jeudi 7 avril 2016

Le faux prince, Jennifer A. Nielsen


Lecture dans le cadre du challenge : 



Au royaume de Carthya, le roi Eckbert, son épouse et leur fils aîné Darius, héritier légitime du trône, viennent d’être assassinés, mais la nouvelle est encore tenue secrète. Le fils cadet, le prince Jaron, a été banni du palais quatre ans plus tôt et a disparu en mer. De peur que le royaume ne sombre dans une guerre civile, Conner, un membre de la cour, fomente un plan pour tirer avantage de la situation. Il compte faire croire à la cour que le prince Jaron n’est pas mort, et présenter un faux prince. Il recrute donc quatre garçons orphelins, de quatorze ans, qui présentent tous une certaine ressemblance physique : Roden, Lattamer, Tobias et Sage. Seul Lattamer, fragile, refuse de jouer la comédie et décline l’offre. Conner le fait alors immédiatement tuer par un de ses hommes de main. Les trois autres orphelins comprennent que coopérer est la seule façon de rester en vie. Au bout de quinze jours de "formation" (équitation, lecture, maniement de l’épée, danse, connaissance de l’étiquette, etc.), l’un d’entre eux deviendra le faux prince. Bientôt, dans la luxueuse propriété de Conner, s’engage une lutte sans merci. Roden le plus fort, ne brille pas par son intelligence ; Tobias est intelligent et cultivé, mais gringalet. Quant à Sage, de nature rebelle, il écope de cruelles punitions, et conçoit une haine farouche à l’égard de Conner...


Saige, un jeune orphelin, ainsi que trois autres orphelins, sont recueillis chez Conner, un membre du conseil royal pour remplacer, suite à l'assassinat de la famille royale, le Prince Jarod qui aurait disparu quatre ans plus tôt victime du naufrage de son navire suite à l'attaque de pirates. Conner informe de son plan, non sans avoir fait tué l'un deux à titre d'exemple, que les trois adolescents ont deux semaines pour tout apprendre ce qu'il y a savoir pour se comporter de la manière que l'aurait fait le jeune prince. Au bout de ce délai, il choisira l'un deux pour le présenter comme l'héritier du trône.

Si l'intrigue s'avère simple avec un complot visant a prendre indirectement le pouvoir par le biais d'un des trois jeunes, le synopsis l'est également puisque la majeure partie se veut initiatique avec la formation des trois jeunes gens.

Bien qu'il y ait en début de livre une carte présentant le royaume de Carthya et ses voisins, le monde dans lequel évoluent les protagonistes est peu développé car hormis le tout début de l'histoire où Conner recrute les jeunes gens, l'on n'a plus d'informations car tout se déroule intra-muros dans le manoir campagnard du conseiller. Malgré la formation des trois jeunes, l'auteur nous en apprend peu sur le royaume, certes si son historique est évoqué le lecteur n'en a pas la moindre bribe et la géopolitique ne fait également pas l'objet d'un développement, l'on n'apprend juste qu'un conflit pourrait voir le jour. Le déroulement de l'intrique ne s'effectue par l'intermédiaire des personnages ce qui a pour effet de produire un récit linéaire.

Les personnages sont dans l'ensemble plutôt bien esquissés, notamment en ce qui concerne les trois orphelins, l'auteur a su donner un chacun une personnalité qui lui est propre. Saige, le narrateur, est un personnage attachant personnage attachant et au sens de l'humour imbattable qui arrive à nous plonger dans son monde avec une étonnante facilité. Il est celui dont l'évolution au fil des jours est la plus appréciable. On a moins de facilité à s'attacher aux deux autres orphelins, Tobias nous apparaît un peu trop sur de lui et Roden un peu trop volontaire, ce qui détonne quelque peu par rapport à leurs âges et leurs vécus. On regrettera que l'auteur sur ce dernier point ne nous en apprenne davantage. Quand au personnage de Conner, le méchant, l'auteur lui a donné des traits parfois un peu caricaturaux. Quand personnages secondaires, ils ne sont malheureusement secondaires... pas assez développés pour s'en faire une véritable opinion.

L’écriture est fluide, le style simple, les chapitres sont courts ce qui favorise la dynamique de lecteurs, ce qui est essentiel lorsque l'on s’adresse à un lectorat jeune. La conduite du scénario est bien menée avec des révélations qui parviennent à nous surprendre. On regrettera toutefois que les dialogues paraissent, pour un adulte, parfois un peu niais, mais on peut s'absoudre de ce petit travers car ils apportent un petit air de fraîcheur.

Un début de cycle plutôt bien réussi, si l'on tient compte que l'auteur s'adresse à un lectorat à partie de dix ans.





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