lundi 18 janvier 2016

L'écho des profondeurs, Lucie Goudin



Kardey et ses compagnons sont sortis vivants de la forêt de Pelgrom. Toujours soucieux de mener à bien leur quête afin de sauver leurs terres, ils poursuivent leur route plus loin, vers l’est. Leurs pas les mènent jusqu’aux entrailles des Montagnes de Non-Retour, qui pourraient bien devenir leur tombeau s’ils n’échappent pas à ce nouveau coupe-gorge… Sur les traces du Deuxième, la mort ne fut jamais aussi proche d’eux… Ce tome 2 constitue la suite des aventures des six personnages centraux dont les relations vont évoluer, en bien ou en mal, au gré des mystères de plus en plus fréquents. La présence des Mages Noirs, qui sortent enfin de l’ombre, ne va pas leur faciliter la tâche !


Après un premier volet intéressant malgré un synopsis calqué sur celui d'un scénario de JDR, une intrigue qui avait a peu de mal à se développer comme dans la majorité des tomes introductifs, c'est avec un certain plaisir que nous retrouvons les protagonistes, point fort du premier opus.

Nous retrouvons les six compagnons, pratiquement là où nous les avions quittés au tome précédent, toujours à la recherche des artefacts qui sauveront leur pays. Le premier chapitre s'ouvre sur un cauchemar de Kardey. Se révélera-t-il une fois de plus prémonitoire ?

Dés le début de l'histoire, de manière presque anodine, l'auteure relance le climat d'insécurité permanente qui entoure le petit groupe, relance également l'aura de mystère qui entoure l'identité de la voleuse, rapidement le récit monte en intensité et suscite l’intérêt du lecteur pour le récit. Le groupe en danger, celle-ci va révéler son appartenance à une guilde d’assassins, elle va être séparée du groupe qui sera fait prisonnier. Elle va voler à leur secours ; la tension va diminuer mais le mystère n'est pas complètement levé. Tout au long du roman, la voleuse occupera le premier plan et malgré que tous adhérent pas à ses ordres, ils ne peuvent que la suivre. Occuper la première place dans un groupe d'aventuriers est plutôt rare pour un personnage féminin.

Au fil des pages, en même temps qu'elle développe ses personnages, l'auteur en fait de même pour le monde géographiquement et historiquement. Le panthéon des dieux qui occupent une place importa tante depuis le début de l'aventure prend lui aussi de l'ampleur. Les descriptions qui précisent ces divers points sont équilibrées et décrivent également la vie quotidienne des personnages. Manque de carte ne permet pas au lecteur de bien visualiser la progression des personnages et la position des antagonistes, une lacune que l'on espère corrigée au troisième volet.

Le récit est uniquement centré sur le groupe, on aurait aimé que l'auteur nous tienne informé de la géopolitique qui se développe en parallèle, hormis le fait d'apprendre que la guerre est déclarée on ne sait rien de ce qui se passe dans le monde. La guerre qui menaçait étant l'élément déclencheur de la quête des personnages, on aurait aimé suivre les préparations des armées de Maltazar. Au fil des chapitres, des rencontres faites par les six compagnons, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, le récit gagne en profondeur tout comme les personnages.

La magie occupe aussi une place prépondérante dans le récit, mais il est dommage que l'auteure ne nous gratifie pas du combat qui a opposé les sorcières aux mages noirs. Les combats ne sont également pas tous exploités en profondeur. Toutefois si l'action n'est pas débridée, l'auteur conduit son intrigue de belle manière et le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer. L'humour caustique omniprésent dans les dialogues, notamment entre la voleuse et le guerrier, apporte un gros plus au récit mettant une pointe de légèreté dans des situations parfois critiques. Ce n'est que dans la toute dernière partie que l'auteure nous gratifie d'un combat de magiciens : alors que les neuf seigneurs, protégés par les magiciens, sont en réunion pour s'entendre sur les préparatifs de guerre que les Mages Noirs font irruption. Et l'affrontement tourne à leur avantage quand la venue d'un nécromancien les met en fuite. Le combat dure plusieurs pages, l'auteur nous décrivant à merveille les pouvoirs de chacun. Un passage où la dynamique du récit se fait plus enlevée, mais qui arrive un peu tardivement.

Si l'impression de synopsis calqué sur celui d'un JdR se fait moins présent et que l'écriture de l'auteure semble plus fluide, on retrouve malheureusement comme au premier volet des fautes d'impressions qui sont comme à l’accoutumée la marque de fabrique de la maison d'édition. Des mots remplacent les mots qui auraient du se trouver réellement, des lettres à la place d'autres qui changent le mot et le sens de la phrase, des lettres absentes,... Ce qui se révèle fort préjudiciable à l'auteure car son style en est modifié et à la lecture ces coquilles finissent d'agacer le lecteur qui ne juge pas le récit à sa juste valeur.

Au final, ce deuxième volet se révèle nettement supérieur au premier, mais les désagréments subis lors de la lecture ne permettent pas de mieux le noter. Si chez l'auteur les errements relevés dans le premier tendent à s'estomper, il est dommage que la maison d'édition ne fasse pas de même.









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