mardi 12 janvier 2016

L'Ombre de la lumière, Marjorie Blanc



Élevée dans la pure tradition des sorcières-guerrières, Ombre consacre sa vie à Aliokhine, future reine des lacs de Novembre. Discrète, droite, et détachée du monde environnant, elle s est promis de protéger la jeune princesse et son futur époux. Mais sa rencontre avec Tobias, jeune page sans importance, va tout changer.

Entre les complots, les trahisons, et une attirance inexplicable pour la nature humaine, Ombre devra se battre ardemment pour garder en vie Aliokhine et maintenir son statut d être invisible qui la protège de la lumière. Aidée, malgré elle, par trois chevaliers du roi Philippe IV et par son cheval Miel, Ombre devra tout miser sur son intelligence et son sang-froid.

Elle était ici pour la reine. Juste la reine. Elle était née pour servir la reine. Juste servir. Elle mourrait pour la reine. Juste mourir. Ombre retint un soupir et chanta les mots que lui avait murmuré la femme au teint poivré avant de la marquer au fer rouge. Son c ur et sa tête devaient toujours être là où Aliokhine se trouvait. Seule Aliokhine importait.


Un titre accrocheur, qui laissait présager une fantasy sombre, peut-être un peu teintée de Sword and Sorcery avec pour personnage principal une héroïne à la fois sorcière mais aussi guerrière. Mais d'un autre côté avec dans le rôle principal on redoute aussi que la fantasy vire rapidement à la romance. Ce qui malheureusement par la suite s'avérera vrai.

Avant de parler de l'histoire proprement dite, il est nécessaire de préciser que dès le prologue on relève une incohérence de qualificatifs, et déjà on se pose la question de savoir si l'auteure s'est relue ou si c'est voulu. Si c'est le deuxième choix,

l'auteur a comme dans son titre apporter une figure de style, mais force est de constater que sur le lecteur c'est l'effet inverse qui s'exerce, et c'est donc avec un certain a-priori que l'on débute le premier chapitre.

Un traité de paix récent a été signé entre deux pays voisins en guerre de puis fort longtemps. Un traité qui dérange certaines personnes et dans l'ombre visent, en supprimant l'un des rois, à réalimenter la discorde. Sur donc sur fonds d'intrigues et de complot que nous suivons l’héroïne, une jeune sorcière-guerrière, formée depuis sa plus tendre enfance à protéger une personnalité comme le prévoit son ethnie, en l’occurrence comme l'indique la quatrième de couverture la jeune princesse devenue par son mariage récent, la reine.

Un postulat de départ des plus simples, récurrent dans le genre, et qui ne prendra dans le récit aucune autre ampleur. En effet l'intrigue reste, tout au long du récit linéaire, aucune ramification, ni aucune intrigue subsidiaire ne venant la renforcer.


L'univers n'est pas du tout développé, pas d'informations ethniques, pas d'informations géopolitiques, pas d'informations géographiques,.... C'est tout juste si l'on est a même de définir dans tel type de période se déroule le récit. La seule indication qui permet de situer dans quel type d'univers nous sommes c'est la présence de mousquets, qui situerait le monde dans lequel évoluent les personnages comme équivalent au siècle de Louis XIV. Pour une fois que l'on sert du sempiternel moyen-âge, pas le moindre information n'est fournie au lecteur, même pas une petite description du château royal, pas la moindre parcelle de la vie des gens qui y vivent, l'auteur ne s'est concentré que sur les personnages qui jouent un rôle dans l'intrigue. Pas de carte n'est insérée dans le roman, mais aurait-elle été bien nécessaire vu la pauvreté du monde mis en place par l'auteure.

Dans un très court un roman, la romance prend nettement le pas sur l'intrigue, déjà peu étoffée , puis l'auteur pousse jusqu'à nous offrir une scène de sexe. Et là on se dit heureusement que le roman ne soit pas plus long.

Si dans la première partie du roman, la jeune apatride arrive à susciter de l'émotion avec la dureté de sa formation, très rapidement ses introspections sur elle même, ses jérémiades finissent rapidement par agacer le lecteur. Bien défini, au départ le personnage offre dans son développement un approfondissement totalement raté au niveau psychologique. A l'instar de l'ensemble du roman, les autres personnages sont peu fouillés, insuffisamment travaillés.

Si les noms attribués aux sorcières peuvent à la rigueur coller à la personnalité, il n'en va pas de même avec les dénominations des territoires, l'auteur en voulant apporter sa marque de famille à sombré dans le puéril. Un sentiment confirmé par le final : ils se marièrent et vécurent heureux. Un dénouement que l'on ne trouve que dans les contes de fées qu'on lit aux élèves de maternelle.

La magie, avec pour personnages des sorcières, aurait pu apporter un plus au roman, mais là aussi c'est réduit à la plus simple expression, ne servant qu'à les dissimuler à leur entourage.

L'écriture est fluide, mais les effets de style avec de petits sauts en arrière, puis retour sur l’élément avec un changement de point de vue, se révèlent scolaires et n'ont que pour effet de casser la dynamique de lecture.

En conclusion, on est en présence d'un roman totalement raté, mal écrit, immature, ne présentant aucune idée personnelle,... Le pire roman de fantasy depuis plus de quarante ans de lectures dans le genre. Comment est-il possible d'éditer un tel roman, alors que moult auteurs nettement plus intéressants doivent se contenter d'une publication en e-book au mieux.






Aucun commentaire: