Le
mercenaire Sidoine de Valzan est chargé d'escorter la prophétesse
Jehanne. La jeune femme prétend pouvoir remettre le Dauphin sur le
trône et rétablir la paix dans le royaume.
Mais
à son arrivée, Sidoine découvre qu'elle a été assassinée par
des démons. Il lui faut absolument trouver une femme pour sauver le
royaume, mais qui ? Il ne connaît personne en ces terres
étrangères.
Personne,
hormis la prostituée avec laquelle il a passé la nuit précédente :
Oriane.
Oriane.....
Jehanne..... qui verra la différence ?
L'AUTEUR
Bénédicte
se dit "ch'ti d'origine, normande de cœur" mais habite
aujourd'hui en région parisienne.
Son premier roman, Les yeux d'Opale a paru en septembre 2010 aux éditions Gallimard jeunesse.
Son premier roman, Les yeux d'Opale a paru en septembre 2010 aux éditions Gallimard jeunesse.
La
Pucelle et le Démon est une réinterprétation de l'auteur de
la légende de Jeanne d'Arc.. Une idée de départ très intéressante
car certains historiens s'interrogent sur celle-ci en se demandant si
elle n'aurait pas été qu'un pion. C'est donc avec une certaine
réussite que l'auteur donne une interprétation de cette théorie,
qui mêle fiction et faits historiques, dans un univers où la magie
et les démons sont omniprésents.
L'auteur
nous plonge immédiatement dans son récit, en passant sur un rythme
effréné de Jehanne, pieuse vierge de Domfroy, à Sidoine, un
mercenaire chargé de l'escorter devant le Dauphin. Une Jehanne qui
dés la fin du premier chapitre est tuée par les démons. Au lieu de
se remettre en question, Sidoine, se réjouit de ne pas avoir été
présent au moment du carnage. Un personnage non conventionnel,
blasphémateur, jurant comme un charretier, qui donne le ton à
l'histoire.
Pour
écrire son roman, l'auteur a fait un vrai travail de recherche,
l'intrigue est bien maîtrisée et fait preuve d'originalité pour
que cette histoire, plus ou moins connue de tous, surprenne toutefois
le lecteur. A chaque début de chapitre, un incipit présente
l'histoire de la vraie légende, permettant ainsi au lecteur de
comparer la vérité avec la fiction.
En
revisitant de manière originale et en y introduisant une part de
fantastique, l'auteur nous offre une vision différente de ce
qu'aurait pu être la réalité de l'autre côté de la légende. Le
lecteur appréciera cette façon de revisiter l'histoire à la
manière de Pierre Pevel dans les Lames du Cardinal.
Sidoine
chargé de ramener une jeune femme, il va prendre le parti de
remplacer Jehanne par Oriane, une prostituée avec qui il avait passé
la nuit. A partir de là, vous pouvez
laisser Jeanne d'Arc de côté et vous concentrer sur le récit que
vous avez entre les mains, histoire de ne pas en perdre une miette.
Le
lecteur ressentira une forte empathie pour le personnage du
mercenaire, car, en effet c'est celui qui évoluera le plus au fil
des pages. Si au début, il apparaît grande gueule, paillard et je
m'en foutiste il va au contact de la jeune fille s'adoucir et laisser
transparaître sous sa carapace sa droiture et ses faiblesses. De
surcroît, ses échanges avec sa partie démoniaque apporte une
touche d'humour, même si on peur reprocher sur la fin que le démon
serine toujours la même chose. Avec Oriane c'est l'inverse, elle
apparaît au départ avec un caractère fort et des réparties qui
bousculent Sidoine, mais par la suite sa présence et ses phrases
ironiques font place à une attitude butée et orgueilleuse. Le
lecteur aurait apprécié que l'histoire bascule par moments sous son
point de vue pour apporter plus de cachet à son personnage.
Oriane
et Sidoine cohabitent bien, ce sont des personnages pleins de défauts
mais le duo fonctionne à merveille. Les personnages secondaires ne
sont pas assez fouillés, notamment la sorcière qui poursuit avec
ses démons Sidoine.
Le
style de l'auteur est plutôt bon, elle a bien su retranscrire selon
moi la vie à cette époque, le langage y est cru et sans détour
donnant une authenticité agréable à l'histoire.
Mais
le tout manque de détails sur certains point du récit ou nous
laisse sur un goût d'inachevé. Notamment le point le plus flagrant
se révèle être l'opposition qui possède des moyens plus
impressionnants que nos héros, dont les plans sont déjoués trop
facilement. Ces ennemis sont par trop passifs, j'ai eu l'impression
qu'ils n'étaient là que pour le décor. La magie présente dans cet
univers manque cruellement d'explications de bases ; il existe
différentes sortes de magie mais on ne sait lesquelles. L'univers
n'est pas, au début du livre, n'est pas assez explicité et le
lecteur a du mal à s'y immerger.
Quant
à la fin , elle est trop brutale et il subsiste des zones d'ombres
qui si elles avaient étaient explicitées auraient donné plus de
charme au roman : un goût d'inachevé est la dernière
impression qui reste dans la tête du lecteur la dernière page
tournée.
Dans
l’ensemble, un roman accrocheur à l'action bien présente mais peu
attractive dans la deuxième partie du livre, aux interventions du
démon de Sidoine trop redondantes. Avec La Pucelle et le Démon,
l'auteur nous offre un roman aux personnages réussis, au récit
ironique et à l'écriture fluide, aux combats très bien réalisés
qui rendent le récit très visuel, mais où l'on aurait aimé en
savoir plus, notamment sur le passé de Sidoine.
Une
romance hors du commun entre deux protagonistes qui ont chacun un
secret qui pourrait leur valoir de finir sur un bûcher. Une façon
ludique de réviser cette partie de notre histoire de France que j'ai
adorée. Il y a un juste équilibre dans le récit entre les
batailles sanglantes et la romance, les descriptions et les
dialogues. le tout servi par une écriture fluide.
Le
monde décrit dans La
Pucelle et le Démon est
donc semblable à notre Moyen-Âge à l’époque de Jeanne d’Arc,
si ce n’est qu’on y utilise la magie et les démons… en bien
comme en mal.
On
y découvre les horreurs et l'angoisse des champs de batailles, la
barbarie des routiers, la position déplorable de la femme dans la
société, et on peut s’empêcher de songer aux scènes les plus
dures de Braveheart. .
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