mercredi 27 avril 2016

L’œil du monde, Robert Jordan


Lecture dans le cadre du challenge :






La Roue du temps tourne à mesure que les Ères se succèdent... Et bien vite elle va entraîner dans sa course effrénée Rand et ses amis, obligés de fuir leur village contre lequel de monstrueux géants ont lancé l'assaut. Jetés sur les routes, ils n'ont pas d'autre choix que de suivre Moiraine la magicienne, en direction de la cité de Tar Valon où ils seront enfin en sécurité ! Le temps presse, car l'un des compagnons est peut-être le Dragon réincarné, celui qui doit vaincre les Ténèbres...


Alors que son père et lui traversent le Bois de l'Ouest pour livrer une cargaison d cidre et d'alcool de pommes au village de Deux -Rivières, Rand s'aperçoit qu'ils sont suivis par un étrange cavalier. La présence étrange de cet homme tout de sombre vêtu suscite chez le jeune homme une sorte de malaise. En effet, alors que le vent s’engouffre dans ses vêtements, la cape de l'homme ne bouge pas du tout. Lorsqu'il informe son père qu'ils sont suivis et se retournent, l'étrange cavalier a disparu comme par magie. Mais les appréhensions du jeune homme vont vite se vérifier, leur ferme est attaquée par des Trollocs. Son père blessé il l'amène a Deux-Rivières, qui a également subi l'assaut des forces du ténèbres. En soignant son père, Moiraine, l'Aes Sedai, va lui révéler que c'est lui et ses compagnons qui sont réellement traqués.

Après un prologue qui nous présente la sempiternelle lutte du Bien et du Mal, l'auteur nous présente l'un des protagonistes principaux, esquisse une partie de son univers et nous présente le début du contexte de son intrigue. L'histoire est quand même très, très complexe, avec tous les âges qui se succèdent les aventures de tel ou tel personnage illustre, qui déroute parfois le lecteur qui doit ingérer toutes ces informations. Des Âges qui ne sont pas sans rappeler un certain SDA. Si les longs paragraphes descriptif peuvent paraître un tant soit peut rebutants, ils sont nécessaires à l'imprégnation de l'ambiance particulière de l'histoire, ce qui est un mal nécessaire pour connaître les lieux lorsque l'on s'engage pour une histoire au long cours. Le récit suscite chez le lecteur une fausse impression de course poursuite, si les périodes d'accalmies sont nombreuses, elles s'imbriquent parfaitement avec celles plus mouvementées d'actions, et l'histoire, avec cette osmose, dégage une bonne dynamique de lecture dynamique .


Descriptions très précises, très détaillées et le monde imaginé par l'auteur se révèle très dense. Un univers que l'on découvre au fil des chapitres. Dés le début du récit avec la fête de la fin de l'Hiver, l'auteur s'est également inspiré de la culture celtique. L'on retrouve également une allusion à la Guerre de Cents Ans avec le combat mené contre les forces du mal d'une même durée. Les lieux visités ou traversés son très visuels, l'on a presque l'impression de s'y trouver. Un univers qui vu la qualité n'est pas sans tout de même créer certaines longueurs.


Dans ce premier tome l'auteur prend le temps, après avoir introduit le récit, d'installer ses personnages qui sont très fouillés et plutôt nombreux : trois jeunes garçons et deux jeunes filles, tous marqués par un destin dont ils ignoraient tout. On retrouve avec ces personnages un thème récurrent en fantasy où de jeunes gens doivent sauver le monde. On apprécie dés le début ces jeunes gens qui à l'inverse de bien des fantasy se sentent dépassés par ce qui leur arrive. En effet leurs réactions restent cohérentes, exactement ce que l'on attend des jeunes gens de leur âge. A ces personnages s'ajoutent, en plus de l'Aes Sedai et de son Champion, du ménestrel, des protagonistes secondaires que l'on découvre au fur et à mesure du récit et qui se révèlent intéressants même si certains dans ce présent volume occupe peu de place. Avec pas moins de trois femmes dans le groupe et notamment la magicienne qui occupe par ses actions une place de premier ordre l'auteur fait la part belle à la gent féminine dans cette saga. Des personnages féminins plutôt bien trempés qui nous donnent des colères mémorables. Le personnage avec lequel l'on s'attache le moins est celui du Champion qui reste très mystérieux pour ne se révéler que vers la fin du tome.

Le style de l'auteur, malgré la précision du récit, se révèle dans son ensemble plutôt fluide et la dynamique de lecture, avec de nombreux retournements de situation, est également bonne car il ne faut pas oublier que l'on est dans un tome introductif à une très longue saga et qu'il faut poser de manière très explicite les différents rouages de l'histoire.

En résumé l'on a un univers bien construit, cohérent, une aventure divertissante,
mais le récit manque cruellement d'originalité avec des Trollocs qui ressemble étrangement à des Orcs, de jeunes amis promis à une grande destinée... Une fresque prometteuse qui malgré certains petits défauts parvient à retenir l'attention du lecteur.





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