Dans
un temps très lointain, de nombreux combats faisaient rage dans le
Royaume d'Elaguay. Les terres qui le composaient se divisaient en
cinq territoires distincts : les Sentinelles, peuple d'humains
installé sur les rives du Liogan, les Aluquantes, elfes discrets et
courtois, les Louvaugans, magiciens, les Perragus, géants lunatiques
et les Kystéras, peuple malsain des Hautes Terres d'Elaguay. Selon
le grimoire des forces occultes, si l'un des cinq Grands Sages du
Royaume parvenait à détruire les quatre autres, il posséderait
suffisamment de puissance et de pouvoir pour régner en maître
absolu sur Elaguay.
Après une brève
introduction présentant les différentes ethnies peuplant le
royaume, l'auteur débute son récit par cinq courts chapitres
présentant géographiquement chaque pays, leurs dirigeants, leur
politique, leurs forces militaires, leurs ressources,... Puis
l'auteur passe à la description d'un personnage et de son passé,
sans que l'on sache quelle sera son implication dans le récit à
venir. La manière d'introduire l'univers et les personnages, si elle
s'avère peu habituelle dans le genre comporte malheureusement de
nombreuses ornières pour le lectorat, à savoir un sentiment premier
de lire, non pas un roman, mais des manuels de JDR pour MJ et
joueurs, ce trop nombreuses longueurs qui ne retiennent pas la pleine
attention du lecteur qui se lasse rapidement.
L'auteur enchaîne
ensuite sur deux chapitres mettant en contexte deux autres
protagonistes que l'on suppose à ce stade du récit et comme
l'indique le titre comme des personnages principaux. Les deux courts
chapitres n'ont de prime abord apparemment pas de liens entre eux
puisque deux intrigues différentes se profilent devant nos yeux, on
pressent toutefois que le fil du conducteur du récit se résume à
un conflit sur le point d'éclater. Il aura fallu presque un quart du
roman pour que le lecteur puisse s'immerger dans le récit et
malheureusement le postulat s'avère des plus basiques, pour ne pas
dire banal, à savoir la sempiternelle lutte contre le Grand Méchant
qui veut s'emparer des territoires de ses voisins.
Après un départ
laborieux les actions se déclenchent enfin, la bataille tant
attendue arrive enfin. Mais elle ne rassasiera pas pleinement le
lecteur, elle survient trop brusquement, sans préparatifs auxquels
on aurait pu prétendre et se termine tout aussi brutalement, malgré
une bonne description d'un bastion avec des termes plus techniques,
le lecteur se sent quelque peu floué malgré un combat entre deux
belligérants plutôt bien réglé et visuel.
L'univers est assez
bien décrit mais le lectorat a du mal a l'intégrer pleinement de
manière géographique due a l'absence de cartographie, le bestiaire
se révèle des plus simpliste et l'auteur n'a pas exploré les
relations entre les animaux volants et ceux qui les pilotent.
Sur ces derniers points
l'auteur n'a pas exploité, comme il l'aurait du les idées
classiques qui s'offraient a lui. Des développement qui auraient eu
un double avantage, d'une part d'étoffer le récit plutôt court et
d'autre part d'améliorer l'attractivité du récit pour le lecteur.
Si la première
présentation de l'un des protagonistes prenait une bonne direction,
le lecteur n'a pas poursuivi dans cette voie, ses personnages sont
plutôt stéréotypés, l'auteur n'a pas assez fouillé leur
psychologie, ni leur passé.
La magie s'avère quand
à elle des plus simples, des plus primaires, notamment dans la
supercherie visant à s'emparer du grimoire où le nécromants d'en
empare trop facilement réduisant l'adversité comme si de rien
n'était. Et dans le final le groupe constitué de ses adversaires
parviennent à le terrasser sans dommage, faisant fi de ses gardes.
Le groupe constitué et
formant la Délégation des Sept n'est pas sans rappeler une certaine
communauté, celle de l'anneau. Autre point où l'auteur s'est
également fort approprié les idées de Tolkien, lorsque les arbres
prennent la défense de l'un des Sages et s'en prennent à ses
adversaires, une image qui rappelle une fois de plus l'auteur
précédemment cité, le lecteur est obligé de faire à parallèle
avec les Ents.
L'auteur a rédigé
trop facilement ce roman se servant d'idées au préalable déjà
exploitées et de plus le lecteur a fortement l'impression qu'à
certains moments du récit celui-ci était pressé d'en finir
n'exploitant pas les possibilités qui s'offraient à lui. Des
parties survolées, notamment dans les combats qui ne sont pas
exploités comme ils l'auraient du.
Le style de l'auteur
est le point fort de ce roman, fluide et chapitres courts,
vocabulaire simple mais employant un vocabulaire plus recherché
quand c'est nécessaire. Une dynamique entraînante passé le premier
quart du roman plutôt laborieux mais toutefois nécessaire à poser
l'intrigue et son contexte ; un défaut mineur souvent relevé
dans un premier roman du genre.
Un
récit plutôt décousu dans sa première partie, de l'action non
poussée à son paroxysme, un univers trop classique pâle copie de
celui de Tolkien, une intrigue trop simple, des personnages trop
lisses. Les cinq du royaume d'Elaguay reste toutefois un bon roman
divertissant et pas prise de tête à conseiller plutôt aux
lecteurs débutants dans le genre et qui recherchent une fantasy
simple.
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