mercredi 16 octobre 2019

Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski



"Je m'appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, roi des Turons. Pendant la guerre des Sangliers, le haut roi, mon oncle Ambigat, a tué mon père. Ma mère, mon frère et moi avons été exilés au fond du royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu'il n'est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés. Le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s'est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : il nous a envoyés, mon frère et moi, guerroyer contre les Ambrones. Dès le début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril, et je suis tombé dans un fourré de lances. Mais l'impensable s'est produit : je ne suis pas mort."



Segillos et son frère aîné Bellovése, le narrateur, sont les fils de feu le roi des Turons tué par son beau-frère le Haut-Roi qui les a exilés avec leur mère au fin fond du royaume pour qu'ils ne présentent pas une menace pour le trône. Au début dur roman, les deux frères ayant atteint l'âge de devenir des hommes, ils sont envoyés à la guerre. Dés la première bataille Bellovèse est grièvement blessé, presque en train de franchir la limite du royaume des morts, mais à la surprise générale il ne succombe pas à ses blessures et convalescent il est envoyé par un druide consulter les oracles sur l'île des Vieilles.

C'est lui même qui conte son récit qui débute au premier chapitre par l'époque actuelle, puis il remonte dans le temps car aux portes de la mort il revoit en rêve son passé. Si au début du roman les épreuves rencontrées par le héros sont clairement explicitées, il n'en est pas de même pour la suite qui navigue entre le passé et l'instant présent.

Le postulat de départ quant à lui, il se révèle des plus classique et des plus usitées dans le genre puisque l'auteur avec l'histoire de Bellovèse nous entraîne dans une quête initiatique.

L'originalité du roman réside dans l'univers dans lequel le lecteur est plongé et qui échappe au sempiternel moyen-âge. L'univers est très élaboré bâtît sur un monde qui fait référence à la proto-histoire et plus particulièrement dans le cas présent à l'histoire celtique. L'univers développé s'avère très dense et l'auteur qui s'est très bien documenté nous offre un monde fascinant et cohérent.

Les personnages sont bien travaillés, ont chacun une histoire propre, qu'elle soit présente ou passée, et ils ont tous une personnalité qui les différencient.

Certes le vocabulaire est très recherché avec des termes bien adaptés à l'époque, mais le style de l'auteur est lourd, pompeux au début du roman, et la tonalités récitatrice ne favorise pas non plus la dynamique de lecture. L'écriture est déstabilisante pour le lecteur. Un lexique explicatif des termes propres à l'univers aurait été souhaité et aurait évité dans les premiers temps une lecture hachée pour aller chercher des renseignements.

Au final, une histoire pas originale, un univers très bien travaillé, des personnages aux quels on n'arrive pas à s'attacher, un style pesant : on sort de cette lecture avec un avis fort mitigé.



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