RÉSUMÉ
Dans
ce chaos de temps et de silence, dans ce désert
où les civilisations explosaient comme des gouttes de lave, la Terre
avec son orgueil maladif, sa vanité native ne connut qu'un destin
très ordinaire : des équipages belliqueux la quittèrent,
vastes escadres de proie dont la plupart connurent des sorts
lamentables, s'échouant sur des plages inhospitalières, se laissant
gober par des planètes en fusion.
Mais
quelquefois des équipages parvinrent à créer des civilisations ici
ou là, comme par exemple la Grande-Terre.
Pourtant,
détachées de leurs racines, les civilisations para-terriennes ne
connurent que des périodes apogétiques extrêmement courtes. La
Barbarie, sous toutes ses formes, menaça rapidement les frêles
réalisations des enfants de la Terre. La Magie, depuis de longs
siècles, avait remplacé la science dans une grande partie de
l'Univers.
La
Grande-Terre se trouvait justement dans un secteur spatial où
régnaient d'étranges et puissantes entités.
Comme
celles qui avaient jeté leur dévolu sur le monde de Dijkal.
La
Magie était mille fois plus ancienne que la Science. La Science
essayait d'expliquer le monde ; et pourtant c'était la Magie
qui régissait la vie de la plupart des espèces évoluées.
Mais
cela les hommes, fiers de leur supériorité scientifique et
technologique, ne pouvaient pas le savoir.
Ils
ignoraient également qu'au-delà de la mer obscure qui séparait le
système solaire des autres soleils de la galaxie, par-delà ce
fragile noman's land qui les garantissait d'un mal pernicieux, des
Créatures innommables avaient établi durablement leur Règne...
L'AUTEUR
Né
en 1940 à Munster (Alsace), Daniel Walther est journaliste dans un
grand quotidien de l'Est. Il dirige, chez Opta, le Club du Livre
d'Anticipation (CLA) et Galaxie-Bis.
Grand
Prix de la Science-Fiction Française, Prix Europa S-F Spécial, il a
publié neuf romans et trois recueils de nouvelles.
Reconnu
aujourd'hui comme l'un des tout premiers écrivains français de
science-fiction et de fantastique, Daniel Walther peut, en outre,
être considéré comme le seul grand poète français du genre.
Le
recueil se compose de quatre nouvelles :
Nocturne
sur fond d'épées,
Les
eaux de gloire,
Dans
le repaire de la goule,
Le
navire du dieu d'argent
Inspirée
de Moorcock, cette Saga de Synge et de Brennan se compose de quatre
nouvelles assez longues. Les trois premières d'entre elles étaient
parues entre 1972 et 1974 ce que l'éditeur omet de préciser,
préférant frapper le quatrième de couverture d'un Inédit à la
limite de l'arnaque, puisqu'il ne concerne que la quatrième
nouvelle, la plus longue.
Sur
une planète retournée à la barbarie après la conquête des
étoiles par les hommes, deux héros que tout oppose se retrouvent
contraints de se côtoyer dans des aventures aussi grandioses que
terrifiantes. D’un côté Synge, personnage cultivé et civilisé
qui a été arraché de son monde raffiné pour atterrir sur cette
planète barbare. De l’autre Brennan, guerrier aussi musclé que
stupide qui aime surtout violer et massacrer à tour de bras. L’un
convoite le royaume et la femme de l’autre. Mais le deuxième a
besoin du premier pour réussir sa quête. Les voilà tous les deux
partis ensemble de concert tout en sachant qu’au moindre faux pas,
l’autre en profitera pour le tuer.
L'auteur,
dans la plus pure tradition de Michael Moorcok, qu'il cite dans sa
présentation, nous invite à parcourir quatre textes de Sword and
Sorcery. En effet, son écriture et son style abrupt, vénéneux
sont dans la grande tradition de la sword and
sorcery représentée en premier lieu par des Howard,
Norman ou donc Moorcock. Mais ce
qui le rapproche le plus du troisième est sans conteste son héros
qui gagne, malgré le format court de la nouvelle, en profondeur au
gré de ses quêtes.
Les
règles de ce sous-genre sont respectées, la structure des histoires
est celle de la quête, d'un objet ou d'un savoir, d'un pouvoir. Les
personnages archétypes sont au rendez-vous : guerriers,
sorcières, magiciens,...
Ces
histoires se lisent agréablement, certaines pages méritent que l'on
s'y attarde plus que pour une simple lecture cursive, et, en effet,
les thèmes du pouvoir et du combat contre l'obscurantisme sont
traités. On
peut toutefois regretter que les textes ne soient pas d'un
niveau littéraire égal, mais le plaisir est là, pour une
après-midi confortable de lecture. Pour les amateurs de Sword and
Sorcery classique qui apprécient l'apologie de l'action plutôt
qu'une intrigue bien ficelée. L'intérêt principal
réside
dans la haine viscérale des deux guerriers, l'un pour l'autre et
vice-versa, alors qu'ils sont obligés de cohabiter. Daniel Walther
rend ici hommage au héros de Leiber, Moorcock ou Howard en
privilégiant une fantasy faite de guerriers, d'aventures ou de
combats plutôt que d'explorer les sociétés rencontrées ou le
développement de la psychologie de ses personnages.
Une
lecture rendue toutefois agréable par la plume de conteur de
l'auteur saupoudrée de traits d'humour et d'érotisme.
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