mercredi 7 janvier 2015

Les cinq du royaume d'Elaguay - Damien Combrisson


Lecture dans le cadre des challenges Mort-Sûre :








Dans un temps très lointain, de nombreux combats faisaient rage dans le Royaume d'Elaguay. Les terres qui le composaient se divisaient en cinq territoires distincts : les Sentinelles, peuple d'humains installé sur les rives du Liogan, les Aluquantes, elfes discrets et courtois, les Louvaugans, magiciens, les Perragus, géants lunatiques et les Kystéras, peuple malsain des Hautes Terres d'Elaguay. Selon le grimoire des forces occultes, si l'un des cinq Grands Sages du Royaume parvenait à détruire les quatre autres, il posséderait suffisamment de puissance et de pouvoir pour régner en maître absolu sur Elaguay.


Après une brève introduction présentant les différentes ethnies peuplant le royaume, l'auteur débute son récit par cinq courts chapitres présentant géographiquement chaque pays, leurs dirigeants, leur politique, leurs forces militaires, leurs ressources,... Puis l'auteur passe à la description d'un personnage et de son passé, sans que l'on sache quelle sera son implication dans le récit à venir. La manière d'introduire l'univers et les personnages, si elle s'avère peu habituelle dans le genre comporte malheureusement de nombreuses ornières pour le lectorat, à savoir un sentiment premier de lire, non pas un roman, mais des manuels de JDR pour MJ et joueurs, ce trop nombreuses longueurs qui ne retiennent pas la pleine attention du lecteur qui se lasse rapidement.

L'auteur enchaîne ensuite sur deux chapitres mettant en contexte deux autres protagonistes que l'on suppose à ce stade du récit et comme l'indique le titre comme des personnages principaux. Les deux courts chapitres n'ont de prime abord apparemment pas de liens entre eux puisque deux intrigues différentes se profilent devant nos yeux, on pressent toutefois que le fil du conducteur du récit se résume à un conflit sur le point d'éclater. Il aura fallu presque un quart du roman pour que le lecteur puisse s'immerger dans le récit et malheureusement le postulat s'avère des plus basiques, pour ne pas dire banal, à savoir la sempiternelle lutte contre le Grand Méchant qui veut s'emparer des territoires de ses voisins.

Après un départ laborieux les actions se déclenchent enfin, la bataille tant attendue arrive enfin. Mais elle ne rassasiera pas pleinement le lecteur, elle survient trop brusquement, sans préparatifs auxquels on aurait pu prétendre et se termine tout aussi brutalement, malgré une bonne description d'un bastion avec des termes plus techniques, le lecteur se sent quelque peu floué malgré un combat entre deux belligérants plutôt bien réglé et visuel.

L'univers est assez bien décrit mais le lectorat a du mal a l'intégrer pleinement de manière géographique due a l'absence de cartographie, le bestiaire se révèle des plus simpliste et l'auteur n'a pas exploré les relations entre les animaux volants et ceux qui les pilotent.

Sur ces derniers points l'auteur n'a pas exploité, comme il l'aurait du les idées classiques qui s'offraient a lui. Des développement qui auraient eu un double avantage, d'une part d'étoffer le récit plutôt court et d'autre part d'améliorer l'attractivité du récit pour le lecteur.

Si la première présentation de l'un des protagonistes prenait une bonne direction, le lecteur n'a pas poursuivi dans cette voie, ses personnages sont plutôt stéréotypés, l'auteur n'a pas assez fouillé leur psychologie, ni leur passé.

La magie s'avère quand à elle des plus simples, des plus primaires, notamment dans la supercherie visant à s'emparer du grimoire où le nécromants d'en empare trop facilement réduisant l'adversité comme si de rien n'était. Et dans le final le groupe constitué de ses adversaires parviennent à le terrasser sans dommage, faisant fi de ses gardes.

Le groupe constitué et formant la Délégation des Sept n'est pas sans rappeler une certaine communauté, celle de l'anneau. Autre point où l'auteur s'est également fort approprié les idées de Tolkien, lorsque les arbres prennent la défense de l'un des Sages et s'en prennent à ses adversaires, une image qui rappelle une fois de plus l'auteur précédemment cité, le lecteur est obligé de faire à parallèle avec les Ents.

L'auteur a rédigé trop facilement ce roman se servant d'idées au préalable déjà exploitées et de plus le lecteur a fortement l'impression qu'à certains moments du récit celui-ci était pressé d'en finir n'exploitant pas les possibilités qui s'offraient à lui. Des parties survolées, notamment dans les combats qui ne sont pas exploités comme ils l'auraient du.

Le style de l'auteur est le point fort de ce roman, fluide et chapitres courts, vocabulaire simple mais employant un vocabulaire plus recherché quand c'est nécessaire. Une dynamique entraînante passé le premier quart du roman plutôt laborieux mais toutefois nécessaire à poser l'intrigue et son contexte ; un défaut mineur souvent relevé dans un premier roman du genre.


Un récit plutôt décousu dans sa première partie, de l'action non poussée à son paroxysme, un univers trop classique pâle copie de celui de Tolkien, une intrigue trop simple, des personnages trop lisses. Les cinq du royaume d'Elaguay reste toutefois un bon roman divertissant et pas prise de tête à conseiller plutôt aux lecteurs débutants dans le genre et qui recherchent une fantasy simple.




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