteur s'est largement inspiré de Lawrence d'Arabie. Son personnage évoluant à son époque et dans les même contrées.
Du personnage on sait peu de choses, il est énigmatique, impitoyable et à l'instar du Cimmérien invincible, se sortant des pires situations sans presque une égratignure. Comme dans l'héroïc-fantasy de première génération, les personnages secondaires ne sont présents que pour mettre en valeur le héros.
L'écriture de l'auteur est simple, directe, bien adaptée à ce style.
El Borak nous fait découvrir une facette différente de l'auteur mais qui se rapproche tout de même de son héros iconique.
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